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Hellfest 2018

par Nicko › samedi 4 août 2018


Style(s) : hardcore / metal / metal extrême / pop / rock / new school / old school / post-hardcore / heavy metal / metal alternatif / metal atmosphérique / neo metal / black metal / death metal / doom metal / grindcore / thrash metal / hard rock

Et c'est reparti pour un tour ! Chaque mois de juin, c'est synonyme de pèlerinage à Clisson pour le Hellfest. Quel que soit l'affiche, on sait qu'on trouvera notre bonheur sur les 160 et quelques groupes prévus chaque année. Et encore une fois, nous sommes sur le pont pour vous narrer cette nouvelle cuvée du festival, l'un des plus importants du monde avec environ 50.000 personnes chaque jour. Cette année, on sent un certain renouvellement dans l'affiche avec beaucoup de groupes récents, des 15-20 dernières années sur l'affiche. Certes, il y a bien les Iron Maiden, Judas Priest, Megadeth ou Europe, anciennes gloires du hard rock/heavy metal, mais on sent que l'accent a été mis les scènes plus récentes comme ce samedi dédié au néo metal des années 90 avec Limp Bizkit, Deftones, Body Count, Pleymo, Jonathan Davis (de Korn) auxquels se sont ajoutés les têtes d'affiche de ce jour, Avenged Sevenfold et Parkway Drive, représentants du metal mainstream de ces 10-15 dernières années. AU moins, on voit que le Hellfest cherche constamment à se renouveler sans oublier ses racines. Voici donc le compte-rendu de cette édition, 3 jours et un peu plus dans l'enfer clissonnais !

affiche 2018

Un festival particulier, vu d'un autre œil

Cette année aura aussi été un peu particulière pour moi et ce report va montrer une manière différente de vivre le festival. En effet, peu avant le festival, ma compagne a eu un grave accident qui l'a obligée à suivre ce Hellfest en fauteuil roulant. Nous allons donc aussi vous parler de ce festival de ce point de vue, en utilisant les différents accès PMR du site et des différences par rapport à nos précédentes expériences du festival, en tant que valide.

Tout commence comme d'habitude le jeudi soir, après avoir récupéré nos bracelets, nous nous retrouvons dans le Hellcity Square, toujours dans cette ambiance de Camden Town destroy et futuriste avec les différents stands des sponsors du fest ainsi que sa scène centrale avec quelques performances de groupes plutôt axés fun. On peut noter quelques aménagements supplémentaires pour se relaxer devant le bar à alcool forts. Nouveauté cette année au sujet de la cashless, ce coup-ci, pas de carte spécifique mais une puce dans le bracelet qui permet maintenant de passer les portillons mais aussi de payer les consos, que ce soit sur les stands Hellfest mais aussi sur les différents stands de bouffe à l'intérieur du site. Là, grosse nouveauté, le rechargement du bracelet peut se faire directement par Internet et cela facilite grandement les choses. Fini les interminables files d'attentes aux stands "Bank" de ces dernières années pour recharger les cartes. Des bornes wi-fi ont aussi été installées, permettant de recharger plus facilement. J'ai entendu des plaintes au niveau du réseau wi-fi pas très fiable, mais de notre côté, nous n'avons pas eu à nous en plaindre du week-end. Même une option de recharge automatique de 20€ quand le crédit est bas est aussi activable (dans la limite de 100€ quand même !) afin de ne pas être bloqué dans les achats. Pour le coup, cette évolution est grandement appréciable ! Après quelques verres histoire de se remettre du transport pour arriver jusque là, nous décidons de partir nous reposer avant d'affronter ces 3 jours de festivité.

Firepower & Johnny Depp

Ce premier jour va commencer en début d'après-midi pour nous avec une arrivée sur le site vers 14h. Les différents accès sont tous praticables avec un fauteuil roulant, les passages entre les différentes scènes sont plutôt plat et de bonne qualité, les voies aménagées aident aussi beaucoup et au final, les déplacements se font assez facilement, la bonne humeur des festivaliers aide aussi beaucoup pour se frayer un chemin dans les parties les plus embouteillées. Afin de nous ménager au maximum, nous avions décidé de préparer au maximum nos journées pour passer le moins de temps à devoir nous déplacer sur le site. Notre premier concert sera celui des norvégiens de Nordjevel sur la Temple. Le public est encore un peu clairsemé, mais cela n'empêche pas le groupe de donner une performance puissante. Leur style est proche de celui de Dark Funeral, du gros black metal surboosté, intense et ultra-rapide. Ca blaste à tout bout de champs, même s'ils savent ralentir le tempo comme sur "For de falne" issu de leur EP "Krigsmakt". Niveau originalité, on repassera, concernant le jeu de scène, rien à signaler mais la maîtrise est là. Leur nouveau batteur fait le job avec des blasts bien tranchants. Bref, pour une entrée en matière, ils ne nous auront pas déçus ! Et puis, rien de tel pour terminer que leur reprise du "Raining blood" de Slayer (présent en bonus track de leur premier - et seul à ce jour - album).

Le festival est bien lancé, on peut maintenant enchainer avec Bongzilla sous la Valley. Pour le coup, on reste quelques titres, assez loin, mais suffisamment pour se faire une bonne idée de leur sludge metal enfumé, avec un chanteur vraiment bien énervé. Je ne connaissais pas et c'est clairement le genre de découverte où tu te dis "ouais, c'est sympa mais ça n'apporte pas grand chose", et surtout, c'est typiquement le genre de groupe à voir et à écouter accompagné de quelques substances planantes. Pas mauvais, le groupe sait se faire lourd comme il faut, mais après je ne suis pas non plus super fan du genre.

On se balade vers les Mainstage pour voir la deuxième partie de la performance de Converge, et là, c'est un changement de décor ra-di-cal ! Ca déboîte ! Littéralement ! Je suis presque étonné de les voir sur l'une des Mainstage tellement leur hardcore est ultra violent, limite grind. Ca dépote grave et débouche les conduits auditif avec une très grande précision, et putain, ça fait du bien, même posé tranquillement au soleil ! Converge décoche des uppercuts en veux-tu en voilà, en mode Dillinger Escape Plan avec des musiciens utilisant toute la scène dans leurs déplacements à 100 à l'heure. Je ne connaissais pas, mais c'est bien sympa, un bon gros défouloir !

Ca enchaîne sans aucune transition avec l'une des anciennes gloires du rock des années fin 70-début 80, à savoir Joan Jett, ex-Runaways, et connue pour sa ré-interprétation du fameux tube "I love rock n' roll" ! Elle est ici accompagnée de son groupe The Heartbreakers et nous propose du rock punkisant assez pêchu. Même 35 ans plus tard, elle garde une bonne hargne et propose des morceaux plutôt bien enlevés. Ca m'a un peu rappelé Foreigner au même endroit il y a 2 ans. J'appréhendais un peu le décalage avec les autres formations présentes ici, mais au final, ça passe très bien (même si son placement entre Converge et Meshuggah renforce le contraste musical !). Le hit cité plus haut est repris en coeur par le public mais je l'ai trouvé un peu trop vite expédié, comme si elle ne voulait pas résumer son répertoire à ce seul morceau. Au final, une bonne performance sympa.

Set-list Joan Jett & the Heartbreakers :

  • Victim of Circumstance
  • Cherry Bomb
  • Do You Wanna Touch Me
  • Bad Reputation
  • You Drive Me Wild
  • Light of Day
  • The French Song
  • Love Is Pain
  • Fetish
  • Fresh Start
  • I Love Rock 'n' Roll
  • Crimson & Clover
  • I Hate Myself for Loving You

On est maintenant en plein après-midi et le soleil tape fort. On décide de faire un tour sur le site, jusqu'à la statue de Lemmy (passage obligé chaque année pour rendre hommage à cette figure incontestable de la scène) pour boire un Jack et se restaurer. Sur le chemin, au fond des Mainstage, les organisateurs ont eu la magnifique idée de placer une immense chute d'eau, en circuit fermé, qui permet, en passant dessous de se rafraîchir en un clin d’œil. Et pour le coup, c'est ultra-efficace et soulageant. A noter que ces chutes d'eau continuent de fonctionner tout le temps du festival, même tard le soir, avec des clins d’œil au festival inscrit sur les chutes d'eau. Voilà en tout cas une nouveauté vraiment appréciable. A renouveler les prochaines années !

Nous retournons ensuite vers les Mainstage pour assister au début de la performance de Europe. Là aussi, comme pour Joan Jett, le groupe est surtout connu pour ses succès des années 80 et surfe sur ce revival. Les suédois proposent un set classique de hard FM, Joey Tempest fait le job. Même si d'autres groupes sont plus vieux qu'eux, je trouve toujours anachronique de voir "Rock the night" et autre. Je ne sais pas pourquoi, je trouve que leurs hits ont particulièrement vieilli par rapport à d'autres formation de la même période (voire même plus anciennes), je ne saurais l'expliquer. Nous ne restons même pas jusqu'au hit interplanétaire rabâché des millions de fois, "The final countdown".

Nous décidons par la suite d'assister dans la soirée à la performance de Solstafir sous la Temple. Et là, le public est bien présent. Nous allons donc sur la plate-forme PMR, située au fond de la tente sur un côté où la visibilité est optimale. La formation islandaise se dirige de plus en plus vers une musique aérienne, douce et posée, plus rock et de moins en moins metallique. Et franchement, cette évolution me plait de moins en moins. On sent presque le groupe prisonnier de cette évolution et sur scène, ça se ressent, avec pas mal de lenteur et moins d'efficacité. J'ai été très déçu de leur dernier album, et même si la set-list ne se focalisait pas sur ce dernier disque, j'ai trouvé que ça avait du mal à vraiment décoller, comme c'était le cas de leurs précédentes prestations scéniques, depuis environ deux ans. Bref, nous ne restons pas jusqu'au bout de leur set et allons rejoindre les Mainstages.

Là, on se retrouve en face de l'une des curiosités de cette édition du festival, à savoir l'all-star band Hollywood Vampires, groupe mené par Alice Cooper, Joe Perry d'Aerosmith et Johnny Depp, le célèbre acteur hollywoodien qui s'essaye à la musique depuis quelques temps. Sur scène, ce trio est accompagné d'une partie de la base rythmique du groupe d'Alice Cooper (Glen Sobel à la batterie et Tommy Hendriksen à la guitare). Bref, en fait, Hollywood Vampires c'est un peu un délire d'Alice Cooper faisant des reprises de vieux standards du rock avec des potes. Et comme ses potes ne sont pas des inconnus, hop, ça donne un all-star band. Déjà, en solo, cela fait quelques années qu'il agrémente ses shows de quelques reprises de ses anciens potes décédés, c'est-à-dire LE concept d'Hollywood Vampires, là, on a la même chose mais sur un set complet et avec un line-up original ! Je voulais voir par curiosité leur set. Leur album (essentiellement des reprises) m'avait paru un peu léger mais je voulais voir ça en live. En loupant le début, on passe à côté des quelques titres spécialement écrits par la formation. La formation enchaîne les reprises, plus ou moins connues, d'artistes décédés (ou de groupes dont certains membres ont passé l'arme à gauche) comme les Doors, les Who, Motörhead ou AC/DC, avec en plus des reprises d'Aerosmith et d'Alice Cooper, et franchement, même si ça reste du vieux rock, c'était sympa. On a retrouvé les standards que sont "I'm eighteen" ou "Sweet emotion", le déterrage de "Combination" de 1975 d'Aerosmith, ainsi qu'une reprise osée mais réussie du "Heroes" de David Bowie, très bien chanté par Johnny Depp ! Certes, je suis un très grand fan de Bowie, mais ils l'ont très bien jouée, même si on était en plein décalage d'ambiance pour le Hellfest. Pour le coup, cette telle impression de décalage entre l'ambiance du Hellfest et ce titre, je l'avais encore jamais autant ressentie, même pendant la performance de ZZ Top par exemple il y a quelques années (je mets la performance de Perturbator l'année dernière à part). Mais ça ne m'a pas spécialement dérangé. La prestation s'est terminée avec le "School's out" d'Alice Cooper dans la version de l'album d'Hollywood Vampires, avec le pont reprenant "Another brick in the wall" des Pink Floyd. Au final, on a eu droit à un set plutôt sympa et efficace, rien de transcendant, mais toujours cool, surtout dans le cadre d'un festival. Johnny Depp était un peu la curiosité de cette première journée, voire même du festival si on en croit la multitude d'articles dans la presse sur la venue de Depp au Hellfest, et il s'en est plutôt bien tiré, restant à son rôle de guitariste rythmique et assurant très bien. Peut-être qu'à l'avenir la formation va songer à enregistrer un véritable album avec des compositions originales. Si j'en juge par la qualité des quelques titres "Raise the dead" ou "My dead drunk friends", cela ne serait pas une si mauvaise idée.

Set-list Hollywood Vampires :

  • Bela Lugosi's Dead / The Last Vampire (tape)
  • I Want My Now
  • Raise the Dead
  • I Got a Line on You (Spirit cover)
  • 7 and 7 Is (Love cover)
  • My Dead Drunk Friends
  • Five to One / Break On Through (The Doors cover)
  • The Jack (AC/DC cover)
  • Ace of Spades (Motörhead cover)
  • Baba O'Riley (The Who cover)
  • As Bad As I Am
  • The Boogieman Surprise
  • I'm Eighteen (Alice Cooper cover)
  • Combination (Aerosmith cover)
  • People Who Died (The Jim Carroll Band cover)
  • Sweet Emotion (Aerosmith cover)
  • Bushwackers
  • "Heroes" (David Bowie cover)
  • Train Kept A-Rollin' (Tiny Bradshaw cover)

rappels :

  • School's Out / Another Brick in the wall (Alice Cooper & Pink Floyd covers)

Comme nous étions arrivés vers les Mainstages en plein set d'Hollywood Vampires, nous étions restés en retrait, bien au fond, face aux écrans géants. Là, afin de nous préparer pour la tête d'affiche du jour, nous nous sommes déplacés vers la plate-forme PMR des Mainstage. En chemin vers cet espace PMR, nous faisons la rencontre d'une certaine Jacqueline, une riveraine de Clisson qui, du haut de ses 93 ans, voulait savoir ce que c'était que ce festival de jeunes et qui était bien heureuse de s'apercevoir que l'ambiance était bonne ! "Quitte à être dérangée à la maison, autant participer à la fête !" Arrivés sur la plate-forme PMR, on s'aperçoit que là encore, les installations sont très bien pensées, avec une visibilité optimale.

On se retrouve donc devant Stone Sour, mené par le chanteur de Slipknot, Corey Taylor. Là, je dois avouer m'être bien emmerdé pendant le set, attendant patiemment la suite des hostilités. Je ne suis pas spécialement fan de ce metal alternatif américains des années 2000 et j'ai trouvé le set totalement insipide. Bref, je ne vais pas trop m'étendre dessus car je ne suis certainement pas le mieux placé pour parler de cette performance, ce n'était tout simplement pas mon truc.

En fait, en bon vieux con fan de heavy metal old school, j'attendais avec impatience les vieilles gloires que sont Judas Priest. Leur dernier passage clissonais 3 ans plus tôt le même jour et au même endroit m'avait laissé des souvenirs impérissables, c'était vraiment le groupe que je ne voulais pas louper en ce premier jour. Le dernier album en date du Priest, "Firepower", est quand même un retour à l'inspiration et à une véritable efficacité. Et comme à son habitude, la formation britannique a mis les p'tits plats dans les grands avec une débauche de son et lumières du meilleur effet, dans des tons chauds, rouges, jaunes et orangés avec une puissance sonore décuplée. Durant tout le show, le décor ne cessera de changer tout comme les habits de Rob Halford dont la garde-robe est assez impressionnante ! Après une petite intro sous la forme du "War pigs" de Black Sabbath puis celle du dernier album, c'est parti pour un "Firepower" utra-puissant. Il n'y a pas à dire, le groupe est en forme, Rob Halford est en voix, ça fait du bien ! Sans round d'observation, le quintette de Birmingham enchaine les brûlots. Et là où c'est vraiment bon, c'est que niveau set-list, on est servis en terme de surprises et de déterrage de vieilleries ! Visez-moi ça : "Sinnner", "The ripper", "Bloodstone", "Saints in hell", ou le trio enchainé "Tyrant" (raaaaah putain !! LE moment de ce fest ! Magique tout simplement !!!), "Night comes down", "Freewheel burning" ! Quand ça fait 20 ans que vous voyez le groupe régulièrement en concert et qu'ils vous sortent un concert avec tout pleins de vieux titres que vous n'avez jamais vu en live, c'est du bonheur complet ! C'est bien simple, à part 3 titres du dernier album, tous les morceaux viennent des années 70 et 80 ! L'absence du duo de guitaristes historique, KK. Downing et Glenn Tipton, ne se fait pas tant ressentir que cela. Le remplaçant de KK., Richie Faulkner, est depuis quelques années totalement intégré à Judas Priest et représente une véritable cure de jouvence pour le groupe britannique. Glenn, victime de la maladie de Parkinson, est ici remplacé par le producteur du groupe, Andy Sneap. Et franchement, le bonheur reste intact malgré ces changements. Avec toutes ces surprises, on se demande si finalement les grands tubes du groupe vont être interprétés ! L'horloge avance et alors qu'ils n'avaient qu'1h30 de temps de jeu, la formation dépasse allègrement l'horaire pour achever l'audience avec un final dantesque imparable ("You've got another thing comin'", "Hell bent for leather" - inclus la Harley-Davidson bien évidemment ! -, "Painkiller" - franchement bon, même au niveau du chant !), puis un rappel "Metal Gods", "Breaking the law" et "Living after midnight" ! Merci, au revoir, c'était que du bonheur !! Près de 2h de show d'une efficacité redoutable avec un Rob Halford encore en voix et des musiciens ultra-solides, avec des effets visuels vraiment cool ("Saints in hell" en tête). Tellement mortel et puissant, même près de 50 ans après leur formation, il faut toujours compter sur Judas Priest. Après ça, on peut tranquillement retourner se coucher avant d'attaquer la deuxième journée de festival !

Set-list Judas Priest :

  • War Pigs (Black Sabbath song) (tape)
  • Firepower
  • Grinder
  • Sinner
  • The Ripper
  • Lightning Strike
  • Bloodstone
  • Saints in Hell
  • Turbo Lover
  • Prelude (tape)
  • Tyrant
  • Night Comes Down
  • Freewheel Burning
  • Guardians (tape)
  • Rising From Ruins
  • You've Got Another Thing Comin'
  • Hell Bent for Leather
  • Painkiller

rappels :

  • Metal Gods
  • Breaking the Law
  • Living After Midnight

Back to the 90's

On se remet tranquillement des émotions de la veille et on se prépare doucement pour affronter cette deuxième journée, celle a priori qui nous convient le moins. En effet, ce samedi, c'est ambiance metal alternatif 90's et autre néo-metal qui nous est proposé, et il faut bien l'avouer, nous ne sommes que très peu friands de ce style. Cependant, il reste tout de même quelques groupes dont nous avons hâte de voir les performances !

Tout reprend pour nous peu de temps après le déjeuner, avec les islandais de Misþyrming. Voilà un groupe de black metal vraiment différent et intéressant. Je les ai vu quelques fois par le passé et j'ai le souvenirs de performances mémorables. Et là encore, nous ne sommes pas déçus ! Le groupe arrive peinturluré entièrement en noir avec des chemises blanches tâchées de sang. L'effet visuel est garanti et le groupe est véritablement impressionnant, autant musicalement que par sa prestance, dans un style totalement différent de la grande majorité des autres groupes de black metal, mais on ressent leur implication et leur authenticité dans leur art. Déjà que leur seul album à ce jour est une merveille de black metal opaque et oppressant, en live, ces sentiments sont décuplés. Encore une fois, il s'agit d'un énorme set de leur part et assurément ils font partie de mon top 5 de cette édition 2018. Si vous ne connaissez pas, je ne peux que vous conseiller vivement de vous intéresser à ces islandais.

Après une petite pause, nous revenons moins d'une heure plus tard sur la même plate-forme avec les finlandais un peu barrés d'Oranssi Pazuzu et leur black metal psychédélique ! Oui, il s'agit véritablement d'un groupe qui mélange metal extrême et musique 70's progressive et psychédélique ! Les morceaux sont longs et franchement, la performance est chiante. Le groupe reste plutôt statique, ce qui n'aide pas trop pour rentrer dans leur trip. Je les avais déjà vu au Fall Of Summer il y a 2 ans où leur style m'avait intrigué. Là, je n'ai pas du tout accroché, avec des morceaux vraiment trop décousus, passant un peu trop du coq à l'âne, mélangeant les genres sans véritable génie. En tout cas, en live, ça ne passe bien !

La suite du programme de l'après-midi nous convenant a priori peu, afin de garder des forces pour la soirée, nous décidons de faire un break jusqu'en début de soirée. En sortant, nous voyons quelques minutes de Ho99o9 mélangeant hardcore et rap américain. Pour le coup, le contraste est saisissant par rapport au monde metallique souvent de mise au Hellfest, les américains jouant clairement plus dans la case rap que metal. Sur le peu qu'on a vu, le chanteur, tout en muscles, était plutôt imposant. Après, je dois bien avouer que musicalement, ce n'était pas spécialement ma tasse de thé.

D'ailleurs, cette journée à Clisson, la mouvance rap-metal était plutôt bien placé car outre Ho99o9, on pouvait noter la présence de Dälek, Pleymo (deux groupes étonnement prévus en même temps), Limp Bizkit et Body Count. C'est d'ailleurs pour ces derniers, en début de soirée, que nous revenons sur le site. Pas que nous soyons particulièrement fan de la formation d'Ice-T mais elle représente une partie de nos années 90 et qu'il faut bien reconnaître qu'ils ont sorti de purs brûlots comme "Cop killer" ou "Born dead". De manière assez surprenante selon moi, le groupe commence par une reprise. Comme la veille avec Nordjevel, nous avons droit à une deuxième version du "Raining blood" de Slayer. Et pour le coup, ça fait toujours plaisir et ça fout la patate ! Ice-T est en voix et est plutôt content d'être là, sur la Mainstage ce coup-ci (au moins là, pas de soucis comme sur la Warzone il y a quelques années pour voir leur prestation !). Ce concert, c'est un peu la fête à la maison avec tout pleins de potes et toute la famille d'Ice-T, son fils qui chante avec lui (pas beaucoup mais l'important, c'est d'être là), sa fille de deux ans, sa femme, bref, Ice-T est content de nous présenter tout ce p'tit monde. Il a envie de parler, de faire des discours anti-Trump, anti-flics, anti-racisme, etc. Au milieu, on a droit à un bon set de rap-metal très axé années 90 mais avec quand même une base plus metal que rap. Je les avais vus il y a plus de 20 ans alors qu'ils étaient invités dans l'émission culte "Nulle Part Ailleurs". Ca fait plaisir d'enfin les voir sur une "véritable" scène et pour un vrai set complet. Une bonne performance, même si nous n'avons pas eu droit au hit "Born dead".

Set-list Body Count :

  • Civil War Intro (tape)
  • Raining Blood / Postmortem (Slayer cover)
  • Bowels of the Devil
  • Manslaughter
  • No Lives Matter
  • Body Count
  • Necessary Evil
  • Drive By
  • Voodoo
  • There Goes the Neighborhood
  • Black Hoodie
  • Talk Shit, Get Shot
  • Cop Killer

Ca enchaine sur la Mainstage 1 avec l'un des groupe vraiment attendu de ce Hellfest (alors pas par moi, mais je peux comprendre l'engouement et l'attente), à savoir Deftones. Là encore il s'agit d'un groupe majeur et culte des années 90, mais là, je n'ai jamais été fan de ce qu'ils ont fait. Mon avis ne sera donc pas celui d'un aficionados de la formation. Pour tout dire, nous ne sommes restés que quelques morceaux, dont "My own summer" - seul titre que je connaissais, et je n'ai pas été spécialement impressionné. Il y a certes une bonne dynamique mais il ne restait rien qui me donnait envie de bouger, pas de véritable accroche. Et puis, Chino Moreno était assez peu en voix selon moi. Le poids des ans (on a tous pris 20 depuis "White pony") se lit quand même pas mal chez lui.

Aussi, si on est parti au bout de quelques titres, c'est parce qu'on voulait voir sous la Valley la performance de Dead Cross, nouveau super-groupe avec en son sein Mike Patton et Dave Lombardo, c'est-à-dire 50% de Fantomas, groupe ultra-culte d'il y a une quinzaine d'années. Et là, ce fut pour nous une véritable révélation de ce festival ! Imaginez un peu du punk-hardcore old-school avec le chant halluciné de Mike Patton et la dextérité de Dave Lombardo. C'est bien simple, en arrivant vers la Valley, le groupe avait déjà commencé, et rien qu'à entendre de loin la musique du groupe, on reconnaissait le style inimitable de Dave Lombardo. Et quelle mandalle ce fût !! Pendant une petite heure, on a eu droit à des morceaux assez courts mais explosifs rappelant évidemment Fantomas mais dans un style moins expérimental et plus classique, mais gardant des breaks ultimes et une énergie incroyable. Bref, niveau intensité, on était servis ! En plus, au milieu du set, on a eu droit à une scène assez cocasse où Mike Patton a fait monter sur scène un p'tit jeune du public qui devait avoir une dizaine d'années pour chanter avec lui ! A la fin du set, on a eu droit à un petit rappel avec une version surboostée du standard des Dead Kennedys "Nazi punks fuck off" ainsi qu'une version speed et courte du... "Raining blood" de qui-vous-savez ! Bref, même si Slayer n'était pas présent cette année, on aura quand même bien eu notre dose !!! Très grosse performance de Dead Cross, à découvrir de toute urgence !

On enchaîne sans transition sur la Temple avec le show très attendu des satanistes de Watain. Après les avoir vu en comité restreint en début d'année dans la petite salle de la Maroquinerie, voici les suédois sur une grande scène, et à nouveau, c'était une grosse baffe ! La mise en scène est présente, jusque dans les moindre détail pour une véritable messe noire d'une heure avec pour base une set-list reprenant toutes les époques de la formations qui fête cette année ses 20 ans d'existence. Les précédentes fois que je les avais vu en festival, j'avais clairement été déçu, surtout par le son et par des sets moins brutaux. Là, c'est le retour au black metal apocalyptique qui a fait la réputation du groupe d'Uppsala. C'était exactement ce que l'on était en droit d'attendre de leur part, du black metal destructeur avec une ambiance démoniaque présente du début à la fin, du feu et du souffre, un Erik bien en forme, qui confirme le retour en forme de la formation après un "Wild hunt" un peu trop ambitieux. "Malfeitor", "Nuclear Alchemy", "On horns impaled" (du premier album !!) sont autant de brûlots imparables que nous avons eu ce soir et qui ont confirmé que Watain fait définitivement partie des groupes de black metal majeurs de ces 20 dernières années. Une excellent set !

Set-list Watain :

  • Stellarvore
  • Devil's Blood
  • Nuclear Alchemy
  • Malfeitor
  • Furor Diabolicus
  • Outlaw
  • Sacred Damnation
  • Towards the Sanctuary
  • On Horns Impaled
  • The Serpent's Chalice

C'en est tout pour cette deuxième journée, nous préférons en garder sous le coude afin d'être dans les meilleures conditions pour la dernière journée.

Spitfire, ailes brûlées et sanctification !

Cette dernière journée commence pour moi assez tôt, à l'heure de l'apéro, sous la Temple avec les lithuaniens d'Au-Dessus. Je ne les avais jamais vus, mais j'avais eu de très bons échos de leur part et je voulais découvrir. Et effectivement, je n'ai pas été déçu. Tout encagoulés qu'ils étaient, à l'instar des polonais de Mgla, Au-Dessus nous a assénés un black metal direct, solide, tout en ambiance et en lourdeur. Même s'ils n'inventent rien, ils possèdent un style vraiment prenant et sont vraiment efficaces. Je me suis laissé tenté par leur album suite à leur prestation tellement elle m'a plu.

Le réveil est pour le moins brutal avec un enchaînement sous l'Altar (étrangement ma seule venue sous cette tente de cette édition) avec Rotten Sound. Pour le coup, je ne connaissais pas mais j'avais vu le chanteur jouer avec Nasum et je voulais voir ce que ça donnait avec son groupe Rotten Sound. Eh bien, disons qu'il faut être bien accroché avec un grind qui déboîte et qui ne laisse aucun répit. Même si je ne suis pas super fan du genre, à petite dose, un tel déferlement d'énergie et de brutalité, ça fait du bien ! Après, on est totalement réveillé pour la journée !

Je ne suis pas resté toute la durée du set et après m'être baladé, je me suis retrouvé sous la Valley pour la fin du set de Warning (absolument rien à voir avec le groupe français de hard rock des années 80 du même nom - après coup, je me dis que j'aurais certainement préféré... - là, il s'agit d'un groupe britannique) que je ne connaissais absolument pas. J'ai été intrigué par le chant, ressemblant à celui d'Ozzy. J'ai dû regarder les 15 dernières minutes. C'était d'une longueur sans fin... J'avais mal pour eux. Leur doom metal m'a semblé ultra commun, sans aucune puissance, avec le chant très en retrait, et des musiciens ultra-statiques ! Bref, l'archétype du set chiantissime !

Je reviens sous la Temple pour les locaux de l'étape, c'est-à-dire The Great Old Ones que j'ai déjà vu un paquet de fois en terres clissonnaises. A nouveau, le groupe nous assène son black metal lourd, opaque et magmatique à la gloire des Grands Anciens. Encore une fois, c'est une réussite, les français maîtrisent entièrement leur style personnel alternant blasts météoriques et mid-tempos ultra-lourds, réellement pachydermiques. The Great Old Ones est une valeur sûre de l'extrême français.

Les heures suivantes du programme ne nous emballant pas plus que ça, nous en profitions pour faire un tour au Metal Market et nous ruiner, littéralement...

Le porte-feuille tout léger, nous revenons sur le site pour assister à la performance des allemands d'Accept sur la Mainstage 1. Étonnement, ils n'ont qu'une cinquantaine de minutes de temps de jeu. Autant dire qu'à part 2 titres du dernier album en date, plutôt sympa, "The rise of chaos", on aura droit à un véritable best of, n'enchaînant que des hits. Le chanteur Mark Tornillo aura été bien plus en voix qu'à Paris plus tôt dans l'année, ce concert étant véritablement un ton au-dessus de celui de janvier dernier. La set-list parle d'elle-même, que du bonheur, du "Restless and wild", "Princess of the dawn", "Metal heart" avant de finir sur le fédérateur "Balls to the wall" repris en choeurs par le public. Bref, un super set qu'on aurait aimé deux fois plus long !

Set-list Accept :

  • Die by the Sword
  • Pandemic
  • Restless and Wild
  • Princess of the Dawn
  • Fast as a Shark
  • Metal Heart
  • Teutonic Terror
  • Balls to the Wall
  • Bound to Fail outro (tape)

On enchaîne sous la Temple avec une curiosité, les polonais de Batushka. Je les avais déjà vus par le passé mais n'ai jamais cherché plus loin à les connaitre. Ils sont au moins une dizaine sur scène avec tout un attirail, tout drapé de noir avec tout pleins de motifs divers et variés, rappelant les suédois de Ghost. Seulement voilà, on a un peu droit à une mise en scène et un set en carton. C'est bien beau d'arriver sur scène avec de beaux costumes, un autel plus ou moins bien aménagé, mais derrière, il n'y a rien, pas de décor, juste le groupe, ça fait tout petit et clairement amateur. Et encore, quand je dis le groupe... Pas tout le groupe ! Le batteur est clairement mis de côté, sur la droite, quasiment invisible derrière des panneaux opaques ! Tellement invisible qu'on a cru un moment qu'ils jouaient avec une boîte à rythmes ! Et musicalement, l'idée de mélanger chants Grégoriens et black metal a un côté intéressant, mais le reste est vide. On se retrouve plongé dans le black symphonique des années 90 mais rien ne reste véritablement en tête. Bref, le rendu fait vraiment cheap, surtout en comparaison aux autres groupes qui se succèdent sur cette scène. Non, là vraiment, nous n'avons pas du tout été impressionnés par ce concert, une réelle déception.

La tension monte un peu car on se rapproche du clou du spectacle de ce Hellfest 2018. On voit de loin Megadeth qui de plus en plus, devient l'ombre de lui-même malgré une bonne base rythmique. Le peu que j'ai entendu de Dave Mustaine au chant m'a vraiment fait peur. Je n'arrivais pas du tout à reconnaître son chant. Pour le coup, on peut dire qu'il a vraiment pris un sacré coup de vieux et ça s'est ressenti sur sa performance. La dernière fois que ce groupe m'a mis une claque, c'était au même endroit mais il y a 6 ans. Depuis, le néant...

Après un rapide tour sur le site, on revient vers les Mainstage au milieu du set d'Alice In Chains et là, c'est un peu le drame. Pas au niveau de la performance des américains, j'y reviendrai rapidement, mais au niveau de la plateforme PMR. Contrairement aux précédentes fois, lorsque nous arrivons en bas de cette plateforme, on nous indique qu'elle est complète alors que pas mal de fauteuils roulants voudraient y accéder. Nous essayons de voir la fin de la performance d'Alice In Chains de loin. Je ne connais que très peu le groupe que je vois pour la première fois. On est directement plongé dans le metal alternatif des années 90. Même si le chanteur ne remplacera jamais Staley, le rendu final n'est pas si mauvais. Je reconnais quelques morceaux comme un "Would?" assez honnête. Après, cela n'est pas vraiment ce que j'attendais. En fait, si nous nous sommes approchés à ce moment-là des Mainstage, c'est pour la suite...

En effet, le clou du spectacle cette année, c'est le retour d'Iron Maiden sur les terres clissonnaises après leur passage remarqué 4 ans plus tôt. Après quelques aménagements sur la plateforme PMR, ma compagne est autorisée à s'y installer mais nombre d'autres personnes à mobilité réduite resteront sur le carreau. C'est dommage d'arriver à ce genre de situations. Peut-être faudrait-il penser à des prises de décisions exceptionnelles dans ces cas-là, par exemple de permettre l'accès aux tribunes réservées aux sponsors, au-dessus de la passerelle PMR lorsque cette dernière est pleine, ou alors peut-être réfléchir à l'agrandir pour les prochaines éditions.

Le soleil est encore présent sur le site quand on entend raisonner les premières notes du classique d'UFO, "Doctor, doctor" (d'ailleurs, soit dit en passant, les anglais vont terminer leur carrière l'année prochaine à l'occasion de leurs 50 années d'existence. Un petit passage à Clisson en 2019 serait le bienvenu - j'dis ça, j'dis rien...), synonyme de début de set d'Iron Maiden depuis un bon paquet d'années ! Ca enchaîne avec le fameux discours de Winston Churchill suivant la déroute de la bataille de Dunkerque et qui annonce le premier morceau de la soirée, le classique "Aces high". Et là, direct, on sait que ce concert va être grandiose ! Comme à son habitude, le groupe emblématique du heavy metal (disons du METAL tout court !) met les p'tits plats dans les grands avec une mise en scène hallucinante, ici dans un décor de guerre avec ni plus ni moins qu'un Spitfire au-dessus de la scène, à l'image du bombardier de Motörhead. Bruce Dickinson a rarement été aussi à l'aise que dans son costume d'aviateur de la deuxième guerre mondiale. Ca enchaine d'une manière admirable avec l'avion qui se pose nonchalamment derrière la batterie sur un décor de montagne enneigée pour un "Where eagles dare" reprenant l'atmosphère du film du même nom avec Richard Burton et Clint Eastwood. Pour le coup, ce début de concert est magistral. Parce qu'en plus, musicalement, il n'y a rien à dire, le groupe est toujours aussi professionnel et magique. Bruce prend la parole pour nous expliquer rapidement le concept de ce concert, découpé en 3 parties distinctes, sur la guerre, la tragédie et la mort, avec un choix de morceaux lié à ce concept. Et là, c'est très fort car le groupe peut se permettre de piocher dans son répertoire seulement les morceaux liés à ce concept particulier. On a donc droit à quelques surprises, notamment de la période Blaze Bayley, avec "The clansman" et "Sign of the cross", tout deux magistraux. Niveau mise en scène, le classique "The trooper" permet une apparition remarquée de la mascotte du groupe, Eddie, avec un superbe costume impressionnant d'au moins 3 mètres de haut de militaire cavalier britannique pendant la guerre de Crimée (le sujet de ce morceau). Autre moment incroyable, le morceau "Revelations", annonçant un changement de partie dans le concert avec un décor de cathédrale magnifique, grandiose avec des couleurs lumineuses et chaudes. Là, on entre dans une partie impressionnante du show. Même "For the greater good of God" de "A matter of life and death" que j'aime beaucoup moins passe admirablement bien sur scène. Et alors l'enchainement "Sign of the cross" avec un autre décor magnifique, sombre, rouge, suivi par "Flight of Icarus" que le groupe n'avait pas joué depuis 1986, avec un ange blanc aux ailes se brûlant et Bruce s'amusant avec des lance-flamme à chacun de ses bras, représente un autre moment exceptionnel de ce concert ! A chaque morceau, Bruce se change et se met clairement en scène. Le dernier acte démarre avec un "Fear of the dark" impressionnant, à plus d'un titre. Changement d'ambiance, on retrouve le Londres de la fin du 19ème siècle avec Jack l'Éventreur. Le décor est moins grandiose que sur les précédents tableaux, mais les jeux d'ombres et de lumière sont super bien pensés et mis en place pour un résultat tout aussi époustouflant. C'est aussi là que véritablement Bruce devient acteur. C'est à ce moment que je me suis dit qu'il pourrait très bien être acteur de théâtre sans problème tellement il sait jouer avec son corps. La fin du set reste plus classique et toujours aussi fabuleuse même après autant de temps et de fois vues sur scène. "The number of the beast, "Iron Maiden", "The evil that men do" ou "Hallowed be thy name" (là encore le jeu d'acteur de Dickinson est admirable en prisonnier attendant sa pendaison) sont des classiques qu'on pourrait écouter 100 fois à la suite avec toujours le même plaisir. "Run to the hills" nous achève et nous laisse les cordes vocales pétées après avoir repris le refrain une n-ième fois. Bref, quand l'outro des Monty Python, "Always look on the bright side of life", retentit, on sait qu'on a assisté une nouvelle fois à un concert magistral de la Vierge de Fer. Les mots me manque tellement ce concert fut extraordinaire. Iron Maiden est bien plus qu'un simple groupe de heavy metal. Tellement de magie en deux heures de show, chapeau bas Messieurs.

Set-list Iron Maiden :

  • Doctor Doctor (tape)
  • Churchill's Speech (tape)
  • Aces High
  • Where Eagles Dare
  • 2 Minutes to Midnight
  • The Clansman
  • The Trooper
  • Revelations
  • For the Greater Good of God
  • The Wicker Man
  • Sign of the Cross
  • Flight of Icarus
  • Fear of the Dark
  • The Number of the Beast
  • Iron Maiden

rappels :

  • The Evil That Men Do
  • Hallowed Be Thy Name
  • Run to the Hills
  • Always Look on the Bright Side of Life (tape)

Sur le planning, après Iron Maiden et sur toutes les scènes, il y avait un trou d'une vingtaine de minutes alors que normalement les groupes s'enchainent avec une pause de 5 minutes entre chaque. Allions nous avoir droit à un feu d'artifice comme on a pu en avoir sur certaines éditions ? Pour le coup, peu d'informations avaient fuitées. Quelques minutes après la performance d'Iron Maiden, les écrans géant se sont allumés pour nous proposer une petite vidéo annonçant à la surprise générale quelques noms de l'édition 2019 du Hellfest ! Alors que les précédentes éditions étaient sold-out avant même qu'un seul nom de l'affiche n'était annoncé, voilà que par cette vidéo, nous avons eu droit à 5 noms, et non des moindres. Ca commence avec les annonces de Carcass, Mass Hysteria pour un show spécial sur l'une des Mainstage et Dropkick Murphys. Et là, pour la quatrième fois en trois jours pour nous retentit l'intro du... "Raining blood" de Slayer !! Bref, même s'ils n'étaient pas présents cette année comme lors des deux précédentes, on a eu notre dose en 2018 ! Et donc, pour leur prochain et tout dernier concert en France, Slayer sera à nouveau présent à Clisson l'année prochaine ! Et puis, et puis... Pour le dernier groupe, qui, à l'instar de Slayer, débute sa tournée d'adieu, l'annonce a directement été faite sur scène par... Joey De Maio lui-même, bassiste de... Manowar qui sera donc l'une des têtes d'affiche de l'édition 2019, 10 ans après leur précédent passage au Hellfest !

Comment enchaîner après cela ? Honnêtement, il n'y avait pas grand chose qui aurait pu nous empêcher de rentrer nous reposer de ce show et de ces 3 jours. Certainement pas Marilyn Manson qui a enchaîné sur la Mainstage 2. Vu le fiasco de leur dernier passage au même endroit, nous avons fuit. Le lendemain, les échos du concert que nous avons eus nous ont conforté dans notre choix. Ce ne sont pas les quelques nichons ou 2-3 hits des années 90 qui auraient pu sauver quoi que ce soit ! Blancs interminables entre les chansons, charisme aux abonnés absents, bref, nous avons bien fait de zapper ! Au moins, on est parti après le meilleur de ces 3 jours.

Bilan de l'édition

Compte tenu de notre situation particulière cette année, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre pour cette édition qui, musicalement parlant, nous avait moins emballés sur le papier que les précédentes années. Et pourtant, bien que nous ayons bien plus sélectionné que par le passé, nous avons passé un excellent fest avec toujours de quoi faire devant les scènes avec somme toute de très bons shows. Bien évidemment, Iron Maiden a été exceptionnel, ainsi que Judas Priest, qui sont pour moi les deux très grands vainqueurs de cette édition 2018. Je n'oublierai pas non plus les performances remarquées de Watain, Misþyrming, Accept, et la découverte de Dead Cross, ainsi que les mentions spéciales pour Nordjevel, Body Count ou Hollywood Vampires. Nous avons passé comme tous les ans un excellent moment. Le Hellfest a pris son rythme de croisière, très pro, à l'écoute des festivaliers, avec quelques améliorations par rapport aux éditions précédentes mais en gardant la base solide qu'ils ont construit au fil des années. A nouveau, un grand merci pour leur travail, le résultat est à la hauteur, bravo ! Vivement l'édition 2019 !!

Mots clés : Nicko, Hellfest, festival et metal

Dernière mise à jour du document : samedi 4 août 2018

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