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Parlons d'opéra

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dimegoat › vendredi 17 février 2017 - 12:13
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Le manque de chroniques en matière d'opéra me pousse à ouvrir ce sujet, afin de constituer un fil intermédiaire entre la jungle des œuvres et les forums très spécialisés qui sont certes utiles dans le détail, mais qui sont fréquentés par de tels connaisseurs qu'il est parfois difficile de tirer une information élémentaire.

L'idée, ici, est plutôt d'ouvrir un espace pour partager ses œuvres et interprétations favorites, sans faire de name-dropping assommant à base de top 100 (si, si, j'ai vu ça sur le sus-cité forum) ni rédiger des chroniques à la Trimalcion.

Pour ma part, j'ai débuté avec le Tosca de Puccini dans sa version la plus connue (Di Stefano/Callas/Gobbi, studio, 1953, Scala dir. V. de Sabata). Etant connaisseur et passionné de la langue, de la culture et toutes autres choses de l'Italie, et des chansons folkloriques chantées d'ailleurs par le même Di Stefano, je ne peux qu'apprécier cet opera italianissime à base d'histoire d'amour qui commence, poursuit et se termine mal. Malgré un acte III un peu en-dessous, après le gros coup de pression de l'acte II, j'ai bien ressenti un ou deux frissons et je ne le trouve pas du tout mielleux, y compris dans les scènes les plus fleur bleue de l'acte I (ce "Lo neghi? m'éclate toujours autant). Faut dire que l'histoire est bien concentrée et rapidement très violente.

Dans un registre totalement différent, j'ai entamé la Walkyrie de Wagner (Lakes/Norman/Moll/Morris/Behrens/Ludwig, MET, dir. J. Levine). Cette version US, au tempo plutôt lent semble-t-il, semble satisfaire les Wagnériens mais je n'ai aucun élément de comparaison. C'est tout à fait passionnant, et même si je suis médiéviste et instruit des histoires barbares, je m'étonne presque de me prendre autant au jeu de ces personnages über héroïques. Et même la chevauchée conserve son epicness intact. Parmi toutes les pièces "classiques" sur-entendues, elle est une des seules qui ne me donnent pas de l'urticaire.

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Klarinetthor › vendredi 17 février 2017 - 23:33
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Les intrigues sont viriles et profondes dans Wagner, personne ne peut lui enlever ca (enfin a partir d'un certain moment, le vaisseau fantome est encore un peu neuneu). Tout ce qui est ultérieur est miam. Je te conseille le Guide des opéras de Wagner chez Fayard (il doit y avoir le meme pour Verdi, Mozart,...) ainsi que Mille et un opéras de Kaminski. Ainsi que de lire ou frequenter classik.forumactif comme Arno et plus rarement moi. Oui il y a trois quatre ouf-malades la bas, mais au moins ils ont a peut pres TOUT écouté des versions de leurs compositeurs favoris. Ce sont eux qui t'aideront a cibler telle ou telle version. Sinon... il ne faut pas etre pressé. Combien de temps deja entre le ticket dans la queue et pouvoir voir ca a Bayreuth. 15, 20 ans maintenant?

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Klarinetthor › vendredi 17 février 2017 - 23:43
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Sinon, je vais faire mes coups de coeur au compte-goutte, principalement au fil de mes réécoutages. je commence par un classique (de la période classique-debut romantisme), le Freischütz de C.M. von Weber. Ce sont les debuts (en fanfare) de l'opéra allemand, les deux germanique de Mozart n'ayant pas bien été recu. A noter qu'il y a deux versions, une francisée par Berlioz quand il a été monté en France. A peu pres tout le monde est content de la version de Kleiber, c'est pour ca que c'est une des seules depuis 40 ans. J'ai eu la chance de le voir a l'Opera Comique il y a 5 ans environ. Un de mes opéras coup-de-coeur, oui.

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dimegoat › samedi 18 février 2017 - 08:21
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Merci K-Man! En effet, je lis régulièrement le site que tu évoques et heureusement qu'ils ont un outil de recherche dans le forum un peu performant (pas comme, disons, ici!). Et je note ta recommandation que je ne connais absolument pas.

Je n'ai même pas envie de voir la Tétralogie en représentation. J'ai jeté un oeil furtif sur quelques scènes sur le Tube et j'ai trouvé ça laid et rigolo, ces chanteurs barbus qui se plantent des lances en carton dans le bide en hurlant. Dans mon imaginaire, c'était beaucoup plus cool et tragique. C'est un peu l'effet des films de Jackson pour Tolkien. Au début, je me lamentais qu'il n'ait pas intégré Tom Bombadil ou Glorfindel et puis, au final, je me dis que c'est un miracle que certains personnages demeurent intacts dans nos têtes.

J'ai fini la Walkyrie et c'est vraiment bon. Il y a beaucoup de grands moments et l'acte III est démentiel jusqu'à cette fin que j'ai trouvée très émouvante. Mais je vais passer à autre chose parce que c'est un peu dense à digérer.

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Arno › samedi 18 février 2017 - 16:38

Non non non... Ne me lancez pas sur l'opéra... Non non non...

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Arno › samedi 18 février 2017 - 16:51

Commencer par Tosca, voilà déjà un bon point. L'acte II est évidemment renversant. C'est du SM en musique. En live, pour peu que ce soit habité, et qu'on accepte de se laisser happer par la tragédie, ça fout des frissons. La fin du I (Le Te Deum, c'est HENAURME). Et le début du III est tellement subtil. Puccini, pour moi, avant d'être un compositeur de sexe et de sang, est un compositeur d'atmosphère. (Ma préférence va à la Fanciulla del West, son saloon, sa gentille Walkyrie (Minnie), son shériff méchant mais pas tant que ça. Vous trouverez peut-être ça kitsch, mais moi ça m'emporte, surtout le premier acte où il ne se passe rien.) Ecoutez aussi le début du Tabarro, son rythme flottant. On est vraiment sur les bords de la Seine.

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WZX › dimanche 19 février 2017 - 16:27

Je m'y connais pas des masses, mais Written on Skin de George Benjamin est excellent. C'est du très récent, ça s'écoute très bien, durée raisonnable, et final incroyable.
Sinon j'avais bien aimé Pelléas et Mélissandre, l'opéra de Debussy donc. Et aussi le Didon et Énée chroniqué ici même.
Aucun souvenir du Vaisseau Fantôme en revanche.

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Klarinetthor › dimanche 19 février 2017 - 16:34
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@dimegoat: oui effectivement, j'allais le dire aussi, classik forumactif a des outils qu'il n'y a pas ici, mais c'est un vrai forum ; guts est un site de chroniques avec un forum, c'est différent.

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Klarinetthor › dimanche 26 février 2017 - 18:26
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La Ville Morte, composée a 23 ans a partir de Bruges-la-morte de Rodenbach, l'histoire d'un homme rendu fou par le deuil qu'il porte de sa famme. Livret classique, court, trois actes relativement concis. Korngold est plus connu aujourdhui pour ses musiques de films hollywoodiens, notamment les cape et épées les plus fameux avec Errol Flynn. en 1920, ce fut appremment un joli succes viennois, Korngold etant vu comme un petit Mozart du 20eme siecle. Musicalement c'est a rapprocher de Strauss et du post romantisme, plus qu'a Berg. C'est facile d'acces, avec de nombreux sommets, inquietants, vifs, emouvants mais aussi pas mal de choses plus banales. Apres ecoute de son concerto pour violon, on dirait quil adore alterner entre des passages larmoyants et des actes de bravoure marquants. Pas un coup de coeur, mais un opera majeur du XXeme siecle tout de meme. L'edition sortie en 1975 dirigée par Leinsdorf a un superbe prise de son, un ensemble de livrets trilingue, plein de photos et d'explication. En plus c'est trouvable pour vraiment pas cher en coffret LP. Seul leger point negatif, ces faces 1/6, 2/5 et 3/4 etonnamment complexes a retourner. Dans quel but, je me le demande.

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Arno › lundi 27 février 2017 - 11:13

Tiens ça fait longtemps que je ne l'ai pas écouté en entier celui-là. Glück das mir verblieb. C'est du miel pour les oreilles.

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dimegoat › lundi 27 février 2017 - 11:33
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Là, vous me sortez des choses vraiment pointues et c'est exactement le but du topic. Je vous remercie et prendrai le temps d'écouter tout cela à un moment ou un autre. Forza

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Klarinetthor › lundi 27 février 2017 - 15:06
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Bah, ce n'est pas tres pointu (pour t'en assurer : https://digitaldreamdoor.com/pages/.... Si j'avais fait un autre opéra considéré mineur de Korngold, la je ne dis pas. Bon je pensais continuer avec Fidelio mais il me saoule. On va continuer dans le versant le moins mielleux pour les prochains, un programme pas tres Scala

PS: je viens de commander ceci, pour le Schreker que je n'ai pas, mais en plus avec Lulu que je n'ai jamais du écouter.

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22goingon23 › lundi 27 février 2017 - 16:25
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En parlant de Berg, son Wozzeck. Opéra catharsis où lyrisme et dramaturgie sont poussés dans leurs lointains retranchements. L'opéra a toujours aimé mettre en scène les passions, Berg leur rajoute les couleurs blafardes et criardes de l'arène, de la fosse. Lulu opéra-gore/hardcore

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Klarinetthor › lundi 27 février 2017 - 18:43
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ah ok, Wozzeck je vois le genre, j'ai du l'écouter une fois. Bon je ferai un dyptique Salomé - Lulu, ca va gicler alors.

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dimegoat › mardi 28 février 2017 - 07:28
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J'ai cinq heures de bus devant moi donc c'est partie pour Rheingold. Par contre, depuis que j'écoute Wagner, je n'ai plus envie d'écouter le Bathory des années 90...

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Klarinetthor › mardi 28 février 2017 - 08:34
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Bonne invasion de la pologne!

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22goingon23 › mardi 28 février 2017 - 09:23
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après avoir guerroyé en voïvodies, demande à ton chauffeur de bus un arrêt à Milan !

L'Orfeo de Garrido, de l'orfèvrerie vocale. Très belle restitution sonore (chaleureuse, naturelle, équilibrée).

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Klarinetthor › mardi 28 février 2017 - 15:56
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Le premier opéra, en tout cas le premier majeur.

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dimegoat › mardi 28 février 2017 - 16:15
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En amateur de madrigali, j'ai forcément jeté une oreille sur cet Orfeo pour mes débuts dans l'opéra (version de la Venexiana). Ce que j'ai entendu (sans lire le texte) m'a bien plu mais il faut que je l'écoute de manière plus approfondie. J'ai lu ici ou là que ce n'était pas forcément prenant de bout en bout.

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julien033 › mercredi 15 mars 2017 - 16:30

Der ring des nibelungen, c'est pour moi l’œuvre ultime qui dépasse le cadre de l'opéra. Malgré que c'est en allemand, j'ai plus de facilité à l'écouter des heures qu'un opéra classique italien.