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ELECTRIC WIZARD + Sofy Major, à L'Epicerie Moderne, Feyzin, le 13 Mars 2011

par Dariev Stands › jeudi 24 mars 2011


Style(s) : metal extrême / doom metal

Depuis que Shrinebuilder est passé à l'épicerie moderne, utilisant le formidable son de cette remarquable salle pour faire vibrionner la moindre parcelle de nos corps éperdus, je m'étais juré de ne rater aucun concert affilié doom de près ou de loin... Alors quand les papes du genre en personne débarque de leur angleterre profonde pour nous abreuver de leur habituel déluge de basses fréquences vrombissantes, j'accours, je vole, que dis-je... Je me fais co-voiturer, quoi.

A peine arrivé sur les lieux, je suis réquisitionné par le boss du label Ostra Records pour jouer les interprètes... L'occasion d'échanger deux mots (voire 1 et demi) avec le bassiste d'Electric Wizard, qui fume sa clope tranquillement aux côtés des premiers arrivés qui attendent l'ouverture des portes. Nous ratons intentionnellement la toute première partie (God Damn, le nom ne m'inspirait pas, déjà), et nous dirigeons vers la salle au moment où Sofy Major débute son set.

Le son est bien au rendez-vous, lourd, puissant, intense... Les français, que j'avais manqué en première partie de Shrinebuilder, sont ce soit en bonne forme. Leur mélange hardcore/stoner/metal est d'une efficacité immédiate, véloce et agressif. Tout au plus pourra-t-on reprocher le léger manque de personnalité du chanteur, mais c'est un peu le lot de 90% des groupes français, pour diverses raisons. Ils se posent en tout cas ce soir-là en alternative plus agressive et moins mélodique au Virginiens de Baroness et Kylesa.

Electric Wizard maintenant. L'ambiance change du tout au tout dès l'arrivée sur scène des zicos. Les lumières sont très tamisées, lugubre, et l'on distingue à peine le batteur dans son halo de ténèbres... Décrire ce concert est bien évidemment peine perdue pour qui connaît un peu le groupe : c'est un océan de riffs, de larsens et de groove archi-lent qui s'offre à nous. Le jeu de scène est réduit à son strict minimum : Jus Osborne ne prononcera pas une parole, et l'élégante guitariste (qui "vend du rêve" dixit un énergumène dont je tairai le nom) se contente d'onduler ses long cheveux blonds au rythme des soubresauts de ce monstre défoncé à la weed qu'est la musique du groupe. C'est à dire : lentement. Après tout, le doom est une musique sensuelle, pas vrai ?

Au bout de quelques minutes, il devient très difficile de mesurer l'écoulement du temps... Le son est parfait, moins fort que pour Sofy Major, étonnamment, mais la qualité de la salle ne nécessite pas de pousser les potard à fond pour être puissant. Nous sommes happés dans une faille spatio-temporelle, pour paraphraser Yog Sothoth, un interminable rituel où la seule présence humaine est le mince filet de voix de Jus Osborne, sorte de Ozzy boudeur et moins carnavalesque (beaucoup moins), une voix qui fait vraiment d'Electric Wizard un groupe traditionaliste , et ce dans le sens le plus noble du terme : un groupe loyal à la cause Sabbathienne, qui pratique une musique racée, simple, sans esbroufe, mais toujours passionnante dans sa monotonie, jamais nombriliste, un peu à l'image du groupe Om, qui explore toutes les variations d'une musique en passe de devenir une tradition, dans le sens rituel et intemporel du terme. Electric Wizard est bien le garde fou d'un certain metal extrême, celui pour qui la surenchère et la complaisance sont les armes des faibles et des petit bras. Longue route à eux.

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Dernière mise à jour du document : jeudi 24 mars 2011

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