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Tar Pond / Vestige / Limbes - L'Antirouille, Montpellier, 24/10/25.

par Pokemonslaughter › mardi 4 novembre 2025

Ex Tenebris Lux, la lumière sortant des Ténèbres, merci Mme Vauglin, professeur de Latin au Collège ? Ou bien toute cette collection de black metal et ses citations toutes pétées ? Je ne sais pas. En tout cas, l’édition 2025 n’est même pas terminée que déjà, elle fait parler d’elle partout dans le pays. Mais concentrons-nous d’abord sur un de ses concerts phares, tout du moins pour moi, et dans un lieu non moins symbolique.

Tar Pond donc ! Manqué à l’Homme Sauvage, mais bien repéré par la fine équipe What the festienne, ce n’est pas un groupe que l’on voit souvent. En fait du Doom Trad’ dans le Sud de la France, j’ai pas vraiment souvenir d’en avoir vu. Alors certes il y a eu Conan récemment, mais on est sur Guts Of Darkness ici, on est pointu, et cela n’a RIEN à voir. Avec Tar Pond on parle METAL, on a les cheveux tout gris mais on sait d’où on vient, on était là dès le début et on a grandi avec les mêmes riffs. Alors ce concert, c’était un peu la communion, justement. En Eglise, en Grand, en Solennel.

Qu’on me pardonne d’avoir plutôt snobé les deux groupes d’ouverture, je sais que Limbes c’est très bien, je l’ai déjà vu à Paris, et il en fallait du panache pour tenir seul, dans une église. En revanche, les quelques minutes entendues de Vestige m’ont suffit : not my stuff. Mieux vaut donc ne pas en parler, mais on peut saluer la lucidité des orgas d’avoir varié l’affiche pour que tout le monde y trouve son compte. Evidemment qu’on aurait aimé un Doom Shall Rise version Sud, mais faut pas rêver, la reverb’ aurait été intenable, et les cheveux absents, bref : y aurait eu degun.

Et même s’il m’a semblé avoir perçu une baisse de l’affluence pour l’entrée des Suisses, c’est avec les honneurs qu’ils furent reçus. Le groupe semblait attendu, et franchement, cela fait plaisir de voir tant de gens intéressés par le riff. Je l’avais déjà dit dans un Live Report passé, mais c’est un peu la force de ce Ex Tenebris Lux, il arrive à mélanger les castes et propose des affiches suffisamment crédibles pour que tout le monde s’y retrouve d’une manière ou d’une autre.

Bon d’ailleurs, niveau retrouvailles, Thomas Ott et sa voix, ce n’était pas trop ça. Il nous l’a dit et redit – beaucoup trop à mon goût, mais passons – et on sentait bien que ça l’agaçait. Mais Thomas ! Ce n’est pas grave ! On sait que Tar Pond c’est bon, et en plus, t’as vraiment fait le job Thomas ! Avec une voix de crooner bourré certes, mais l’intensité était là malgré ton allure un peu étrange sur scène. D’un côté, je trouvais dommage cette attitude un peu désinvolte façon « je suis malade mais relax quand même, alors je me promène backstage pour me faire une camomille puis je reviens », y a pas mieux pour casser une ambiance certes, mais de l’autre côté c’était tellement SOLIDE que finalement tu aurais pu mettre un un sombrero tête de canard ça sera passé relax. Et quand je dis solide, c’est vraiment le mode roubignoles sur la table et je t’écrase la tête sur le formica.

Alors, « Bomb » d’entrée de jeu c’était vicieux. LE riff est là, l’Eglise a tremblé, et ça ne s’est pas arrêté pendant plus d’une heure. Tar Pond, c’est simple, c’est évident, du riff Sabbathien passé sauce Candlemass, en boucle, quelques éclairs de leads lumineux, de belles harmonisations vocales – même si, oui on le sait, t’avais plus de voix Thomas – et c’est tout ce qu’on aime. Ca fait bizarre d’être aux anges dans une Eglise désacralisée, comme quoi ça marche toujours faut croire. Le concert est passé super vite malgré l’extrême répétitivité des compos, dernier morceau, un coup par-dessus l’épaule pour constater qua la salle s’était bien vidée quand même. Ah le riff ca fait du tri parfois, mais qu’importe, seuls les meilleurs restaient. Et nous étions là, à témoigner de notre amour du DOOM, les têtes en chœur. Une merveilleuse soirée, malgré les aléas.

… Les aléas. Comme ces cathos qui sont venus par la suite râler et hurler au blasphème quant à ces soirées dans cette église désacralisée depuis un bail. Difficile de ne pas en toucher un mot : cette histoire a buzzé partout en France, juste après le concert de Tar Pond et de Bunuel (le lendemain en ce même lieu). Le problème ? Hallo-fuckin-ween. Ouais, pas Seth qui y jouait l’an dernier, non, les citrouilles et les déguisements qui font peur. C’est chaud. Tout est parti d’un compte sur Tik tok, ou Instagram, je ne sais plus, qu’importe, tout a pris feu, et What The Fest a eu peur c’est certain : on ne sait jamais où ces bad buzzs peuvent mener. Même lorsqu’ils sont aussi ridicules, même l’Archevêque de Montpellier a pris position ! S’agirait de pas réveiller les évêques enterrés là-dessous. Sacré Norbert.

Alors bien entendu, cela ne faisait pas vraiment peur, la mairie étant clairement positionnée en soutien à l’évènement, mais ce dont on se doutait moins, c’était la petite récupération extrême droite, qui passait par là, innocemment. Et vas y que l’évènement se maintient, mais avec quelques flics, et aussi une petite manif d’enfants de chœurs chantant leurs Ave maria devant des fêtards grimés en squelettes et autres Satan en mousse… Personne n’occultera également la présence de quelques types de la Ligue du Midi aux alentours (groupe régionaliste identitaire du coin). Sympa.

Caramba, raté pour eux, la fête a gagné, mais l’avertissement est bien là, même pour Halloween il va falloir lutter désormais. Gloire à toutes ces assos qui luttent pour maintenir toute cette diversité accessible à tous, gloire à What the Fest.

Mots clés : Ex Tenebris lux, montpellier et doom

Dernière mise à jour du document : mardi 4 novembre 2025