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Les films que vous avez vu
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- Raven › vendredi 3 février 2023 - 04:32
Matté/rematté pas mal de films récemment, dont le Dernier Duel de Ridé Scott (aaah ce combo bouc-mulet de Matt Damon, et le bol à la Godefroy de Ben Afflaid !) et le Gladiator du même en revisionnage-refresh (Joaquin petite ORDURE), mais d'abord :
Short Cuts de Robert Altman (1993)
Sur les suggestions du p'tit père Gulo, chaudement remercié pour m'avoir rappelé l'existence de ce film dont j'ai longtemps mélangé le titre dans ma tête avec Boogie Nights... Un film dont j'ai vu des fragments à l'époque de TPS, pas prêt sans doute - faut dire déjà, le bousin dure trois heures et des quignons..... Je découvre donc, l'ancêtre et l'original incontestable de Magnolia du Pété Anderson, auteur du très bon Boogie Nights cité plus haut, mais en pas propre-léché-esthétique, plutôt sauce M.A.S.H., relish à base de bile PH avoisinant le 0 : film choral sale de chez crade, fin improbable entre... Dupont Lajoie et le film catastrophe ?....des kilotonnes d'amertume, d'acidité, de frustration, de couples en pourrissement, en pulvérisation quasi nonstop tel ce produit chimique niqueur de mouches. Les personnages sont à un ou deux près tous atroces ou écœurants de petitesse (les pêcheurs avec le cadavre, ce paternel de 70 piges qui se radine à l'hosto, pour raconter l'adultère avec la beldoche à son fils, pendant que son petit fils dont il ne connait pas le prénom est dans le coma), les acteurs tous excellentissimes (aaaah ces rires désespérés de Madeleine, et ce tapage de clope sur la moquette du Downey Jr.) mais mention "gros enculé" à Tim Robbins, et mention "serrage de tripes" à Chris Penn (sans surprise ?), mention "pilier de bar en chef" au conducteur de limousine semi-clodo joué par Tom Waits. L'horreur dans la légèreté, un truc plus sale que tous les films d'horreur qui soient. Et des hectares de frustration (ces scènes d'humiliation et de tension qu'on veut voir exploser mais non), de rire, de glauque, de larmes retenues et de gorge serrée en même temps, une sorte de description de l'humain et des rapports humains saisis "par le bas", et dans des teintes exclusivement piquantes et salissantes... Altman, fils de pute !!!
Le Poulpe de Guillaume Nicloux (1998)
Après avoir matté L'Enlèvement de Houellebecq, déjà bien cintré et "ailleurs" (cette scène de dîner bourrés masqués !) mais pas à la hauteur de l'inénarrable Thalasso même si avec la même fine équipe moins Depardiou (le cadre sans doute, ici pavillon de banlieue quelconque), et en attendant de voir Valley of Love... Je me re-matte donc ce 'classique' du polar franchouille, qui m'a longtemps fasciné par sa laideur nonchalante... Et en fait : le gars Nicloux-Nivis était déjà sévèrement barré en couille il y a vingt-cinq ans ! Il avait déjà un truc pour les dialogues sans queue ni tête, les ambiances complètement magnétiques avec quasi walou juste des acteurs en chiens de faïence, et il faisait déjà du Lynch de Leader Price (les scènes avec le nain, sérieux, mais quel con) ! Je passe l'intro, à base de Darroussin sur du Kickback (ça donne pas envie ça, mh ?!) avec des groles impeccablement blanches piquées à un macchab'... C'est du n'importe quoi en errance dans la zone portuaire, détective privé à l'ouest complet, film en roue libre mais qui construit mine de rien un truc particulier, une interzone mollement onirique, au rythme d'un what the fuck permanent, sur un scénario torché en coin de nappe. J'en avais gardé le souvenir vivace de Clothilde Courau à poil avec un flingue (TPS again - ou VOP pour Very Old Pougnes), et c'est vrai qu'on la voit bien sous toutes les coutures la Cloclo, comme Mouglalis elle s'effeuillait volontiers afin d'agrémenter le "scénario" (qui se souvient de la daubasse de slasher hexagonal Promenons-nous dans les bois ?) mais au-delà de cette brindille chaude à voix cassée, c'est en d'abord un condensé de pure étrangeté à la française, une sorte d'OVNI avec des punchlines post-audiaresques surpuissantes mais qui font comme des pets foireux, c'est un ratage qui marche, j'sais pas comment le décrire, avec cette enquête dont on pige que dalle assez vite mais peu importe, sinon qu'il y a un paquebot au milieu comme dans un Tintin bourré... et des alcooliques perfusés au blanc. Et puis surtout : JP fuckin' Darroussin ! Son meilleur rôle incontestablement, avant celui d'Un air de famille et Ah si j'étais riche. Avec LA réplique qu'il faudra sortir désormais (aussi en pensant à Nicloux) : "N'importe quoi lui !"
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- born to gulo › mercredi 8 février 2023 - 08:54
Sicario, de Villeneuve.
Heyyyy !!! Mais c'est la grosse grosse teuf, dites moi !!!!!! Garçon, trois mojitos, ay pepito muchacho !
Benicio a la gueule d'Olivier Marchal, et c'est pas pour rien, ma couille.
Pas pigé la morale, en revanche : quand on a des gosses, on a plus jamais les mains propres ? La seule qui fait pas de compromis avec la morale, c'est la meuf, qui n'en a pas.
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- Dun23 › mercredi 8 février 2023 - 10:24
Le poulpe, vague souvenir de l'histoire mais souvenir de dialogues audiaresques effectivement qui valent clairement de se pencher sur cet ovni.
Vous êtes pas flic par hasard?
Non!
Tant mieux, parce qu'on n'est jamais flic par hasard!
Message édité le 08-02-2023 à 10:25 par dun23
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- GrahamBondSwing › mercredi 8 février 2023 - 11:28
@Gulo, pareil pour Sicario : à la fin j'avais envie d'appeler au secours ! Le message ? J'ai loupé un truc ou quoi ? Quoicoubeh non accepté comme réponse. Je pense que c'est juste l'époque qui pousse les scénaristes à trouver des fin disruptives. Ce qui est plutôt cool en fait. Dans le cas de Sicario, tu peux pas rester indifférent :
- Benicio/Alejandro est-il juste une brute à deux doigts de rejoindre le Sgt Alonzo au panthéon des méchants du cinéma ou une bombe humaine d'une efficacité redoutable dans la lutte contre les cartels ?
- Emily/Kate est-elle la seule à y voir clair dans tout ce merdier entre le bien et le mal ou la pire cruche manipulée par une société bien trop patriarchale pour lui laisser une chance ?
- Josh Brolin/Matt est-il Satan ou juste un mec qui fait bien son job ?
Le fait qu'Emily Blunt ne soit pas dans le second volet est un énorme frein dans mon envie de le mater : en son absence, j'ai peur d'une surrenchère dans l'horreur qui pourrait nuire à la qualité globale du bousin.
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- born to gulo › mercredi 8 février 2023 - 11:42
Ah parce qu'y a une suite ? Faut reconnaître qu'ils ont bien fait de la dégager : je parle sous contrôle de la modération, mais elle faisait tâche, question virilité. Tous les autres persos étaient d'accord qu'elle manquait sévèrement de balloches ; même son coéquipier de couleur, un peu.
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- born to gulo › mercredi 8 février 2023 - 13:59
Non mais le mec a un problème avec les gosses (ou une conception de la morale très par-delà le bien et le mal) : si tu regardes bien, l'argument de tous à chaque fois pour faire des arrangements avec la Règle, le Juste et le Droit, c'est les gosses. Même Brolin, je crois, les invoque à un moment, pas les siens mais les gosses de l'Amérique qu'il faut sauver. Le superboss final aussi, Benicio del Marchal c'est son argument suprême, le flic mexicain véreux je t'en parle même pas, lui carrément on se demande tout le film si c'est Fausto, tellement tu comprends ap pourquoi on a droit à chacun de ses petits dèj pré-entraînement de foot...
Y a un truc sur les mouflets, clair, mais lequel ? Pas clair.
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- GrahamBondSwing › mercredi 8 février 2023 - 15:40
Eh bien vu, rien à ajouter.
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- born to gulo › jeudi 9 février 2023 - 12:58
Eureka, Graham ! J'ai pigé comment il fallait l'entendre : c'est un putain de troll, de canular, une blague maquillée en vidéo-clip très onéreux.
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- A.Z.O.T › samedi 11 février 2023 - 23:23
Je continue à surfer sur la nicloux wave, de retour de la tour son dernier. Le pitch c'est I.G.H de ballard mais transposé dans une tour moisie d'Aubervilliers, les gens ne peuvent plus sortir de l'immeuble et la vie se met à s'organiser.
Contrairement où ballard tournait ça en lutte des classes 70 entre les familles du bas et les cadres sup du haut (d'ailleurs le film de ben wheatley ne rendait pas grâce au bouquin), nicloux prend le parti du vieil affrontement clanique (ce qui marche plus ou moins) et nous sort une série B à l'ambiance bien poisseuse qui fonctionne bien malgré les disparités du casting. Et puis tim hecker à la BO ca pose tout de suite l'ambiance.
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- born to gulo › mardi 14 février 2023 - 23:59
Vieux motard que jamais : Blade Runner 2049
Ha ! Ce vieux soulagement à l'ancienne, quand enfin Guillaume Canet bute l'insupportable Miss Kittin...
Et j'ai passé tout le film à pas réussir à reconnaître Robin Wricht, bien joué.
Mais après Sicario, ça confirme que le keum tourne des clips : la musique est vachement bien, l'image... c'est très joli.
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- Cinabre › mercredi 15 février 2023 - 00:03
J’ai adoré le sound design. Cet envol d’hovercraft j’en ai encore des frissons.
De la bonne came sucrée pour les yeux et les oreilles.
Pas trop fan du scenar’ à peine au dessus de la moyenne par contre.
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- Dun23 › jeudi 16 février 2023 - 19:10
Revu Quasimodo d'El Paris. Y'a pas à dire c'est con mais c'est pour ça que c'est bon.
"Quasimodo est une machine de guerre, il peut survivre 3 mois dans la jungle en mangeant ses propres excréments!
Qu'est ce qu'un bedeau irait foutre dans la jungle pendant 3 mois?"
"Opération: Fuck the monster!"
"Chuis pas romantique, moi? Tu veux du champagne? Il te faut des bulles pour voir mes boules?"
On l'aura compris, assez culte par chez moi.
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- GrahamBondSwing › samedi 18 février 2023 - 21:40
Heat : Re-maté aujourd'hui et encore plus apprécié qu'à l'époque de sa sortie. Avec l'âge, il y a certaines scènes qui raisonnent plus. Je ne vois pas beaucoup de policier de ce level ces dernières années. De Niro est exceptionnel. Il y a juste la dernière scène à l'aéroport que je trouve un peu longuette et pas vraiment à la hauteur des 2h40 déjà écoulées... Ce moment où Robert/Neil annonce "Qu'il lui reste un truc à faire", tu sais déjà que c'est foutu. Michael Mann est cruel.
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- Rendez-Moi2 › lundi 20 février 2023 - 23:32
Revu Heat y a pas longtemps aussi, ce qui m'a marqué c'est la loooongue sène de fusillade "finale" avec chaque coup de feu qui tape dans le bide de par leur sonorité. Après mon M. Mann préféré restera pour toujours Collateral pour sa captation de la nuit et la #whereismybriefcase scene.
Message édité le 20-02-2023 à 23:33 par Rendez-Moi2
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- Damodafoca › mardi 21 février 2023 - 14:13
Heat, probablement dans mon top 5. Et dans Heat , Mann filme déjà extrêmement bien la nuit. Détails qui tue : j'adore l'appart (?) de De Niro dedans.
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- dimegoat › dimanche 26 février 2023 - 12:16
Kuroneko (Chat noir), Kaneto Shindo 1968
Pas regardé grand chose ces derniers mois et, pour la reprise, quoi de mieux qu'un bon petit film de fantômes japonais. De méchants samouraïs crasseux violent et tuent une femme et sa fille qui confient leur âme aux démons pour revenir hanter et tuer tous les samouraïs qui auront le malheur de croiser leur route.
Scénario qui rappelle les quelques autres films du genre que j'ai vus (femmes-fantômes, vengeance, tension entre le monde des vivants et des morts). Les scènes d'apparition sont très réussies, du noir et blanc à l'extrême. Pas aussi mémorable que Kwaidan puisque le conte semble un peu étiré mais j'avoue l'avoir préféré au classique Ugetsu de Mizoguchi.
Message édité le 26-02-2023 à 12:36 par dimegoat
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- born to gulo › dimanche 26 février 2023 - 12:36
Revu Dune hier. Ben même sur petit écran, il reste bien cool. Même si très Giorgio Armani toujours.
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- Rastignac › dimanche 26 février 2023 - 13:43
Dans mon cycle dystopie actuel :
Wall-e : la mauvaise dystopie disney. Comme z ou walking dead l’est au film de zomb, cet immense ode à la naïveté face aux machines apple etc. pour nous guider nous pauvres tas de viande m’a encore une fois pas surpris sur ce besoin de la part des dirigeants culturels à nous prescrire une vision étriquée des possibles ne pouvant se départir de leur présence : pas de futur, pas besoin de s’en faire, on est là pour vous aider, cherchez pas d’alternative. Suffit d’ouvrir la radio ou la télé pour l’entendre. C’est donc pas très original. Mais mignon (c’est important).
Assault on Precint 13 de Carpenter : antithèse de disney ; la police est nulle, la prison ne sert à rien, les structures ne sont bonnes qu’à être abandonnées, les machines on s’en bat les steaks. L’entraide et l’action désintéressée prime sur l’identité et le statut. Pas de morale. Pas de gagnant. J’aime.
Message édité le 26-02-2023 à 13:48 par Rastignac
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- Raven › jeudi 2 mars 2023 - 05:20
J'avais oublié que Darren Aronofsky était d'abord un faiseur de mélos, et pas des moins plombants,sans avoir peur d'y aller à la grosse cuillère pour faire mouiller les paupières , comme un Eastwood au fond.... Et celui-ci serre le cœur comme The Wrestler, en remettant une nouvelle fois le pied d'acteur déchu à l'étrier ...
Parce que Brendan Fraser, si vous avez été estomaqué de le revoir dans The Affair, post-donut... Là c'est la catégorie au-dessus sur la balance ... au début jme suis dit qu'il incarnait le premier mort de Seven, avec tous ses plans hollyglauques sur-appuyés, et ce sordide tartiné qui fait corps avec le sujet, pachytragique.... Puis à la fin, qu il avait tapé au ventre comme le vieux Rourke. Mais à sa façon, avec son regard et sa voix de vieux bébé.....Brendan phucking Fraser.
Allergiques au bon gros mélo a l'ancienne s'abstenir.
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- Rastignac › vendredi 3 mars 2023 - 13:45
PS : j'ai lu vite fait les déboires de Fraser, c'est gratiné. Dans le Whale, ils lui ont donc ajouté encore un exosquelette de gras pour qu'il paraisse encore plus gros... he bé.
Ici:
her de Jonze.
Film beau comme une pub apple. Impression de se balader dans une expo ikea de luxe à ciel ouvert. Tout le monde habillé par Kooples. Tout le monde est créatif dans une entreprise du web qui va envoyer des ondes positives.
L’enfer quoi.
Et là notre Phoenix préféré va se trouver un substitut de femme dans une IA conversationnelle. Voilà.
Échos récents de ce film déjà ancien à notre échelle : une AI a été récemment bridée pour des raisons juridiques (?) : resultats : plein de gens se sont retrouvés en deuil de leur ami amant artificiel lobotomisé du jour au lendemain. Comme quoi la bonne sf c’est de la satire du monde actuel.
à lire, un petit aspect de ça, c'est dingue, black mirror c'est déjà ringardisé :
chapitre 1 :
chapitre 2 :
https://www.vice.com/en/article/z34d43/my-ai-is-sexually-harassing-me-replika-chatbot-nudes
conclusion :
https://www.vice.com/en/article/y3py9j/ai-companion-replika-erotic-roleplay-updates
Sinon le Phoenix est tellement fort ici aussi. Mais ce film est d’un malaise… encore plus quand je me dis qu’il y a déjà des milliers de personnes qui doivent vivre aujourd’hui dans une bulle similaire. Le royaume des demi-dieux dépressifs.
Et puis Loopers de Johnson, autre film de sf time travel.
Histoires d’assassinats et de fins du monde. Y a Bruce Willis dedans, et ça me rappelle évidemment l’armée des douze singes… l’apocalypse prévisible, qu’on va essayer d’éviter malgré tout… bonne ambiance retrofuturiste. Et puis voilà, ça reste un film d’action plaisant et classique plutôt que de la sf métaphysique…
Message édité le 03-03-2023 à 14:37 par Rastignac