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Hellfest 2022 - Partie 2

par Nicko › dimanche 7 août 2022


Style(s) : blues / indus / metal / metal extrême / pop / rock / heavy metal / black metal / death metal / doom metal / grindcore / thrash metal / hard rock / post rock / psychédélique / stoner

Cette année, le Hellfest s'est déroulé en deux week-ends consécutifs avec une pause salvatrice de trois jours entre chaque. nous avons décidé de faire un aller-retour chez nous pour vaquer à nos occupations (boulot/école/repos/donner à manger au chat, etc) et deux jours plus tard, hop, retour dans le TGV pour les quatre derniers jours de cette édition XXL. Alors même si on peut considérer que c'est comme enchainer deux festivals sur deux week-ends consécutifs, il faut quand se dire que le Hellfest est particulièrement intense. La plage horaire chaque jour va de 10H30 à 2h du matin avec à chaque fois trois groupes en simultanée, donc autant de chance de voir un groupe susceptible de nous intéresser. Et le poids des ans ne se fait pas ressentir que pour les musiciens, aussi pour nous festivaliers, habitués à aller à ce genre d'événements depuis des années. Et là, cette année, c'est particulièrement sportif ! Ces quelques jours de repos n'auront pas été de trop !

affiche Hellfest 2022

Cette deuxième partie fait suite au premier week-end de cette édition 2022 du Hellfest. N'hésitez pas à aller voir le report du premier week-end !

4ème jour - les citrouilles sont de sortie !

On se retrouve donc le jeudi après-midi, frais comme des gardons (pour ainsi dire...), et c'est parti pour un deuxième week-end qui s'annonce assez magistral. Et ce jeudi était un peu la journée que j'attendais le plus sur ce Hellfest ! Ce jour est placé sous le signe du hard rock traditionnel avec nombre d'anciennes gloires du style et je les attendais de pied ferme !

Nous arrivons alors que Phil Campbell vient de terminer son set spécial Motörhead avec ses fils. Et c'est avec Thunder que notre journée débute sur les Mainstages. Je ne connaissais pas du tout et j'y suis allé par simple curiosité. Ils jouent du hard rock à tendance FM, sans fioritures. J'ai trouvé leur set assez convenu, manquant de puissance sans être non plus désagréable. Ca m'a fait penser à du Foreigner plus soft. Petite entrée en matière avant LE groupe que j'attendais de voir avec énormément d'impatience !

Cela fait trois ans qu'UFO a annoncé sa tournée d'adieu, Phil Mogg ne voulant plus continuer à son âge avancé. La pandémie a mis un coup d'arrêt à leur tournée finale et j'ai été particulièrement content de voir qu'ils étaient prévus sur cette édition du Hellfest ! J'allais enfin pouvoir voir sur scène ce groupe assez magistral ! Ils n'avaient que trois quarts d'heure, mais ils ont pu se concentrer sur leurs hits des années 70, la période Michael Schenker. On avait déjà eu quelques morceaux dimanche dernier lors de la performance du guitariste allemand. Là, nous allions avoir la version UFO ! Phil Mogg fait bien son âge, on comprend qu'il veuille laisser la main. Ses 74 ans se voient vraiment, et même s'il n'est pas super énergique sur scène, il pose très bien sa voix et garde une véritable classe sur scène. Son timbre est intact et on sent la maitrise chez lui dans sa manière d'utiliser ses cordes vocales. Il est secondé par un groupe solide et énergique. La set-list parle ici aussi d'elle-même, que des hits des années 70 avec un "Only you can rock me" et un "Rock bottom" excellents avant de terminer bien évidemment sur "Doctor doctor" repris par le public ! Même si j'ai bien conscience que le niveau devait être plus élevé par le passé, la performance fut franchement très bonne et je suis content d'avoir pu rendre hommage à un excellent musicien qui tient UFO depuis près de 55 ans !

On se place ensuite sous la Temple avec la performance de Zeal & Ardor qui sera pour moi une autre découverte. Je n'ai pas eu beaucoup l'occasion d'écouter le groupe, mais le peu que j'avais entendu m'avait interpelé. Voilà un groupe qui mélange les genres, avec des chants aussi divers que le gospel, le chant black metal, des chants plus aériens sur une musique, elle aussi, mélangeant les styles, prenant son temps pour bien se mettre en place avec des musiciens sur scène particulièrement charismatiques et échangeant avec le public massé en nombre sous la tente. Je ne m'attendais pas à avoir autant de monde et au début, j'ai été surpris de voir l'engouement pour ce groupe. Mais plus le concert avançait, plus je comprenais car la musique proposée par les musiciens est particulièrement prenante et inspirée. Voilà en tout cas un sacré renouveau dans le monde métallique. Je suis curieux de voir ce qu'ils donnent sur album !

Je retourne ensuite sur les Mainstage pour une autre tournée d'adieu, celle de Whitesnake. La légende du hard rock devrait tirer sa révérence sur scène prochainement, c'est donc une dernière fois l'occasion de voir David Coverdale et ses musiciens sur scène. Je les avais déjà vus deux fois sur cette même scène et je n'avais pas été déçu, c'est donc tout naturellement que je me retrouve devant la Mainstage ! Quand le groupe monte sur scène, déjà, ce qui m'étonne, c'est de ne voir que Joel Hoekstra comme guitariste. En effet, Reb Beach étant souffrant, ils ont décidé de jouer à une seule guitare soutenue par deux claviéristes/choristes. David Coverdale est bien là, mais on sent que c'est difficile pour lui, rarement je ne l'ai entendu avec une voix aussi éraillée. Mais on voit qu'il est content d'être là et il se donne un maximum, heureusement secondé par les claviéristes qui l'aident dans les parties les plus difficiles à chanter. Il n'y a véritablement que Tommy Aldridge aux fûts qui fasse office de véritable OVNI du haut de ses presque 72 ans, à jouer comme un petit jeunot, sans se ménager et à nous faire, comme à son habitude, son fameux solo de batterie toujours aussi impressionnant ! Musicalement, c'est quand même toujours la grande classe avec une set-list totalement focalisée sur les années 80, sorte de gros best of alternants brûlots de rock burné ("Slide it in" ou le Zeppelinien "Slow an' easy") et slows torrides ("Here I go again" ou bien évidemment "Is this love?"). David Coverdale fait plaisir à voir, il garde ce côté chaud et soul dans sa voix qui le rend si unique et qui fait que Whitesnake a toujours une personnalité forte, avec ce groove si singulier dans le hard rock. Joel Hoekstra est toujours aussi impressionnant et charismatique à la guitare, super fluide et toujours souriant avec une dégaine dingue. L'un des rares guitaristes à pouvoir concurrencer Slash niveau classe sur scène ! Les p'tits nouveaux du groupe que sont Tanya O'Callaghan et Dino Jelusic se débrouillent particulièrement bien et font honneur à l'histoire de Whitesnake. Enfin, pour terminer cette heure et quart mémorable, Steve Vai, qui a joué juste avant sur l'autre Mainstage et qui a fait partie de Whitesnake à la fin des années 80, a rejoint ses anciens comparses sur un "Still of the night" génial et super émouvant. Quel pied quand même de pouvoir revoir ces monstres sacrés ! Et on peut dire qu'on aura été assez chanceux de les voir car ils ont dû arrêter leur tournée, Tommy Aldridge et surtout David Coverdale étant tombés malades juste après leur performance au Hellfest, et à l'heure où j'écris ces lignes, ils ne devraient pas remonter sur scène avant 2023 !

Nous restons au niveau des Mainstages pour assister ensuite à la performance de l'un des groupes de metal que je trouve le plus impressionnant ces dernières années, les Allemands d'Helloween réunis ! Cela fait quelques années que le groupe de heavy metal s'est agrandi avec le retour des chanteurs historiques de la formation, à savoir Michael Kiske (Monsieur Keeper of the Seven Keys) et Kai Hansen (accessoirement aussi guitariste) sans que les autres musiciens du groupe ne partent ! Helloween se retrouve maintenant un septette avec trois chanteurs et trois guitaristes ! La tournée suivant leurs retours a été absolument magistrale et l'album qui a suivi, sorti l'année dernière, est aussi fabuleux. Donc tout était réuni pour une performance inoubliable au Hellfest. Et il n'y a pas à dire, mais ils auront été magique du début à la fin. Pour moi, c'est ce groupe qui aurait dû être tête d'affiche ce soir avec un temps de jeu équivalent à celui de Guns N' Roses (2H30). On en a eu pour deux fois moins de temps, mais n'empêche, cela aura été la meilleure performance de ces deux week-ends pour moi. Une interprétation sans faille, une set-list faite quasiment que de hits avec en plus un medley "Walls of Jericho" remanié que je n'attendais pas avec des morceaux que je n'attendais plus en live (ils ont même déterré "Victim of fate" !) et un "Best time" du dernier album bien convaincant. Pour le reste, du grand Helloween avec toujours ces morceaux de heavy speed metal ultra-mélodiques magnifiques que sont "Eagle fly free", "Power", le hit "Future world" ou bien l'énormissime "How many tears" (mais vraiment ! Que des frissons du début à la fin - LE morceau de ce festival pour moi !). Pas d'interludes ici, que de l'efficacité et cette énergie positive qui te donne juste envie de sauter partout. Les trois chanteurs se complètent à merveille, chacun ayant son style. On sent en plus une véritable complicité chez eux qui fait plaisir à voir. Michael Weikath reste discret mais diablement efficace et complète admirablement Kai Hansen et Sascha Gerstner. Bref, un moment génial avec un groupe que je trouve injustement sous-estimé ! Ce groupe, c'est du bonheur en barre !

On arrive bon an mal an déjà sur la tête d'affiche de cette première journée, plus courte, du deuxième week-end, à savoir les autres allemands de Scorpions. Les vétérans du hard rock teuton arrivent quand même avec 57 ans de carrière, mais ils sont toujours là avec un nouvel album en 2022, "Rock believer", le premier avec l'ancien batteur de Motörhead, Mikkey Dee. Alors qu'il y a 50 ans, Scorpions faisait la première partie d'UFO (qui leur avait piqué Michael Schenker à l'époque), c'est aujourd'hui les Anglais qui font la première partie du groupe de Rudolf Schenker ! Cela aurait été marrant et sympa que Michael Schenker ait été programmé ce jeudi, au lieu du dimanche précédent, on aurait pu avoir des interventions du guitariste allemand dans ses deux précédents groupes ! Bref, revenons à nos moutons... Scorpions débute avec un "Gas in the tank" du dernier album où on peut voir un côté visuel bien prononcé et un show bien huilé. Autant en 2017, j'avais trouvé le groupe bien fringant, là, 5 ans plus tard, je le trouve un peu plus sur la réserve. Certes, la rythmique est toujours là et bien énergique (ils nous ont sorti un duo basse/batterie sympa sous la forme du morceau "New vision"), mais on sent que Rudolf Schenker et Klaus Meine ont un peu plus de mal. Ca devient vraiment dur par moment, Klaus se ménage pas mal. La set-list reste assez classique et propose quand même pas mal de morceaux du dernier album, qui est, il est vrai, plutôt bon et qui passe bien sur scène. Il ne reste plus aucun vestige de la période Uli Jon Roth, le morceau le plus ancien était l'instrumental "Coast to coast". Le groupe se focalise sur sa période dorée des années 80/début 90 avec de (trop) nombreux slows, "Send me an angel" étant pour moi assez superflu au milieu des "Wind of change" (dont les paroles ont été changées pour coller à l'actualité du conflit russo-ukrainien) et "Still loving you" (avec une vidéo particulièrement réussie d'une jolie fille en ombres chinoises vraiment sympa). Le concert fut assez convenu et manquant d'énergie, surtout au niveau du chant et ce n'est pas avec le final "Rock you like a hurricane" que cela a changé. Même si la présence de Phil Campbell a été une bonne surprise sur ce dernier morceau, permettant de réunir les deux tiers de Motörhead ! Scorpions est certes toujours vivant en 2022, mais on sent que petit à petit le groupe de Rudolf Schenker et Klaus Meine a du mal à bien assurer. L'album était une bonne surprise, là, le concert m'a laissé sur ma faim !

Cette journée riche en émotion se termine ici pour nous, on se réserve pour la suite du week-end !

5ème jour - la pluie s'invite !

Sur la papier, ce vendredi était celui contenant le moins de groupes qui nous intéressait, mais cela allait nous permettre de faire des découvertes. On arrive sur le site en fin de matinée et après quelques discussions avec des amis retrouvés sur place, on se dirige vers les Mainstages alors que Youth Code en est à la moitié de son set. Ce jour, sous le signe du metal industriel sur la Mainstage 1 nous montre une formation où il n'y a qu'un DJ qui balance ses sons (et qui chante un peu parfois) et une chanteuse totalement à fond, super énergique et qui passe son temps à gueuler ! Heureusement, son chant est quand même bien ample et puissant, mais pour le reste, je trouve ça complètement stérile. Ca me rappelle les groupes de hardcore des années 90 qui foutaient à la fin de leurs disques un délire techno/indus fait de loop avec du chant par-dessus. C'est une sorte de résumé de Youth Code...

On reste sur les Mainstages, au niveau de la N°2, pour la prestation, dans un style complètement opposé, de Blues Pills. Cela fait une petite dizaine d'années que nous suivons la formation suédoise et cela fait autant de temps que l'on voit la chanteuse Elin Larsson courir partout sur la scène, à chanter, sauter, haranguer le public, bref, à vivre son show ! Et qu'est-ce que c'est contagieux ! Leur blues rock est puissant et énergique et prend toute sa dimension sur scène. Habillée d'une superbe combinaison rouge vif, Elin ne laisse pas indifférente et niveau qualité vocale, elle est clairement dans un bon jour, dans un style rappelant Janis Joplin. Toutes les périodes de la carrière du groupe sont représentées et c'est une grosse claque monumentale que nous recevons, dans un style qu'on pourrait définir de Led Zep' au féminin d'une certaine manière ! Le final, sur la version longue de "Devil man" (celle du EP, avec l'intro a capella), est magistral, exactement ce que représente pour moi Blues Pills, un groupe qui allie l'énergie brute du rock et le touché et l'ambiance chaude du blues. Un autre grand moment du festival !

Retour maintenant sur la Mainstage 1 avec Health qui nous joue une sorte de rock indus metal technoïsant, au moins joué avec des instruments ici, en plus des loops diverses et variées, et là, pour le coup, je suis particulièrement allergique. Le bar de la Mainstage nous permettra de patienter avant la suite...

On va donc passer directement à Danko Jones quelques dizaines de minutes plus tard. Je ne connaissais que de nom, et en fin de compte, j'ai trouvé qu'ils jouaient du rock tout ce qu'il y a de plus basique. Peut-être que si j'avais connu leurs morceaux, j'aurais plus apprécié, mais là, rien ne m'a vraiment impressionné. Aucun riff ne m'a emballé plus que cela et la performance était somme toute plate ou en tout cas, sans grosse énergie déployée.

On a décidé de partir momentanément des Mainstages pour nous diriger vers la Temple pour la performance de Witchery. Il fut un temps où j'avais eu quelques albums, c'est plus par curiosité que je vais voir leur prestation ceci dit et je retrouve ce que j'avais pensé des albums. C'est pas mauvais, c'est bien joué, mais ça reste un groupe de 2ème-3ème zone de black/thrash metal suédois. Le chanteur a une certaine classe avec son costume trois pièces style steampunk et son corpsepaint black metal noir et blanc à la Abbath d'Immortal. Rien de véritablement transcendant ici, du bon gros metal extrême bien exécuté mais qui manque cruellement de personnalité et d'inspiration. Pas mauvais, mais passé la demi-heure, on commence à s'ennuyer ferme.

Gros changement de style ensuite avec sur la Mainstage 2, les champions du speed metal que sont Dragonforce ! Vous voulez du heavy metal à claviers avec un chanteur haut perché et des guitaristes qui font brûler leurs manches, vous serez servis ! Cela faisait une bonne douzaine d'années que je n'avais pas vu le groupe et j'ai eu l'impression de reprendre là où je les avais laissés ! Ca joue vite, très très vite, c'est marrant à voir, c'est bon enfant et on passe un bon moment. Mais voilà, le groupe n'a jamais vraiment su rebondir après leur petite notoriété due à leur présence sur un fameux jeu vidéo de guitares... L'ambiance futuriste est sympa et il n'y a pas à dire, mais les musiciens sont de véritables virtuoses dans un style super énergique et entrainant. Un bon petit set assez nostalgique pour moi.

Après une petite pause achats divers et variés, nous sommes de retour devant les Mainstage pour la prestation de Ministry, trois ans après leur passage remarqué au même endroit lors du Knotfest. Et c'est à ce moment-là que la pluie s'est invitée sur le festival (la légère averse du matin fut vite balayée). Alors que cela fait une dizaine d'années que je vais au Hellfest, jamais je n'avais eu encore cette quantité de pluie (ok, sans commune mesure avec la fameuse édition 2007 bien boueuse) ! Après la canicule, nous voilà sous la pluie. Et en plein air, ce n'est pas non plus évident, mais malgré tout on suit la performance des Américains. Al Jourgensen est toujours en forme et maintient bien le cap. On aura eu droit au Supernaut de Black Sabbath dans une version vraiment bonne. Al reste toujours aussi vindicatif sur les sujets sociaux et la politique. "Just one fix" et "New world Order" de leur album le plus connu, "Psalm 69", sont toujours un succès, mais le temps plus qu'humide a du mal à faire sortir de sa torpeur le public. Reste quand même une bonne prestation de Ministry.

Là, On a affaire à un autre dilemme pour moi, mais ici, vraiment très gros. Le dernier changement de running order m'a fait grincer des dents, en mettant en même temps Marduk et Alice Cooper, deux artistes dont je suis extrêmement fan. Je me décide à aller sous la Temple pour voir les Suédois avant de partir vite suivre la fin de la performance de l'Américain. Vous le savez, Marduk, je les ai vus plusieurs dizaines de fois, donc il va m'être difficile d'être objectif. Comme toujours, on a droit à cette machine de guerre que rien arrête sur son passage et cette édition ne fera pas défaut. Quelle puissance et quelle agressivité ! Pourtant, le son aurait fait des siennes, surtout pour le guitariste et leader du groupe, Morgan, qui n'aura de cesse de faire intervenir le technicien sur scène pour essayer d'améliorer les choses. Ceci dit, le son global ne m'a pas plus dérangé que cela, mais ces soucis ont eu pour conséquence d'avoir un groupe encore plus brutal et rapide. Simon Schilling est ultra impressionnant derrière ses fûts, la Deutsche Qualität en quelque sorte. Joel Lindholm, le p'tit nouveau à la basse, s'est particulièrement mis en valeur ce soir pour seconder Morgan avec quelques jolis petits solos de basse vraiment sympas. Mortuus reste fidèle à lui même, toujours aussi vindicatif et prêt à en découdre quelles qu'en soient les conditions. Le public était particulièrement virulent et expressif avec un pit bien brutal ! Après un "Panzer division Marduk" toujours aussi ahurissant et démentiel, c'en était fini, content et lessivé après une nouvelle performance de haut niveau de la part des Suédois.

Pas le temps de tergiverser et on repart du côté des Mainstages, toujours sous l'eau pour les vingt dernières minutes de la prestation d'Alice Cooper. On arrive au moment où Alice se fait couper la tête sur fond d'"I love the dead" ! Le groupe est bien rôdé autour de l'Hollywood Vampire, Tommy Hendriksen, de Ryan Roxie, Nita Strauss, Chuck Garric et Glen Sobel, et cela s'entend. Alice Cooper est encore bien en forme et joue à merveille, que ce soit au niveau du chant que pour sa performance théâtrale ! Il reste une valeur sûre au moment où tant d'autres musiciens de sa génération commencent à baisser de niveau. J'ai été agréablement surpris de voir réapparaître sur scène "Escape" issu de "Welcome to my nightmare" avant de terminer sur la version d'Hollywood Vampires du classique "School's out" incluant donc le fameux pont d'"Another brick in the wall" de Pink Floyd. C'est clair que j'aurais aimé voir le show complet, mais déjà là, j'ai été content de voir qu'Alice continuait son bonhomme de chemin avec une prestation de haut niveau une fois de plus. Vivement que je puisse le revoir dans de meilleures conditions.

Pour clôturer cette journée metal indus sur la Mainstage 1, voilà la tête d'affiche du jour, le Nine Inch Nails de Trent Reznor. Voilà un groupe assez discret et assez rare ces dernières années et, qui plus est, qui n'avait jamais foulé l'une des scènes du Hellfest. C'est aussi la tête d'affiche où il y avait le moins de monde, la pluie ayant certainement rebuté plus d'une personne... Je n'ai jamais véritablement accroché à ce groupe par le passé, mais je ne voulais pas le louper, tant il s'agit d'une occasion rare de les voir. Le concert commence sans aucune introduction, on rentre directement dans le vif du sujet avec un "Mr. Self Destruct" ultra agressif et direct. Visuellement, le groupe évolue sans artifice particulier sur scène, par contre, il reste constamment dans les fumigènes et à contrejour avec un travail particulier réalisé sur les prises de vues, directement sur scène. On a vraiment l'impression qu'ici, ce ne sont pas les techniciens du Hellfest qui filment, mais directement l'équipe du groupe tant les prises de vue et la position des caméras donnent l'impression d'être pensées à l'avance. Le côté visuel est ici particulièrement soigné sans qu'on ait une mise en scène particulièrement élaborée, dans un univers industriel assez sobre. Les morceaux s'enchainent rapidement mais toujours avec ce côté agressif et plus que jamais industriel. Je découvre vraiment ici l'univers du groupe de Trent Reznor et je le trouve vraiment intéressant et prenant. Le concert est conçu comme un bloc, sans aucune communication avec le public, comme un film avec ses diverses scènes, et niveau ambiance, Nine Inch Nails sait poser son style, sa patte pour un résultat apocalyptique, froid et totalement indus. On a pu aussi avoir le morceau "Isn't evryone" en duo avec Health, vu plus tôt au même endroit. Moi qui ne connaissais pas vraiment Nine Inch Nails, j'ai trouvé cette performance super intéressante et cela m'a donné envie de découvrir un peu plus l'univers de la formation. Un très bon show, super intéressant et personnel.

Set-list Nine Inch Nails :
  • Mr. Self Destruct
  • Wish
  • Last
  • March of the Pigs
  • Piggy
  • The Lovers
  • Reptile
  • Less Than
  • Letting You
  • Sanctified
  • The Frail
  • The Wretched
  • Heresy
  • Closer
  • Burn
  • Isn't everyone (avec Health)
  • Gave Up
  • The Hand That Feeds
  • Head Like a Hole
  • Hurt

Pour finir ce deuxième jour du deuxième week-end, on retrouve les Américains de Megadeth, qui font partie, avec Airbourne et Killing Joke, des groupes programmés sur les deux week-ends de cette édition. Comme j'avais bien aimé leur performance la semaine passée, je décide de revenir les revoir. Ce vendredi coïncide avec la mise en ligne du premier morceau de leur prochain album "The sick, the dying... and the dead!", "We'll be back". Avant le début du concert, on a droit à un petit jingle publicitaire avec la date de sortie de l'album, ensuite Dave nous en remet une couche pour qu'on aille écouter le nouveau morceau sur les différentes plateformes de streaming, bref, le groupe fait sa promo. Le concert est sensiblement le même que celui du premier week-end, à quelques permutations près, avec notamment un "Take no prisoners" et un "In my darkest hour" qu'on n'espérait plus ! Pour le reste, on retrouve entre autres "Wake up dead, "Trust", "Symphony of destruction" ou "Sweating bullets". Ce coup-ci, on avait surtout droit à des hits des années 80 et 90 et il n'y a pas à dire, mais c'est quand même vachement mieux que ce qu'ils ont sorti ces dix dernières années ! En plus, la prestation aura été vraiment bonne et énergique. Dirk Verbeuren est un excellent ajout à ce line-up d'exception. Je ne suis vraiment pas déçu d'être revenu à cette heure si tardive pour revoir le groupe. Le set se termine par un "Holy wars" de folie avant que Dave en remette une couche sur le nouveau single... qu'ils n'auront pas joué ! Il s'agit du seul bémol que j'aurais à émettre à cette performance bien huilée et énergique. Si tu fais la promo d'un nouveau morceau qui vient de sortir, pourquoi ne pas le jouer ? Cela aurait vraiment été le petit plus qui aurait vraiment fait plaisir !

A nouveau on repart reprendre des forces, l'avant-dernière journée de cette édition marathon arrive et la fatigue commence vraiment à se faire sentir !

Jour 6 - Duff, Slash et Axl

Cette nouvelle journée, l'avant-dernière, est un peu plus clémente même si le début de journée proposera quelques goûtes de pluie rapidement chassées par un ciel ensoleillé. Le blues-rock est à la fête cette année au Hellfest et particulièrement en ce deuxième samedi du festival. On arrive pour l'heure du déjeuner et découvront, de loin, sur la Mainstage la performance d'Ayron Jones dans un style bien énergique et groovy, entre Jimi Hendrix et Lenny Kravitz (d'ailleurs physiquement, c'est à s'y méprendre ! On a l'impression de voir le Lenny d'il y a 30 ans !), le genre de choses totalement adapté pour débuter une nouvelle journée de festival.

Après un passage vers le bar du muscadet de Clisson qui est, à toute heure, toujours rempli, on revient sur la Mainstage pour un autre Américain, Gary Clarke Jr., toujours dans un style blues-rock bien posé que n'aurait pas renié le fameux trio texan habitué des lieux, ZZ Top. L'ajout de claviers est totalement pertinent pour une performance sympa mais manquant par moment de punch.

On enchaine sous la Valley pour une autre découverte, celle de Slift, totalement inconnu au bataillon mais que d'autres festivaliers nous ont recommandé. Et ils n'ont pas eu tort ! Le post-rock bien burné et psychédélique de Slift nous a bien réveillé. Pas que le groupe nous ait paru spécialement original, mais c'était super bon, bien inspiré et énergique. Les solos de guitares sont excellents, le groupe est à fond. On sent bien le mélange des genres chez eux avec ses montées bien énergiques avec un son bien ample comme il faut. Les vidéos sont directement influencées par celle d'Hawkwind, comme beaucoup de groupes psychés ! En tout cas, personnellement, ça m'a bien donné envie de découvrir ce groupe sur album !

Petit passage maintenant sous la Temple pour la performance des Norvégiens assez rares d'Arcturus. Bien que le groupe n'ait pas d'actualité discographique et qu'ils tournent rarement, c'est un véritable plaisir de les revoir sur scène ici, particulièrement pour cette édition historique du Hellfest. Et à nouveau, quelle leçon, quelle grande classe. Le line-up n'a pas changé depuis une quinzaine d'années et on a que des musiciens monstrueux. On ne présente plus Hellhammer, déjà présent le week-end dernier avec Mayhem, avec un kit qui m'a l'air plus light que d'habitude, mais qui ne l'empêche pas de délivrer une performance de tout premier ordre. Sverd, Skoll et Knut complètent admirablement la partie instrumentale du groupe, et ICS Vortex, qu'on a pu voir avec Borknagar le week-end passé, est toujours fidèle et poste et particulièrement décontracté ! La set-list se concentre sur la "Masquerade infernale", mais tous les albums sont représentés, même "Aspera hiems symphonia" sur le final absolument magique de "To Thou Who Dwellest in the Night" bien plus axé black metal avec un chant criard super bon. L'aspect spacial de leur musique est super bien rendu avec des claviers judicieusement utilisés par Sverd. La musique du groupe est toujours aussi aérienne et grandiloquente et représente vraiment leur marque de fabrique. Voilà en tout cas un groupe unique, bien trop rare dernièrement et qu'on aimerait revoir plus souvent. Il était donc impensable de louper leur passage ici et nous n'avons pas été déçus !

Nous assistons ensuite à seulement quelques minutes de la performance des Villagers of Ioannina City sous la Valley et là encore, un peu à l'image de Slift, j'ai bien accroché à leur post-rock et ça m'a donné envie d'en connaître un peu plus. Les Grecs proposent une musique à tendance légèrement folklorique, avec notamment l'utilisation d'une cornemuse judicieusement utilisée. Les morceaux sont assez longs et se mettent en places doucement, tout en progression, les instruments se complètent très bien et l'inspiration semble être bien présente. Le Hellfest sert aussi à ça, découvrir de nouvelles formations intéressantes et ce n'est pas cette édition qui fera défaut, bien au contraire ! A voir ce que cela peut donner sur la durée d'un album...

Rendez-vous maintenant sur la Mainstage 1 pour la performance des Australiens d'Airbourne que j'avais zappé le week-end dernier. Ce coup-ci, pas de soucis particuliers, je ne voulais pas les louper à nouveau. Et à l'image de leurs compatriotes d'AC/DC, Airbourne joue du rock bien burné et énergique. Et ça, niveau énergie, le chanteur/guitariste, Joel O'Keefe, en connait un rayon ! A peine le concert a débuté qu'il sautait et courrait partout sur scène avec un enthousiasme communicatif ! Et franchement, c'est totalement en lien avec le style musical que le groupe propose. Ce n'est pas spécialement original, mais quelle baffe dans la gueule ! Et ça gueule et ça court partout ! Joel, torse nu, s'arrête tout juste lorsqu'il doit chanter devant son micro. Le reste du temps, il est un peu partout, et même sur les épaules d'un agent de sécurité dans la fosse, à filer des bières au public, à préparer des whisky-Coca (trois quarts whisky, un quart Coca...) et aussi à les filer au public, ou bien à se frapper sur la tête avec des canettes de bières ou à les ouvrir à même la bouche. Bref, Airbourne, c'est du putain de bon rock bien burné qu'on entend trop rarement récemment. Ne cherchez pas ici des structures alambiquées, ici, on joue du rock, du vrai. Ca pue sous les bras, ça tape du pied et c'est bourré de feeling et d'énergie. Et ça fait vraiment plaisir, surtout sur scène, là où ce style prend toute son ampleur, et les Australiens savent y faire.

Sur le chemin du retour du set d'Airbourne, je m'arrête devant la prestation de Draconian qui ne m'a pas spécialement marqué, du doom/death metal certes bien joué mais que j'ai trouvé assez stérile et manquant d'accroche, sorte de sous Paradise Lost. Le groupe ne m'a pas laissé un souvenir particulièrement impérissable.

On revient au même endroit sous l'Altar pour le set des Français de Conviction qui ont remplacé au pied levé les Anglais de My Dying Bride. Olivier, au chant, aura d'ailleurs des mots super sympas pour les Anglais. Il s'agit d'une incroyable opportunité pour ce groupe qui n'a sorti qu'un seul album et qui reste encore bien ancré dans l'underground. Le groupe joue du doom, enfin non, plutôt du DOOOOOOOOOOM, à l'ancienne inspiré des grands groupes du style que sont Saint Vitus, Trouble, Cathedral ou bien évidemment des pionniers que sont Black Sabbath. Olivier porte d'ailleurs pour l'occasion un t-shirt "Master of Reality" du plus bel effet. Et là, musicalement, ce qui m'a scotché dès les toutes premières secondes, c'est ce son, vraiment mais vraiment super puissant et profond, l'un des tout meilleurs du festival sans hésitation. Les conditions sont réunies pour un set super convaincant. Parce que même si le groupe n'a pas une aussi grande expérience que les autres groupes jouant en soirée, le line-up contient des membres de Temple Of Baal, Mourning Dawn et Ataraxie, des formations qui tournent depuis environ 15-20 ans au bas mot. Et là, direct, on est plongé avec eux dans ce doom lent, lourd avec un bon chant clair bien adapté, et des riffs vraiment accrocheurs. Les musiciens étaient totalement habités par leur art et on a pu ressentir qu'Olivier était vraiment possédé par ses riffs, se prenant la tête avec sa main tout en jouant, et que tout son chant sortait de ses tripes. C'est ce genre d'émotions qu'on recherche en concert et qui décuple l'intensité de la performance, et là, on était en plein dedans. Conviction, ce n'est pas la joie de vivre, Vincent à la basse, arbore d'ailleurs un noeud coulant du plus bel effet autour de son cou, et les paroles ne sont pas spécialement super fun. Et c'est clairement ce que la musique du groupe fait ressortir. C'est fort et intense, on sent l'exutoire que la musique et la scène représentent pour eux. Ca fait toute la différence entre un groupe qui va juste interpréter son répertoire et celui qui va le transcender. Et là, on était vraiment dans la deuxième catégorie. Du grand art !

On se retrouve maintenant sur la Mainstage 1 pour la tête d'affiche du jour, jadis le groupe de rock le plus dangereux de la planète, à savoir Guns N' Roses, pour la première fois à Clisson avec son trio historique, Duff McKagan, Slash et Axl Rose ! Alors que le groupe est connu pour commencer ses concerts en retard, les voilà qui débarquent... en avance à peine quelques minutes après le set de Nightwish sur l'autre Mainstage ! Le groupe est venu dans une configuration relativement classique, sans artifices, juste à sept, incluant les deux claviéristes assurant aussi les choeurs. Ca commence de manière classique avec "It's so easy" et "Mr. Brownstone" mais déjà on se rend compte que le son est assez faiblard (surtout en comparaison avec Conviction) et qu'Axl manque de pèche dans son chant. Très vite, presque bizarrement, on a une reprise d'AC/DC ! On avait l'habitude d'entendre "Whole lotta Rosie" en fin de set, là, c'est "Back in black" qui résonne au bout d'une quinzaine de minutes de set seulement (un signe pour l'une des têtes d'affiche de l'année prochaine ? ;) ). Et à partir de là, on entre dans une espèce de faux rythme où les morceaux s'enchainent sans que vraiment ça explose. Le son reste assez plat et le choix des morceaux est assez surprenant, à part la surprise "Reckless life" ou l'attendu "Shadow of your love", je reste perplexe, surtout devant les deux nouveaux morceaux, vraiment mauvais. Même le morceau punk avec Duff au chant, la reprise du fameux "I wanna be your dog" d'Iggy Pop manque de mordant. Et puis Axl... Alors qu'il était connu pour son chant éraillé et puissant, là, il n'arrive plus du tout à pousser. Le passage à la soixantaine est difficile pour lui, même si physiquement, on le sent plus en forme qu'il y a quelques années. Son chant manque cruellement de puissance et surtout d'agressivité. La première heure est assez moyenne. On est loin, très loin, du concert du groupe 5 ans plus tôt au Stade de France... Slash est quand même là pour élever le niveau, ainsi que la rythmique qui assure bien. Même si je trouve que Frank Ferrer manque de personnalité, il assure bien derrière les fûts. C'est véritablement avec "Sweet child o' mine" que je trouve que le concert a véritablement décollé ! Ouf ! Le public s'est véritablement réveillé à ce moment-là et ça a commencé vraiment à être bien et intense à partir de là et à monter crescendo. Le moment fort aura été pour moi le "Coma" ouvrant le rappel vraiment superbe et bien adapté au chant d'Axl. Déjà que le morceau à la base est fabuleux, là, toutes les parties ont été admirablement bien interprétées. Le rappel a aussi inclus une excellente version speed, celle d'"Appetite for destruction", de "You're crazy" avant de finir comme de coutume sur un "Paradise city" explosif à souhait. Je ne peux cependant m'empêcher d'avoir été un peu déçu par le groupe qui a eu du mal à bien démarrer son concert avec notamment des choix de morceaux hasardeux et surtout un chant plus au niveau, hélas.

Set-list Guns N' Roses :
  • It's So Easy
  • Mr. Brownstone
  • Welcome to the Jungle
  • Back in Black (reprise d'AC/DC)
  • Slither (reprise de Velvet Revolver)
  • Hard Skool
  • Reckless Life
  • Live and Let Die (reprise des Wings)
  • Shadow of Your Love
  • Rocket Queen
  • You Could Be Mine
  • I Wanna Be Your Dog (reprise des Stooges)
  • Absurd
  • Civil War
  • Better
  • Slash Guitar Solo
  • Sweet Child o' Mine
  • November Rain
  • Knockin' on Heaven's Door (reprise de Bob Dylan)
  • Nightrain
  • Coma
  • Patience
  • You're Crazy
  • Paradise City

On va rester là-dessus pour cette avant-dernière journée pour être dans les meilleures conditions pour la ligne droite finale à cette édition marathon !

7ème jour - fin du marathon en apothéose

Et quand je parle d'édition marathon, le Hellfest a mis en vente le matin de ce dernier jour des t-shirts "Finisher" à l'image de ceux qui sont distribués à la fin des vrais marathons, au bout des 42,195km d'effort ! Donc nous y voilà, dimanche 26 juin, 7ème jour de ce Hellfest XXL qui doit se terminer en apothéose avec Metallica ! Mais avant cela, il y a une journée complète qui nous attend et il est hors de question de poireauter en attendant de voir ce que le groupe californien a à nous proposer !

Tout débute pour nous en tout début d'après-midi avec un set unique. Sous la Valley, les deux groupes français, Regarde Les Hommes Tomber et Hangman's Chair, décident de s'unir pour un show commun, tous les deux sur scène, à jouer ensemble. Voilà enfin du piment dans ces enchainements de groupes. Je ne dis pas que c'est un problème que d'avoir simplement des performances classiques des groupes qui sont annoncés. Certains groupes ont proposé des sets alternatifs, avec des invités, comme Mono et Jo Quail ou Myrkur et son show complètement folklorique, mais je trouve que le fait de rassembler autant d'artistes au même endroit dans un lapse de temps aussi restreint aurait pu accoucher d'autres performances différentes ou avec des invités spéciaux, à l'image de Steve Vai qui rejoint Whitesnake ou Health avec Nine Inch Nails (j'ose imaginer et surtout espérer qu'il y en a eu d'autres...), mais je pense qu'il aurait été possible de proposer un peu plus de ce genre de surprises, encore faut-il que les groupes mettent un peu leur égo de côté... Bref, là, pour le sujet qui nous intéresse, j'ai vraiment trouvé l'alchimie géniale entre les deux groupes. Je ne connais que Regarde Les Hommes Tomber et j'ai trouvé que les deux formations se complétaient super bien. Hangman's Chair a apporté un côté post-rock plus calme qui contrastait avec la lourdeur et l'explosion totale de Regarde Les Hommes Tomber. Après, ne connaissant pas la musique de Hangman's Chair, je peux aussi me tromper, mais en tout cas, en comparant avec le set de Regarde Les Hommes Tomber une semaine plus tôt, c'est ce que j'ai ressenti. Et franchement, quelle réussite ! Les morceaux prenaient vraiment leur temps pour bien monter en puissance progressivement, tout en maîtrise, passant du rock, posé en son clair, à un metal magmatique et opaque parfaitement bien exécuté. Visuellement, la scène était bien remplie et accentuait l'aspect compact de l'ensemble. J'ai vraiment passé un super bon moment et cela m'a donné envie de creuser le répertoire d'Hangman's Chair. En plus de tout le tapage fait autour de ce groupe, il y a moyen que ça me plaise...

On enchaîne sans transition sous la Temple avec le trio de Midnight. Encore un groupe dont on m'a souvent parlé et qui fait fureur dans l'underground. Autant ils ont l'habitude de tourner et de se retrouver dans des festivals purement metal extrême brutal, autant leur style est plus rock avec un chant black metal. Midnight, c'est du rock bien burné, tout de cuir vétus, super énergique et sans fioritures. On sent bien l'ambiance d'un Venom des débuts sans le côté diabolique (en tout cas, s'il existe, je ne l'ai pas ressenti !). Le groupe a le même accoutrement que les Polonais de Mgla, en mode cagoule, capuche, veste en cuir, et avec en plus des cartouchières en bandoulière. C'est sympa, ça bouge vraiment bien sur scène et on passe un bon moment, mais ça ne casse pas trois pates à un canard non plus. On reste dans du rock de bonne facture, mais sans que ce soit particulièrement jouissif. Basique, mais efficace.

Changement de décor ensuite avec le punk rock des Français de Tagada Jones sur la Mainstage 2. Sans être véritablement fan de la formation, il faut bien avouer que sur scène c'est diablement efficace. Le chanteur, au timbre si particulier, éraillé et aigu, est une vraie pile électrique, à gueuler sur rapidement et toujours à l'aise au micro à communiquer avec le public. Le groupe est seconder par Les Bidons de l'An Fer aux tambours pour ajouter une petite touche tribale vraiment bien sympa. Leur punk rock énergique est communicatif et l'ambiance est géniale dans la fosse. Les effets pyrotechniques au-dessus des bars ainsi que du merch de la Mainstage, généralement utilisé à partir de 22h, sont de la partie sur "Le feu au poudre" et l'ensemble donne un côté sauvage top. L'hommage aux attentats du Bataclan, "Vendredi 13", en rajoute aussi une couche. Tagada Jones n'aura pas déçu, loin de là. Il s'agit même de la meilleure performance que j'ai eu l'occasion de voir de leur part.

Gros changement d'ambiance à nouveau avec la performance des Tchèques de Cult Of Fire. Cela fait une petite dizaine d'années qu'on me parle d'eux sans que j'aie eu l'occasion de les voir. Et là, je me retrouve en face d'une formation tout en noir et drapé de capes colorées avec toute une mise en scène hindouistes. Ca m'a clairement fait penser aux Polonais de Batushka. Les guitaristes sont mêmes assis à l'indienne sur des socles surmontés de cobra du meilleur effet et le chanteur est lui debout devant un autel, le tout baignant dans les effluves d'encens qui remplissent la tente. Bref, Cult Of Fire joue à fond le côté théâtral et spirituel. C'est à double tranchant car cela arrive souvent que des groupes misent tout sur le côté visuel car la partie musicale est plus pauvre. Ici, on se retrouve en face de black metal plutôt classique, mais vraiment bien inspiré. Il y a un véritable contraste entre le côté purement statique des musiciens et l'énergie et la puissance délivrées par la formation. Sans aller jusqu'à dire qu'ils ont une vraie personnalité (cela ne m'a pas sauté aux yeux pendant ces quelques dizaines de minutes) et que leur set aura été une vraie révélation pour moi, Cult Of Fire propose une musique bien chiadée et recherchée. Encore un nouveau groupe qui a titillé ma curiosité.

On se retrouve ensuite sur la Mainstage principale pour la fin de la performance d'Ugly Kid Joe. Les surfeurs plaisantins des années 90 sont revenus sur le devant de la scène il y a une dizaine d'années et ont même sorti du nouveau matériel. Le moins que l'on puisse dire, c'est que cela ne rivalise en rien avec leurs albums des années 90. Et aujourd'hui, en plus de cela, j'ai trouvé leur performance particulièrement plate, manquant vraiment de mordant et d'énergie, contrairement à leur précédent passage au même endroit il y a quelques années. Même leur hymne "Everything about you" ou la reprise de Motörhead, "Ace of spades", qu'ils ont l'habitude de jouer sur scène, n'ont pas réussi à me sortir de ma torpeur. Pour le coup, il s'agit d'une véritable déception.

On continue cette dernière journée sous la Valley pour la fin de la performance de Thou. Le groupe a un côté vraiment fou ici, sorte de stoner/sludge extrême, hurlé, sur une base lourde et doom. Les Américains jouent sur les contrastes avec des parties limite atmosphériques, lentes, avant de partir sur du gros rock lourd avec un chant hurleur de premier choix, un peu trop statique, mais avec un côté hypnotique dérangeant ! Il y a un côté black metal par moment, mais sans les blasts. Je regrette presque de ne pas avoir vu toute la performance du groupe tant ce que j'ai vu m'a bien impressionné. Un groupe vraiment super original.

Sans transition, on se retrouve sous la Temple pour la performance des Finlandais d'Archgoat. Le trio nous déverse son black metal bestial et ultra primaire et comme il est de coutume avec eux, c'est super bon. Les années passent, les albums s'enchainent avec peu d'évolutions, et pourtant, sur scène, c'est la baffe. Le son est excellent, les frères jumeaux sont impériaux, super impressionnants, et toujours ce black metal profond, basique, ultra-maléfique et démoniaque. Alors qu'on dit beaucoup que le Hellfest a mis de l'eau dans son vin et propose une affiche plus soft, Archgoat fait partie de ces groupes radicaux qui ne changera en rien son fusil d'épaule. Et à nouveau, c'est une réussite totale, noire, terriblement noire.

On revient au même endroit pour le début de cette dernière soirée et alors que le programme est encore bien chargé ! Enchaînant à Archgoat sous la Temple, on retrouve les Polonais de Mgla. Là encore, il s'agit de valeurs sûres. Mgla, c'est du black metal implacable, impitoyable, répétitif, avec des riffs accrocheurs sur une rythmique énergique et puissante. Le batteur est particulièrement impressionnant avec des breaks originaux et super bien pensés. Et à nouveau, les Polonais cagoulés n'auront pas déçu avec un son massif et une set-list piochant allégrement dans toute la discographie du groupe. Nous ne restons cependant pas jusqu'au bout de leur performance, le running order proposant le Black Label Society de Zakk Wylde sur la Mainstage une vingtaine de minutes avant la fin de la performance de Mgla.

On se retrouve assez vite devant la Mainstage 1 pour voir Zakk et ses amis nous délivrer leur heavy metal classique mais efficace. Black Label Society est bien en forme, Zakk a repris du poil de la bête et reste toujours aussi monstrueux avec sa guitare. Son style est toujours aussi reconnaissable et ça fait toujours autant plaisir de revoir l'Américain sur scène. On a droit à quelques extraits de leur dernier album en date, "Doom crew inc." ainsi qu'à quelques vieilleries comme "Suicide messiah" ou le slow "In this river", toujours dédié à Dimebag Darrell. A ce propos, c'est une évidence de voir que ce sera Zakk qui le remplacera lors de la reformation de Pantera l'année prochaine. Et pour le coup, je mettrais ma main à couper que leur venue à Clisson l'année prochaine en tête d'affiche sera confirmée lors de l'annonce de l'affiche de la prochaine édition du festival... Pour revenir à Black Label Society, le groupe est particulièrement à l'aise sur scène, balance des bières dans le public, Zakk, en mode kilt-bûcheron, nous balance des riffs et des solos comme seul lui en a le secret. Au final, Black Label Society nous aura régalés avec un set propre et homogène avec toujours ce touché si reconnaissable et ce heavy metal bien senti et puissant.

En rejoignant la Temple pour l'une des sensations de ce Hellfest, on assiste à la fin du set des vétérans anglais de Napalm Death. Toujours là et toujours aussi fringants, le groupe reste un monument du metal extrême et du grind en particulier. Ils possèdent un son vraiment à part, ultra massif et toujours super agressif. On n'est pas dans le gros son death metal lourd et puissant, mais dans cette agression totale avec cette guitare qui te transperce les oreilles. Et puis Barney restera toujours Barney à toujours déambuler n'importe comment sur scène mais avec son chant à la fois profond et criard, à te gueuler toute sa rage comme un putois. Et même après 40 ans de carrière, le propos reste toujours aussi virulent et intense. Je n'ai jamais été fan du groupe, mais j'ai toujours eu un profond respect pour eux et ce ne sont pas les 20 minutes de show que j'ai vu qui vont changer la donne. Napalm Death reste une valeur sûre de l'extrême. Des monstres !

Donc voilà, on y arrive. La dernière ligne droite de ce Hellfest est bien entamée et on distingue la ligne d'arrivée devant nous. Mais avant le feu d'artifice final, nous nous rendons sous la Temple pour un événement, le retour des Danois de Mercyful Fate, qui, au début de leur tournée, n'avaient plus joué sur scène depuis 1999 ! On avait bien vu King Diamond à plusieurs reprises à Clisson, mais là, il vient avec son groupe, celui qui l'a fait connaître. La mise en scène est aussi impressionnante, sur deux niveaux avec un immense escalier de part et d'autre de la batterie, le tout étant surmonté d'un énorme pentacle avec le diable à l'intérieur et tout en haut une tout aussi énorme croix inversée illuminée en rouge sombre. Mercyful Fate débarque et nous plonge pendant une heure dans son répertoire historique, celui des années 80. Et c'est tout simplement génial ! Le son est parfait, puissant et clair, King Diamond est au sommet. Les morceaux n'ont pas pris une ride, c'est démoniaque à souhait avec des jeux de lumières et de fumigènes nous projetant directement au milieu d'une messe noire avec ce pentacle dont les yeux du diable sont allumés en rouge sang. Ne manque plus que les jeunes vierges dénudées et on se retrouve en pleine scène d'un film satanique de la Hammer des années 60-70. Mercyful Fate inclut même un nouveau morceau, "The jackal of Salzburg", qui s'intègre parfaitement à l'ensemble et qui nous rassure dans l'idée que le groupe revient avec de l'inspiration pour un éventuel nouvel album. La set-list représente un best of parfait des deux premiers albums et l'ensemble rend tellement bien. "Black funeral", "Satan's fall", "Come to the sabbath" sont de purs joyaux admirablement bien interprétés ce soir. Moi qui ne pensais jamais pouvoir assister à un concert de Mercyful Fate, voilà que toutes les conditions sont réunies et le résultat est tout simplement bluffant. Du très grand art ! Ce qui est cependant assez étonnant, c'est de voir que paradoxalement, alors que le concert est génial, la tente se vide au fur et à mesure de l'avancée du concert. De plus, je vois beaucoup de monde sortir de l'espace VIP, attenante à la tente, ainsi que venir par l'entrée principale pour se diriger vers les Mainstages. Et là, comme à aucun moment lors de tous les Hellfest que j'ai pu faire, j'ai vu tout ce monde converger au même endroit.

Et alors que Mercyful Fate terminait son set et remerciait ses fans, je me suis rendu compte en me dirigeant moi-même vers les Mainstages que 90% du Hellfest minimum s'était donné rendez-vous pour la venue des méga-superstars que sont devenues les Californiens de Metallica, qui vont clôturer cette édition 2022 du Hellfest. Et franchement, par le passé, il y a bien eu beaucoup de monde pour toutes les têtes d'affiche, autant Rammstein, Kiss, Guns N' Roses, Aerosmith et tous les autres à l'époque avaient rameuté un bon paquet de monde, mais ce n'est rien comparé à ce soir. Je réussis à me faufiler dans la meute et arrive avec un peu de difficulté face à la Mainstage 1, mais loin, très loin, quasiment au niveau des stands de merch. Et alors que Metallica a quelques minutes de retard, sur l'Altar, Carcass débute son set, qu'on entend très bien de là où je suis situé et alors qu'il y a un bon paquet de monde venu pour Metallica se situant entre moi et la tente de l'Altar ! Et quand Metallica arrive, sur fond d'AC/DC "It's a long way to the top" puis, comme il est de coutume depuis plus de 30 ans, avec "The ecstasy of gold" d'Ennio Morricone, j'ai toujours une bonne partie du show de Carcass dans les oreilles, alors que je suis face à la Mainstage ! Limite, je suggèrerais que lorsqu'un groupe aussi attendu et connu que Metallica soit programmé sur la Mainstage, il ne faudrait pas d'autres groupes sous les tentes. Déjà, cela permettrait de profiter au maximum de la performance du groupe, quel que soit l'endroit où on se trouve et ça éviterait que des groupes jouent sous les tentes devant un public plus clairsemé (j'avais déjà eu cette expérience avec Aura Noir pendant que Rammstein enflammait la Mainstage il y a quelques années).

Malgré tout, quand Metallica arrive sur scène et débute son set avec un "Whiplash" des familles, de là où je suis, le son couvre quand même celui de l'Altar. Le groupe est visiblement super content d'être là, James a le sourire aux lèvres et ça balance la sauce comme il faut. Après, il faut être clair. Metallica sur scène, depuis une petite vingtaine d'années, en gros depuis l'album "St. Anger" (autant j'aime cet album particulier, autant sa production ne convient pas du tout au reste du répertoire du groupe), c'est quand même bien différent musicalement. Le son du groupe manque de puissance et de gros son thrash qui déboîte. On le sait tous, Lars n'est techniquement pas le plus grand des batteurs, mais il a prouvé par le passé qu'il n'était pas un manchot et qu'il avait une bonne frappe. Là, comme c'est le cas depuis 20 ans, le son de sa batterie est affreux. Sa batterie n'est pas faite pour du heavy/thrash metal. Et il essaye d'en faire des tonnes, des breaks dans tous les sens plus hasardeux les uns que les autres alors qu'on s'attend plutôt à de l'efficacité. C'est dommage parce qu'on se retrouve avec un Metallica un peu édulcoré où il manque ce côté grosse mandale dans la gueule intense. Le groupe a de l'envie, James chante plutôt bien, il garde sa hargne, Kirk balance ses solos avec conviction, et même si ce n'est pas tout le temps parfait, l'important est dans l'énergie et elle est présente. Les morceaux s'enchaînent bien, je trouve curieux d'avoir mis "Enter sandman" aussi tôt dans le concert, mais pourquoi pas. Le "Harvester of sorrow" est une bonne surprise et même "Moth into flame" du dernier album passe bien l'épreuve de la scène. Le groupe se donne, les écrans géants sont bien exploités, on a droit à un bon show bien huilé. Ils ont toujours cette admirable idée du snakepit où leurs die-hard fans se retrouvent dans une fosse spéciale au milieu de la scène, sans barrières, où ils peuvent être au plus près du groupe, apportant une proximité entre le public et les musiciens qu'on n'a rarement sur les Mainstages. On n'est pas en face d'un groupe qui vient juste pour prendre son blé et repartir. Les musiciens mouillent le maillot, c'est indéniable. Mais juste, ramenez-nous cette agressivité et cette puissance qui faisaient le génie de ce groupe sur scène. Et là, il n'y a aucun lien avec l'âge du groupe, les quatre musiciens assurent (aux quelques breaks hasardeux de Lars près...), c'est vraiment au niveau du son que le rendu pourrait être bien meilleur. Quand je compare avec les lives des années 90 où les performances auxquelles j'ai pu assister il y a 25 ans, il n'y a pas photos. Je ne voudrais pas jouer au vieux aigri "c'était mieux avant", je sais très bien que pour de nombreux musiciens de plus de 60 ans qu'on a pu voir sur ce Hellfest, leurs performances étaient certainement plus intenses et puissantes il y a 20-30-40 ans. Je sais bien que si je n'avais jamais vu le groupe de ma vie, j'aurais été bien à fond dans ce concert. Simplement, j'ai vraiment le sentiment qu'ici, pour Metallica, ce n'est pas le physique qui est en défaut, mais vraiment le son et que cela pourrait être vraiment mieux, plus puissant, ample, agressif. Après, je ne vais pas cracher dans la soupe, c'était bon, c'est toujours un plaisir de réentendre tous ces hits des années 80, "For whom the bell tolls", "Damage Inc.", "One", Seek & destroy" ou bien évidemment le "Master of puppets" final. On peut noter aussi un "Fade to black" particulièrement émouvant, qui touche beaucoup James et qui n'a pas hésité à faire un petit speech de prévention au suicide au milieu du morceau à destination des fans qui pourraient être dans une mauvaise passe. On a aussi eu un extrait improbable de "St. Anger", "Dirty window", qui devait tenir à coeur James qu'il a ponctué d'un "Merci de votre compréhension" qui en dit long sur la place de cet album chez les fans du groupe ! J'aurais aussi espéré une apparition de King Diamond qui jouait juste avant, les Américains ayant souvent l'habitude d'inviter des artistes qui ont compté pour eux sur scène. Ca aurait eu de la gueule un petit duo sur un medley Mercyful Fate, comme ils l'avaient fait sur le "Garage Inc.". Au final, Metallica a donné un concert classique du groupe, correct, 2h de show bien maitrisé dans une très bonne ambiance. Le Hellfest a réussi son pari et a décroché à nouveau un joli trophée qu'il pourra ajouter à la liste longue et impressionnante de son tableau de chasse !

Set-list Metallica :
  • Whiplash
  • Creeping Death
  • Enter Sandman
  • Harvester of Sorrow
  • Wherever I May Roam
  • No Leaf Clover
  • Sad but True
  • Dirty Window
  • Nothing Else Matters
  • For Whom the Bell Tolls
  • Moth Into Flame
  • Fade to Black
  • Seek & Destroy
  • Damage, Inc.
  • One
  • Master of Puppets

Quelques minutes après les derniers mots des quatre musiciens pour remercier les fans d'être venu, on a pu assister à un dernier grand feu d'artifice pour clôturer en beauté ces deux semaines totalement folles. Voilà, c'est fini, on peut retourner une dernier fois se coucher avant de rentrer chez nous, des souvenirs plein la tête. Et franchement, quelle réussite !

Une édition historique

Les mots manquent pour qualifier le travail réalisé par l'équipe du Hellfest, les chiffres parlent d'eux-mêmes, plus de 350 groupes sur 6 scènes (sans compter les petites scènes extérieures au site) sur 7 jours, un cumul de 420.000 festivaliers (donc 60.000 par jour), sold out complet, aucun souci majeur d'organisation, très peu d'annulations de dernière minute. Vraiment, comme à chaque fois, je tire mon chapeau devant une telle réussite. Il s'agissait vraiment d'une édition historique, unique. Les conditions étaient réunies pour proposer une affiche dantesque. Vu l'évolution de la pandémie autorisant enfin à nouveau les concerts debout sans restriction de jauge, les artistes étaient dans les starting blocks pour remonter sur scène. Cela explique leur disponibilité là où par le passé, tous n'étaient pas forcément dans un cycle de tournées ou de concerts aux dates du festival. De plus, comme je l'ai dit dans mon report, de nombreux artistes arrivent à un âge avancé et certains pourraient ne plus pouvoir continuer très longtemps. C'était encore une fois une opportunité de leur rendre hommage pour tout ce qu'ils nous ont apportés. Je retiendrai personnellement la performance d'Helloween qui aura délivré un set tout simplement parfait, que j'aurais aimé plus long. On ne peut pas oublier les performances remarquables de Primordial, Watain, The Offspring, Seth, Judas Priest, UFO, Whitesnake, Blues Pills, Marduk, la doublette de Megadeth, Arcturus, Conviction, Archgoat et Mercyful Fate ! Aussi, quand je parle d'affiche dantesque, il était impossible de tout voir et plus que jamais, il y eut beaucoup de choix à faire, parfois cornéliens. J'aurais beaucoup aimé voir Carcass (autrement que de très loin entre deux morceaux de Metallica), Triptykon, Kadavar, Madball, Solstafir, Tribulation et quelques autres, mais le running order de nous l'a pas permis cette année. Le dilemme Alice Cooper/Marduk reste pour moi un crève-coeur. Et au-delà même de ces choix difficiles, il faut aussi ajouter que l'affiche sur la Warzone (où je suis généralement moins friand des styles proposés) était particulièrement impressionnante avec de nombreuses formations légendaires ou cultes du punk et du hardcore comme Cro-Mags, Madball, Agnostic Front, Social Distortion, Sick Of It All, Rise Against, Bad Religion, GBH, Discharge, The Exploited, en plus de Suicidal Tendencies dont je vous ai déjà parlé. N'oublions pas non plus la partie plus viking folklorique que nous n'avons pas vu avec Wardruna, Heilung, Skald, Myrkur. Bref, vous l'aurez compris, plus que jamais cette année, il y avait des tas de manières de vivre ce festival et il aurait été tout à fait possible de faire un festival complètement différent du nôtre. Nous avons suivi nos goûts, les suggestions qui nous ont été faites et notre instinct pour suivre ce festival dont je viens de vous faire le compte-rendu. Il y a évidemment plein d'autres groupes que nous aurions pu voir mais c'est ainsi et c'est pareil pour chaque édition.

Nous avons aussi pu remarquer un changement de statut du festival et un changement de perception de la part des médias et du "monde extérieur". Il y a eu des éditions spéciales en direct du site de la télévision locale des Pays de la Loire, Rima Abdul-Malak, la ministre de la culture, est venue sur le site pour s'entretenir avec l'équipe organisatrice et assister à la performance de Guns N' Roses. Le Hellfest a annoncé un tout nouveau projet sur le site du festival, La Gardienne des Ténèbres, sous la forme d'attraction toute l'année dans l'esprit des machines présentes sur l'île de Nantes à l'horizon 2024. Plus que jamais le Hellfest s'installe dans le paysage culturel national et participe à augmenter la respectabilité du monde du hard rock-metal-punk-hardcore. Certains diront qu'on s'éloigne de l'esprit originel de rébellion de ces mouvements, d'autres diront que cela apportera plus d'opportunités pour le développement hexagonal de ces styles souvent marginalisés.

Nous espérons pouvoir à nouveau être de la partie l'année prochaine, tant les conditions d'accueil et toute l'organisation de cet événement sont d'un très haut niveau et que nous sommes assurés d'un spectacle à la hauteur de l'attente. Et cette fois, il s'agira à nouveau d'un format classique, sur 3 jours pour 160 groupes. Et ça sera tout aussi bien ! Bravo et merci pour tout, ce fut parfait à nouveau !

Mots clés : Festival, Hellfest, Clisson, metal, rock, hard rock, metal extrême et Nicko

Dernière mise à jour du document : samedi 13 août 2022

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