Vous êtes ici › Forums de discussionsArts généraux › LES LIVRES QUE VOUS AVEZ LU.

Recherche dans les forums


Sujet ou corps des messages :    Auteurs :    


LES LIVRES QUE VOUS AVEZ LU.

résultats 1781 à 1800 sur un total de 1811 • page 90 sur 91

Message
Dioneo › samedi 17 juillet 2021 - 19:38
avatar

Et dans une optique pas du tout documentaire cette fois, je me suis dévalés également sans pause, de la Montréalaise Catherine Mavrikakis :

Deuils Cannibales et Mélancoliques

et

La Ballade d'Ali Baba

Faudra que je prenne un jour le temps de dire tout le bien que je pense de cette nana - de son œuvre, en tout cas, elle je ne la connais évidemment pas. De la même j'avais déjà lu Le Ciel de Bay City et Oscar De Profundis, et à chaque fois je trouve ça très fort. Ça tourne certes beaucoup autour des mêmes obsessions - funèbres - mais toujours avec une vigueur, une vitalité pas communes, bien singulières, une variété de forme qui ne donne pas du tout l'impression d'un éclectisme en dilettante, qui survolerait des figures imposées façon "esthétisme post post". J'aime beaucoup aussi son usage de l'autobiographique - qui est toujours ambigu, incertain, mais qui ne sonne jamais "autofiction" attentiste, narcissisme myope (attention, je ne dis pas que ça ne peut pas l'être d'une autre manière, narcissique, curieuse et détachée - et je ne suis pas sûr d'ailleurs que l'autrice nierait qu'il y en a là-dedans... enfin je ne sais pas mais je ne le jurerais pas quoi). D'ailleurs la "fictionnalisation", la survenue voire la nécessité de la théâtralisation, de la dramatisation dans le réel, c'est aussi un des sujets récurrents dans tout ce que j'ai lu d'elle - toujours pris sous un angle différent, avec des conséquences/selon des modalités dans ses histoires qui font que ça va aboutir sur du carrément funeste ou au contraire se muer en un motif féroce - de continuer à vivre, de ne rien lâcher envers la "plus petite" dramatisation ambiante, l'admise, la mesquine, celle qui n'est que conformation.

Vraiment, ça faisait longtemps que j'avais rien lu qui me saisisse comme ça - tout de suite et tout du long.

Message édité le 17-07-2021 à 20:13 par dioneo

Message
GrahamBondSwing › samedi 17 juillet 2021 - 22:40

Tous les romans de Tom Wolfe sont excellents. "Un homme, un vrai" est son deuxième, et je le trouve aussi bon que le précédent, le célèbre '"Bucher des vanités". La recette est à chaque fois la même (excepté pour "Moi, Charlotte Simmons"... Quoique), mais Tom Wolfe change bien sûr les ingrédients. On a donc une ville (Atlanta), un milieu professionnel (les richissimes promoteurs immobiliers) et comme pour le "bûcher des vanités", la question raciale et bien présente. C'est ce dernier point qui en fait un roman faisant écho à l'actualité, si on ajoute à cela l"affaire d'un supposé viol mais on est pas sûr en fait", on fait un strike. Disons le tout net, ça aurait été plus compliqué de sortir ce livre aujourd'hui, à l'époque de #MeToo et du Black lives matter. A la fin des années 90, c'était déjà assez courageux de la part de Tom Wolfe. Pour ceux qui ne le saurait pas, Tom Wolfe avait la réputation d'un auteur droitard, il n'a jamais caché avoir voté républicain, mais c'est un peu comme pour Clint Easwood : c'est une droite prête à dénoncer toutes les hypocrisies, une droite pleine d'humanisme... Bref, une droite, dont on se demande souvent si elle n'est pas à deux doigts de passer à gauche. Les hypocrisies, il les a mises à jour plus d'une fois durant sa longue carrière de journaliste (lire le "le gauchisme de parc Avenue") et ce n'est pas étonnant qu'il ait gagné le respect et l'admiration d'un Hunter S. Thompson, par exemple, confrère ("de gauche" serait un terme un peu fort pour décrire ce dernier, mais disons démocrate convaincu).

Pour revenir au courage de ce dandy sudiste adepte du Blanc sur Blanc, c'est de se mettre dans la tête de ses personnages, quelquesoit sa couleur de peau, son sexe ou ses origines sociales. Il s'agit donc, en grande partie, de montrer les petits comme les gros travers de nos contemporains, avec une ironie précise et mordante. Pas beaucoup d'oies blanches dans son histoire, mais pas d'âmes passées du côté obscur de la force non plus. On navigue souvent dans des zones grises. Alors, il y a quelques éléments de l'intrigue qui sont "un peu gros", ça serait peut-être mon seul reproche.

Ces milles pages feraient, un excellent film, ou à la limite une mini-série en 3 ou 4 épisodes, il faudrait juste trouver le réalisateur (Spike ? Tarantino pour les dialogues, à la limite?), mais toujours aucune adaptation, ni pour "Bloody Miami" (je verrai bien Michael Bay à la manoeuvre, après avoir vu "No Pain, No Gain"), ni pour "Charlotte Simmons" (Soderbergh, si tu nous lis...) non plus. Son seul roman ayant été adapté reste "le bûcher" qui se regarde tranquillou, hein, mais est bien inférieur au livre.

Eh mais, au fait, ça cause musique dans ce bouquin ? Pas tant que ça. Tom Wolfe ne pratique pas le name-dropping , il préfère inventer un rappeur répondant au nom de "Docteur Refouloir" (il faut absolument que je choppe une édition américaine) et toute une scène Country Metal qui semble avoir beaucoup de succès dans la région d'Oakland mais pas la peine googler les noms de "Pus Casserole", "Snuff Out", "The Pedophiles" ça ne donnera rien...

Message édité le 17-07-2021 à 22:45 par GrahamBondSwing

Message
Dioneo › lundi 19 juillet 2021 - 11:51
avatar

Y'a eu L'Étoffe des Héros, de lui, aussi, adapté en film... Pas à proprement parler un roman c'est vrai mais sans aucun doute une "fictionisation" - sur les premiers astronautes américains... Vu ça gamin, je me souviens du film comme un truc assez épique-pompier... Apparemment y'a aussi eu une adaptation d'un "essai" (du coup je ne sais pas si ça tient également du "docudrama" ou quoi) sur un pilote NASCAR.

Ceci-dit sur le "courage" supposé du mec, j'ai quand-même l'impression qu'il était aussi, déjà au moment où il a sorti tout ça "en position de pouvoir se le permettre", non ? Je ne dis pas que ses positions étaient les plus courantes à l'époque mais bon... Par exemple "dénoncer les hypocrisies" du "gauchisme de Park Avenue" en 1970, à un moment où ladite nouvelle gauche était depuis un moment en train de bien se péter la gueule, un milieu politique dont Wolfe était sans doute peu ou prou proche n'y étant pas forcément pour rien, ou les "conservateurs" en profitant en tout cas bien pour revenir en force à ce moment là, je ne suis pas sûr que ce soit si "courageux" dans le contexte. (Quant à la tonalité "mais maintenant on peut plus rien dire avec meetoo et balck lives matter" de ton post, euh... Nan, j'aime autant pas rebondir, en fait. On va dire que t'aurais pu le dire autrement...).

Message
GrahamBondSwing › lundi 19 juillet 2021 - 21:25

Oui, bien sûr l'étoffe des héros ! Vu assez jeune, comme toi Dioneo, et quand plus tard j'ai appris que c'était une adaptation d'un essai de Tom Wolfe, j'étais assez surpris par rapport au style du film qui a un certain charme mais reste très académique dans la forme.

Je réponds sur "le courage" : tout est relatif, je compare pas non plus Tom Wolfe à Anna Politkovskaïa. Disons, qu'il a un côté sale gosse propre sur lui... Toujours prêt à bitcher à la sortie d'un dîner sur tous les invités qui étaient autour de la table... mais toujours avec style, c'est très important. Il a fait plein d'autres choses, mais c'est vrai que j'aime bien son côté : "Hé, je reviens du pays des riches et des puissants et j'ai quelques vacheries à vous raconter..."

Sinon, on peut tout dire, Pegasus inside ou pas, m'en fous, y a pas de lézard, mais ça m'a juste surpris de voir comment, dans ce roman, Tom Wolfe se met dans les têtes du maire et d'un avocat bien sapé, afro-américains d'Atlanta, en allant jusqu'à exprimer comment ils se positionnent "mentalement/intimement" par rapport/dans la communauté afro-américaine, en quoi ils font de cette question une force, un atout, ou bien une source de conflit intérieur. Alors je ne sais pas du tout, comment cela a été perçu au moment de la sortie du livre, mais j'imagine facilement, aujourd'hui, que quelques personnes lui balancent qu'il est vraiment mal placé pour faire ce genre de leçon de psychologie. Ce à quoi, j'ai envie de répondre : bien sûr qu'il n'est pas le mieux placé ! Mais ça fait partie de son job en tant que romancier, c'est une prise de risque qui donne toute la saveur à ce roman et qu'il faut saluer plutôt que le contraire.

Message
Gouzi › jeudi 16 septembre 2021 - 23:09

Pas lu mais ça vient de sortir et comme ça devrait en intéresser quelques un(e)s ici... Gothic Rock par Victor Provis ( déjà auteur d'un livre sur le shoegaze) - Gothic Rock : une anthologie en 100 albums 1979-2000 titre de l'image

Message édité le 16-09-2021 à 23:17 par gouzi

Message
Richard › vendredi 17 septembre 2021 - 17:31

Gothic Rock mais pas que...musiques sombres plus certainement puisqu'on y trouve aussi bien Lowlife que Death In June, Orange que Current 93. Ceci reste toutefois une belle introduction à ces sphères, les choix des albums étant plutôt larges. La préface évoque le mouvement au sens large ( pensée,influences, look), sa dernière partie les grandes familles (post-punk, death,batcave...) et au milieu ces galettes que l'on (re) découvre à travers le style habituel, alerte et précis de Provis.

Message
GrahamBondSwing › dimanche 3 octobre 2021 - 22:04

titre de l'image

A quelques exceptions près, je suis resté kéblo sur 3 auteurs, ces 10 dernières années : Hunter Thompson, James Ellroy et Tom Wolfe... J'ai adoré le style de chacun, tout en sachant qu'on peut trouver mieux, mais ça m'allait très bien comme ça. Pourquoi ce préambule ? Pour expliquer que Jonathan Franzen sait écrire et que j'avais un peu oublié ce que c'était... il y a des pages qui laissent vraiment sur le cul, avec cette impression que le mec est facile, il tente des trucs parfois vraiment étonnant. En dehors du style, l'histoire est géniale et comme j'y trouve dedans des éléments qui me rappellent ma vie personnelle, mon rapport à ce livre est devenu assez particulier au fur et à mesure des pages, comme si j'attendais des réponses à certaines questions et en même temps, j'ai un peu peur de découvrir la conclusion. Il me reste 200 pages et quelques à lire et malgré l'humour constant, le propos n'est pas joyeux, à ce stade je ne vois pas comment la suite de drames des premiers chapitres pourraient déboucher sur une fin optimiste. Mais je n'ai pas le choix, il faut que je continue, non seulement parce ces pages sont magnifiques mais aussi parce l'épilogue va certainement m'aider pour cette période, c'est noël dans moins de trois mois...

Sans surprise, l'auteur fait un peu de name dropping, plutôt classe d'ailleurs, on croise Greil Marcus et Stephen Malkmus sur un rooftop, par contre pour les Nomatics qui auraient été pillés par Nine Inch Nails, ça sent le fake (j'irai checker).

Message édité le 03-10-2021 à 22:05 par GrahamBondSwing

Message
A.Z.O.T › lundi 4 octobre 2021 - 12:21

Ah les correction... tellement bien ce livre. Il m'a convaincu de lire immédiatement tout le reste de l'oeuvre de Franzen (qui passe tout aussi bien, avec les mêmes structures de romans familiaux choraux). Les descriptions de personnages et l'intimité atteinte avec leur fonctionnement et leur manière d'être est assez dingue. Ca me fait penser que je dois me lancer dans strong motion.

Sinon de mon côté je viens de finir teranésie de Greg Egan, la traduction française est vraiment bof et les dialogues à rallonges sur les nucléotides m'ont un peu laissé froid comparé à ces autres livres. Je me lance dans The Echo Maker de Richard Powers (autre grosse découverte récente, son dernier The Overstory est un chef d'oeuvre)

Message
ProgPsychIndus › mardi 1 mars 2022 - 12:36

titre de l'image

Livre très intéressant sur la conception d'electric lady land et les innovations studio de l'époque , surement une thèse universitaire , l'auteur montre comment l'apparition des 12 pistes , 16 pistes et les nouveaux effets , ont radicalement changé la conception d'un disque !!

titre de l'image

Un livre sur la lutte des classes que j'ai dévoré ! en plus il y a Lisa Gerrard sur la couverture :)

Message édité le 01-03-2022 à 12:37 par ProgPsychIndus

Message
stickgrozeil › mercredi 24 août 2022 - 21:49

Achat par hasard hier en trainant mes guêtres à la FNAC, un bien beau livre bien documenté, bien écrit et sérieux : Un feu dans le ciel nordique de Baptiste Pilo. Une étude du black norvégien du début des années 90, tirée de son doctorat.

Message
Tungstene › jeudi 25 août 2022 - 16:31

Couverture de Antkink

Antkind de Charlie Kaufman.

Un des trucs les plus déjantés et les plus drôles que j'ai pu lire jusqu'à présent. L'histoire d'un looser névrosé qui se croit winner et dont la vie part en méga sucette. C'est un énorme pavé, plus de 800 pages à la première personne. J'en suis à la moitié, c'est jubilatoire.

Message édité le 25-08-2022 à 16:33 par tungstene

Message
ProgPsychIndus › lundi 26 septembre 2022 - 18:49

Juste pour annoncer la sortie d'un pavé de 722 pages !!! sur le label 4AD ça donne envie !!

titre de l'image

Message
stickgrozeil › vendredi 30 septembre 2022 - 10:09

Ah cool, ce livre sur 4AD. Ma librairie l'a, je vais le feuilleter avant de - sûrement - l'acheter. Merci pour l'info, j'étais passé à côté!

Message
ProgPsychIndus › dimanche 2 octobre 2022 - 12:17

je l'ai feuilleté un peu , il me semble vraiment bien et complet des débuts à nos jours :)

Message
allobroge › mercredi 5 octobre 2022 - 22:25

Merci pour la recommandation du bouquin sur l'histoire de 4 AD, je viens de l'acheter chez mon libraire de village, qui l'avait en 2 exemplaires ( j'ai halluciné! ). Je viens de le commencer et effectivement cela s'avère d'entrée excellent. Et l'objet livre du pavé est remarquable et en total adéquation avec l’esthétique légendaire du label.

Message
Charogne80 › dimanche 23 octobre 2022 - 15:56

Les gars j'ai un problème.

Les couvertures de mes livres (de poche surtout, ou tout autre livre à couverture non cartonnée) rebiquent vers le haut quand mes livres sont posés à plat.

J'avais jamais remarqué et là ça me le fait ça me rend ouf. Ça le fait pour vous aussi?

Le livre est rangé posé à plat sur un meuble, ou en haut d'une pile de livre, et ça fait ça quoi: /_

Sinon en livre sympa j'ai lu ça récemment:

titre de l'image

Le numérique a un double : l'infrastructure électrique. Le rapport immédiat aux objets connectés (smartphone, ordinateur) invisibilise le continuum infernal d'infrastructures qui se cachent derrière : data centers, câbles sous-marins, réseaux de transmission et de distribution d'électricité. Alors que le numérique accompagne une électrification massive des usages, le système électrique dépend lui-même de plus en plus du numérique pour fonctionner. Pour comprendre ce grand système électrique et imaginer comment le transformer, il nous faut aller au bout des flux, là où se révèle la matérialité des machines et des câbles. L'enjeu est immense : réinventer des liens techniques compatibles avec le vivant , repenser les structures et la gouvernementalité des réseaux pour bâtir d'autres communs techniques.

Message
Alfred le Pingouin › dimanche 23 octobre 2022 - 16:34

@Charogne, à mon avis c'est tout simplement l'humidité.

Message
Charogne80 › mardi 25 octobre 2022 - 14:54

Possible le pingouin,surtout que tu t'y connais en humidité! T'aimes ça glisser sur l'eau gelée mon cochon!!!

Là ils ont tjrs pas remis le chauffage collectif, et y a eu un peu de sécheresse puis de la pluie ces temps-ci, peut-être l'humidité qu'est venue d'un coup!

Et ça l'avait pas fait les autres années, ou alors c'est la qualité des couvertures de livre qui a baissé, ou c'est moi qu'en avais rien à battre avant, on saura jamais.

Message
Rastignac › mardi 25 octobre 2022 - 18:48
avatar

Ou une mauvaise reliure. Ça se voit souvent sur des bd même neuves.

Ici de la bouquinade américaine et autres, avec des gagakus héroïne (Steve Richmond) des haikus codeinés (William Wantling, beau à en chialer du sel qui pique), de la dalle qui rend dingue (Knut Hamsun - La faim), un pastiche de J Fante de ce roman (Ask the Dust), des Hemingway dépressifs (Paris est une fête, Le soleil se lève aussi, En avoir ou pas…).

Joie et bonne humeur.

+Save me the Waltz de Zelda Fitzgerald, complètement ouf

Message édité le 25-10-2022 à 18:56 par Rastignac

Message
dimegoat › dimanche 26 novembre 2023 - 08:13
avatar

Les jeux vidéo c'est bien mais les livres, c'est un peu bien aussi. Dans une boîte à livres, je suis tombé sur Darwinia de Robert Wilson. En 1912, toute l'Europe est recouverte d'une sorte de jungle chelou qui a fait disparaître habitants et structures. Je n'ai pas fini mais je crains un peu le nanard.

Sinon, j'ai commencé le bouquin de Dariev sur Queen, je ne savais pas que Freddie Mercury était aussi fan de Hendrix, qu'il aurait vu une dizaine de fois dans les clubs londoniens. Tu te promènes à Londres en 67 tu peux voir Hendrix en concert avec peut-être Mercury, Bowie, Jones dans le public. Ouaip.