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State of art et coach house studios.
Geoff Barrow (Rhodes, programmation, batterie, cordes), Beth Gibbons (chant), Adrian Utley (guitare, basse)
Musiciens additionnels : Clive Deamer (batterie), Neil Solman (rhodes), Richard Newell (boite à rythmes), Gary Baldwin (hammond), Dave Mc Donald (nose flute), Andy Hague (trompette)
8 années déjà depuis la sortie de cette petite merveille ! Ca ne nous rajeunit pas ! Le disque lui n'a pas pris une ride et semble toujours aussi précurseur qu'au moment de sa sortie. Tous les titres sont d'ailleurs devenus des classiques du genre trip hop, grace au talent de compositeur et de créateur de boucles sonores innovantes Geoff Barrow et à la voix innimitablement fragile et délicate de Beth Gibbons. Une voix qu'on oubliera pas de si tôt, c'est sûr ! Il est vraiment difficile de mettre un titre en avant tant l'ensemble est homogène et de qualité. A titre purement personnel je citerai l'assourdissant "Roads" dont les basses réveilleraient un mort et le magnifique "Glory box" sur lequel Barrow ira même jusqu'à recréer numériquement le subtil crachouilli des bons vieux vinyls... Moderne et retro, réel et irréel, troublant et touchant, "Dummy" c'est tout ça en même temps...
note Publiée le dimanche 17 février 2002
Je m'en souviens encore ; l'euro n'était pas encore venu mettre son nez dans nos portefeuilles mais les disques pour lesquels on nous avait déjà promis une baisse de prix (qui n'est jamais venue), plafonnaient déjà à du 19,80... Malheureusement, ça n'a jamais été un frein à ma curiosité (connerie ?) maladive. Et je me revois encore : j'étais avec deux potes dans un grand (par la taille) disquaire de la capitale, déambulant dans les rayons que je m'appliquais à parcourir en long et en large, entassant les disques les uns sur les autres pour former une pile assez conséquente que je portais à bout de bras. Cette boulimie, j'ai été la consommer tout de suite chez moi avec mes deux potes. Et au milieu des disques d'Aka Moon, Helmet, Wayne Shorter, Ruins, que j'avais ramené avec moi, le seul à leur avoir fait vibrer enclume, marteau et étrier dans l'oreille interne de mes amis, c'est ce "Dummy". Un album qui se définit par un son. Un son qui traduit parfaitement son époque. Où la modernité n'est qu'une illusion, une réalité virtuelle qui se construit sur les acquis d'un passé qui a déjà tout dit. Déjà convaincu par le "Blue Lines" et plus encore par le "Protection" de Massive Attack, "Dummy" était pour moi comme un passage obligé pour tous ceux qui avaient décidé, inconsciemment ou non, de prendre cette tangente. Mais le trip hop, qu'on a connu jusqu'ici suintant et organique, sorte de hip hop en costume trois pièces pour fils de petit bourgeois ayant peur de se mélanger à la racaille des cités, perdait ses couleurs chatoyantes au profit d'une odeur de goudron épouvantable, refoulant les effluves d'une société moribonde dont on a toujours tenté (et on s'y applique aujourd'hui plus que jamais) de nous dissimuler l'agonie lente et douloureuse. Précurseurs de ce revirement, Geoff Barrow et Beth Gibbons ont absorbé le mal-être de la génération grunge pour l'insuffler à leur musique. Pour le reste, je n'ai rien à rajouter ; tout a été dit. A noter que l'on retrouve sur l'intro de "Strangers" un sample de "Elegant People" de Weather Report, extrait de l'album "Black Market" de 1976, chroniqué, ainsi que toute leur discographie, ici même, dans les colonnes de Guts of Darkness... ;o)
note Publiée le dimanche 17 février 2002
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Le froid et l'érotisme se concilient bien aussi, regarde Mezzanine de MA
C'est rigolo, je regarde le tag "froid" ; je trouve pas ça froid , c'est tellement sexocompatible
mmmm les suivants sont bcp plus sombres, aventureux et émotionels, là c'est très très bon mais encore un peu trop propre.
Toujours aussi troublant et sensuelle ce disque. Un univers passionnant doucement accompagner par la voix aérienne et fragile de Beth Gibbons. L'instrumentation est excellente et raffiné développant avec harmonie des atmosphères sombres et torturés, j'adore ce côté urbain si sombre et si désabusé. Un subtile voyage vers l'harmonie et la sagesse.
Je viens de réaliser que j'ai entendu ce disque pendant toute mon enfance (enfin à partir de 94)... J'ai du l'écouter 3 fois dans les cinq dernières années mais je le connais par coeur.