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Power Trip / Profanation - Le Trabendo, Paris, 20/06/2025

par Duabiht › mardi 1 juillet 2025

C’est devenu une tradition : tous les ans, autour du solstice d’été, un concert va marquer le début de la saison estivale. Qu’il se déroule dans la rue pour la Fête de la Musique, dans le cadre d’un festival ou tout simplement en salle, c’est l’occasion idéale de célébrer les beaux jours. Dans la grande tradition de Live Nation, on regrettera le manque de communication et d’informations autour de la date, calée pile au moment du Hellfest et en concurrence avec la venue de Deafheaven et Alcest en proche banlieue.

C’est dans une salle encore clairsemée que Profanation démarre son set, pour trente minutes de brutalité non-stop. Profanation, c’est un groupe qui en deux ans seulement, a su se frayer un chemin dans l’underground et s’exporter un peu partout en Europe en signant un premier EP sur le label Allemand Iron Bonehead. Il faut dire que leur proposition musicale, située à la croisée des pionniers du Grindcore Terrorizer, Repulsion, du D-Beat et du early Morbid Angel fait mouche immédiatement. C’est ici sous un nouveau line-up que le groupe se présente, le grand Kev Desecrator étant à présent remplacé par Stef du groupe belge Bones à la guitare rythmique, dont la présence scénique peut rappeler un certain Trey Azagthoth avec ses coups de vibrato evil à souhait. Le son est carrément bon, mettant bien en avant les martellements répétés et le son ultra métallique de la basse. En trebte minutes, tous les titres de l’EP ‘Skull Crushing Violence’ seront joué face à un public de plus en plus réceptif et qui s’agitera progressivement, surtout sur le morceau homonyme. Deux titres inédits nous sont aussi présentés, l’un nommé Army of Dogs, l’autre reste à l’état de Unknown #2. On peut donc espérer l’arrivée d’un nouvel EP voire d’un album dans un futur prochain.

La salle se remplira considérablement lors du changement de plateau, sans atteindre son plein, et c’est tant mieux vue la chaleur ambiante, aussi bien intérieure qu’extérieure.

C’est quelques mois après leur venue à Paris en ouverture de Pantera, que Power Trip remettra les pieds sur une scène parisienne avec son nouveau chanteur Seth Gilmore, du groupe Fugitive, dans lequel on retrouve aussi Blake Ibanez, guitariste du groupe. En proposant leur propre formule de Thrash Crossover boostée au Death Metal old-school et groovy, qui parle aux amateurs de vieux Sepultura et Obituary, le groupe a connu une ascension, certes tardive, mais extrêmement prometteuse. Il a fallu que la mort vienne faucher en plein vol son charismatique leader, et on a vite cru que le groupe ne s’en remettra pas. S’il subsistait le moindre doute quant à la légitimité du remplaçant de Riley Gale au micro, celui-ci est balayé du revers de la main dès les deux premiers titres joués, à savoir Soul Sacrifice et Executionner’s Tax, les deux hymnes de l’album qui a consacré la formation Texane. Le groupe ne fait qu’un, tout comme le public qui ne cessera de transformer la fosse en véritable champs de bataille durant tout le show, vivement encouragés par le chanteur. Les gobelets volent, des circle pits se forment, ça slamme de partout et il pleut de la bière et la sueur. On assiste bien là à une cuisson à l’étuvée du public, pour soixante minutes chrono, rappel compris. Rappel sur lequel le groupe interprètera ENFIN l’excellent Crossbreaker qui avait été écarté des setlists lors de leurs derniers passages parisiens.

C’est donc sous la lumière du jour que la salle se vide, chaque membre du public trempé, parfois sans même être allé dans la fosse, mais avec le sourire courant jusqu’au oreille. L’été peut commencer et nous rappelle que ce genre de musique doit se vivre en live pour être apprécié à sa juste valeur.

Mots clés : "power trip, profanation, grindcore, crossover, thrash metal, death metal et hardcore"

Dernière mise à jour du document : mardi 1 juillet 2025