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Les films que vous avez vu

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Procrastin › dimanche 8 janvier 2023 - 05:52

J'ai beaucoup aimé le 'Tout fout le camp' avec Nico headwar/Usé. Une bonne comédie française burlesque, mélancolique et mine de rien bien barrée. Feelgood mais avec du rire franc à certains moments. C'est pas du grand cinéma, mais c'est suffisamment un ovni bien fait pour passer un très bon moment.

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Rastignac › dimanche 8 janvier 2023 - 11:35
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Je vais finir par le regarder ce film Usé. C'est pas trop enfilage de sketch un peu long à la Kervern/Delépine alors ?

Ici, film d'épiphanie avec :

Mad Max, Ze Road Warrior

titre de l'image

Revisionnage après quelques siècles. J'avais oublié :

-À quel point Miller kiffe l'esthétique BDSM

-Que c'est presque un film comique, noir certes, mais le nombre de blagounettes parfois limite nulos est impressionant

-Que Max Rockatansky, c'est Lucky Luke à la fin du film

-J'avais le souvenir que ça se passait dans un périmètre énorme, en fait toute l'action se cantonne dans 1 hectare

-Que Max est vraiment pas fut fut : pourquoi, pourquoi, alors que post apo=quand même beaucoup d'itinéraires au milieu du vide, pourquoi quand il part avec sa bagnole du camp des ingénieur de chez Total Australie, pourquoi il roule direct au milieu du camps des punks "gays berserkers" (je cite) ? Hein ?

-Humungus est vraiment, vraiment plus ridicule que flippant Encore une idole qui tombe dans le discrédit.

Conclusion :

C'est donc le film le plus blagouneux (faut que je remate le 3 quand même), presque "les charlots font le postapo" ? Rien à voir avec la sinistrose et la gravité du dernier en date. J'attends d'ailleurs "Furiosa" avec curiosité maintenant. Retour à la bonne ambiance ? Naufrage dans la sinistrose ?

PS : je relis les chiffres du box office. Le premier Mad Max a coûté 200000 pépéttes. Il en rapporté presque 100 millions à l'échelle mondiale...

PPS : ah et je bugge à chaque fois que je vois "music by Brian May" au générique

Message édité le 08-01-2023 à 18:01 par Rastignac

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Raven › dimanche 8 janvier 2023 - 21:04
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" J'attends d'ailleurs "Furiosa" avec curiosité maintenant. "

Gné, pas vu le Fury Road ????!!!! Il délivre les biens ! Ambiance ouaip... et pour le scénar : aller/retour. Le plus long créneau de l'histoire du cinéma ?

Le 3 est régalant, mais moins tranchant (non rien à voir avec le boomerang) que le 2, qui effectivement fait plus comédie B que le 1.

après le 3, faudrait enchaîner avec Waterworld en fait ! Sûr qu'on est pas tant dépaysé.

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Raven › dimanche 8 janvier 2023 - 21:05
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(ah autant pour wham, y a un Furiosa en préparation, c'est vrai....)

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Rastignac › dimanche 8 janvier 2023 - 22:41
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Ah oui je l’ai vu le fury road. Y a des scènes incroyables dedans. Et qui sont restées en tête.

Le dernier jeu vidéo sur ce lore se rapproche de cette ambiance bien plus que les autres films ceci dit en passant.

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Raven › samedi 14 janvier 2023 - 14:22
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titre de l'image

Que La Fête Commence de Bertrand Tavernier...

Décadence à la régence... Noiret-Rochefort-Marielle, c'est le trio ultime, tu peux pas espérer meilleur casting français. Noiret en Philippe d'Orléans cynique mais tendre, Rochefort en abbé serpent (une vraie pourriture), Marielle en indépendantiste breton exalté, fort en gueule et se fendant d'une réplique pygophile bien "Galettes de Pont-Aven" (sorti la même année)... et la sublime Marina Vlady en mère maquerelle. ça partouze, ripaille en se moquant des pauvres, ça tue le gueux en passant à toute berzingue en carrosse. On y croise aussi une toute jeune équipe du Splendid, enfin une partie, quasi figurants. J'suis pas fana de Tavernier loin de là, mais sans prendre de risque je dirais que c'est probablement son meilleur film. C'est saucé de rigolade mais il y règne un puissant fumet de pourriture, de putride, de mort, comme ce gros rat gisant sur le parquet de Versailles, que se jettent les enfants.

titre de l'image

Ridicule de Patrice Leconte...

60 ans après Que La Fête Commence, dans une cour de Versailles en phase terminale... Un film dont j'avais déjà perçu des extraits (la cinglante répartie de Berling à Giraudeau - méconnaissable), mais que j'ai savouré comme une liqueur. Amère, la liqueur, comme cette première scène d'enflure. Festival de punchlines à la cour, comme du Cyrano extra dry ça fuse et ça claque, c'est une rap battle de haut niveau sous le maquillage et les perruques. Berling "magistral", comme on dit dans le jargon cinéphilis, en défenseur des paysans des marécages montant les échelons à coups de langue acide, espérant tenter d'arracher au gros roi quelque aide du moins un peu d'attention au milieu des pénibles intrigants. Fanny Ardant dans un rôle à la Merteuil-Close. Rochefort qui rocheforte tranquillou, moins sale que dans Que La Fête Commence, juste confit... Et une fraîche Godrèche fondante à souhait, un peu paumée perchée, dont la passion est de faire du scaphandrier dans un puits. Les images sont pour le rien gâcher souvent magnifiques, parfois dignes d'un Barry Lyndon ou au moins des Duellistes, oui rien que ça... Respect, Patoche !

Message édité le 14-01-2023 à 14:31 par raven

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Rendez-Moi2 › samedi 14 janvier 2023 - 18:25

Ridicule, un des meilleurs films français à mon humble avis, effectivement dialogues incroyables. 36 Quai des Orfèvres est du même niveau, dans un tout autre style...

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born to gulo › lundi 16 janvier 2023 - 10:25

Prometheus. Je crois me rappeler qu'il en avait été question ici, mais le moteur de recherche m'avance pas à grand chose, puisqu'il me dit pas à quelle page.

Bref : ça passe tout seul, c'est joli ; ce qui n'est pas tout à fait ce qu'on attend d'un Alien, évidemment. Seul moment sympa retenu : le combat de BONHOMMES entre l'Ingénieur (c'est Bautista ?) qui s'affole pas une seconde, évidemment, juste un peu le seum, normal c'est un vrai BONHOMME - et le Maxi Face Hugger super tanké.

Après, même le fan service est un peu plat, minimal quoi : oui on éprouve une satisfaction certaine à enfin voir confirmé (et un peu actionné) que le grand machin est un vaisseau, et l'autel-téléscope un poste de pilotage de race supérieure... Mais rien de plus. Ça s'appelle un peu la pornographie, en l'occurrence chic. Bof.

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Dioneo › lundi 16 janvier 2023 - 13:17
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Get Out de Jordan Peele.

Foutu film anxiogène, injection de stress massive, dont les effets ne te lâchent pas jusqu'aux dernières minutes/secondes. Film d'épouvante/horreur qui connaît bien "les codes" ou les "marqueurs" du genre mais joue subtilement avec sans faire pour autant du méta. Un couple - mec noir et nana blanche - se rendent chez ses parents à elle pour un weekend, et qu'elle le présente à la famille... Dès le début on sent qu'un truc tourne pas rond, l'ambiance est bizarre, lui appréhende d'être jugé, de se manger les clichés. Et ça ne manque pas, les parents sont "tellement blancs", comme dit la nana, le frère à moitié teubé à moitié psycho (le mec qui joue le rôle joue aussi un camé et boyfriend ultra-toxique dans Twin Peaks: The Return) qui veut direct se battre pour tester "l'héritage générique" du copain de sa sœur... De plus c'est le weekend réunion-de-famille, la nana avait oublié ça, et la maison est vite remplie de vieux blancs riches qui tous y vont de leurs remarques et appréciations déplacées quand ce n'est pas bien pire. Ah, et le "personnel de maison" est bien flippant aussi - une femme "de chambre" et un jardinier, tous les deux noirs ("y'a pas un black ici qui ne TRAVAILLE pas pour eux") avec en permanence un sourire chelou collé sur la bouche et un air absent planant sur toute leur personne. Après... Bah après forcément ça bascule, ça dégénère, mais difficile d'en parler sans spoiler. (Je dirai seulement qu'il est question d'hypnose, de racisme évidemment, de non-consentement et du truc - CASSE TOI - que tout hurle, et que le titre énonce d'emblée donc).

Ça fait que ça y est, j'ai vu les trois films du gars, et que je les ai trouvés très bons tous les trois - avec une préférence pour celui là et Nope, très légère, celui restant étant US. Les trois sont assez différents, aussi, avec des thèmes récurrents mais des traitements, des genres abordés assez distincts. Puis c'est "moderne", aussi, dans ce dont ça cause et comment, mais ça change vraiment pour autant des films netflix (ou faits sur le même modèle) dont on a l'impression qu'ils sont écrits en grande partie par l'algorithme en fonction des tendances/succès du moment, de l'époque. Y'a un propos, quoi, et un ton - pertinents dans l'ici/maintenant mais qui ne semblent pas prendre l'ici/maintenant comme le cahier des charges d'une commande et guère plus.

Message édité le 16-01-2023 à 18:49 par dioneo

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Rastignac › lundi 16 janvier 2023 - 17:23
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Ah oui, Nope. Vu récemment ; j'ai eu beaucoup de mal, regardé en deux fois ; la première partie m'a semblé vraiment douloureuse, et la deuxième pas très intéressante. Je vois bien qu'il filme le racisme, les employés des blancs, les patrons presque invisibles ici et insupportables quand ils passent devant (ou derrière) la caméra. Ce qui m'a irrité, c'est peut-être la réalité d'une vie faite de courses dans des magasins horribles au milieu d'un paysage toxique en voie de désertification, tout en cultivant des relations complètement à l'ouest (cas de le dire) avec quiconque, cette gêne sociale américaine qu'on voit dans Curb your Enthusiasm par exemple ; des scènes d'arrosages de chevaux parce qu'il fait trop chaud ; des scènes de faux western parce qu'il faut bien s'amuser. L'histoire de l'extra-terrestre ne semble qu'un long prétexte à la description d'une société complètement vidée de sens ; autant être mutique comme le frangin de la famille, le personnage de la sœur atteinte de logorrhée, et de déficit d'attention étant le pompon irritant (même avec t shirt J. Lizard ; ah, et j'ai le même t shirt earth que le vendeur latino du bricorama local...) (Exuma) (voilà, les clins d'oeil "rateyourmusic" du film.

C'est peut-être ce besoin d'en rajouter une couche sur une humanité méprisable qui a fait que je n'ai pas aimé ce film, un peu comme j'ai détesté "la loi du marché" : montrer les gens qui bataillent contre le rôle qu'on leur a donné d'une manière si misérabiliste que ça me donne envie de gerber...

Donc vraiment pas le meilleur truc que j'ai vu dernièrement... dans le même style dystopique à peu de frais, The Lobster de Y. Lanthimos m'a un peu plus emballé, voir ce casting jouer les robots sentimentaux est marrant, et en même temps ça donne des remontées acides... film bizarre, mais qui m'a bien accroché. Moralité de l’œuvre : faut pas se prendre le chou comme ça sur les injonctions de ce qu'on doit être (seul, en couple, intégré, ou non). Tout ça : c'est du mass média, de l'éducation. Des règles du jeu, du chiqué... pas très optimiste quand même sur notre capacité à vivre indépendamment du regard et des besoins même violents ou destructeurs "de l'être aimé"

C'est période joie et bonne humeur donc j'ai enchainé avec, enfin le visionnage de Videodrome ; l'un ou le meilleur Cronenberg ? Je n'ai encore pas tout vu de sa filmographie (d'ailleurs je me suis rendu compte que son dernier en date reprend le titre d'un de ses premiers films... vu comme il s'est fait démonter, je sais pas s'il faut que je vois l'original ou même s'il a quoi que ce soit à voir avec la choucroute). DOnc Videodrome : acteurs magnifiques, ambiance de Z.I. dégueu comme dans Scanners, la fin du monde comme on la voit dans Mad Max premier du nom, crade, avec des gens employés à faire des boulots à la con, jusqu'à l'hallucination comme alternative à peine plus acceptable au WTF du quotidien...

ah et puis en parlant de ça j'ai revu le Mad Max Beyond the Thunderdome ; un film que j'ai vu quinze fois il y a longtemps... je n'avais pas capté que c'était une version australienne des Goonies. Là, c'est vraiment un film de Noël, et we don't want another hero la rengaine mortelle !

PS : ah et j'oubliais cette pépite dans cette série de visionnages d'utopies sombre : Children of Men d'A. Cuaron ; à voir pour tout besoin de SF uchronique ; des scènes de ce film resteront à jamais gravée (top : quand ils sortent de l'immeuble assiégé, ce moment de silence, furtif, cette pause dans la fureur... si vous l'avez vu, vous voyez j'imagine...) (et puis le thème de la baisse de fertilité est pour le moins chaud patate si on s'intéresse au sujet...)

Message édité le 16-01-2023 à 17:27 par Rastignac

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Dioneo › lundi 16 janvier 2023 - 17:47
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Bah les "clins d’œil" musicaux - t-shirt ou morceaux passés - je les ai pas vus comme du rateyourmusic. Après je vais jamais sur rateyourmusic, je suis pas trop dans les tags musicaux, je prétends pas que je sais ce qu'écoutent "les gens selon qui ils sont", ce qui est hype auprès de qui ou quoi... Comme ça brut de coffre, je les ai plus vus/entendus comme un déplacement de cliché plutôt marrant - la meuf lesbienne black qui porte un t-shirt Jesus Lizard plutôt qu'un poom-poom short Queen Latifah, on peut trouver ça grossier comme "déplacement" mais perso je trouve ça plus fin que si elle portait quoi que ce ce soit marqué Dälek ou pire Deathgrip voire Zeal and Ardor pour le côté "réappropriation culturelle" blablabla... Puis le morceau d'Exuma tombe tout à fait bien. En passant ce genre de renversements qui peuvent paraître gros, je trouve que le type les manie bien, c'est du gros trait si on veut mais ça marche - cf la scène d'ouverture de Get Out, où le mec est chez lui avec ses photos (il est photographe, donc) de mecs tatoués avec leurs pitbulls aux murs, l'environnement "quartiers", que la caméra montre en même temps comme seul endroit/moment de bien être, de paix, de tranquillité, alors que dès que le couple arrive chez les parents tout - la maison, le jardin (même avant, en fait, les routes toutes propres dans la forêt "préservée") paraît hostile, fabriqué, contrefait, effrayant. J'apprécie aussi que les persos noirs ne soient pas montrés comme forcément parfaits ni même "meilleurs" - la sœur dans Nope est insupportable oui, au début et ensuite, même si on apprend à la connaître et que ça passe un poil mieux après. Ils et elles sont aussi basiques et cons et pas que basiques et pas que cons que les autres, ils et elles font avec ce qu'ils ou elles ont - seulement ouais, voilà, pour elles et eux c'est moins facile de faire comme si, c'est plus dangereux, aussi. US cause particulièrement de ça, en passant - la fausse identité, le pas-si-binaire-mais-y'a-quand-même-deux-échelles etc. ... Pareil pour la vie plate, les courses et les parcs d'attraction nazes - ouais c'est chiant, comme existence, mais je ne me sens ni arnaqué ni poussé à faussement me rassurer parce que le gars me montre des bouts chiants de vie chiante... Ça fait vraiment partie de ce qu'il raconte, quoi, pour moi, ça sert le propos comme on dit. Ah ! Et l'histoire du truc volant, pareil : pour moi c'est pas un prétexte. Les histoires de territoires et limites, de ce qui est permis ou pas, de ce qui est risqué pour qui, de qui se croit au-dessus/delà de ça comme d'autres trucs... Bah c'est un peu le cœur du bidule quand-même. Bref, on l'a pas vu pareil, ce Nope. (Aussi, pour conclure : on a le droit de pas aimer le sens de l'humour particulier du gars, j'entends bien... Perso ça passe tout seul. L'espèce de siri qui balance Fuck the Police de NWA quand on lui demande d'appeler les flics - Call the Police - en pleine home-invasion dans US, perso je me suis marré comme un con, ça marche, pour moi, ce genre de gag pété !).

Message édité le 16-01-2023 à 17:52 par dioneo

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Rastignac › lundi 16 janvier 2023 - 17:57
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je reconnais avoir aussi rigolé de temps en temps ; la meilleure blague c'est "nope" qui revient souvent ; et surtout quand le grognon palefrenier le sort devant le gros alien là dans son camion, avec un air d'une banalité criant "désolé ça va pas être possible monsieur, faut pas rester là allez bonne soirée".

mais j'ai quand même galéré pour être entrainé par cette histoire, vraiment ; y a un humour, un postmodernisme ptet que j'ai beaucoup de mal à digérer. Une gêne physique quasiment... (c'était peut-être le but du réalisateur...)

Message édité le 16-01-2023 à 17:59 par Rastignac

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Dioneo › lundi 16 janvier 2023 - 18:18
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Oui c'est marrant, j'ai l'impression que c'est précisément ça qu'on a ps du tout encaissé/reçu/etc. pareil... Pour moi ce film là (et les autres mais particulièrement celui-là) dépassent le post-moderne justement, pour trouver une forme de narration qui ne soit pas qu'une machine - comme dans bon nombre de fictions de maintenant j'ai l'impression, l'influence des séries n'y étant sans doute pas pour rien (et je ne dis pas que les séries c'est le mal hein, pas du tout, juste que pour ce que j'en sais, un truc s'est développé là-dedans, dans le format série qui justement, en même temps que cette forme là de euh, d'objet narratif s'est développé vitesse relativement grand-v, comparativement à l'histoire du cinéma par exemple, partait dans tous les sens, se permettait beaucoup en terme de sujets abordés, d'essais sur l'écriture, la réal etc. ... bref, j'ai l'impression qu'en même temps que tout ça ou juste après cette phase d'inventivité, tout ça a tourné au machinal, encore une fois, au truc pensé en "comment faire pour que le schémas qui se développe devienne de plus en plus complexe et imprévisible tout en continuant de FONCTIONNER ?". Le fait qu'on regarde maintenant volontiers les séries en "bingeant" et plus en attendant l'épisode suivant a joué dans cette "transformation de l'approche" de toute évidence, et j'ai pas trouvé ça tout seul hein, je ne prétends pas...). Mais bref, pour en revenir à mon propos, et à Jordan Peele : en voyant ses films, j'ai l'impression que le mec a vu ça - les séries comme objet culturel sans doute le plus consommé aujourd'hui - et l'a compris, a digéré cette donne là, mais est passé à autre chose, a décidé aussi d'avoir recours au temps - lenteur, attente, y-se-passe-rien prolongé... en même temps en réaction à cette obligation du "toujours à suivre mais vous en êtes à un clic" et en utilisant ce à quoi ça a habitué les spectateurs. Avec ça et plus globalement j'ai eu l'impression - que j'avais pas eu depuis un moment mais faut dire aussi que je regarde beaucoup, BEAUCOUP moins de films qu'il y a des années - d'être devant des fils "autonomes", certes ancrés dans "les questions et les formes contemporaines" mais encore une fois qui ne se contentent pas de cocher les cases du "ça cause de en agençant les événements selon les nouveaux modèles" (racisme, société, identité, genres, voyeurisme, exploitation, héritage/poids culturels etc. ...).

Message édité le 16-01-2023 à 18:30 par dioneo

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Raven › mercredi 18 janvier 2023 - 15:42
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@Born to gulo : Prometheus, c'est le soufflé sci-fi sauce vide, à peine relevé par l'ambiance, relative, et oui maintenant que tu le dis, cette scène de baston avec le facehugger lovecraftien... faire voler le vaisseau fait pet dans l'eau, c'est du salopage, pas de l'œuvre intouchable de MonSeigneur Hans Rudi Gruyère, mais du souvenir du premier qui est comme ramené à un bête truc de jeu vidéo ou de parc d'attraction, l'image de cette visite plus-que-mystérieuse et angoissante ; et puis j'ai trouvé ça complètement tarte de montrer l'Ingénieur (cette créature "pochette de Never Say Die en version organique" qu'on devinait presque dans le premier en comprenant juste qu'elle avait été infestée ensuite avant de se momifier) comme un géant humanoïde dans la coquille, une espèce d'albinos aryen de 3 mètres sorti de l'artwork d'un bootleg de Tool, tout ça dans un salmigondis pseudo-2001...

Prometheus est ceci dit moins foiré qu'Alien Covenant, qui je crois est motivé par le même Ridley tentant de "réparer" ses erreurs de Pometheus, en faisant du coup encore pire, du pur fan service pour le coup, mais sans idées fructueuses, avec son alien albinos speedé de chez hystérique et ultra-evil (de mémoire) et son Fassbider qui joue du flutiau, enfin tout ça m'avait donné envie de réévaluer l'Alien de Jeunet, avec Pinon et Perlman, sur lequel tout le monde avait craché mais qui avait ses idées et son ambiance à part au moins, et puis cet alien-hybride "papillon" au regard de crâne triste...

Prometheus/Covenant, Tout ceci est bien symptomatique de cette tendance "on a plus d'idées" des "Origins-movies", du Joker à l'alien en passant par...Cruella ? WTF ?!!

@Rastignac : pour Videodrome, pas vu depuis plus de dix ans mais gravé limpide dans les méninges, comme les tronches sudoripares du couple improbable et plus-sexe-sale-tu-meurs Debbie Harry/James Woods, une des plus grosses claques filmiques, un des grands Crony "graphiques" avec La Mouche, Scanners (oui), The Brood a.k.a Chromosome 3, etc, avec en plus toute cette dimension snuff paranoïaque et film dans le film comme produit de contrebande ("Pittsburgh", je crois que rien que le blase de cette ville prononcé dans le film suffisait à me fasciner et faire frissonner), et cette image incroyable de Woods assis chez l'ophtalmo avec son espèce de casque de réalité augmentée inquiétant qui clignote mollement et la musique hyper sinistre de Shore (la BO coûte tjs une couille je crois...), et bien sûr cette fin avec les effets dévastateurs du gun mutant... Enfin y a tellement de choses à dire au sujet de Vidéodrome, le mieux est de le matter, de le revoir !

Et Crimes of The Future, ben, on l'a taxé à tort d'énième produit cannois, et c'est surtout du pur Cronenberg, survivant en 2022 comme un scorpion dans le no man's land des cinoches... si tu aimes Videodrome et son penchant années 90 eXistenZ (ce dernier est tout aussi grand pour moi sous sa façade plus téléfilm), j'en avais causé en juin 2022 ici, à chaud : https://www.gutsofdarkness.com/god/forum.php?page=521&sujet=1268. C'est du Cronenberg à 1000%, y a presque tout de lui dedans, mais ça apporte sa touche perso, et son ambiance bien à lui, limite huis clos, son bout de plastoc dans la machine - Crony se recycle et nous parle de recyclage aussi, à sa façon. Et puis Viggo c'est son acteur sur-mesure, une face de squelette mystique, aussi magnétique que la gueule de Woods dans Videodrome. Ceux qui aiment plus le Cronenberg "mûr" et plus larvé (d'à partir de Dead Ringers et qui s'épanouit sur History/Promesses) pourront trouver ça pénible, comme toute la partie "arty" de l'histoire (pour moi surtout du gros foutage de gueule roublard comme celle de Lars von Trier dans House that Jack Built, Crony est un taquin) mais pour qui est fana du Cronenberg body horror, il régale ! LONGUE VIE AU NOUVEAU PLASTIQUE !!!

Message édité le 18-01-2023 à 15:52 par raven

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born to gulo › mercredi 18 janvier 2023 - 16:29

Vu Covenant hier, du coup, et moi c'est un Prometheus pas détesté qu'il me donne envie de revoir, mais sur grand écran ce serait mieux, parce que pour le coup il n'est pas affecté par le même horrible péché que Covenant, de vouloir à tout prix montrer : j'ai eu l'impression qu'il y avait plein de trucs suggestifs (plutôt sur le mode du clin d'oeil que de l'oeillade sigourneyenne, certes, les torchons les serviettes) à détecter au passage.

Covenant, c'est aussi inoffensif que Predator 3, avec cette escouade complètement ni faite ni à faire, pas cohérente pour un belin, ils sont badass quand c'est nécessaire mais aucun n'a le "profil", même au sens d'une convention ciné déconnectée de tout réalisme : putain vlà l'équipage de baroudeurs tous maqués les uns avec les autres, tous à péter un plomb badasse quand leur meuf ou leur keum a poussé un halètement flippé sur le canal commun... Nimp intégral, sans même parler du switch final Walter/David de la fin qu'on attend des plombes, finissant même par espérer une fin surprenante, tellement ça traîne à se déballer ce plot-twist (Numérossisse, si tu nous entends là-haut... Drucker te fait la bise) de MALADE qu'on a pas du tout senti à des années-lumière...

Franchement, t'as envie de revoir Charlize aller pécho au mess de l'équipage dans le précédent, ça rappellerait presque (version aspartame) l'ambiance des 3 premiers.

Mais niveau créature, je l'avais rarement vue aussi bipède, humanoïde, pas crédible du tout, et pourtant Dieu sait s'ils nous la montre mortellement rapide et surtout vénère comme jamais - rien que ça, ça casse tout : on a l'impression qu'elle en veut à quelqu'un, où qu'elle a picolé la veille, ça colle pas.

Au passage, gâchis de charisme titrologique aussi : Covenant, c'est Morbid Angel, c'est le vaisseau Night Lord de la trilogie d'Aaron Dembski-Bowden... On fait pas n'importe quoi avec un nom pareil, merde.

Je vais déjà me refaire vite vite le 2 et le 3.

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cyberghost › jeudi 19 janvier 2023 - 14:24

@Rastignac : J'crois que le "Crimes of the Future" d'origine n'a pas grand chose à voir avec le dernier sorti au cinoche... Faudrait que je me repenche dessus, mais dans mon souvenir ça ressemble comme même beaucoup à un film d'étudiant ou post-étudiant... pas ouf, mais on sent déjà les germes de ce qui va faire son cinéma, déviances et sociétés secrètes...

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Rastignac › jeudi 19 janvier 2023 - 14:55
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OK ! bon, je vais quand même pas me taper ses brouillons d'étudiants alors, le prochain ça sera Chromosome, et ptet le dernier. En attendant, je me suis maté Solaris de Tarkovski, qu'on peut regarder peinard avec plein d'autres films soviétiques ici, sur le site officiel de Mosfilm, et c'est cool :

https://www.youtube.com/@MosfilmRuOfficial

Comment résumer un machin pareil... j'avais vu le remake qui m'avait fait vachement chier... mais là, c'est une autre paire de manche. Espèce de plongée dans la folie furieuse, le genre de film sur lequel ne pas trop cogiter si on a des peurs d'enfers et de domination par des entités sur humaines qui nous surplombent sans qu'on fasse gaffe... comme dans Stalker y a de l'humide, et de la désagrégation, et des passage noir/bleu et blanc dans de la couleur bien passée. J'ai découvert que S. Lem a autant détesté cette adaptation de son roman que le remake par Soderbergh...

Enfin, pour ceux qui aiment la SF qui vrille la tête et qui en ont marre, comme Tarkovski, de la SF qui ne met en valeur que les machines, ben voilà la station spatiale qui ressemble à un bureau moisi de la Stasi après pillage de la population.

Et ces acteurs, purée... ces regards perchés, cette molle entropie vers la désintégration mentale... je transpirais pour eux.

titre de l'image

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Gouzi › jeudi 19 janvier 2023 - 20:33

@ Rastignac

NOPE, Un film que j'ai pécho ici... Et je suis estomaqué par ton niveau de lecture: racisme, critique de la société de consommation etc ... du coup faudra que je me le re-regarde.

De mon coté je suis relativement fan de fantastique, à la base, et au delà de ces histoires d'ET te cie, et du coup, c'est vraiment comme cela que je l'ai pris : et je l'ai trouvé original avec son approche ironique et décalée, du genre. Et soit je n'ai pas vu la critique sociale ou alors je l'ai esquivée ( possible aussi). Disons que le seul truc qui m'ait dérangé c'est le personnage de cette actrice black qui en faisait un peu trop, ce qui dénaturait le propos ( qu'il soit "fantastique" ou même "social", d'ailleurs).

Enfin bref, j'ai bien aimé NOPE en raison du coté bleufant, original, humoristique et décalé de l'approche pour un film ( à priori...) orienté Sci-Fi .

Message édité le 19-01-2023 à 20:36 par gouzi

Message
Rastignac › jeudi 19 janvier 2023 - 22:21
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La scène de tournage qui tourne mal ou les scènes de shopping mall ou celles où ils bouffent des frites sur un parking ou alors les dialogues avec le vendeur d’alarmes me semblent sortis d’un épisode de Breaking Bad, de Californication ou d’une série de Larry David! :-)

Ma représentation des usa est tellement imprégnée de toutes sortes de mécontentement et de peurs que c’est bien plus leur vie quodienne qui me met mal à l’aise. Et pourtant j’en ai bouffé du Stephen King

(PS: ah et le premier dialogue après la voix off du générique c’est le papa qui se persuade devant l’air rabougri de son fils qu’ils vont enfin se sortir de la merde économiquement ; réponse du ciel :une piece dans ton oeil, la rançon pour passer le styx, déjà mort, refus par l’univers de profiter de la retraite)

Message édité le 19-01-2023 à 22:28 par Rastignac

Message
Gouzi › jeudi 26 janvier 2023 - 22:56

"refus par l’univers de profiter de la retraite"

ah oui, ton interprétation est raccord avec l'actualité du coup ... ( c'est louche !)

Alors j'ai revisionné une bonne moitié du film : eh bien non, franchement, même avec la meilleure volonté du monde, je n'y ai pas vu de critique sociale ou sociétal fondamentale ou encore d'allusion au racisme et en tout cas absolument pas le thème de la SF comme prétexte à une critique de l'Oncle Sam. Plutôt un film de SF déviant et original qui se moquerait gentiment du genre, du cinéma d'action américain populaire, de la société civilisée et... de lui même. Un film sans doute apte à toucher à la fois à un public "large" d'une part et un public plus intello d'une autre ...?

Après, je n'ai clairement pas tout compris vu que je ne vois pas le lien entre l'épisode du singe qui pète un câble (ou pas...) et cette histoire de SF. à moins que le message ne soit la, justement : évolué ou pas, la vie reste soumise aux instincts primaires et sa loi est celle de l'odeur du sang ! Même si ....