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Ved Buens Ende - interview avec Carl-Michael Eide (guitare / chant)

par Powaviolenza › lundi 26 juin 2006

Vous avez forcément déjà été en contact auditif avec l'un des nombreux projets / nombreuses participations de Carl-Michael Eide (aka Czral, Agressor, Exhurtum, Rutger Konto Eide). On va essayer d'être exhaustif : Ved Buens Ende / Virus, Cadaver / Cadaver INC, Aura Noir, Infernö, DHG / Dodheimsgard, Ulver, Endwarfment (pour les principaux), Dimmu Borgir, Satyricon, White Willow, Fleurety, Nattefrost, Aphrodisiac (pour les participations), plus tous les projets pas encore sortis et encore totalement obscurs tels que M ou Kion, projets musicaux du designer norvégien Kim Solve. Un norvégien à la discographie chargée, donc, que l'on a bien failli perdre pour toujours en Mars 2005 lors de sa chute du cinquième étage d'un immeuble, qui mettra fin à sa brillante carrière de batteur. Heureusement, le monsieur est plein de ressources et excelle dans beaucoup d'autres domaines. A l'occasion de la récente reformation des cultissimes Ved Buens Ende, voici une petite interview (par e-mail) où Carl-Michael nous parle de son accident, son état mental, ses projets, et en profite pour faire une intéressante rétrospective sur sa carrière. A la demande de Carl-Michael ("Hope you'll send it to some other zines or put it on the internet or something. Interviews like these allmost takes a full day, so it would be nice to use it for more than one zine."), cette interview sera aussi publiée en anglais de façon à pouvoir la diffuser plus largement sur internet. Enorme merci à Olivier du québec pour toute sa précieuse aide.

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I. Salut à toi, Carl-Michael ! Merci d'avance pour avoir accepté de faire cette interview pour Guts Of Darkness ! Tout d'abord,peut-être va t'on se montrer quelque peu indiscrets, mais pourrais-tu nous éclairer sur les tristement célèbres (quoique plutôt flous) évènements de Mars 2005 : que s'y est-il passé exactement? Et comment te portes-tu désormais, physiquement et psychologiquement parlant?

Carl-Michael: J’étais au mauvais endroit au mauvais moment. J’ai bouffé le bitûme, littéralement. J’ai chuté de cinq étages. À peu près tout, en partant de mes pieds jusqu’au bas de ma colonne vertébrale, était cassé d’une façon ou d’une autre. J’avais au total vingt-six fractures différentes. Mes talons étaient pulvérisés. Mon bassin était broyé, ainsi que mon coude droit. Mais la pire des blessures était celle de ma colonne vertébrale. Mes pieds et certaines parties de mes jambes sont désormais paralysés. Lorsque je suis enfin arrivé aux soins intensifs, les chirurgiens pouvaient à l'aise plonger un poing à l’intérieur de mes dessous de pieds. Ma tête a seulement été atteinte au niveau de la machoîre, mais - sait-on jamais, peut-être que le cerveau a été touché : en effet, je me suis soudain mis à parler en anagrammes, puis j'ai invité les médecins à visiter des expositions de timbres à Londres. (NDLR : ??) Dans le même esprit, je me suis mis à affirmer que je me trouvais être un éminent collectionneur d’uniformes de bagagistes. Mes idées en ce qui concerne la grande migration annuelle des gnous que j'avais eues dans un tramway à Moss, en Norvège, ont vite été dissippées par l'ami d'un ami à moi qui commençait à s'inquiéter. Hahaha ! Je me fous de votre gueule ! Je suis probablement le seul à en rire en ce moment, mais putain de merde... Tout cette histoire est une immense suite d’absurdités. C’est une situation qui n’a vraiment sa place nulle part. Autant que possible, tu peux la tourner et la retourner dans tous les sens... Je suis amoureux de l’absurde. Un véritable absurdiste… Je me sens bien maintenant que tout est stabilisé. L’intensité de la douleur s’est calmée. La morphine agit toujours, mais je diminue rapidement les doses ces jours-ci. J’ai été tenu dans un coma artificiel pendant tout un mois, puis ils m'ont réveillé. Ce processus de retour à la réalité est une expérience que je n’oublierai jamais de ma vie. Tu sais, certains racontent que c’est au moment où tu te réveilles de ces comas de morphine, qu’il se met à véritablement y avoir une sorte de fusion vivante et tangible entre rêve et réalité. Il s'est passé des trucs vraiment étranges. Je vais probablement en faire la base de certaines de mes futures paroles. Au niveau psychique, je ne suis plus autant à fleur de peau. Je peux me relaxer, tout comme il m’est possible de faire et de dire tout ce qui me plait. Il n’y a plus toute cette anxiété qui rôdait auparavant. Suite à cette épreuve, j'ai vécu des trucs uniques. Ça m’a rendu plus fort, mieux dans ma peau. J’ai ainsi découvert qui je suis et ce que je veux faire de ma vie. Il n’y a plus de voix dans ma tête qui me répète sans cesse que je suis un abruti et que tout ce je fais craint. Par chance, l’état de Norvège prend soin de ses artistes blessés. J’ai maintenant tout ce dont j’ai besoin de façon stable et ils me laissent faire mes trucs tranquille.

II. Cela a agréablement surpris tout le monde : Virus a muté en reformation de Ved Buens Ende ! Qu'est-ce qui vous a poussé à faire ça, et comment Vicotnik (aka Mr Fixit / Osama Bin Askeladden de DHG, Code, ex-Endwarfment), a-t'il réintégré le groupe? Ca doit être franchement cool de rebosser avec un guitariste de sa trempe, comment décrirais-tu tes relations avec lui?

CM: Vicotnik et moi bénéficions d’une sorte de fraternité créative. Nos morceaux s'écrivent tout seuls. C’est un processus très fluide, et pour moi, travailler avec lui est très agréable. Nous parlons depuis des années de remettre le groupe sur pied, mais il y avait toujours ici et là un projet à terminer, un autre album à faire avec d’autres groupes. Il y a toujours eu, lors de nos discussions à propos d’un « retour » de Ved Buens Ende, une atmosphère qui nous faisait comprendre qu’il s’agissait là de notre seul et unique groupe important. Notre véritable création. Tout le reste semble n’être que des exutoires de valeurs différentes. La raison qui explique pourquoi ce retour a toujours été reporté, je pense, c’est que Ved Buens Ende nous appartient. Ce n’est pas juste un groupe dont nous faisons partie, pas plus qu’un projet solo avec d’autres membres. C’est à nous, à l’intérieur de notre chair. Nous l’avons engendré. C’est très réel, et parfois certaines choses sont tellement réelles qu’elles en deviennent carrément intimidantes. Dans notre partie du monde, nous nous accoutumons tellement aux substituts et nous sommes si blasés de tout et de rien qu’aussitôt que quelque chose provient des profondeurs de nous-mêmes, cela nous semble presque effrayant. Je pense que mon accident m’a fait radicalement séparer le noyau du fruit et m'a aidé à trouver qui sont mes véritables amis, quelle est ma véritable inspiration, qu’est-ce que la véritable musique. Alors aujourd’hui, il ne reste plus que Ved Buens Ende, Aura Noir, quelques amis proches et ma famille. Ça me va…

III. Peux-tu nous expliquer concrètement ce que vous tentez d'accomplir musicalement avec le Ved Buens Ende actuel, en comparaison avec "Written In Waters" et "Carheart"? Est-ce réellement un processus de groupe, ou bien est-ce toi, Vicotnik et les autres?

CM: Je ne pense pas que ce soit réellement faisable... Ce n’est pas comme si nous tentions d’accomplir quoique ce soit avec notre musique. Comme je te le disais, nos morceaux se créent d'eux-mêmes, alors tout ce dont nous disposons, ce sont des créations que nous ne pouvons décrire qu’après coup. Je pense que notre prochain album sera un parfait mélange entre les deux albums que tu as mentionnés. En ce qui concerne la composition, on peut dire que c'est vraiment un effort commun 50-50 entre moi et Vicotnik. Quitte à me répéter, c’est notre groupe, non pas un projet solo avec d’autres membres. En ce qui concerne les paroles, elles seront écrites par moi pour la plupart. Je sais qu’il en écrira quelques-unes, mais pas énormément. Après l’expérience que j’ai vécue, j'ai beaucoup de choses sur le cœur, donc je sais que les gens vont comprendre que je serai productif.

IV. Des concerts sont prévus pour Ved Buens Ende, faisant suite à la sortie du nouvel opus. Comment vois-tu cela? Penses-tu que vous réussirez à faire apprécier tout l'aspect progressif et étrange de vos compositions au public moderne?

CM: On fera de la scène, c'est clair. On ne fera que des concerts individuels, pas de tournées. Probablement beaucoup de festivals. En ce qui concerne tout l'aspect "performance", on exécute correctement les morceaux lors des répétitions, et cela mettra sans doute quelques concerts avant de sonner totalement carré et de donner des shows vraiment bons. C’est un processus d’apprentissage.

V. Tu faisais partie de DHG en 2003 lors de l'enregistrement de leur très attendu nouvel album, "Supervillain Outcast". Comment cela s'est-il passé pour toi derrière les fûts, et à quoi doit-on s'attendre? Quels sont tes sentiments par rapport à Dodheimsgard et à cet album, et pourquoi as-tu quitté le groupe?

CM: Tu sais, on a du répéter au moins 150 fois pour cet album, et je me suis totalement habitué à l'acoustique de la salle de répète. C’est extrêmement difficile de délaisser quelque chose auquel tu es devenu à ce point habitué. Quand nous sommes entré en studio, tout semblait si différent par rapport à la salle de répète, que les parties de batterie, déjà très exigeantes, sont devenues tout d’un coup encore plus épuisantes à exécuter. J’avais exactement six jours pour enregistrer dix-huit morceaux. Ce fut pour moi l’une des périodes les plus éprouvantes de ma vie; en tant que musicien, je me sentais merdique. Inutile de le préciser, le mix a encore changé le son de ma batterie, et le son que j'avais en répète est devenu un lointain souvenir. En tous cas, j'écoute l'album avec plaisir : en soi, avoir participé à un disque tel que celui-là correspond presque à l’accomplissement de toute une vie. Je suis dépassé. J’ai quitté le groupe principalement en raison de la dépression qui suivit l’enregistrement, mais aussi à cause de tout ce qui se passait avec Cadaver à cette époque.

VI. "666 International", où tu t'es aussi occupé des parties batterie, a eu un effet coup-de-poing sur la scène black-metal, s'enlisant trop souvent dans ses clichés et ses habitudes. Rétrospectivement, peux-tu nous faire part de tes impressions concernant cet album, sorti il y a presque 8 ans?

CM: Je ne l’aimais pas vraiment. A partir du moment où mes parties batteries ont été retravaillées à l'ordinateur, ça n'avait tellement plus rien à voir avec ce que j'ai fait à la base que je n'avais pas l'impression d'avoir participé à l'album. En fait, à la base, je devais jouer de la guitare sur l'album, comme je l’ai fait à un concert ou deux. Je connaissais tous les morceaux, mais je me suis retrouvé à jouer la batterie dessus ! Au moment de rentrer en studio, j'ai été convié à enregistrer la batterie. Je ne me souviens même plus pourquoi... HAHA ! Quel gâchis ! En fait, je joue de la guitare sur un morceau ou deux, juste pour le principe. Sur le titre caché, par exemple. C'est moi, sur cet arpège de guitare acoustique tout mignon! Je me suis réécouté l'album deux ou trois fois ces derniers temps. Il est OK. Un poil confus..

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VII. L'an dernier, Aura Noir a sorti son dernier méfait, "The Merciless"; depuis, silence radio. Quoi de neuf avec Appolyon et Blasphemer? Vous composez toujours?

CM: Well, on a fait ce truc, Überthrash, en compagnie d’Audiopain et de Nocturnal Breed. Tu sais, ce double 7" avec un titre de chaque groupe. Infernö y a participé aussi. Une putain d'exclusivité. En tous cas, on a environ six nouveaux titres pour le prochain album. Le titre est prêt mais je ne vais pas le révéler, parce qu’il a tellement la classe qu'un autre groupe nous le piquera. HA! Putain, c’est arrivé lorsque l'on a révélé le titre original de ce qu’est devenu "Downtown Hades" lors d'un interview avec Infernö. Lors de la même année, le titre, "Destination Hell", a été volé par un autre groupe avant même que nous ayons terminé l’album ! Fucking rascals ! Apollyon a désormais déménagé hors de la ville et est devenu un "friluftsmann" (un homme des bois en norvégien), et Blasphemer a fini par exposer son impressionnante collection de motos vintage.

VIII. Cadaver a splitté il y a quelque temps, alors que vous étiez à un point plutôt culminant de votre carrière; pourrais-tu clarifier la situation à propos de ce qui s'est réellement passé?

CM: Mon intention n'est pas de persifler à propos de Neddo ou Balvaz, car ils font partie de mes meilleurs amis, mais Cadaver était un peu une perte de temps pour Apollyon et moi. "The Merciless" devait sortir en 2000 !! Je crois que le Cadaver du vingt-et-unième siècle avait quelques trucs très classes, mais aussi beaucoup de merde. Et je dois te le dire, jouer de la batterie en concert me répugne ! Je hais ça ! Monter et démonter ton putain de kit, soir après soir... Et si tu fais une seule erreur, tu en feras probablement quelques-unes de plus, et ainsi de suite jusqu’à ce que tu te mettes à jouer comme une pine ! Après, tu te détestes, ainsi que le jour suivant, et tu te retrouves de mauvaise humeur pour le prochain concert, et toute cette putain d’épreuve se transforme vite en cauchemar. Ved Buens Ende et Aura Noir ! Voilà ce à quoi j’appartiens…

IX. Depuis la sortie de "Thrash Metal Dogs Of Hell", ton autre projet thrash Infernö semblait en stand-by. Un nouvel album est-il prévu?

CM: Well, Pussy est vraiment passé à autre chose, maintenant. Il a son projet electronica Ost Og Kjeks (Cheese and Crackers) et franchement, il vit sur la voie rapide. Tu sais, il a été décrété meilleur chanteur norvégien par Fenriz, et je suis bien d’accord avec lui. Son style est unique, ça sonne complètement taré et il a l'endurance nécessaire pour faire ça avec classe. Peut-être qu'on enregistrera nos nouveaux morceaux (on en a environ huit) et en ferons-nous un album. Quoi qu'il arrive, ça n'est pas pour tout de suite. En tous cas, on a un plan pour sortir un CD live avec un concert qu'on avait enregistré (trois jours avant mon accident !), avec les titres du 7" et quelques autres merdes. On va l'appeller Infernö "Live In Concert", hahaha ! (NDLR : le nom sera visiblement "Metal Commando Attack")

X. Intéressons nous un peu au passé. En 94, il n'y avait pas franchement beaucoup de groupes norvégiens qui expérimentaient dans le metal, et encore moins de façon psychédélique. Vous avez été les premiers avec Ved Buens Ende : peux-tu partager avec nous ce que vous aviez en tête à l'époque, quels étaient vos buts, qu'est-ce qui vous a poussé à explorer quelque chose qui allait plus loin que le metal? Retrospectivement, comment vois-tu l'impact que Ved Buens Ende a eu par rapport à la scène norvégienne?

CM: Les gens n’ont absolument rien compris du tout. Ni nos contemporains ni le grand-public metal n’a compris Ved Buens Ende. Ce n’était pas très inspirant... Satyr inventa le concept de « groupes de l'élite », et y a aussitôt placé Satyricon au Top 3. VBE n'avait même pas sa place dans la cour des petits... Tout le monde nous regardait de très haut. Sauf Fenriz. Il aimait réellement notre démo, et parce que nous le voyions alors comme un véritable chef scout (maintenant, il est un peu le président de la norvège) son admiration comptait pour nous plus que tout au monde. Nous voulions créer quelque chose réellement hors du commun. Quelque chose de très éloigné de toute cette « norge ûber alles » que tout le monde faisait à l’époque. On trouvait vraiment que c'était de la pure merde. Ces fusions entre metal et musique folklorique étaient vraiment risibles... On a donc fait notre propre truc. Accordez nous au moins ça ! Et la magie de toute cette histoire, c’est que ça nous est venu tellement naturellement ! Les titres se sont composés tout seuls ! Bien entendu, nous avions nos influences, évidemment Celtic Frost, mais aussi Coil et plein d'autres trucs, et on ne sonnait vraiment pas du tout comme eux. Nous avions bel et bien notre propre son.

XI. Tu as participé à la formation de groupes désormais assez énormes tels que Satyricon ou Ulver. Quels souvenirs en as-tu, que penses tu de l'évolution de ces groupes et es-tu toujours en contact avec eux?

CM: En fait, à l'époque, Satyricon s’appelait Eczema. J’étais alors un batteur de merde, moi et ces deux mecs répétions beaucoup et faisions quelques concerts ici et là. Dès que Satyr est arrivé, il a "pris en main" le groupe et m’a foutu dehors, car à l’époque je préférais m'éclater avec ma copine plutôt que d’aller piétiner des pierres tombales avec le groupe. J’ai ensuite rencontré ce cul-lisse (NDLR : slick-ass ??) de Garm et Ulver est né. On a commencé par faire du thrash old-school, puis on s'est mis à composer pour cette démo dont je ne me souviens plus du nom (NDLR : "Vargnatt"). Garm est dès lors devenu un ''diehard norge-man'', et j'ai commencé à perdre de l'intérêt pour ce groupe. C'est à cette époque que j'ai composé mes premiers riffs psychéléques, je voulais vraiment expérimenter autre chose. Il y a aussi un autre truc qui m'a vraiment fait chier : notre guitariste, Reza, qui avait des origines iraniennes, s'est vu rejeté par le reste de la scène parce qu'il n'était pas d'origine norvégienne. J'ai fini par quitter le groupe pour de bon. Vicotnik est à moitié indien, et je me souviens, lorsque nous avons commencé à jouer ensemble, quelqu’un a lancé quelque chose du genre « alors, il a commencé à jouer avec son nouveau pakki, ou quoi? ». Putain de merde, depuis quand la musique à quelque chose à voir avec ton pays d'origine ?! Nous avons invité tous ces trous du cul à aller se faire enculer, et on a commencé notre truc.

XII. Tu es multi-instrumentiste, et que tu joues de la batterie, de la guitare ou de la basse, il s'en dégage toujours quelque chose d'assez unique et original. As-tu toujours joué depuis ton enfance, et comment es-tu devenu le musicien que tu es aujourd'hui, musicalement et artistiquement? Quelles ont été les influences qui t'ont fait approcher les instruments de la façon dont tu l'as fait? Que penses tu de l'influence des drogues sur le processus de composition, la plupart de tes projets sonnant assez psychédéliques?

CM: Je n’ai jamais été un grand amateur de drogues, juste « un peu »... Les meilleurs riffs que je compose sortent en matinée après une nuit complète passée sans manger, par exemple. Je n’ai jamais composé de riffs complètement défoncé, ou tout du moins pas les meilleurs. Je ne sais pas, peut-être que j’ai effacé de ma mémoire beaucoup de mon ancienne vie, car je ne m’en souviens plus trop... Les gens me disent souvent "tu as dit ça et ça" et je me surprends à répondre « quoi?! »… J’ai en tout cas grandi avec la musique, et j'ai fait mes débuts dans l’orchestre de l’école (!) quand j’avais sept ans. Mon père est un musicien et ma mère est extrêmement intéressée par la musique. Elle a toujours eu plein de disques. Depuis que je suis né, la musique m’entoure en permanence, alors ça doit me venir naturellement. De toute façon, les mots ne peuvent pas vraiment expliquer clairement un processus d'evolution, comment tu deviens ce que tu es. Je suppose que je n'ai pas eu beaucoup de chance, et sans rentrer dans trop de détails ennuyeux, ça a certainement du donner à mon caractère une certaine couleur. Je n’ai jamais recherché le succès ni le "statut", et peut-être qu’une telle attitude a quelque chose à y voir. Jouer et manipuler les instruments en tant que tels a toujours été important pour moi, malgré le fait que je n’ai jamais joué d'un seul instrument en particulier. Je n’ai fait que jouer de la batterie qu'avec un groupe, j’ai toujours joué de la guitare en vue de faire de la musique ou avec un groupe, de même que pour la basse, alors j’imagine que je dois bénéficier d’un certain talent, même si rien que le fait de l’écrire me laisse un goût amer dans la bouche. Je déteste royalement les gens qui se vantent. Tu ne dois tout simplement pas parler de toi-même de la même façon que les autres peuvent le faire à ton sujet, un point c’est tout.

XIII. Peux-tu nous donner ton avis sur la scène actuelle, que ce soit à propos du metal, du rock, de l'electronica ou de quoi que ce soit? As-tu des groupes ou des disques que tu vénères réellement et que tu voudrais conseiller à tous ceux qui s'intéressent à tout ce qui est différent (ou qui sort de l'ordinaire)? Tu as l'air ouvert à beaucoup de styles musicaux...

CM: Ces jours-ci j’écoute uniquement les classiques. "Into The Pandemonium" est sûrement l’album que j’ai le plus écouté dans ma vie. Il possède tout ce que je veux retrouver dans un album : le bizarre, le sombre, etc. Je pourrais te donner une liste de mes 10 disques indispensables, mais c'est un peu chiant... De toutes façons, je n'ai pas vraiment suivi de scène depuis des années. J’ai cessé de vouloir discuter musique actuelle avec les gens, parce que je subis à tous les coups des sourcils froncés et des yeux un peu trop expressifs, du genre : « Es-tu toujours là, mec ?! ». Là, je deviens géné, et je repars chez moi d'un pas insipide. Mais j’écoute plein de genres de musique. Tout, de Arvo Pärt à Darkthrone.

XIV. OK Carl, merci infiniment pour cette "petite" interview, et n'oubliez surtout pas la France quand vous bookerez vos futures dates de Ved Buens Ende! Les derniers mots sont pour toi !

CM: Ok! L’autre nuit j’étais assis dans ma chambre (au premier étage), avec la porte du balcon grande ouverte, et j’ai alors entendu un putain de hénissement! Un cheval était en train de se balader dans ma chambre !

...

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Dernière mise à jour du document : vendredi 21 décembre 2007

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