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Forum jazz

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darkmagus › dimanche 14 octobre 2012 - 18:16

Etrange personnage qu’Albert Ayler, musicien sans descendance (comme Monk), donc fortement original, incompris à ses débuts, et toujours méprisé par certains, parce qu’il utilisait des rythmes de calypsos, des marches militaires, des mélodies de chansonnettes enfantines, à une époque où le musicien free se devait d’être sérieux dans son expression révolutionnaire. Parce qu’aussi il s’associait avec des musiciens de formation classique (le violoniste Michael Sampson ou le pianiste Call Cobb). Il cherchait comme les plus grands, l’unité spirituelle par un message qu’il voulait universel. Violent à ses débuts, grognant, grinçant, éructant, il s’est acheminé ensuite vers une musique colorée, jouissive et lyrique, toujours empreinte cependant d’humour et de provocation qu’il a rendu volontairement accessible à tous, au grand dam des « spécialistes », certains parlant même à l’époque de médiocrité, rendus sourds par leur sectarisme. Coltrane dit-on lui enviait son « son » puissant et limpide. Dans cet enregistrement live à St Paul de Vence vers la fin prématurée et mystérieuse de sa vie, on peut mesurer combien était grand le pouvoir hypnotique, jouissif et chaleureux de sa musique, résolument iconoclaste, faite à la fois de liesse et de subversivité.
Un avis différent ? n’hésitez pas, je me sens seul dans cette rubrique, et je préfère dé battre que monologuer.

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Alex999 › samedi 24 novembre 2012 - 14:35

Je suis à la recherche de free jazz plus "contemporain" et j'ai découvert Charles Gayle. Est-ce que quelqu'un le connaît et quels albums sont les plus recommandables ? Sinon, je me suis procuré le dernier Full Blast "Sketches & Ballads" qui apporte du renouveau dans la brutalité Brotzmannienne.

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ericbaisons › samedi 24 novembre 2012 - 17:36

le Repent est bien barré. J'aime bien le dernier Streets mais qui est moins bourrin, plus deglingué et clownesque (comme la pochette sle suggere très bien). Le live at knitting factory a l'air bien dantesque

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darkmagus › dimanche 25 novembre 2012 - 10:32

Charles Gayle, que j'avoue mal connaître, n'est pas vraiment de la dernière génération, il me semble qu'Ayler aurait à peu près son âge s'il vivait toujours. Pour ma part mes derniers coups de coeur en jazz free-post free contemporain: Joëlle Léandre qui me semble incontournable, en plus soft mais pas moins intéressant: Tim Berne, Tony Malaby, Das Kapital, et bien sûr l'AEC qui enregistrait toujours il y a encore peu. Mais je suis comme toi, je continue de découvrir.

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Alex999 › dimanche 25 novembre 2012 - 15:23

Charles Gayle fait effectivement partie de l'ancienne génération - il est né en 1939 - mais son premier album en tant que leader date de 1988 (source wikipedia) ! Donc ses albums sont contemporains de David S Ware (mort en octobre dernier, R.I.P) & co. Quant aux autres, je ne connaissais, sauf l'AEC bien entendu, merci

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darkmagus › dimanche 25 novembre 2012 - 15:30

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darkmagus › dimanche 25 novembre 2012 - 15:36

j'ai essayé de mettre une vidéo de DAS KAPITAL en ligne, mais mes compétences informatiques sont trop limitées, cherche par toi-même tu trouveras facilement si pas déjà fait.

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kranakov › jeudi 29 novembre 2012 - 10:54

Ayler, sans descendance ? Si Peter Brötzmann, Mats Gustafsson ou Ken Vandermark a déjà été évoqué, il serait peut-être bon d'écouter d'être attentif à ce qu'il peut y avoir d'aylerien chez d'autres instrumentistes que des saxophonistes. Un type comme Marc Ribot - au-délà du groupe SPIRITUAL UNITY - tente quelque chose de similaire sur ses deux disques solo par exemple :

et

Jamais technique - au sens où le jazz peut entendre ce terme - mais mélodique, lyrique et doté d'un son unique, une façon de se nourrir des musiques populaires (qu'il s'agisse du folk norvégien ou des marching bands)... Ce me semble être le fruit d'une filiation évidente.

Pour écouter un truc aylerien et excitant, il y a l'unique disque du MOUNT EVEREST TRIO :

trio suédois responsable de cet unique album en 1975 qui reprend juste là où "SPIRITS" commençait. La très belle réédition chez Atavistic - justement dûe à Mats Gustafsson - vous enchantera ; d'autant que le groupe sait se montrer d'une subtilité et d'un feeling redoutable - notamment sur le très beau thème "Ramnlin'".

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GinSoakedBoy › jeudi 29 novembre 2012 - 11:15

+1 pour le Mount Everest Trio, effectivement très aylerien.

Pour en revenir à Charles Gayle, sur lequel Eric a déjà évoqué les essentiels (repent, consecrations, more live...), je rajouterai aussi son trio avec William Parker et Rashied Ali -"Touchin' on Trane"- sorti et épuisé sur FreeMusicProductions depuis un bon moment, et réedité sur un autre label allemand...peut-être pas aussi barré et incandescent que les disques déjà cités, mais une très bonne porte d'entrée selon moi (avec le tout dernier).

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darkmagus › vendredi 30 novembre 2012 - 15:04

@ kranakov : Gustafsson, Vandermark, connais pas, je t’accorde donc le bénéfice du doute ; pour Ribot et Montain Everest, il ne s’agit pas de descendance mais d’hommage, dans le sens où ils ont consacré chacun un cd à des thèmes d’Ayler, j’entends par descendance des types qui ont un discours et des thèmes qui leur sont propres, mais chez qui on sent des références ou des réminiscences de quelqu’un d’autre. Dans le jeu de Holmström, même sur les thèmes d’Ayler, hormis l’intro, j’entends essentiellement Coltrane, quant à Ribot sur ce que je connais de lui, il est tellement éclectique qu’on peut tout lui trouver comme références, y compris Alexandre Lagoya, mais ce que tu m'en dit m'interpelle, j'essaierai d'écouter ça.
J’ai écouté Brötzman sur les conseils de Coltrano et GinSoakedBoy, je me suis même fendu de l’achat de 2 cd, et je ne comprends pas en quoi ce gars, au demeurant attachant, est un émule d’Ayler : l’humour d’Ayler ? totalement absent chez Brötzman dans ce que je connais de lui, sa « subversivité » ? oui, ok, mais rien de novateur, de surprenant, que du déjà entendu, proche en effet de la violence et de l’exaspération du jeune Ayler, mais ni plus ni moins que de celle de tous les saxes de l’époque, et on peut tout aussi dire que Brötzmann est émule de Coltrane, Shepp, Sanders, Tchicaï, Rivers, Threagdill, Lyons, Murray, etc.… son discours ? idem, Brötzman en est resté au free des 70’, donc n’est pas à proprement parler un novateur mais un vulgarisateur, au bon sens du terme. Il y a des gens plus créatif à notre époque (cf. ceux que j’ai cité plus haut, Berne, Erdmann, Jarman et Mitchell, voire Zorn, même si je l'apprécie beaucoup, mais alors beaucoup moins, mais au moins il y a un point commun chez ces gens là : un souci de recherche ou d’innovation), son sound ? rien non plus chez lui qui me rappelle celui d’Ayler, contrairement à Daniel Erdmann, mais au moins on ne peu pas lui reprocher (à Brötzman) de faire du plagiat, son sound lui appartient.
Non pour moi, et il me semble que tu partage cet avis, si émules d’Ayler il y a, ce serait dans l’esprit plutôt que dans la forme, il faudrait alors chercher chez les sax qui revisitent le passé, avec plus ou moins de bonheur, (new orleans, mainstream ou folk) en le transfigurant, et on en revient à ceux que j’ai cité, plus Braxton, et d’autres que je ne connais pas encore.
PS : j’attends une volée de bois vert de coltrano et ginsoda : faut pas toucher à Brötzman à ce que j’ai compris.

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GinSoakedBoy › vendredi 30 novembre 2012 - 16:04

Oh ne t'inquiète pas, je ne suis pas du genre à m'énerver pour si peu. Je suis même plutôt d'accord, ne me souvenant pas du tout avoir posé Brötzmann en émule de Ayler...Ce dernier reste pour moi un cas isolé (mis à part la poignée d'"hommages", comme tu dis).

Bon j'aimerais bien débattre, mais j'ai pas le temps ces jours-ci, il faudrait aussi que j'écoute le live à St Paul dont tu parles... en attendant, je t'invite à continuer tes monologues.

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Alex999 › vendredi 30 novembre 2012 - 21:02

Je reviens à Charles GAYLE. Comme porte d'entrée, j'ai acheté Raining fire à un bon prix. Je ne l'ai pas encore reçu mais les extraits écoutés reflètent bien le titre !

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kranakov › dimanche 2 décembre 2012 - 12:55

Peut-être que les émules d'Ayler ne sont pas saxophonistes - tout comme les émules de Coleman sont plutôt à chercher du côté de J. B. Ulmer ou d'un S. Sharrock.

Et puis les descendances évidentes, il faut s'en méfier... de Hemphill à Berne, il y a un monde - qui n'est pas seulement celui du Texas à New York.

Un type comme David Murray frôle aussi quelque chose d'Aylerien - alors que son parcours ne laissait rien présager de tel - notamment sur son très beau duo avec ... Dave Burrel - ne riez pas :

Par instants, on retrouve la grâce déglingos de "Angels"...

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Alex999 › dimanche 2 décembre 2012 - 13:12

j'ai reçu Raining Fire de Charles Gayle. Des morceaux de 15 minutes sans thème apparent avec deux bassistes (dont W.Parker qui joue aussi du violoncelle) et un batteur. C'est du free sans concession mais qui s'écoute très bien bizarrement !

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Coltranophile › jeudi 13 décembre 2012 - 12:06

Le David Murray des débuts étai très aylerien, d'ailleurs son premier disque en tant que leader s'appelle "Flowers For Albert". Brotzmann a subi une influence aylerienne dans la violence du son, son côté brut mais cela est plus une affaire de démarche et d'histoire que de musicalité. Il faut se souvenir qu'à l'époque où Brotzmann a commencé à officier, ce qui pouvait se rapprocher le plus d'un pint de vue de m'intensité sonore renvoyait à Ayler. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Mais en 1965, il n'y avait pas foule dans ce genre. Aujourd'hui, il est sur qu'un Sabir Mateen ou Charles gayle sont des héritiers bien plus directs d'Ayler que ne l'est Brotz. Je reviens tout de même à 'absence d'héritier direct indiqué aussi pour Monk. Là encore, pour le plaisir de débattre, je verrais les choses autrement car ne serait-ce que pour Cecil Taylor qui me semble directement sortir de cette filiation (Ellington/ James P.Johnson). Quand on écoute le free de ces dix-quinze dernière années, bizarrement l'influence de Taylor semble avoir marqué le style plus que celle de Coltrane, Coleman ou Ayler: rien que les divers projets de William Parker, de Matthew Shipp et de toute la bande Vision pour faire court va dans ce sens là.

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Coltranophile › jeudi 13 décembre 2012 - 12:12

Etant de moins en moins partant pour les produits ECM, j'y suis allé un peu à reculons. Ce disque est magnifique. Stenson est en pleine possession de ses moyens, souverain, vibrant. Son phrasé et son toucher sont tout simplement hypnotisant si l'on se donne la peine d'une écoute attentive. Un des plus beaux piano trio de ces dernières années et le meilleur Stenson depuis plus de dix ans.

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Coltranophile › lundi 28 janvier 2013 - 18:11

Re-post ici pour l'ami darkmagus. Si mes souvenirs sont bons, John Hebert a joué avec Braxton et si on peut retrouver forcément quelques influences du maître ici (comme dans énormément de free récent vu l'étendue de l'oeuvre braxtonienne), je rapprocherais plus cette formation de certaines aventures du sieur Tim Berne mais même cela est à relativiser car l'ensemble sonne frais. Kris Davis a un jeu qui peut être assez lyrique comme bine plus tendu (à la Cecil Taylor même par moments). On retrouvera des choses pas loin de ce qu'un AlasNoAxis peut offrit aussi parfois, Chris Speed en solo et toute cette école qui aime voguer entre différentes approches free-form. Meilleur que le précédent disque de cette formation.

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Coltranophile › lundi 28 janvier 2013 - 18:23

Alors là, vous pouvez y aller. Longtemps introuvables ou presque en vinyl (la moindre copie d'un des trois disques claquait dans les 80 à 100€ facile), le LP avaient été réédités il y a deux ans à prix peu abordable encore. Les voici pour la première fois en CD dans un petit coffret, pas mal présentés d'ailleurs. Si "Lalibela" tâtonne un peu dans l'enchevêtrement free-spiritual-tribal-funk, "King Of Kings" est à la limite du pur chef d'oeuvre. Ample, chantant, furieusement joyeux et tendrement furieux, ce disque justifie quasiment à lui seul l'achat de ce coffret. j'attaque dès ce soir le dernier disque "Birth/Speed/Merging" que je n'ai pas écouté depuis bien dix ans. Je risque de regretter d'avoir tant attendu.

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darkmagus › jeudi 31 janvier 2013 - 00:30

Ok Coltrano, merci pour l’info, filiation d’avec Tim Berne, ça me tente bien. Et à propos de sax féminin, je viens d’acquérir un Matana Roberts grâce à quelques propos gutsiens (je ne me souviens plus qui et où, mais Dioneo est sûrement dans le coup). Je crois que ça va me plaire.

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Coltranophile › vendredi 15 février 2013 - 12:00

Pour le coup, le père Manfred s'est pas trop planté dans son choix pour le coffret du mois. Les Special Edition n'étant pas simples à trouver ou assez cher. Les quatre disques ici présents sont loin d'être de valeur égale mais deux tiennent de la haute voltige: le premier intitulé tout simplement "Special Edition" et le quasi chef d'oeuvre qu'est "Inflation Blues". L'époque où ECM produisait des AEC, George Adams, Sam Rivers, etc....montre que le label n'est pas seulement une vitrine d'un jazz new-age ou aseptisé. "Tin Can Alley" est un bon disque aux accents ellingtoniens. Seul "Album, Album" est décevant en dehors du premier morceau, les claviers étant assez atroces.