Vous êtes ici › ArticlesInterviews › DEATH BY DESIGN - interview avec Jorys (basse)

Ce document est lié :
 - au groupe / artiste Death By Design

DEATH BY DESIGN - interview avec Jorys (basse)

par Nicko › samedi 16 avril 2005

1/ Salut Jorys ! Peux-tu nous faire une petite présentation générale du groupe ?

Jorys : Pour raconter cette petite histoire, faut d’abord raconter celle de No Sobriety. Formé par Beuz & Nicko, No Sobriety officiait dans un trash death plutôt mélodique dans les années 90. Après une démo et l’accumulation de concerts, No Sobriety a enregistré un mini CD autoproduit intitulé « Here Comes The Breath » (2001) avec lequel il a démarché les labels. Puis nos deux protagonistes ont réfléchi à une nouvelle orientation musicale. Ils souhaitaient sonner plus extrème, plus agressif, plus death. Erick, Marc et moi sommes entrés à ce moment, avec notre propre « bagage musical » et DEATH BY DESIGN est né.

2/ "Discreation", votre premier album, vient de sortir au début de l'année. Es-tu d'accord si je te dis que vous jouez du death metal traditionnel, inspiré du début des années 90, et sonnant moderne ?

Jorys : Oui, c’est vrai que pour nous, Morbid Angel, Slayer ou Death sont des groupes qui définissent le métal. Ensuite, notre idée, c’est de jouer des structures alambiquées, dans lesquelles on trouve à la fois des breaks hardcore et des ambiances glauques. Il y a aussi cette dualité dans les voix qui caractérise notre Death : celle de Marc, bien grave, et celle de Beuz, en contradiction, plus criarde hardcore, quasi black.

3/ Près d'une année sépare l'enregistrement de la sortie de l'album. Pourquoi un tel délai ? Pensiez-vous sortir l'album en autoproduction avant d'avoir la possibilité finalement de signer sur Thundering Records ?

Jorys : En fait, Laurent Bocquet de Thundering Records s’était montré intéréssé par un futur album de No Sobriety après avoir reçu « Here Comes the Breath ». Au même moment, No Sobriety changeait sa formule avec un nouveau line up, une musique radicalisée et au final un nouveau nom. Laurent s’est montré OK pour parier sur la nouvelle formule, mais c’est après avoir enregistré DISCREATION que tout s’est mis en marche. Tu rajoutes le temps de masteriser, de peaufiner la pochette, un changement de distributeur pour Thundering, et le temps passe très vite. Au final, la patience a ses vertus puisque DISCREATION est distribué par Socadisc en France et paraîtra en Allemagne très prochainement via Twilight Vertrieb. Et un certain nombre d'exemplaires seront également disponibles en Grande Bretagne, au Canada, en Slovénie, en Finlande et au Japon.

4/ Comment se passe le processus de création au sein de Death By Design ? Est-ce un gros travail du groupe lors des répétitions ou y-a-t-il une autre organisation ?

Jorys : Généralement, les compositions se font hors répét. L’un d’entre nous va amener ses riffs qui sont retravaillés à plusieurs ou avec le groupe dans sa totalité, rien d’original.

5/ L'album est très porté sur le futurisme et la Science-Fiction. Y-a-t-il un concept derrière tout ça, une histoire bien particulière ?

Jorys : Les morceaux qui composent DISCREATION sont de courtes histoires SF, un peu gores où se mêlent folie, psychose, violence, sexe, drogue. L’humain parano de K.Dick dans ses méandres psychologiques, schyzophréniques. Figé par une perfection humaine inexistante, il vit à contre courant de morales quelconques qui sont par définition inutiles. Au lieu de souffrir de son état, il va vivre « à sa façon ». Le tout est placé dans un contexte post-moderne, type Matrix, d’où les références aux machines, à cette organisation systémique et ces images futuristes.

6/ Quelles sont vos influences littéraires à ce sujet ?

Jorys : Outre les référence Tolkien ou Poe communes à chacun, nous avons nos préférences. Erick est branché Anne Rice et ses vampires, Marc plus Lovecraft ou Bordage, Nicko l’univers BD. Beuz lui, c’est The boulimique de lecture, avec une prédilection pour la SF des grands maitres américains de la période 50-60's : K Dick, Herbet, Heinlein, Asimov, Clarke... On a donc tous plus ou moins ce trip un peu Epouvante / Gore / SF & Mondes parallèles, et c’est parfait pour créer certaines athmosphères musicales. C’est vrai que la SF est un genre littéraire mésestimé qui n’a pas eu ses « lettres de noblesse » malgré les millions d’exemplaires vendus. Pour l’anédocte, je lis en ce moment « l’échiquer du mal » de Dan Simmons. Ce qu’il y a d’intéressant, outre que la trame est centrée sur certaines personnes dotées d’un mental supérieur permettant la manipulation d’autrui, c’est que l’auteur met tout de suite de côté l’hypocrisie qui entoure la notion de compassion. Elle existe mais n’est plus salvatrice. Un roman où l’humain est avant tout fasciné par le pouvoir et son envie de créer et faire le mal, l’humain dans toute sa merde. Très dérangeant, un peu comme Fight Club…

7/ Et musicalement, quelles sont vos influences ?

Jorys : Nous ne sommes pas tous d’accord mais en vrac, citons Nile, Slayer Messhugah, Morbid Angel, Suffocation, Dimmu Borgir, Marduk, Death, Gorguts, Martyr, Malevolent Creation, Fantômas, Will Haven, Isis, Neurosis, Dillinger Escape Plan, Cephalic Carnage, Samaël, Supuration, My Dying Bride, Dead Can Dance, Pink Floyd, Malmsteen, Rondat, Judas Priest, Primus, Radiohead et beaucoup d’autres. Donc, peut-être un peu plus américaines qu’européennes.

8/ Avez-vous des projets de concerts prochainement ?

Jorys : Pour les dates d’ores et déjà confirmées : le 27 mars à Rambouillet (l’Usine à Chapeaux) avec Loudblast & Syphilis Infernia, le 24 avril à Achères (Le Sax) avec Garwall, Evil One et Infected Pussy. Pour celles à venir, rv sur www.deathbydesign.org

9/ Quel est ton avis sur la scène death metal nationale et internationale actuellement ?

Jorys : Je pense que la scène française se développe, y’a une vrai gnaque et le panel s’étoffe. Les groupes ont plus de personnalité aussi. C’est positif. Les derniers Scarve, Gojira, Dagoba sont énormes et dénotent plus de personnalité que certaines productions suédoises. La haine entre « styles » s’est peut-être aussi un peu calmée. En plus, l’avenir semble prometteur puisque d’après une étude récente portant sur des groupes yvelinois (étude du CRY 78), les métalleux sont ceux qui pratiquent le plus leur instrument par rapport aux autres genres musicaux (48 % pratiquent plus de 10 h/semaine hors répet groupes). Bon signe de motivation pour la contre culture de la contre culture. Pour la scène internationale, je ne suis pas systématiquement un adepte des productions nordiques même si certaines d’entre elles sont monstrueuses, genre None de Meshuggah ! Quant aux américains, à certains je demanderais bien : comment vous faites bande d’enflures ? A côté de ça, le truc lourdingue dans la musique calibrée radio, c’est l’excès de marketing, cette vulgarité débilisante. Ca donne la gerbe à force. T’as beau tout faire pour faire abstraction mais dès que t’as le malheur de rentrer dans un supermarché pour acheter ton pack, tu subis systématiquement l’agression caractérisée d’une grosse vache qui te gueule des paroles de merde.

10/ Qu'est-ce qui tourne en ce moment sur ta platine ?

Jorys : Je réécoute Book Of Flames de Michael Manring, bassiste solo très très doué, que je viens juste de voir en concert ce week end à Paris, concert monstrueux. Tout seul pendant 2 heures, quasi tout en tapping, intelligence, finesse et bizarreries dans sa musique. Pour info, il a d’ailleurs enregistré avec Alex Skolnick, ex-Testament et Tim Alexander, batteur de Primus, dans le groupe/projet Attention Deficit.

11/ Qui est ce fameux Jeffrey ? L'un des violeurs-tueurs fan de Slayer (l'histoire date d'une dizaine d'années...) ???

Jorys : Après renseignements, ça n'a rien à voir à priori... Le Jeffrey en question est plutôt une réminiscence de Jeffrey Dahmer, le cannibale de Milwakee. Quant à la référence au T-shirt de Slayer, ça a eu l'air de faire marrer Beuz d'imaginer son maniaque en train d'achever sa victime juste parce qu’elle avait pissé le sang sur son dernier T-shirt de Slayer.

12/ Quels sont vos futurs projets à plus ou moins long terme ? Avez-vous un but particulier à atteindre avec Death By Design ?

Jorys : Très simplement, et sans être une once original, défendre au mieux DISCREATION, jouer live et composer un second album. A plus long terme, qui vivra vivra.

13/ Question vache (normal, c'est la 13ème !) : Quels sont tes albums favoris, tout style et toute période confondus ?

Jorys : tout styles de métal ou tout styles de musique ? Si l’on parle de tous les styles musicaux confondus, en vrac de chez vrac : SUFFOCATION “Despise The Sun” - ANGEL CORPSE “The Inexorable” - CRYPTOPSY « None so Vile » - MORBID ANGEL “Domination” - CEPHALIC CARNAGE « Exploiting Dysfunction » - THE DILLINGER ESCAPE PLAN « Calculating Infinity » - MESSHUGAH « Chaosphere » - WILL HAVEN “Carpe Diem” - FANTÔMAS « The Director’s Cut » - NEUROSIS “Times Of Grace” - RADIOHEAD « Hail To The Thief » - PINK FLOYD “Animals” - DEAD CAN DANCE “The Serpent’s Egg” - PRIMUS « Pork Soda » - SCHUBERT “Quintet in C” Alban Berg Quartet

14/ Question vache (bis) : Pourquoi avez-vous abandonné votre premier nom, No Sobriety ? Vous ne vouliez pas d'une image "gros fans de Tankard" ???

Jorys : Lorsque Marc, Erick et moi sommes arrivés dans No Sobriety, nous avons tout de suite dû gérér un problème très grave. Nous avons toujours refusé de boire ne serait-ce qu’une maheureuse goutte d’alcool, et satisfaire nos vertus les plus hautes. D’où le problème avec le nom NO SOBRIETY. Par la force de notre abstinence, No Sobriety est devenu DEATH BY DESIGN.

15/ Jamais 2 sans 3, question vache (ter !!!) - et là, elle l'est vraiment ! - Y-a-t-il une question que tu rêves qu'on te pose et qu'on ne te pose justement jamais ??? Si oui (et t'as intérêt à ce que ce soit oui !!! héhé !), quelle est-elle ? Et réponds-y !

Jorys : Question : Alors heureux ? Réponse : Très certainement mon ami.

16/ Voilà, ton dur labeur est fini ! Merci d'avoir pris le temps de répondre. Si tu veux ajouter quelque chose, c'est maintenant !

Jorys : Au risque de nous répéter, nous souhaitons que le public métal français se bouge pour soutenir ses groupes nationaux… et merci à GOD pour l'interview, et de promouvoir de belle manière par ce site les musiques sombres. Sinon, pour finir, même si DEATH BY DESIGN n’est évidemment pas un groupe politique, Beuz tient à ce que l’on communique exceptionnellement un lien sur le site « recherche en danger », lien sur lequel chacun peut apposer numériquement sa signature à la pétition lancée par les chercheurs français : http://recherche-en-danger.apinc.org

Mots clés : interview, Death By Design, Nicko, Jorys, death metal et français

Dernière mise à jour du document : samedi 16 avril 2005

Si vous étiez membre, vous pourriez réagir à cet article sur notre forum : devenez membre