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Oxbow, La Locomotive, le 10/06/2007

par Saïmone › vendredi 29 juin 2007

S'il y avait bien un endroit où il fallait être cette année (elle n'est pas finie mais il paraît peu probable qu'on fasse aussi fort), c'était à la Loco en ce dimanche ensoleillé pour assister à pas moins qu'un des plus hallucinants concerts auxquels il m'ait été donné d'assister (l'année n'est toujours pas finie, mais gageons qu'on ne fera pas aussi fort avant longtemps). Ce soir c'est Oxbow, et s'il y a bien un groupe dont la réputation live n'est plus à faire, c'est bien celui-là. Ceux qui ont jeté un œil sur le documentaire « Music for adults » dispos sur Love That's Last savent de quoi je parle. Mais de là à prendre une raclée comme celle-là, j'avoue, je ne m'y attendais pas. Parce que voir débouler Eugène, 150 kg de barbaque noire, tatouée à souhait (son diable surmonté d'une croix gammée), coiffé comme Hitler (pour rester dans le nazi), ça fait son effet. Et quand le groupe démarre sur le premier titre du prochain album (une absolue tuerie, dont 4 titres seront joué ce soir), toute concurrence s'évapore instantanément. Il faut le voir le Eugène, possédé, gesticulant comme un gros bourrin qu'il est, à baiser le pied de micro, à baiser les yeux du public, s'agenouillant en face du premier rang (dont moi, bien entendu, me faisant baver dessus pour mon plus grand plaisir), son visage crispé et tortueux, torturé en souffrance (putain ces hurlements...), voir même Christique (sur l'incroyable « 1000 », bras en croix compris). Eugène, son cou de taureau, dont les nerfs sont tendus jusqu'à la quasi-rupture, en sueur, se déshabillant au fil du concert – finissant comme il se doit en caleçon, ses cuisses et ses bras d'un volume de 10 fois les miens, se tripotant la zigounette mais sans aller trop loin (un public parisien à peine bandant – quelques fans néanmoins, jouissif) comme il le fait parfois... car subir les insurpassables « Lucky » et « La luna », ce n'est plus une histoire de gout, mais une histoire de cul: si Eugène est si impressionnant en Iggy Pop noir pervers et autiste (les mimiques, foutre), c'est parce que derrière, ça assure grave. Je ne dirais jamais assez de bien de ce guitariste survolté, science du riff dévoilée, un blanc bec qui pue le blues, bien plus que tout les Poppa Chubby du monde. Point de branlette (encore que), juste du feeling qui sue et qui coule sur ta nuque déjà mouillée. Comme ton slip sous les assauts sec et groovy de ce batteur apparemment pataud mais qui renvoi tout les Justin Greaves à leurs bouquins de Lovecraft. Mais restons sérieux quelques instants: comment peut-on rester à boire sa bière au bar quand « Sorry » sort des enceintes ? Inconcevable, alors que ce titre met à l'amende, et à lui seul, l'entière discographie d'Isis. Court, trop court (45 minutes), intense, trop intense pour réussir à mettre des mots dessus. The rest is silence disait un certains Horatio. Voilà.

Il paraît qu'il y avait un groupe qui jouait après.

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Dernière mise à jour du document : vendredi 29 juin 2007

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