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ANATHEMA au Ninkasi Kao, Lyon, le 21 Février 2011

par Dariev Stands › jeudi 3 mars 2011


Style(s) : metal / metal extrême / rock / metal atmosphérique / doom metal

D’Anathema, je ne savais pas grand-chose, avant de venir à ce concert. Sinon qu’ils étaient Liverpudliens, donc foncièrement sympathiques à mes yeux, qu’ils utilisaient les longues et désertes plages de la région sur leurs pochettes (A fine day to exit, et le dernier album), et que leur nom me faisaient penser à Francis Lalanne (« tu briseuhra, l’anathhaiiiiiihhhmeuhhh … », grand disque de harsh noise). Autant dire que je suis à peu près la dernière personne susceptible de comparer ce concert à l’intensité de leurs disques ou concerts passés…

Et pourtant, Anathema m’a définitivement eu, moi qui n’ai jamais goûté les complaintes exacerbées, que ce soit dans le « gothic rock », le metal ou autres… Car inutile de le cacher, certains morceaux du groupe me barbent un peu. Dans un registre « triste et doomy » (et non pas « simple et funky »), je leur préfère un Warning, qui d’ailleurs n’a rien de doomy puisqu’il est tout simplement DOOM et rigoriste. Non, pour moi, la force du groupe est ailleurs : dans cette impression d’espace qui se dégage de leur son, à l’image de ce plages, justement… Et peut-être aussi dans le « gros son » qui va avec sur scène, cette présence, appuyée par un light-show étonnement sophistiqué et varié.

Je passe donc sur la première partie très propre mais entachée par un chanteur un peu trop braillard (et dire que Porcupine Tree avait déjà ouvert pour le groupe à Lyon il y a 2 ans) , pour attaquer directement le vif du sujet : le concert de 2h30 d’Anathema. Oui, 2h30. Les hostilités ont démarré traditionnellement, c’est-à-dire avec les titres du dernier disque, accompagnés d’une chanteuse pour l’occasion. Contre toute attente, ce sont ceux-là qui m’ont le plus transporté. Oui, c’est une grosse machine clean et dépourvue de tout résidu doomy (en même temps, ça fait un moment qu’il n’en restait plus dans leur musique, d’après ce que j’ai compris, sans qu’ils fassent de la merde pour autant), mais inexplicablement, je suis séduit. La voix de la chanteuse est claire et juvénile, contrepoint parfait de celle, mature et boisée, du chanteur leader au charisme évident.

On dirait du The Killers, mais en bien, et avec un charisme, justement. Puis la chanteuse retourne en coulisse, et le groupe enchaîne sans temps mort, le light show changeant à chaque chanson derrière lui. Stroboscopes, ombres chinoises, formes projetées… Un spectacle qui convient assez bien à la salle, toute en hauteur. La fin du concert est dédiée aux morceaux de Judgment et de cette période, d’après la personne qui m’accompagne, qui préfèrera ces titres plus sombres au début du concert qu’elle n’a guère apprécié, notamment à cause de la chanteuse… Comme quoi, les goûts. Nous étions cependant deux à avoir aimé le concert.

Le final fut composé d’une sorte de rappel avec un titre solo du guitariste en mode « la minute émouvante acoustique », dédiée à la révolution en train de se faire en Lybie, puis un titre assez surprenant où le chanteur se glisse derrière un synthé et commence à chanter à travers un vocoder… « Il a bouffé un Daft Punk » me souffle-t-on dans l’oreille droite. « Comme le Haruomi Hosono tous les matins aux petit dèj » pensai-je machinalement dans mon cerveau malade. Le concert se termine sous les salves d’applaudissements du public Lyonnais, qui était resté jusque-là fidèle à sa réserve légendaire, qui n’aura pas manqué d’interloquer le chanteur. C’est sûr que ça devait le changer du public bourré et généreux de Liverpool. On saluera tout de même l’effort de parler en français tout au long du show… Un très bon concert en tout cas, même s’il s’en dégageait quand même une impression de propreté et de netteté toute scandinave, sans verser non plus dans le jeu de scène statique à la Opeth… Fidèle à la musique en tout cas.

Mots clés : anathema lyon ninkasi kao

Dernière mise à jour du document : mardi 22 mars 2011

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