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WOLF EYES - Grrrnd Zero, 30 octobre 2007

par Wotzenknecht › mercredi 31 octobre 2007

WOLF EYES + Akimbo + Undata + Café Flesh + Deadsons au festival Grrrnd Zero, Lyon, 30 oct 2007

quand ?

Grrrnd Zero festival, 30 octobre 2007

groupes ?

Deadsons – Café Flesh – Undata – Akimbo – Wolf Eyes

Quand j’ai su que les Yeux du Loup passaient à Gorge de Loup (le nom du quartier & de la rue) à l’occasion du festival Grrrnd Zero (Overmars, !!!, Animal Collective…) j’ai su que je ne pouvais point faire marche arrière. Les Wolf Eyes sont connus de la scène noise pour un son très lourd, pâteux et engluant à la Throbbing Gristle sur lequel ils glissent des dissonances, des aiguës, des improvisations libres, des beats distordus pour un résultat libre et violent, à la croisée du jazz et du death industriel. Alors en live, pensez donc !

Première chose, cinq groupes pour une soirée, c’est un peu trop. Dur d’apprécier vingt minutes de set coupés de vingt minutes d’installation ; c’est pourquoi on passera vite sur les Deadsons, combo basse/batterie/field recordings qui n’aura laissé que le scepticisme de cette mystérieuse vidéo, qui continuera de tourner en boucle cinq bonnes minutes après que les deux compères aient quitté leur poste.

Second groupe, Café flesh, qui réveille la salle avec du rock de redneck digne des Nashville Pussy, qui faisait pousser les poils sous les bras & le désert dans le cerveau. Bon rôdage des musiciens, une corde de guitare qui pendouille, bon moment au final, malgré un manque de volume sur lequel je reviendrai.

On change de registre avec le collectif Undata, noise expérimentale libre réunissant une batterie (bidouillée) d’un côté, des platines de l’autre, et un laptop (oui, sur max/MSP), un synthé et un petit theremin fait maison. Le matos est installé dans la fosse vu la complexité et la fragilité des instruments, ce qui donne une sympathique vue panoramique sur le trio. Début assez mitigé, trop décousu, qui sent le redémarrage lent d’une machine complexe (l’improvisation, mes amis !) qui nécessite concentration et symbiose. Une fois de plus, gros manque de volume, les sons sont présents mais pas assez forts (problème indépendant de la salle : le voisinage…) et ce n’est que sur la seconde partie que l’ensemble prend tout son sens puisque les voilà partis dans un délire expérimental digne de Supersilent, avec un enchevêtrement de structures complexes formées de volutes abstraites (platines), de cassures (batterie) et d’assauts (laptop) où chacun trouve enfin sa place pour quelques minutes d’écoutes particulièrement joussives. A suivre de très près…

Retour aux cordes avec Akimbo, groupe de hardcore américain qui une fois de plus prouvera l’incompatibilité de notre monde avec le leur (eux blaguent en anglais, un anonyme répond « On est en France, parle français ! »), ce qui n’est pas sans me rappeler la froideur de l’accueil fourni à Mastodon il y a un an de cela dans la même ville… Tant pis pour le contact, les cheveux bougeront sur la musique de ces quelques compères (un peu bourrés) mais ô combien efficace. Un set court et efficace, il est minuit et demi, ne manque plus que les tant attendus…

Wolf Eyes. Le trio est plus gros, plus grand et plus vieux, installe ses valises-machines sur le devant de la scène et noircit bien vite l’air avec une nette volonté de rupture. La salle se vide, les lumières se tamisent, les machines vomissent leur bile, brouillent les pistes si bien qu’il devient difficile de savoir quel son provient de que instrument (ce bout de baton-guitare à fil torsadé a eu son succès) dans un déferlement noise lo-fi qui commence à faire son effet, à distiller un malaise dans l’air, qui s’affaiblira de temps à autre pour laisser passer les beats déchiquetés de ‘Human Animal’ ou quelques solis de saxophones préalablement mélangés à une crasse sonore sans égale. Si Wolf Eyes peut faire peur, le manque de volume et de temps ne leur aura pas permis d’aller jusque là, mais l’expérience vaut toujours le déplacement pour ces groupes décidément à part.

PS : mon objectif 14:45mm étant HS, vous n’aurez le droit qu’à ces magnifiques plans rapprochés.

Mots clés : report concert wolf eyes undata deadsons akimbo cafe flesh

Dernière mise à jour du document : mercredi 31 octobre 2007

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