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Les films que vous avez vu

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Raven › samedi 13 juillet 2019 - 01:53
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Coup de Tête de Jean-Jacques Annaud (1979)

Encore un film culte que j'avais jamais vu, sinon par petits morceaux de loin lors des diffusions TV, gamin. Et pis un plan de ce film reproduit systématiquement ou presque, la tronche de Dewaere au vestiaire qui lève les yeux avec une expression pas possible, image qui m'a marqué presque autant que celle du Delon plus haut et qui m'est toujours restée collée dans un coin du bulbe comme pour me dire "hé, psst, t'oubliera pas d'me regarder quand même hein on sait jamais".

Bon bah c'est une comédie géniale, l'air de rien, un peu comme La Chèvre, ça a l'air d'être ce que Francis Veber a écrit de mieux ; le genre de film léger et profond en même temps, qui a l'air trivial mais qui l'est pas du tout. Dewaere passe de paria à idole et on découvre toute une galerie de salauds et d'hypocrites ordinaires à travers son parcours, une peinture du français moyen aussi équivoque que celle de Dupont Lajoie. L'histoire se déroule de façon inracontable, comme une dégringolade ascensionnelle, tout se passe tellement comme on le prévoit pas et en même temps de façon si fluide que ça se regarde tout seul, et qu'il est impossible de lâcher Dewaere dans ses tribulations. Inutile de préciser qu'il est génial lui aussi. Je me souvenais pas ou imaginais pas un truc aussi burlesque d'une part (cette scène de l'échafaudage sérieux...) et satire sociale d'autre part (tendance anar de gauche), et c'est réjouissance dans les deux cas parce que je croyais comme un con que c'était une comédie axée sur le foot, et comme le foot et moi ben, euh... 'place ta citation de Desproges sur le foot ici'... En fait y a juste une courte scène de match, quasiment que dalle (pas plus que dans Le Corps de mon ennemi qui assez proche thématiquement même si nettement moins bon), Dewaere traîne en veste usée et pataugas, cassos sensible au milieu des cons de toute sorte... à travers le foot ça se fout surtout grassement de la gueule des nantis et des beaufs, ou les deux combinés. Grosse régalade. Le film est bien de son époque et en même temps quand on y pense, rien n'a vraiment changé.

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Raven › samedi 13 juillet 2019 - 14:16
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Touchez pas au Grisbi (Jacques Becker, 1954)

Bon là je crois qu'on tient l'archétype du film noir franchouille... Le tout premier rôle de Ventura, dans le rôle du sournois Angelo, qui veut siphonner son carbure à Max le Menteur, campé - c'est le mot vu cette façon qu'il a de se tenir dans chaque décor les piquets bien plantés - par un Gabin rocailleux. Ce Becker-Simonin est plus maussade que le Grangier-Audiard qui lui emboîtera le pas (Le Cave se rebiffe), qui troquera la mélancolie douce-amère des gangsters vieillissants contre ce côté plus farceur qui mènera aux Tontons Flingueurs. L'argot parisien d'époque est aussi plus naturel ici, pour pas dire naturaliste, ça phrase pas pour le plaisir de phraser, c'est juste de la jactance "du milieu" avec pleins de mots oxydés qui sentent bon la vieille bouteille de vermouth de mémé. Un peu comme cette séquence "faut raccrocher les gants mon Riton" entre Max et son boulet de pote, autour d'une session nocturne pinard + biscottes au pâté de foie.

C'est forcément désuet si on regarde aux coutures (quoique même la course-poursuite-fusillade finale a encore de la gueule je trouve) mais il y a une ambiance top (noir & blanc superbe, photographie classieuse, plans "bien composés") et puis cette petite musique lancinante qui revient de temps à autre... Pour le reste c'est comme je disais archétypal : réunions dans l'arrière-boutique entre bonhommes, frocs extra-larges par-dessus bedaine, mini-platine vinyle dans le cabinet à alcools, tractions dans le smog, clope allumé au plumard juste après s'être brossé les chicots, parité hommes-femmes discutable (Jeanne Moreau et Dora Doll en michetonneuses naïves en prennent pour leur grade) et donc bien sûr des beignes, dont une série bien gratuite. Gabin a la paluche qui le chatouille pour autre chose aussi, comme qui dirait baladeuse, ce qui est assez inhabituel vu qu'en général il a ce côté veau asexuel, mais là il se gêne pas pour bien palper les loches et les hanches sans préavis, et demander des nouvelles des jumeaux aux secrétaires en les appelant "ma mignonne"... pas très me-too le Jeannot !

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born to gulo › samedi 13 juillet 2019 - 17:01

Merde, Zinedine Soualem squattait déjà les troisièmes rôles à l'époque ??

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born to gulo › samedi 13 juillet 2019 - 17:06

(Wait... WHAT ? T'avais jamais vu Coup de Tête ??? Veinard !)

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Raven › dimanche 14 juillet 2019 - 01:08
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(Yep, j'ai savouré ; j'pense pas que je l'aurais autant apprécié petiot, contrairement à La Chèvre)

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Raven › dimanche 14 juillet 2019 - 01:14
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Soualem ? Le loufiat de Dewaere ou le môme au mur ? J'suis pas certain de pânner où t'as dégoté sa bobine entre les deux mon Gérard, c'pourtant pas faute de zieuter !

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(N°6) › dimanche 14 juillet 2019 - 01:19
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Si, le mec de gauche. Un Soualem jeune, mais c'est bien vu.

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Raven › dimanche 14 juillet 2019 - 01:24
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D'ac, y a un peu de ça... en le voyant de près je me souviens m'être dit furtivement "bordel il me fait penser à quelqu'un ce gugusse" et c'était pas Soualem, mais pas pu l'sortir... tiens v'là sa trombine en + gros plan vous pourrez m'aider :

(son blase c'est Daniel Cauchy, sinon)

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dimegoat › dimanche 14 juillet 2019 - 08:22
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Âgé, il ressemble au mec qui fait le ménage dans mon immeuble. Je vais me renseigner. Ah oui, ah bon, au fait, les années 80:

Didier et Daniel Cauchy - La communication

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born to gulo › dimanche 14 juillet 2019 - 08:57

Y a quequ(chose dans la bouche, mais ça me revient pas non plus...

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(N°6) › dimanche 14 juillet 2019 - 13:26
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Moi il me fait penser à Anthony Sonigo aka le "Beau gosse" qui s'appelle pas Vincent Lacoste.

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born to gulo › dimanche 14 juillet 2019 - 13:42

... qui a un petit côté Jean-Pierre Léaud.

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Raven › dimanche 14 juillet 2019 - 14:27
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J'ai checké Bashung jeune mais c'est pas encore ça même si y a un lien question expression

https://images.ladepeche.fr/api/v1/......

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born to gulo › dimanche 14 juillet 2019 - 14:45

Y a de ça, et du Dany Brillant, et du Mitchum... #facedegustation

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boumbastik › dimanche 14 juillet 2019 - 21:53

Ah ben oui, Coup de Tête, super, vu au moins 3 ou 4 fois. J'adore quand Dewaere raconte à la nana que quand il était bébé à la maternité le personnel a mélangé les bracelets avec les noms des bébés dessus et que du coup "allez savoir, c'est peut-être pas moi qui vous parle en ce moment...". Les dialogues, les seconds rôles, la B.O., la beaufitude dans toute sa splendeur crasse, Dewaere lumineux, et voilà un "petit" film qui a tout d'un grand.



Parasite - Bong Joon Ho
Absurde, burlesque, social, violent, scénario en béton, et grosse dimension sombrex. Allez le voir.

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Raven › lundi 15 juillet 2019 - 00:22
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Ouais, bien "phat" ce Parasite.

@GG : Dany Brillant, c'est ça, voilà !

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Klarinetthor › lundi 15 juillet 2019 - 10:34
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La scène de la garden party amérindienne; la tête du Ki-taek

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Raven › lundi 15 juillet 2019 - 13:52
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boumbastik › lundi 15 juillet 2019 - 16:40

Hé hé bien résumé.

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(N°6) › mardi 16 juillet 2019 - 00:12
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Du coup ce Coup de tête m'a fait envie, moi qui sinon aurait tendance à fuir tout ce qui se rapprocherait trop près du foot (à part Didier, de Chabat), la même citation Desprogienne convenant parfaitement pour moi aussi. M'a beaucoup plus ce film sensible et drôle, raz la gueule de ces seconds rôles délicieux : Jean Bouise, Robert Dalban, Bernard-Pierre Donnadieu, Maurice Barrier, Hubert Deschamps, Gerard Hernandez, Michel Fortin. Vous reconnaissez pas forcément les noms, mais vous connaissez tous ces visages. Et Michel Aumont qui joue délicieusement un vrai salaud. Et puis Dewaere, fantastique loser tendre qui profite d'une sale situation pour mettre toute une ville de crétins, de lâches, de veules et de supporters de foot (ça s'entremêle bien) dans l'embarras. Quelques répliques très drôles, quelques très bon gags (Aumont qui teste son mur de protection...) et puis aussi de la sensibilité et un goût pour les faibles, quand Dewaere raconte qu'il fait le tour de l'Afrique juste en pointant au chômage ou qu'il lance à celle qui l'a dénoncé sans être sûre "Même avec les filles qui veulent bien, j'ai parfois du mal, alors m'envoyer en prison pour viol, moi...". Chouette film. Surprenant quand on pense à ce que Annaud à fait ensuite dans les années 80, ces grosses productions hyper ambitieuses.