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Les films que vous avez vu
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- Raven › dimanche 16 juin 2019 - 00:32
Mon homme j'ai pas pu le voir en entier. Celui-ci et Trop belle pour toi, c'est de la merde ! J'ai même pas osé celui avec Bellucci et Campan par contre, ç'a l'air d'être le fond du trou.
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- born to gulo › dimanche 16 juin 2019 - 09:16
Bellucci, quoi.
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- Raven › lundi 17 juin 2019 - 00:59
"Les années 70 c'est la meilleure décennie du cinoche et pis c'est tout", épisode ouate-mille...
Le Chat de Pierre Granier-Deferre, 1971.
Comme une agonie sans fin de 1h20, dans une vieille bicoque de banlieue parisienne plantée au milieu du ballet incessant des bulldozers, marteaux-piqueurs et boulets de démolition préparant le terrain pour de nouvelles barres d'immeubles bien lisses et rectangulaires. On sent, encore plus que dans Buffet Froid (sur lequel le fils de Granier-Deferre sera assistant pour m'anecdote), l'angoisse de la ville moderne, comme un sentiment de menace dans ces contrastes, la mort d'un monde... une ambiance assez "pochette du second Pere Ubu ou verso du Led Zep IV" qui accroche dès le début (même si ce générique qui suit un gyrophare fait incidemment penser aux comédies Y-a-t-il un flic). Un des films les plus déprimants possibles, qui, sans subtilité mais avec une rare éloquence, te fout en parallèle l'urbanisation galopante des trente glorieuses et la fin d'un vieux couple sans enfant, périmé au-delà de l'aigri, qui se force à vivre sous le même toit en s'ignorant.
Signoret qui picole ses litrons de rhum et traîne la patte, et pire encore la tronche complètement blette du gros Gabin, encore moins amène que dans La Horse... Doom-Gabin quoi, caricature de lui-même sur-confit, carcasse lasse et renfrognée qui attend de claquer, ayant pour seul réconfort son chat à la con, dans son bout de maison qui attend d'être rasé pour accueillir des futurs locaux de La Défense. Ce face-à-face m'a rappelé celui de Liz Taylor et Richard Burton dans Qui a peur de Virginia Woolf ? Même cruauté, même fatalité. Quant à l'aspect "flashbacks nostalgiques", il m'a aussi fait un peu penser au Vieux Fusil... Bref, que des trucs gais.
Un film sur le temps qui est passé, le pourrissement.
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- born to gulo › lundi 17 juin 2019 - 07:48
"Yes !"
T'as aussi Max et les Ferrailleurs, si tu veux te faire un total trip early La Défense/Puteaux Chantiers.
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- (N°6) › lundi 17 juin 2019 - 12:22
Du cinéma Haut-de-Seine-core. Pasqua cru reprazent.
Je l'ai vu y a des siècle il me semble. Comme les vieux qui résistent encore et toujours à l'envahisseur (comme dans la Soupe au Chou, en fait...), c'était aussi un vieux cinéma qui résistait (un peu connement, faut quand même le dire), à l'héritage de la Nouvelle-Vague. Un truc déjà pourri de l'intérieur, en effet, et que ça se voit à l'extérieur.
Rahhh, Max et les ferrailleurs, est-ce que Romy Schneider a été plus belle que dans celui-là ?
Du grand cinéma de l'ère pompidolienne dans toute sa splendeur. P'têtre mon préféré du Sautet de cette époque.
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- Raven › lundi 17 juin 2019 - 13:27
Jamais vu Max tiens, merci du rappel les gars...
(Et pas con de lier ça à la Soupe aux Choux ouais, y a de ça aussi, "l'ex-pansion éco-no-miqu-euh !")
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- Gouzi › lundi 17 juin 2019 - 22:08
Superbe film, Max et les ferrailleurs
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- Raven › dimanche 23 juin 2019 - 21:42
Le Corps de mon ennemi (1976)
Un Verneuil brouillon, populo-expé, et pour tout dire chelou, abusant de flashbacks au point de rendre temporalité parfois confuse... ça commence comme un Bébel ère Giscard de facture très classique (arrivée de cacou sur une musique 100% 'rouflaquettes + coudières simili-cuir') avant de virer au thriller socio-politique abscons : un ancien patron de boîte de nuit sorti de zonzon et voulant se venger de ceux qui ont monté une machination contre lui, en le faisant accuser du crime d'un footbaleur vedette.
Bébel hâbleur et cabotin comme souvent mais ça reste supportable, rien de très excessif, juste une partition rodée peinarde : mansuétude pour la prostitution, tolérance zéro pour la drogue, distribution modeste de beignes maison, drague de voyou vandale irrésistible, évidemment muée par cette capacité inimitable au sourire en cuir pleine fleur ou en frangipane, consolidé par deux trois plissements de front cancoillotesques pour alpaguer la femelle. Présence toujours bienvenue de miss Sourire-mutin-ultra-sexy Marie-France Pisier dans le rôle de la fille de bonne famille, de la délicate Nicole Garcia et du gaillard Claude Brosset (grimé en travelo... sûrement une contribution du co-scénariste Audiard).
À part ça on est un peu entre Chabrol et Mocky, un espèce de fil conducteur qui ressemble plus à un gros lacet en fait, emmêlé entre lutte des classes, peinture de la bourgeoisie (Bernard Blier dans le rôle du patriarche blindé, hélas effacé et trop peu présent) et du français moyen (l'abrutissement par le foot et la vindicte populaire à travers le meurtre d'un Zizou fictif), critique de la société de consommation ("un monde qui brade, qui bazarde, qui se débarrasse d'objets qui ne servent à rien d'autre qu'à être achetés") et de l'urbanisation (un point commun avec Le Chat de Granier-Deferre tiens, assez similaire ce côté '(F)rance'), et film de procès... tout ça est pas toujours cohérent, mais lié par les dialogues du père Audiard, ici plutôt digestes et inspirés, même si on est encore loin de l'affûtage de Garde à Vue. Curiosité d'époque : numéro de strip-teaseuse bavaroise autour du manche phallique d'une machine à sous géante, sur un ersatz bien dégueulasse de "Money"... Les années 70, réservoir inépuisable de bon goût.
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- Raven › mercredi 26 juin 2019 - 02:50
"Les années 70 c'est pas qu'la funk coco", épisode...
Max et les Ferrailleurs (Claude Sautet, 1971)
Déprimant à souhait. Déjà musique de Sarde, bon point obligatoire (oublié de relever que c'était lui pour Le Chat, tiens), sur le générique à l'ancienne en négatif saturé bicolore machin chose - enfin à l'ancienne quoi - m'a chopé direct. Bon, je sais pas trop si y aurait pas un peu du James Gray avant l'heure là-dedans (connais pas du tout la filmographie de Sautet par ailleurs) mais ça me plaît bien. Surtout ça te montre bien deux mondes comme huile et flotte : avec de la vie à foise chez les ferrailleurs pas jojos, et puis du côté du système policier avec ses opérations et manipulations, du gris, rien que du gris bien froid ; y a bien à la rigueur un ou deux galopins à la cafétéria... mais tristes... sirotés sans plaisir, mécaniquement... pas glop d'être flic quoi, juste des têtes de mecs à demi-morts en costard, qu'attendent de choper des mecs vivants.
La peinture de la galerie de traine-savates attachants, vivant dans l'insouciance et claquant leur peu d'argent en festoyant au bistrot de la mama (réclames Cinzano et Byrrh = immersion totale), en contraste avec celle du flic blindé, qui a "réussi sa vie" et qui aligne des cartes à jouer dans son faux appartement sans âme, est, comme on dit dans les critiques allociné, magistrale. Y a cette scène-pivot quand les deux vieux potes se retrouvent, où tout se met en place dans la tête de c'salaud de Piccoli, c'est vraiment bien écrit (enfin c'est ce que je me suis dit un peu connement). Piccoli tiens, avec sa tronche de rien en inspecteur déterminé monomaniaque : fantomatique, dévitalisé, qui traverse quasiment tout le film sans aucun pathos (jamais été fan de cet acteur en vrai, que j'ai toujours trouvé malaisant ou transparent - mais ici son absence de présence est idéale pour ce rôle froid), mais surtout Romy, somptueuse comme toujours (ce visage... cette voix...), et pis Bernard Fresson avec sa pure gueule pure couille (y fait partie de ces seconds rôles qu'avaient souvent plus de charisme que les premiers), j'parle pas du jeunot Philippe Léotard avec ses jolies mirettes de basset déjà bien usées ? Et putain, y a même l'ami Boby Lapointe dites, hé ! Mais c'est pas aussi cocasse que Marcelle qui préfère les nouilles au beurre (même s'il a le nom d'un petit beurre) non, là ça fout juste le cafard à la fin, clac. Façon couperet.
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- Gouzi › mercredi 26 juin 2019 - 12:59
Il faut dire aussi que c'est l'histoire d'un flic qui sort des rails . Un film très romantique finalement , sournoisement vibrant.
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- Raven › jeudi 27 juin 2019 - 18:29
Le Désordre et la Nuit (Gilles Grangier, 1958)
Film noir franchouillard 100% classique 100% pantouflard qui se laisse regarder. On est quand même bien en-dessous du Cave se rebiffe ou d'Archimède ; les Grangier sérieux m'ont l'air souvent plus banals que les comiques.
Gabin détective nonchalant en complet-trench s'acoquine d'une junkie allemande se rêvant chanteuse, dans le Paris nocturne des boîtes de nuit et des claques (les maisons de passe autant que les beignes bien sonores). Un Paris filmé comme une Grosse Pomme de substitution, dans lequel on se contente de déambuler à deux à l'heure les mains dans les poches et de causer, entre deux excursions vers la Billie Holiday locale. Cliché sur cliché, rythme supra-plan-plan, playbacks douteux maquillés par la mise en scène astucieuse du vieil artisan, intrigue falote (on se fout très rapidement de savoir qui a buté le patron du club joué par Roger Hanin), mais ambiance au top, et pour les dialogues du Audiard en mode mineur (modérément "Pas de Begonia pour le Cave" quoi, les jactances, ici on fait plus dans la réplique utilitaire que l'obsession du bon mot.)
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- Raven › lundi 1 juillet 2019 - 14:25
Deux films de MMXIX
Parasite (Bong Joon-Ho)
Coréen, dans tout ce que ça implique d'excessif et d'épuisant. Trop d'idées, de qui-sait-pas-s'arrêter, ni s'empêcher d'envoyer des plans-feux d'artifice effet de manche (l'effet "Old Boy" ?) sur musique baroque pour meubler... mais généreux à mort, jusqu'à déborder (littéralement, à la fin). J'avais cru à un truc à la Théorème/Visitor Q en lisant très vite fait le pitch, m'en fait pas grand chose à voir. Y a de la satire sociale, du thriller, du film d'horreur, catastrophe... Paraît qu'il a rendu hommage à Chabrol quand il a reçu sa fougère, y en a aussi. Si on est pas trop regardant sur les invraisemblances scénaristiques et les effusions de grand-guignol gratuites, c'est un sacré roller-coaster.
Le Daim (Quentin Dupieux)
Pour 4 euros ça va. Et pis ça dure 1 heure et quart. Western-slasher montagnard sur l'obsession du look et le narcissisme des années internet ("pfff...tuerie"), mais avec des vieux postes de télé et des chambres d'hôtel miteuses. Et un blouson 100% daim, avec des franges de cowboy. De tous les Dupieux que j'ai vu je dirais que c'est celui qui se tient le mieux, pas trop "loufoque pour faire loufoque" (ce que je craignais) avec sa petite ambiance un peu à la Passe-Montagne relativement envoûtante, et bien sûr Jeannot Dupotager, qui cause à son zonblou et aide à faire passer le truc avec sa tête d'ahuri. Petit gros clin d'œil à Bernie (aiguisage de pelle - enfin de pale) sympathique, au passage.
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- (N°6) › lundi 1 juillet 2019 - 17:24
Même pour quatre euros, ça me parait un peu cher...
Dans la série "C'est pas son meilleur" : Les oiseaux - Hitchcock (1963)
Alors c'est Mélanie, une riche héritière qu'en branle pas une dans la vie, qui veut faire de la baise avec le beau, si on aime le genre connard sans charisme, Mitch, qu'est avocat en criminel donc qui sent bon le mâle alpha. Mais en fait c'est un gros puceau qui passe tous ses week-end chez sa maman castratrice dans leur maison de famille au bord de la mer. Du coup Mélanie elle va pour le stalker dans son bled pourri mais comme en plus elle doit avoir ses ragnagnas ou un truc du genre, le pouvoir de la nature se déchaine pour pas que Mitch il trempe son biscuit dans son pilou-pilou, du coup les oiseaux ils deviennent ouf guedin comme la mouette rieuse de Gaston Lagaffe, en plus gangsta. Gros paté psychanalitique lourdingue mis à part (gros oedipe mal réglé, sexualité bien refoulée chez ces adultes-enfants), c'est assez ennuyeux quand même, avec de looooongues séquences de dialogues chiantes, quand elles ne sont pas jouées par des acteurs médiocres (Tippi Hedren est pas mal, mais alors Rod Taylor, mon dieu, un jeu tout en balsa) et des perso qui n'aident pas franchement un scénar vraiment tiré par les cheveux, avec le bec (on saluera l'ornithologue la plus con ou la plus alcolo du monde, qui n'a rien remarqué). Après, bon Tonton Alfred reste ce technicien fabuleux, et si certaines scènes sont plombées par les effets spéciaux d'époques vraiment risibles (l'attaque de la sortie de l'école, poilante), il reste des moments mémorables, la première attaque, la découverte du cadavre aux yeux crevés, les oiseaux qui se massent sur les jeux d'enfant, la cabine téléphonique et bien sur le gang-bang emplumé final. Mais bon, tout ça reste un peu court en bouche...
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- Raven › mardi 2 juillet 2019 - 02:01
M'a limite traumatisé gamin celui-là (le flash mob graduel des piafs au parc brrr, pis la découverte du mec énucléé tu l'as dit ouais, une des toutes premières scènes gore dont je me souvienne ça, ok c'était pas non plus ce mec qui se fait exploser la tête par dépressurisation dans le James Bond, comme ça gratos, mais c'était pas loin dessous sur mon échelle horrifique microscopique de chiard). Mais bon, jamais revu. Grâce à toi je me dis que ce serait pas une bonne idée.
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- (N°6) › mardi 2 juillet 2019 - 02:41
C'est drôle, je crois que je l'avais jamais revu depuis l'enfance non plus. Mais ça m'avait pas frappé, j'en avais peu de souvenir, trop petit sans doute, vu chez mes grands-parents pendant les vacances je crois... M'enfin ouais, c'est pas Vertigo, North by Northwest, Stranger on a Train ou même mon petit bonbon perso, Spellbound (pourtant bien chargé en psychanalinananou, mais bon, y a Ingrid Bergman, tu peux pas test Ingrid Bergman).
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- Raven › mardi 2 juillet 2019 - 02:45
...ou tout connement Psychose ? C'ui du gros Alfred que j'ai envie de voir depuis un bail, c'est Frenzy.
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- (N°6) › mardi 2 juillet 2019 - 02:52
Ben Psycho (je suis un putain de snob qui donne les titres en anglais... sauf pour Vertigo parce que m'en souviens pas et que Vertigo ça claque) faudrait que je le revoie aussi. Car comme je suis un joyeux luron excentrique et tout, je ne l'ai vu qu'une seule fois y a genre 15 ans et je m'étais fait Psycho et Psycho (le remake pas plan par plan mais presque) de GVS dans la foulée, parce que je trouvais ça intéressant. Donc j'ai plus le souvenir d'avoir vu une installation d'art contemporain du coup, mais c'était cool. D'ailleurs j'avais aimé le remake, c'était très intéressant et plutôt marrant de le voir comme ça et de voir sur quelles différences il jouait (m'en souviens plus par contre...).
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- Raven › mardi 2 juillet 2019 - 03:05
Bah Vertigo ok, y a pas à discuter, mais 'Psychose' sans trop pousser le snobisme (ok, juste un peu) ça sonne quand même vachement mieux que 'Psycho', comme le doublage français de Bruce Willis qui sonne mieux que Bruce Willis quoi ; 'Psycho' ça sonne pas fini, et commun, un peu comme "elle a fait psycho". Alors que 'Psychose', ça ose (poueeet'), on tremble déjà, on est pas juste sur le perron du préfixe !
Bon plus sérieusement, vu celui de Gus Van Sant y a un petit bail, je crois que j'ai trouvé qu'en utilisant quasi-kif kif les mêmes plans, timings etc, il en faisait un film parfaitement trivial, ce qui était assez édifiant. Mais ça se regardait ouais.
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- (N°6) › mardi 2 juillet 2019 - 03:17
Ouais, mais ça se dit pas psycho, ça se dit psaïkoooooooo, et ça fait toute la différence. Après, prononcer à l'anglaise, voilà encore un marqueur social, comme les rillettes Bordeau Chesnel. T'as les gens qui disent Archive et les gens qui disent ArkaïÏÏÏÏve !!!! Enfin pour ceux qui écoutent encore ce bidule... Alors que Muyouse, ben tout le monde dit Muyouse, même ceux qui l'écoutent pas... Putain, il est tard, je devrais pioncer plutôt...
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- Raven › mardi 2 juillet 2019 - 03:29
Ahah, heum, avec ces conneries tu me fais réaliser que j'ai jamais dit 'Arkaïve' les seules fois où j'ai dû en causer, comme un gros gilet jaune fan de Djohnny j'ai à chaque fois dis 'Archive'... un peu comme 'archi-chiant', ouais. (Good nigte)