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 - aux groupes / artistes Nocturnal Graves, Deströyer 666, Dead Congregation

Deströyer 666, Paris, Petit Bain, 28 oct. 2019

par Nicko › dimanche 17 novembre 2019


Style(s) : metal extrême / black metal / death metal / thrash metal

Voilà une date qui a été annoncée très tôt cette année, environ 9 mois à l'avance, et qui direct devenait l'une des soirées les plus attendues de l'automne ! Pas de fioritures ici, l'affiche parle d'elle-même, du metal traditionnel à la sauce extrême qui pue la sueur et la bière ! D'un côté les légendes du black metal australien, Deströyer 666, de l'autre certainement le groupe grec le plus impressionnant de ces dix dernières années, Dead Congregation, le tout accompagné d'un autre groupe australien avec un ex-Deströyer 666, et vous avez un plateau homogène et de grande qualité. Les Anglais d'Inconcessus Lux Lucis auront la lourde tâche d'essuyer les plâtres de cette soirée qui aurait pu se suffire des trois groupes principaux.

affiche concert

Quatre groupes programmés en semaine veut dire forcément un début des hostilités assez tôt, 19h. Et encore, vu le running order, cela aurait pu être plus tôt, mais heureusement Deströyer 666 est prévu de terminer bien après 23h. Cependant, je ne peux arriver qu'après le passage d'Inconcessus Lux Lucis. La péniche de Petit Bain est déjà bien remplie quand Nocturnal Graves investit la scène. Les Australiens délivrent un thrash metal extrême typique de la scène de leur pays, énergique, brutal, à mi-chemin avec le death et le black, sans compromission. Un peu à l'image des groupes cette soirée, les musiciens sont à fond dans le trip clou-cuir-Satan typiquement traditionnel du metal années 80. Je ne connaissais pas du tout le groupe avant cette soirée et j'ai trouvé que pour ouvrir, c'était le parfait combo. Il n'y a pas spécialement d'originalité mais ils restent diablement efficaces. On ressent vraiment cette inspiration australienne, proche des têtes d'affiche du jour, à la 6-cordes, nous avons d'ailleurs l'ancien comparse de K.K. Warlust, Shrapnel. Je trouve cependant que contrairement à leurs compatriotes, le style se rapproche plus du death metal que du black, mais toujours avec cette base commune de thrash surboosté à coup de up-tempos destructeur, de vocaux démoniaques et d'ambiances noires et dégueulasses à la gloire du Malin. Bref, du metal à l'ancienne, pour fans de metal qui pue les dessous de bras, sans finesse ni modernité. Une bonne entame de soirée !

Place maintenant à Dead Congregation. Je ne suis pas spécialement fan de death metal, mais ce que font les Grecs me plait particulièrement. Et là, ils ne vont pas décevoir ! Quelle maîtrise et quel show ! A. V. au chant, ainsi que leur batteur V. V., sont un peu les ovnis de la soirée, tout rasés qu'ils sont, au milieu de cet océan de pilosité des autres musiciens de la soirée. Mais A. V. n'en reste pas moins impressionnant sur scène. D'un charisme incroyable, tout en contrôle, il dégage une sensation de puissance telle qu'on ne peut qu'être à sa merci. Tout muscles dehors dans son t-shirt sans manche, il fait vraiment peur et nous délivre avec ses potes un show millimétré d'une puissance atomisante ! Franchement, ce death metal purulent, gras, dissonant et bourré de larsens dans tous les sens, c'est la Mort qui entre en scène ! Voilà, Dead Congregation est venu et a tout défoncé ! Mais quelle mandale les amis ! Même si le set s'est plutôt focalisé sur le dernier album, "Promulgation of the Fall", que je trouve moins abouti que l'immense "Graves of the Archangels", ce fut quand même d'un niveau époustouflant ! Que ce soit dans les parties lentes, telle cette intro de concert pachydermique, que dans les envolées brutales, le rouleau compresseur fait son effet. Voilà le death metal qui me parle, celui qui te prend aux tripes, sans artifices et sans démonstration technique stérile. Les riffs sont directs et te tranchent la gorge, cela ne passe pas du coq à l'âne, on garde une véritable homogénéité dans les morceaux et puis quand même, cette confiance dans leur Art qui est palpable, vraiment terrible ! Du très haut niveau. Ce soir, Dead Congregation aura placé le barre super haute !

C'est au tour des têtes d'affiche de monter sur scène. Deströyer 666 s'est internationalisé avec la présence en plus de son créateur K.K. Warlust, d'un Anglais à la deuxième guitare, R.C., d'un Chilien à la basse, Felipe, et depuis deux ans d'un Frenchie en tant que batteur de session, Kev Desecrator qu'on a déjà pu voir dans nombre de formations locales (Necrowretch et Venefixion notamment) et internationales comme Whipstriker par exemple. On reste dans le même ton de la soirée avec cuir, clou, pilosité fièrement portée, sueur et muscles saillants, ça fait longtemps que le niveau de testostérones n'a pas été aussi haut lors d'un concert ! Et pareil, c'est parti pour une bonne heure de metal traditionnel à la sauce extrême avec du bon gros thrash metal blackisé, un K.K. Warlust en bonne forme et un groupe qui le seconde admirablement bien. Ici, que de l'efficacité, des riffs en veux-tu en voilà dans la pure tradition teutone (Sodom, Destruction, Desaster...) avec des tempos dans le rouge pour bien démonter le public en deux coups trois mouvements. Le groupe sait aussi diversifier son style avec notamment leur hymne "I am the wargod" épique à souhait, avec des p'tits côté Bathory période viking metal vraiment pas dégueu et repris par une bonne partie du public. On peut aussi noter une petite incartade vers du metal plus pagan à la Primordial sur "Trailed by fire", dédié à la légende du metal australien, Peter Hobbs, décédé quelques jours auparavant, avec toujours cette base bien metal qui tache ! L'intérêt avec Deströyer 666 c'est quand même d'avoir du bon metal traditionnel super efficace taillé pour le live, parce que c'est clairement sur scène que le quatuor est le plus impressionnant ! Scéniquement, inutile de vous faire un dessin, avec une telle carrière, la maîtrise est là, le groupe harangue le public sans arrêt, il le pousse à tout donner dans la fosse. Pas de chichis ici, on est là pour une seule chose, tout donner pour la gloire du metal le plus vindicatif et direct possible, zéro finesse, juste de l'énergie, des riffs, du gros son, de la bière, des biscottos prêts à en découdre, Deströyer 666 n'aura aucune pitié et pendant cette bonne heure aura tout balancé pied au plancher. Pour finir, comme il y a 3 ans lors de leur dernier passage parisien (leur précédente tournée européenne ayant été écourtée avant qu'elle ne passe par la capitale française), on a droit à l'"Iron fist" de Motörhead en mode surboosté, certainement le titre le plus expéditif du trio anglais, bref, celui qui convient le mieux aux Australiens. Tout ça nous permet de finir sur une bonne touche Rock N' Roll (dans le sens noble du terme) qui va tellement bien à l'ambiance rebelle de la soirée.

Set-list Deströyer 666 :

  • Wildfire
  • A Breed Apart
  • Call of the Wild
  • Traitor
  • I Am the Wargod
  • Hounds at Ya Back
  • Sons of Perdition
  • Trialed by Fire
  • Satanic Speed Metal
  • Australian and Anti-Christ
  • Satan's Hammer
  • Black City - Black Fire
  • Iron Fist (reprise de Motörhead)

Encore un grand merci à Garmonbozia pour cette soirée metal à l'ancienne !

Mots clés : Nicko, death metal, Australie, Deströyer 666, thrash metal et metal traditionnel

Dernière mise à jour du document : dimanche 17 novembre 2019

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