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Alcest / Les Discrets / Soror Dolorosa - Glazart 17/02/2012

par Stéphane › jeudi 23 février 2012


Style(s) : gothique / metal extrême / cold wave / gothic rock / black metal

Aller contre ses à priori peut avoir deux résultats. Les renforcer ou les détruire. Ce concert au glazart en est la preuve.

Je vous avouerais que j'appréhendais un peu ce concert. Toutes proportions gardées, ce que je redoutais le plus c'était de m'ennuyer ferme, surtout, et de ne pas totalement me sentir à ma place dans un univers que je ne fréquente que peu. Car les trois groupes à l'affiche ce soir me sont assez étrangers, entre Soror Dolorosa et les Discrets évolutant dans un genre que je n'écoute pas et Alcest que j'ai bien tenté de découvrir, mais sans jamais réussir à tenir plus de deux minutes. Quoiqu'il en soit j'y suis allé, et la meilleure suprise de la soirée n'est pas venue de là où je l'attendais vraiment.

Je m'attendais qu'elle se trouve en Alcest, dont j'avais tenté d'écouter les quelques derniers efforts sur le net sans jamais réussir à y accrocher. Je me disais qu'en live ça me conviendrait bien mieux, mais au final c'est du groupe d'ouverture, Soror Dolorosa que la surprise est venue. Ce fut pour moi le meilleur show de la soirée, très loin devant Les Discrets, et bien avant Alcest. La différence s'est d'abord faite musicalement. Pour le coup avec Soror, on tombe vraiment dans un rock gothique mélé de cold wave, très axé sur l'ambiance qui est du coup totale. C'est ce côté 100% assumé qui m'a parlé d'abord et qui m'a permi d'aller chercher un peu plus loin durant les 40 et quelques minutes qu'a duré leur partie. A l'inverse, Alcest et surtout Les Discrets ont à mes yeux le cul totalement entre deux chaises avec une musique tantôt intense, tantôt plus ambiancée. Le fait que musicalement Alcest m'ait presque convaincu comparé à Les Discrets ne tient qu'au background black metal des premiers qui parvient encore à ressortir ici ou là lors de passage totalement brutaux dans le contexte de cette soirée. Néanmoins pour l'un et pour l'autre, j'ai ressentit beaucoup trop de passages où je me suis clairement ennuyé, ne rentrant pas dans leur délire musical et notamment cette utilisation commune du chant clair (quasi) systématiquement doublé entre le frontman principal et le gratteux qui était excentré sur la gauche de la scène. Il y a là dedans (le ton clairement très mielleux ? la dualité permanente qui noie le potentiel d'un chant plus personnel ?) quelque chose que je ne supporte pas et qui stoppe net mon envie de découverte.

Mais la qualité d'un show ne tient pas forcément toujours qu'à la musique, elle tient aussi en la performance physique du groupe. Et étrangement la hiérarchie est à nouveau la même. Un Soror Dolorosa emmené par un Andy Julia jusqu'auboutiste et charismatique, qui attire le public à lui et concentre toute son attention sur lui. L'ambiance est glauque, son attitude est en adéquation avec celle-ci, il est sa musique, il la vit. A tel point que six jours après, je serais bien incapable de vous dire ce qu'il en est de l'attitude des autres membres de Soror. Pour Alcest et les Discrets le bilan ne peut être que quasi commun puisque de base les deux groupes partagent 2 ou 3 musiciens. Neige est à la basse dans Les Discrets, au chant et à la guitare dans Alcest. Le second guitariste / chanteur des Discrets tient exactement ce même rôle dans Alcest, et je me demande aussi si le batteur n'était pas le même, je n'ai pas pu bien voir d'où j'étais. Quoiqu'il en soit, j'avais plus l'impression de les voir jouer dans un studio que sur une scène, trop concentrés qu'ils étaient sur leurs instruments, à vouloir sortir une musique totalement carrée et impeccable. Ca manquait donc déjà d'un peu du feu sacré qu'un concert est censé transmettre. Et puis surtout, on a droit à des mecs qui n'arrêtent pas de sourire sur scène alors que l'ambiance qu'ils nous présentent est totalement dépressive. A titre personnel ce manque de cohérence nuit grandement à ce qu'ils tentent de me montrer et l'imersion ne peut être totale. Le cul entre deux chaises vous disais-je. Néanmoins, Alcest est parvenu à monter un peu le niveau avec un Neige assez présent, et en tout cas beaucoup plus impliqué que lors de sa prestation avec Les Discrets. Ces derniers ont même échoué en voulant créer un évènement un peu particulier en faisant participer au chant leur parolière, mais qu'on n'a malheureusement pas du tout entendu, le micro étant partagé avec le leader du groupe qui n'a pas pensé à le mettre à sa hauteur.

Bref, Soror Dolorosa m'aura totalement convaincu d'être dans son genre un excellent groupe de scène. Musicalement ce n'est pas ma tasse de thé, mais au moins ils nous font totalement entrer dans leur univers, ce qui n'est pas rien. Les Discrets ont à mon sens énormément de progrès à faire car pour le coup leur nom leur va comme un gant tant la présence scénique est assez limitée. Enfin pour Alcest je crois que je n’adhérerais jamais à ce groupe malgré les éloges lu un peu partout. Il y a de toute manière déjà tellement d'autres formations à suivre que je ferais mon deuil assez rapidement.

Mots clés : alcest, discrets, soror, dolorosa, gothique, rock, shoegaze, black, metal, glazart, cold et wave

Dernière mise à jour du document : jeudi 23 février 2012