Vous êtes ici › Les groupes / artistes › L › Le Dépeupleur › Le Dépeupleur
Le Dépeupleur › Le Dépeupleur
- 1999 • Cross Fade Enter Tainment PP008 • 1 CD
détail des votes
Membre | Note | Date |
---|---|---|
Solvant | mercredi 10 juin 2009 - 22:55 | |
Neocreed | mardi 2 décembre 2008 - 00:05 | |
Wotzenknecht | mercredi 15 août 2007 - 21:20 |
1 titres - 73:43 min
- 1/ Le dépeupleur (73:43)
informations
line up
Kasper T. Toeplitz, Zbigniew Karkowski
chronique
‘Le dépeupleur’, c’est d’abord un ouvrage de Beckett, un hypothétique microcosme de deux cent personnes enfermées dans un cylindre plongé dans une quasi-obscurité, amputés de 99% de ce qui fait le monde : la faim, le temps, l’émotion, les nécessités. Seules régissent quelques lois et tolérances ; pour la plupart concernant l’accès à des échelles, elles-mêmes permettant de se nicher dans des recoins surélevés du cylindre. Sur cet angoissant postulat sans début ni fin, les seules perturbations possibles sont celles qui dérogent à l’ordre, dont la finalité n’est que violence. Que peuvent donc apporter Zbigniew Karkowski et Kasper T.Toeplitz en s’appropriant un nom aussi évocateur ? Une adaptation ? Un remake sonore ? Oui et non. Peut-être une réécriture de cette angoisse, de ce minimalisme claustrophobique où la liberté humaine est réduite à deux ou trois spasmes entourés d’un silence éminemment oppressant. ‘Le dépeupleur’, c’est une longue trame architecturale, reconstruisant le cylindre autour de l’auditeur, l’amenant lui aussi à cligner les yeux, à s’arc-bouter, à prendre plaisir à entendre quelques placides grésillements tandis que les infrabasses et les fréquences suraiguës s’emparent de son corps. C’est une machine invisible dont la présence se fait purement insidieuse, un iceberg sonore dont la partie immergée vient vriller votre cervelle avant même d’avoir franchir les portes de cotre conscience. Mais alors, à quoi bon cautionner une heure de torture, d’angoisse silencieuse, de froideur abrutissante et méticuleusement mise en scène par quelque chose qui nous échappe totalement ? Pour jouer à se faire peur ? Le jeu n’y est plus, il n’y a pas plus d’humour dans l’ouvrage que dans le morceau ; peut-être pour tester sa résistance à l’inhumain, à l’inimaginable, pour pleurer, trembler, grelotter, ciller ; nous rappeler l’existence et la volonté de survivre de notre corps lorsque l’esprit n’existe plus.
note Publiée le mercredi 15 août 2007
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Le Dépeupleur" en ce moment.
tags
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Le Dépeupleur".
notes
Note moyenne 3 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "Le Dépeupleur".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Le Dépeupleur".
- saïmone › Envoyez un message privé àsaïmone
Je n'ai lu le dépeupleur qu'assez récemment, et je dois dire que rétrospectivement, ce disque lui va comme un gant - tellement, euh, SFjanséniste
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Ou lire Anatole France en écoutant ce disque... (Pour l'amour des expériences symétriques).
- (N°6) › Envoyez un message privé à(N°6)
Ah oui, évidemment. Me souviens de ta chronique à l'époque.
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
Numero6, tu peux aussi ecouter ca en lisant le Depeupleur !
- Note donnée au disque :
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
Je me le renvoie dans les esgourdes (ou dans la gorge) du coup. Je n'ai jamais rencontré Karkowski mais par contre plusieurs fois Toeplitz dans des circonstances différentes et il est vraiment adorable comme type, il a même bien pris ma chronique acerbe du troisième Dépeupleur et m'a fait suivre ses projets ultérieurs (Kernel entre autres). Absainte l'avait interviewé pour un de ses projets d'étude. Un type très terre-à-terre quant à son approche du son, loin du proutisme GRM/IRCAM (tout cela est passionnant, je sais)
- Note donnée au disque :