Vous êtes ici › ArticlesConcerts › Hellfest 2022 - Partie 1

Ce document est lié :
 - aux groupes / artistes Necrowretch, Deep Purple, Taake, Electric Wizard, Judas Priest, Opeth, Suicidal Tendencies, Seth, Primordial, Witchcraft, Mono, Gaahls Wyrd, The Vintage Caravan, Mayhem, The Offspring, Megadeth, Down, Pelican, Envy, Watain

Hellfest 2022 - Partie 1

par Nicko et Chris › dimanche 7 août 2022


Style(s) : hardcore / metal / metal extrême / punk / rock / rock alternatif / screamo / heavy metal / neo metal / black metal / death metal / thrash metal / garage / psychobilly / hard rock / post rock / stoner

Le Hellfest est de retour ! Après deux années de pandémie, les conditions sanitaires sont devenues suffisamment bonnes pour permettre à nouveau le rassemblement de plusieurs milliers de personnes dans cette petite ville de Clisson en Pays de la Loire. Et en cette année de reprise, l'édition 2022 du Hellfest fut historique. Car ce ne sont pas, comme habituellement, 3 jours de festival sur un week-end auxquels nous avons eu droit, mais rien de moins que... 7 jours étalés sur deux week-ends consécutifs avec une pause de 3 jours entre les deux week-ends. Bref, au lieu des traditionnels 160 groupes qui se succédaient lors des éditions précédentes, cette année, environ 350 artistes ont été conviés pour ce cru XXL du Hellfest. Et pour le coup, niveau line-up et têtes d'affiches, le Hellfest a vraiment tapé très très fort. Visez un peu ces 7 têtes d'affiches pour chacune des journées du festival : Deftones, Ghost, Gojira, Scorpions, Nine Inch Nails, Guns N' Roses et Metallica ! Il y en a pour tous les goûts, des gloires des années 90, des groupes plus récents qui ne cessent d'attirer un public plus large, des anciennes gloires des années 70-80, des mastodontes du hard-rock/heavy-metal des années 80 avec un final explosif le dernier jour avec l'un des groupes les plus fédérateurs du genre. Et c'est sans compter le reste de l'affiche avec d'autres grosses pointures, certains choix se sont avérés compliqués, et nous le savions en arrivant sur le site...

affiche Hellfest 2022

Quand on y pense, après une telle pandémie, la majorité des artistes étaient dans les starting blocks pour repartir sur les routes, donc cela a dû aider pour avoir des grands groupes disponibles pour les festivals d'été et notamment le Hellfest. Il suffit de regarder l'affiche pour se dire que là, on a une concentration ahurissante d'artistes de grandes renommées. Au-delà des sept groupes mentionnés plus haut, il y avait aussi d'anciennes têtes d'affiches du festival, comme Deep Purple, Judas Priest, Volbeat, Alice Cooper, Megadeth (l'un des rares groupes présents lors des deux week-ends) notamment. Mais plus largement, l'affiche globale était folle (je vous épargne pour l'instant encore plus de name dropping mais je vous encourage à regarder dans le détail l'affiche sur chacune des 6 scènes pour comprendre), comme si justement, cette fin de pandémie avait permis ce retour d'autant de formations majeures dans le monde du metal. Bref, cette édition s'annonçait magistrale et nous n'avons pas été déçus !

Franchement, quand je me rappelle des différentes annonces ces derniers mois avec les annulations/reports des deux précédentes éditions ainsi que l'ajout d'un week-end pour faire de ce Hellfest un événement unique et historique, je me suis demandé ce qu'il s'était passé dans la tête des organisateurs pour imaginer un tel format. J'aurais bien aimé être une petite souris et assister à leurs réunions amenant à l'élaboration de ce Hellfest 15ème du nom. Déjà que faire un Hellfest classique sur trois jours relève d'un certain niveau de compétence et surtout d'un travail monumental, comment ont-ils pu se dire que faire une double édition avec 60.000 festivaliers par jour, avec une partie restant sur place entre les deux week-ends, et plus du double d'artistes à gérer, allait être une super idée ? Quand on y pense, c'est quand même un énorme tour de force niveau logistique, que ce soit pour gérer les festivaliers sur autant de temps (j'aurais bien aimé voir la gueule du camping au bout de 10 jours !), les techniciens, les bénévoles, les partenaires, la ville, le staff pour réussir un tel projet ! En gros, faire qu'à chaque jour du festival, tous les groupes soient prêts avec les instruments et tout ce qui va avec pour proposer leur show. Je dois vous avouer qu'en y allant, je me demandais vraiment comment cela allait se passer. Le Hellfest a toujours prouvé qu'ils savaient organiser avec brio un festival sur trois jours. Qu'allait-il se passer sur sept ? Pour faire rapide, je ne peux que reconnaître que mes craintes étaient infondées tellement le résultat fut admirable.

Bien évidemment, il leur a fallu revoir entièrement certains aspects, notamment au niveau de l'accessibilité des alentours du site, avec la mise en place de parkings et de navettes pour rejoindre le site. Cette année, afin de garder une ville fluide, il n'a plus été possible de se garer aux alentours du site. Pour ceux qui venaient en voitures, il fallait utiliser des parkings dédiés, situés en périphérie et prendre une navette pour rejoindre le site. Nous n'avons pas pu tester ce dispositif car nous étions logés chez l'habitant à un peu plus de 2km du site, donc difficile d'avoir un avis dessus. Petite nouveauté pour nous cette année, l'utilisation de vélos pour venir sur site. Il s'agit d'un mode de transport idéal pour arriver au plus près du festival et même s'il y a un parking officiel à vélos, il faut bien avouer qu'il était trop petit par rapport au nombre impressionnant de cyclistes présents. Heureusement, il nous a toujours été possible de trouver un lieu pour poser et sécuriser nos vélos.

Nous sommes arrivés dans la soirée du jeudi 16 juin, précédant le premier jour officiel du festival, afin de récupérer les pass. Cela nous a permis de retrouver l'atmosphère du Hellcity Square, comme si rien n'avait changé en trois ans, avec quelques légers aménagements, mais gardant l'esprit du festival avec les différents stands sur ce square reprenant l'ambiance du quartier londonien de Camden.

Les hostilités allaient débuter le lendemain et jamais je me serais dit que l'enfer allait être aussi chaud...

1er jour - Welcome to Hell!

Notre festival débute en fin de matinée avec les Français de Necrowretch, comme en 2015 ! Et déjà, les températures sont bien élevées et le soleil tape fort. La journée sera longue... Premier constat en arrivant sur le site, il n'y a plus d'herbe sous les tentes de l'Altar et de la Temple ! Tout a été bitumé ! Seule la Valley reste encore roots, à l'ancienne ! Pour l'instant, nous sommes sous l'Altar qui est encore assez clairsemée, mais cela ne va pas impacter la performance de Necrowretch. J'ai déjà eu l'occasion de les voir plus tôt cette année et là, j'ai trouvé leur performance bien plus percutante et brutale qu'à Paris trois semaines plus tôt. Le son global est puissant, bien équilibré et agressif, totalement ce qui convient à un groupe comme Necrowretch, leur permettant de délivrer leur death metal satanique dans les meilleures conditions. On a donc eu droit à une demi-heure menée tambour battant alternant morceaux de leur excellent dernier album en date, "The ones from hell", et anciens brûlots, notamment un "Putrid death sorcery" ultra furieux ! Pour le coup, le festival partait directe sur les chapeaux de roue !

Après une visite des lieux où on a pu découvrir de nouvelles sculptures magnifiques, notamment un corbeau majestueux entre l'espace de restauration et celui arboré, ou bien celles situées à l'entrée de l'espace arboré. Nous nous retrouvons en haut de la Warzone où nous pouvons admirer la toute nouvelle statue de Lemmy, remplaçant la précédente, victime de la corrosion, pour un résultat tout aussi massif et imposant ! Encore une fois le Hellfest nous régale avec des oeuvres fortes et un décor impressionnant.

Nous revenons vers les scènes extrême pour la performance d'autres Français, ceux de Seth. Le groupe a eu sa petite heure de gloire dans l'underground dans les années 90 avec notamment son premier album "Les blessures de l'âme", totalement représentatif du black symphonique de l'époque. Après quelques albums ayant eu moins de succès, ils sont revenus l'année dernière avec un excellent album, "La morsure du Christ", sorte de suite de leur premier album. Comme je vous l'avais dit, j'ai particulièrement apprécié ce nouvel album et bien que je les ai déjà vus à Paris le mois précédent, j'étais impatient de les retrouver sur scène ici au Hellfest. Et je ne fus pas déçu ! Ils nous ont délivré une performance particulièrement impressionnante malgré la chaleur qui commençait à régner sur le site ! Le groupe allie parfaitement la puissance et l'aspect provocant du black metal avec un clavier bien présent distillant les symphonies du nouvel album à la perfection. Le show se sera d'ailleurs focalisé aux trois quarts sur ce dernier album et l'autre quart ne consistant qu'en des morceaux du premier album, comme s'ils ne formaient qu'une seule et même histoire. Le chanteur Saint Vincent apporte un côté théâtral opportun. On le sent particulièrement à l'aise avec ses habits de prêtre en pleine cérémonie. Cela apporte indéniablement un plus à l'ensemble tant on perçoit la ligne directrice avec l'histoire et l'atmosphère sulfureuse de l'album. Il sera rejoint, comme à Paris, sur le final "Le triomphe de Lucifer" par la performeuse Melainya B pour un show théâtral à la fois blasphématoire et sexy, sans jamais être graveleux, jouant avec le sang, le feu et les différents objects religieux présents sur l'autel installé sur la scène. J'ai trouvé ce final totalement dans le ton et l'atmosphère du concept du dernier album du groupe. Je trouve que ce genre d'initiative est intéressant dans le cadre d'un concert afin de changer du simple enchainement classique des morceaux, surtout quand cela est réalisé, comme ici, de très belle manière.

Set-list Seth :
  • La morsure du Christ
  • Métal noir
  • Les océans du vide
  • Hymne Au Vampire (Acte 1)
  • Hymne Au Vampire: Acte III
  • ...À la Mémoire De Nos Frères
  • Le triomphe de Lucifer

Changement radical de style ensuite, avec sous la Valley, la prestation de Witchcraft. Je les avais déjà vus au même endroit il y a quelques années et j'avais bien apprécié. J'ai suivi leurs aventures discographiques notamment récentes et j'avais un peu peur de ce que j'allais voir notamment suite au dernier album particulièrement déroutant, totalement acoustique, et bizarrement intitulé "Black metal". Magnus Pelander a remonté un groupe complet et c'est dans une configuration plus métallique qu'on le retrouve ici. Et pour le coup, ce fut particulièrement heavy !! Witchcraft a sorti l'artillerie lourde cet après-midi avec un set très bon et surtout un son ample et profond. En fait, je m'attendais à tout sauf à cela ! Je pensais que le groupe allait être bien brut et puissant, en mélangeant les ambiances, alors qu'en fin de compte, leur performance aura été lourde et ample, tout en restant dans l'esprit vintage de Witchcraft. Une bonne petite surprise !

Je retrouve ensuite la Temple pour la performance de The Great Old Ones. Ils sont attendus car la tente est bien remplie. Et c'est parti pour 45 minutes de gros black metal moderne et opaque, super lourd. The Great Old Ones joue sur ces rythmiques à la fois brutales et imposantes. Les morceaux sont dans le même moule donnant cette impression de rouleau compresseur poisseux. Il y a à la fois ce côté brutal, suffocant mais avec des envolées post black metal vraiment bien trouvés. Il ne s'agit pas de black metal stérile, il y a une vraie atmosphère derrière, avec ces guitares fuyantes et ces passages plus lourds, mid-tempos vraiment bien sentis. L'accueil est particulièrement bon avec un public expressif. Encore une fois, on a droit à un super concert.

Jusque là, nous avons évité les Mainstages tant la canicule qui s'est installée sur le site est particulièrement dure à supporter, d'autant plus que nous n'étions pas spécialement équipés contre celle-ci. A 18h, le soleil tape toujours super fort et c'est dans ces conditions que je vois les derniers morceaux d'Opeth. Je n'ai jamais réussi à apprécier le groupe, j'ai pourtant essayé, mais sans succès. Et là, même en concert, je reste hermétique à ce rock/metal progressif allié à un chant guttural que je trouve pas du tout adapté au style. Bref, j'attends sagement la suite, parce que là, je n'accroche pas du tout.

En fait, j'attends surtout juste après les Américains de Offspring sur la Mainstage 1. Et là, on passe une heure de retour dans les années 90 avec un groupe en forme qui enchaine ses grands hits de cette époque ! Même si Dexter Holland a perdu en capacité vocale, le public est tellement à fond qu'il chante à sa place ! On a droit à un véritable best of de la grande époque, je retrouve mes années lycées avec ce punk-rock entrainant. Quel pied de pouvoir sauter et gueuler sur tous ces hits de l'époque. Le groupe est vraiment en forme et on sent qu'ils sont contents d'être présents à Clisson. Seul le chant de Dexter fait défaut et manque cruellement de puissance, mais musicalement, rien à dire, que du bonheur ! Et puis quelle set-list ! Visez un peu :

Set-list The Offspring :
  • Staring at the Sun
  • Come Out and Play
  • Want You Bad
  • The Opioid Diaries
  • Behind Your Walls
  • Hammerhead
  • Bad Habit
  • Gotta Get Away
  • Why Don't You Get a Job?
  • (Can't Get My) Head Around You
  • Pretty Fly (For a White Guy)
  • The Kids Aren't Alright
  • You're Gonna Go Far, Kid
  • Self Esteem

Après avoir bien cramé sous le soleil, un retour sous la Temple s'impose avec la performance des Irlandais de Primordial. Encore un autre groupe que j'ai déjà vu un peu plus tôt dans l'année à Paris. Et là, je dois dire que cette performance du Hellfest aura tout simplement été le meilleur concert de Primordial que j'ai eu l'occasion de voir. Près d'une heure de best of avec des versions ultra prenantes de "To hell or the hangman", "Empire falls", "Where greater men have fallen", ou bien "The coffin ships". Alan est comme à son habitude super charismatique sur scène jouant avec le public, le faisant participer et toujours avec cette force et cette envie qui ne peuvent que te faire adhérer à leur discours. Primordial, c'est du metal celtique, voire même folklorique, sans le bignou ou les instruments traditionnels. Primordial te fait ressentir leur héritage irlandais avec des compos puissantes et inspirées. Elles te font taper du pied, sauter dans tous les sens, chanter à tue-tête avec Alan. Ca prend aux tripes et au moins, pendant une heure, on aura pu ressentir la fraîcheur irlandaise dans cette fournaise qu'est devenu Clisson ! Sans hésitation, le performance du jour et l'une des toutes meilleures du festival !

Petite pause par la suite pour se remettre de la chaleur intensive avant de revenir sur site pour entrapercevoir les fameux entrechats d'Abbath sur la fin du dernier morceau de sa prestation, le fameux et épique "Withstand the fall of time" d'Immortal bien évidemment, en allant rejoindre la Valley, toujours situé juste à côté de la Temple pour suivre la performance d'Electric Wizard. Bien que je n'aie jamais réussi à bien accrocher sur album, en concert, j'ai quand même pris une bonne mandale dans la gueule ! Le son était surpuissant et profond permettant au doom d'Electric Wizard de prendre toute sa dimension. Alors que les températures commençaient timidement à baisser, Electric Wizard remonte le chauffage sur fond de projections de photos et films érotico-satanico psychédélique, le groupe balance la sauce, mélange de rock psychédélique à la Hawkwind (qui partage ce goût des vidéos hallucinantes et colorées) qui aurait bouffé un lion enragé ! Electric Wizard, ça décoiffe, c'est à la fois agressif et super perché avec des morceaux longs qui prennent le temps de se mettre en place. Ca m'a donné envie de redonner une chance à ce groupe sur album, parce que là, j'ai vraiment passé un super bon moment !

Pour finir cette première journée, j'avais un bon dilemme entre Suicidal Tendencies et Mayhem. Ayant vu les Norvégiens à Paris il y a quelques semaines, je me suis déplacé vers la Warzone pour voir la performance des skateurs Californiens. Autant le dire direct, quelle déception ! Et pourtant, Suicidal en live, c'est réputé pour être la folie, comme ça l'était au même endroit et à la même heure il y a quelques années. Plusieurs raisons à cela, déjà, comme beaucoup d'autres groupes, les musiciens ont perdu leurs affaires dans les méandres des interconnexions aériennes et ils jouaient sur des instruments gentiment prêtés. Ils ont commencé par des problèmes techniques sur la guitare de Ben Weinman empêchant le set de véritablement débuter, les autres musiciens faisant passer le temps avec divers bruits de leurs instruments. Quand finalement ils ont pu commencé, ils ont fait durer le premier morceau "You can't bring me down" pendant des lustres, l'arrêtant, le faisant repartir, puis en jouant une version légèrement décalé, puis enchainant avec un premier discours de Muir sur le DIY et la confiance en soi, bref tout ce qu'il dit dans "You can't bring me down" donc. Et puis ensuite, les morceaux étaient hachés et toujours avec les discours de Muir entre chaque, et franchement, ça faisait long et sans rythme. Alors que justement quand tu as des problèmes techniques et que tu n'es pas habitué à tes instruments, il faut plutôt axer ton set sur l'énergie et le côté purement rock n' roll de ta musique et là-dessus Suicidal est normalement une bête de scène. D'où vraiment mon incompréhension. Il est à noter la présence du fils de Robert Trujillo, Tye - 17 ans, à la basse qui promet pour la suite avec un jeu digne de son père.

Passé "War inside my head", j'ai préféré en rester là et rejoindre la Temple pour suivre la fin de la prestation de Mayhem. J'ai donc pu suivre la fin de la partie dédiée à l'album "De mysteriis dom Sathanas" avec un Hellhammer particulièrement en forme dans une atmosphère sombre et macabre allant parfaitement avec l'ambiance de l'album. La fin du concert se déroule dans une ambiance plus lumineuse sur les morceaux punk des années 80 avec un "Deathcrush" mortel et bien évidemment le "Pure fuckin' armageddon" balancé en une minute pour achever tout le monde. Bref, si j'avais su, je me serais abstenu d'aller à la Warzone pour suivre l'intégralité du concert de Mayhem qui auraient été de toute manière bien meilleure que ce que j'ai vu de Suicidal Tendencies ! Voilà, il est 2h passé, la journée fut longue et éprouvante. Une bonne nuit de repos ne sera pas de trop, d'autant plus qu'on annonce une deuxième journée encore plus chaude avec des températures atteignant 40° ! Bref, le Hellfest n'aura jamais aussi bien porté son nom !

2ème journée - Canicule Round 2

Pour ce deuxième jour, on est mieux préparés ! Casquette, t-shirt mouillé sur la tête, de l'eau, beaucoup d'eau, on est parés pour affronter les flammes de l'Enfer !

Cette deuxième journée aurait dû débuter pour l'heure du déjeuner avec le super-groupe The Dead Daisies avec l'ex-Deep Purple (qu'on verra plus tard ce même jour) et ex-Black Sabbath Glenn Hughes que je n'ai jamais vu en concert comme il se doit. Manque de pot, il s'agira de l'une des rares annulations de dernières minutes que connaîtra le festival. On décide de retarder un peu notre venue sur le site afin de se préserver au maximum pour la suite de la journée.

C'est donc en début d'après-midi qu'on arrive sur site pour se diriger vers la Valley pour suivre le side-project de Nergal de Behemoth, Me And That Man. Il s'agit pour moi d'une véritable découverte, n'ayant jamais eu l'occasion d'écouter ce que donnait ce projet. Sans dire que cela a été une révélation, j'ai été agréablement surpris par la performance du groupe. On est loin de la mise en scène élaborée de Behemoth. On nage plus dans une ambiance de saloon américain avec du bon rock country/sudiste plutôt original et varié. Et c'est là la réussite du groupe je trouve, c'est qu'ils n'hésitent pas à mélanger les genres, lorgnant vers le metal gentillet, le rock moderne, mais toujours avec ce style américain rockabily. Nergal est un vrai showman et s'adapte parfaitement aux conditions, notamment lorsque le groupe a quelques soucis techniques à la guitare, il n'hésite pas à faire jouer et chanter le public sur l'intro d'un morceau le temps que le souci technique soit résolu. Certains pourraient en prendre de la graine... J'ai vraiment eu le sentiment d'assister à un petit concert bien roots avec un Nergal détendu et heureux d'être là.

Je me retrouve ensuite sous la Temple, un peu par hasard, pour voir la prestation d'un groupe que je n'ai pas vu depuis près de 25 ans, les Norvégiens d'Einherjer. Je n'ai absolument pas suivi leur carrière, donc ce sera une (re-)découverte pour moi. Le quatuor arrive un peu comme en répèt', ayant eu eux aussi tout leur matos perdu entre deux avions. Ils ont d'ailleurs bien remercié les entreprises d'instruments de musiques ainsi que l'organisation du Hellfest pour leur avoir permis de jouer sur ces instruments avec notamment une Rickenbecker toute dorée que le chanteur/bassiste a particulièrement apprécié. Le groupe joue du rock à tendance viking avec du chant black de facture assez classique. Ca joue bien mais ça reste vraiment trop basique pour véritablement accrocher. Sans être déplaisant, je ne garde pas un souvenir particulier de leur performance et je préfère m'éclipser à la moitié de leur set.

Nouveau dilemme avec ce milieu d'après-midi, The Darkness sur la Mainstage contre Vintage Caravan sur la Valley. Je décide de commencer par la performance des Anglais que je n'ai jamais vu sur scène. Le groupe a une réputation de bête de scène et de jouer particulièrement fort. Et là, sur la Mainstage, j'ai plutôt trouvé que c'était faiblard un peu mou du genou. Le son manquait de punch et je m'attendais à voir un groupe un peu plus énergique sur scène. Ce n'était pas mauvais, les morceaux de leur album phare, "Permission to land", passent bien sur scène, mais pour du rock brut comme le leur, je pense qu'un peu plus de puissance n'aurait pas fait de mal. Au bout d'une vingtaine de minutes, je me décide à rejoindre la Valley pour assister à la fin de la performance des Islandais de Vintage Caravan.

Le trio fait partie de mes gros coups de coeur de ces dernières années. Ils nous jouent un rock seventies inspiré et puissant. Et à nouveau ils ne m'auront pas déçu ! Voilà un groupe qui a tout compris avec des compos variées incorporant une bonne dose de psychédélisme tout en gardant une base rock brut de décoffrage. Le groupe est totalement en place, puissant et énergique. Les morceaux du dernier album, le magnifique "Monuments" passent à la perfection l'épreuve de la scène. Le groupe échange pas mal avec le public dans une ambiance chaleureuse et totalement acquise à la cause des Islandais. Je n'ai qu'une hâte, les retrouver à l'automne prochain lors de leur tournée européenne !

On revient au même endroit une petite heure plus tard pour voir le rock instrumental de Pelican. Je ne suis pas le plus grand fan de la formation, je trouve qu'il y a d'autres artistes plus intenses qu'eux dans ce style, mais j'étais curieux de les voir sur scène. Et en fait, ce qui est frappant chez eux, c'est justement que la structure de leurs morceaux se prête à avoir du chant. Il y a pleins de moment où je me suis dit qu'il aurait fallu un couplet ou un refrain sur telle ou telle partie, mais que là, en mode purement instrumental, c'était ennuyeux, qu'il manquait quelque chose, que ça cassait le rythme et qu'il n'y avait pas de grande évolution de puissance ou d'intensité, que finalement, ça restait assez plat. Je n'ai pas vraiment réussi à rentrer dans leur set.

On part même avant la fin pour nous diriger vers les tentes de l'Altar et de la Temple. En attendant les Norvégiens de Taake, on se retrouve devant Exciter sous l'Altar qui termine son set. La particularité des Canadiens est d'avoir un batteur/chanteur, dans un style thrash metal à l'ancienne, très 80's à l'allemande, pied au plancher et sans artifice. Bref, le cliché complet du groupe de heavy metal bloqué dans les années 80 avec cuir, clous et spikes. Ca prend la base du heavy metal originel à la Iron Maiden et Judas Priest (avec un nom pareil, forcément) et on booste le tout en y injectant un coup d'accélérateur et de gros son avec un chant extrême. C'est tout à fait le genre de groupe culte de seconde zone qui va avoir son petit cercle de fans et qui va passer inaperçu pour le reste. Mais ça fait toujours plaisir malgré tout de voir ces groupes qui entretiennent la flamme du heavy metal originel ! Pas déplaisant, juste lambda et ça reste sympa 20 minutes en attendant la suite des hostilités.

Et niveau hostilités, la bande à Hoest sait y faire ! Il s'agit vraiment d'un groupe qu'on attendait de pied ferme, malgré les températures caniculaires ! J'espérais personnellement bien que la température allait enfin finir par baisser un peu avec leur black metal purement norvégien ! Taake déboule et, hélas, j'ai trouvé que le son manquait de puissance et d'agressivité. Le groupe a aussi changé de batteur et de guitariste rythmique et je trouve que c'était moins fluide que par le passé. La set-list est en mode best of avec les morceaux qui s'enchainent facilement, mais il manque cette niaque, cette folie qui fait partir le black metal des Norvégiens en agression pure. La chaleur suffocante qui règne sous la tente ne doit pas aider ! Hoest a d'ailleurs enlevé sa cape assez rapidement ! Sans aller jusqu'à dire que j'ai été déçu, je m'attendais à mieux de leur part. Pas le meilleur concert de Taake auquel j'ai pu assister.

Changement total d'ambiance ensuite, direction les Mainstages pour la prestation de Steel Panther ! Je ne suis pas spécialement fan du groupe, mais en festival, c'est tout à fait le genre de groupe adapté, potache, marrant, sans prise de tête, à jouer du glam rock basique mais entrainant. Steel Panther, ce sont vraiment les dignes héritiers de Mötley Crüe et de Poison, sans prise de tête en mode sex drugs & rock n' roll sans la moindre finesse et c'est tout simplement fun ! Le groupe nous balance son rock sulfureux sans gros temps mort avec quand même au milieu du set une reprise fabuleuse du "Crazy train" d'Ozzy Osbourne avec le chanteur Michael Starr grimé comme le Britannique, avec les lunettes Lennon, les cheveux tirés derrière les oreilles et reprenant toutes les mimiques du chanteur de Black Sabbath, le tout dans une ambiance fun sans vouloir se moquer méchamment d'Ozzy. Un hommage marrant et décalé. La fin du set sera marquée par la montée sur scène tout d'abord d'une demoiselle du public qui aura droit à son slow "Weenie ride" juste pour elle avant que ne débarquent ensuite des dizaines de filles du public pour chanter tous ensemble le fameux "17 girls in the row" (la grande classe quand même ! ha ha), avec quelques free nipples included ! Alors que la température sur le site commençait enfin à descendre sous les 35°, Steel Panther et ses groupies auront décidé de faire remonter le mercure !! Bref, voilà, Steel Panther, c'est le groupe grosse déconne du festival et faut bien avouer que c'est assez marrant.

Set-list Steel Panther :
  • Goin' in the Backdoor
  • Tomorrow Night
  • Asian Hooker
  • All I Wanna Do Is Fuck (Myself Tonight)
  • Let Me Cum In
  • Crazy Train (reprise d'Ozzy Osbourne)
  • Weenie Ride
  • 17 Girls in a Row
  • Community Property
  • Death to All but Metal
  • Gloryhole

On reste au niveau des Mainstage pour la venue de Megadeth pour une heure et quart de show vraiment super efficace. J'étais resté sur des prestations assez moyennes de la part de Megadave et ses sbires et je ne m'attendais pas à grand-chose ici. Eh bien, grosse puissance et très bonne interprétation ! Déjà, on a eu droit à un show contenant bien trois quarts de hits avec juste 2-3 morceaux de Dystopia, le reste ne venant que du 20ème siècle, et ensuite, il n'y a pas à dire, mais là, la formation était impeccable. Même si on sent que l'âge avance pour Mustaine (sans compter ses derniers soucis de canté), il était loin d'être en mode pilotage automatique et son chant restait bien vigoureux et agressif. James Lo Menzo, qui a remplacé David Ellefson, est top et complète admirablement le reste de ce line-up qui a quand même une sacrée gueule : Kiko Loureiro et Dirk Verbeuren ! Rien à dire alors que je comptais m'éclipser un peu avant la fin pour rejoindre les japonaises de Mono, je suis resté jusqu'au bout avec le fameux final sur "Holy wars" qui était quand même vraiment top. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils ont tout défoncé, mais quand même, quel plaisir de retrouver ce groupe en si grande forme ! Le rendez-vous est pris pour la semaine prochaine sur l'autre Mainstage !

Set-list Megadeth :
  • Hangar 18
  • Dread and the Fugitive Mind
  • The Threat Is Real
  • Angry Again
  • The Conjuring
  • Sweating Bullets
  • Conquer or Die!
  • Dystopia
  • A tout le monde
  • Trust
  • Symphony of Destruction
  • Peace Sells
  • Holy Wars... The Punishment Due

Sitôt "Holy wars" terminé, on se dépêche de rejoindre la Valley pour suivre la performance de Mono, les Japonaises étant même ici accompagnées par le Jo Quail Quartet. On a donc ici une performance de Mono avec un quartet à cordes ainsi qu'un piano pour soutenir leur post-rock instrumental. Lorsqu'on arrive sous la tente, en quelques minutes je me dis qu'on a peut-être ici LA performance du festival. Le morceau qui est interprété quand j'arrive est puissant, avec une montée magnifique. Franchement, là, je suis parti haut ! Et le souci, c'est que la suite ne fut pas du même niveau. Déjà, le son n'était à mon avis pas complètement adapté avec le quartet mis en retrait par rapport aux instrument amplifiés des quatre japonaises, donc dès que ça commençait à partir en envolée électrique, on n'entendait plus du tout le quartet et j'ai trouvé aussi que sur la durée, les morceaux étaient légèrement moins intenses et prenants. Ce n'est que vers la fin de la performance que le niveau est remonté à celui du début pour un dernier morceau époustouflant, réussissant à bien mieux inclure le quartet pour un résultat vraiment génial. Je ne sais pas si la configuration dans une tente si grande était totalement adaptée pour ce genre de performance, mais je serais super curieux et intéressé de revenir cela en salle, dans une configuration plus intimiste. N'empêche, quelle chance d'avoir pu assister à une telle rencontre !

A peine terminé, on retourne vers les Mainstages. Et là où c'est assez fun, c'est que sur le chemin entre la Valley et les Mainstages, on passe forcément devant la tente de l'Altar où Sepultura termine son set. Déjà, je trouve étonnant de voir un tel groupe sous une tente et pas sur l'une des Mainstages. Le monde devant la tente était vraiment impressionnant, allant presque jusqu'au stand de merch officiel ! Et alors que je m'approche des Mainstages, j'ai le "Ratamahata" des Brésiliens (qui enchaînera sur "Roots bloody roots" dans les oreilles de moins en moins fort et plus je me rappoche de la Mainstage 2, plus j'ai le solo de piano tout guilleret de Don Airey de Deep Purple de plus en plus fort ! La transition et le contraste sont saisissants entre les deux ! Je me place donc devant la Mainstage 2 pour la fin de la performance des vétérans anglais qui ont quand même 54 ans de carrière au compteur !! En 2017, alors qu'ils étaient tête d'affiche, j'étais parti en milieu de set tellement je trouvais ça mou et ennuyeux, là en 2022, je reprends où je m'étais arrêté à l'époque, au solo de piano donc ! Après une petite "Marseillaise" sympathique, les voilà qui enchainent sur "Perfect strangers". Et là, direct, leur performance n'a rien à voir à la précédente au même endroit. Certes, ils ont tous pris 5 ans de plus, Ian Gillan approche des 77 ans, mais là, rien à dire, ça envoyait bien comme il faut ! Ce n'est plus le Deep Purple ravageur des années 70 bien évidemment, mais ça restait quand même bien plus énergique que ces dernières années. On a aussi eu droit en rappel au medley de leur dernier album en date, "Turning to crime" entièrement composé de reprises, vraiment cool, avant de finir sur la vieillerie "Hush" de leur premier album ainsi que le fameux brûlot "Black night" ! Je me suis un peu réconcilié avec le groupe en live, d'autant plus qu'on ne sait pas encore combien de temps ils vont bien pouvoir continuer.

Set-list Deep Purple :
  • Highway Star
  • Pictures of Home
  • No Need to Shout
  • When a Blind Man Cries
  • Lazy
  • Uncommon Man
  • Keyboard Solo
  • Perfect Strangers
  • Space Truckin'
  • Smoke on the Water
  • Caught in the Act
  • Hush (reprise de Joe South)
  • Black Night

Après ce marathon de plus de 5h30 non-stop un jour de canicule, je m'octroie quelques minutes de repos avant de rejoindre la Valley pour assister à la performance d'autres Japonais, ceux d'Envy. J'y suis allé surtout parce qu'on m'a dit que c'était quelque chose à voir. Donc voilà, je suis sous la Valley les oreilles toutes vierges de ces Envy. Et effectivement, je comprends pourquoi on m'a conseillé de les voir. Le groupe allie post rock et hardcore en mode screamo avec un chanteur vraiment totalement possédé par son art. Musicalement, ça prend le temps de se mettre en place, avec le groupe qui fait monter la pression, à l'instar d'un Amenra par exemple, avec toujours ce chanteur au centre qui sautille, qui se prend la tête dans les mains, qui crie, qui parle, qui chante, avec son propre rythme, toujours en japonais, parfois en décalé avec la musique. Il peut crier sur une musique calme ou inversement parler/chantonner alors que le rythme est plus puissant, lourd et agressif. Bref, Envy fait son truc, c'est très cinématographique d'ailleurs comme style, aidé en concert par les images qui défilent derrière la scène. Vraiment, j'ai trouvé ça super intéressant. Je n'ai pas tout de suite accroché, la musique du groupe n'est pas si directe que cela, mais on sent l'émotion qui se dégage de leur art et cela ne m'a pas laissé indifférent. Je suis curieux de découvrir ce groupe sur album.

Pour cause de canicule, le feu d'artifice, prévu à la suite de la prestation d'Envy, a été annulé et c'est à ce même moment qu'il s'est mis enfin à pleuvoir ! Alors j'aurais personnellement juste aimé que la pluie arrive légèrement plus tard parce que j'avais prévu d'assister à la prestation d'Airbourne qui concluait la journée sur les Mainstages, mais comme ils font partie des rares groupes à faire les deux week-ends, j'ai décidé de rentrer au sec pour être au mieux pour la dernière journée de ce premier week-end.

3ème jour - The Priest is back!

Pour ce troisième jour, le sentiment est assez particulier. Généralement, il s'agit du dernier jour de festival, la nostalgie commence dans ces cas-là à s'installer doucement. On est fatigué, mais on se dit qu'il faudra attendre un an avant de remettre ça. Sauf que là, bah non ! Certes il s'agit du dernier jour, mais 4 jours plus tard, c'est reparti ! Donc, on n'est pas dans le même état d'esprit, pourtant la fatigue, elle, elle n'en a rien à carrer que ce ne soit pas la vraie fin ! Et pareil, le réveil pique un peu surtout après la journée du samedi particulièrement éprouvante (qui faisait suite au vendredi torride !). Bref, vous l'aurez compris, on n'a plus 20 ans ! Mais quand même, il reste de ce week-end une dernière journée qui s'annonce elle aussi bien intense !

Elle commence pour nous en début d'après-midi avec les Français de Regarde Les Hommes Tomber. Et là, quelle surprise de voir la Temple prête à exploser tellement le monde est présent ! Je réussis à me faufiler à l'intérieur, mais même devant la tente, le public s'est amassé en nombre pour supporter les locaux de l'étape. Et autant je ne suis pas subjugué par leurs albums studio, autant en concert c'est autre chose ! Le groupe joue du black metal moderne, puissant et ultra intense. Ca boxe un peu dans la même catégorie que leurs compatriotes de The Great Old Ones, sans le côté lovecraftien ! Franchement, Regarde Les Hommes Tomber sont super impressionnants sur scène avec une présence et un charisme qui fait plaisir à voir. Et puis ce soutien du public ! Quel pied que de faire partie de cette expérience, de ressentir ce public et voir ce groupe aussi puissant et brutal ! Le chanteur a une classe phénoménale et défonce littéralement tout ! Il s'agit certainement du meilleur concert de leur part auquel j'ai assisté. Et ils méritent vraiment d'être beaucoup plus haut sur l'affiche !!

On revient une petite heure plus tard au même endroit pour la performance des Norvégiens de Gaahls Wyrd. La tente est beaucoup plus clairsemée que pour leurs prédécesseurs, mais la bande à Gaahl n'en a cure et délivre leur black metal opaque et puissant. Ils ont toujours eu un style et un son bien à eux, à la fois brutal mais tout en retenu et toujours ultra massif. Gaahl, toujours à son habitude, déambule nonchalamment sur scène doucement, à son rythme, de manière totalement déconnectée de la musique. Il est tout en contrôle, entre chant parlé, déclamé et cris black metal. L'ancien chanteur de Gorgoroth est totalement impressionnant. Le reste du groupe est plus en retrait sur scène, c'est vraiment lui qui est au centre de l'attention, pourtant, l'ensemble reste super puissant et compact. Gaahls Wyrd n'aura pas déçu avec une performance de haute volée.

On se dirige maintenant vers la Mainstage pour une prestation que j'attendais depuis l'annonce de l'affiche, à savoir Michael Schenker ! Je ne connais pas beaucoup la carrière du guitariste à partir des années 80, mais je suis un grand fan de ses travaux chez Scorpions et surtout chez UFO ! Au delà de ça, l'Allemand est un guitariste unique et je ne voulais pas le louper ! Je découvrais pour ainsi dire sur scène, et j'ai été agréablement surpris par le hard rock typé années 80 qu'il joue. Mes premières impressions m'ont fait penser à du Dio allié à du Rainbow... avant de me rendre compte que le chanteur Ronnie Romero n'est autre que le chanteur actuel de Rainbow ! (Oui, Ritchie Blackmore a reformé son groupe il y a quelques années !) Donc Michael Schenker nous a régalés avec du bon hard rock à l'ancienne mais surtout il nous a montré l'étendu de son talent à la 6-cordes. Il nous a bien évidemment joué trois hits d'UFO dont le fameux "Doctor doctor" repris en choeur par le public massé en nombre ou sur le final "Rock bottom" particulièrement endiablé avec des solos de guitares homériques ! Une excellente découverte pour moi et qui m'a donné envie de m'intéresser un peu plus à sa carrière post-Scorpions/UFO (deux groupes qu'on retrouvera d'ailleurs 4 jours plus tard au même endroit !! Ce Hellfest est tout simplement fou !) !

Set-list Michael Schenker :
  • Into the Arena
  • Doctor Doctor (reprise d'UFO)
  • Looking for Love
  • Red Sky
  • Sail the Darkness
  • Lights Out (reprise d'UFO)
  • Armed and Ready
  • A King Has Gone
  • Rock Bottom (reprise d'UFO)

Pour la suite, on nous a dit de regarder la performance des Japonais (encore eux !) de Maximum The Hormone. Et là, c'est vraiment un truc de fou ! Ce groupe balance 50 styles différents, entre neo metal, rap, musique japonaise de jeux vidéo, hardcore, rock, avec des musiciens qui sautent de partout, se rentrent dedans, se portent, toujours en se marrant et en rigolant. Et tout ça, avec un public totalement conquis qui refait les délires des musiciens sur scène ! Et que dire de cette batteuse totalement hallucinée qui joue, qui chante, qui se lève de son kit, vient sur le devant de la scène, délire, s'amuse et repart de plus belle sur des rythmes super entrainants ! Là, c'est clair, en voyant cette performance, je me suis carrément senti super vieux, mais qu'est-ce que c'était fun à voir !

Sans transition, on passe à l'heure Phil Anselmo de chaque édition du Hellfest. Entre tous ses groupes (Superjoint Rituals, Scour, Illegals, Down...), on arrive toujours à caler l'Américain qui est un peu chez lui au Hellfest. Ce coup-ci, on a droit à Down, ce que je considère comme son meilleur groupe. Il est moins fringant sur scène qu'il y a quelques années, il bouge peu et surtout de manière peu énergique, mais on ne peut pas dire que ça se ressente beaucoup sur son chant. Il fait le job et surtout il est secondé par un groupe impeccable. La prestation se borne à piocher des morceaux des deux premiers albums, les meilleurs, et ça se boit comme du p'tit lait. Franchement, la set-list parle d'elle-même, et même si ça manquait d'energie sur scène, le rendu musical était très bon. Et puis, comment ne pas parler du final total unique sur "Bury me in smoke" où le groupe fait tourner en boucle les dernières mesures du morceau, et où chacun à la suite va filer son instrument à un roadie pour terminer le morceau. On se retrouve donc à la fin avec les musiciens qui sont sur scène à remercier le public alors que les roadies jouent le morceau, avec Anselmo en chef d'orchestre qui dicte au batteur les différents enchainements amenant à la fin du titre ! Je crois que c'est la première fois que je vois ça et c'est franchement génial !

Set-list Down :
  • Lysergik Funeral Procession
  • Hail the Leaf
  • Lifer
  • The Seed
  • Ghosts Along the Mississippi
  • Losing All
  • Pillars of Eternity
  • Swan Song
  • Eyes of the South
  • Stone the Crow
  • Bury Me in Smoke

On revient au même endroit sur la Mainstage 2 pour la performance de Judas Priest qui laisse la tête d'affiche aux Français de Gojira. Les Metal Gods sont présents et vont délivrer ce qui sera pour moi LA performance de ce premier week-end ! Ils fêtent à cette occasion, eux aussi, leurs 50 ans de carrière et ont mis les p'tits plats dans les grands, avec une mise en scène super chiadée sur fond de zone industrielle désaffectée et écran géant super bien exploité. Le groupe va jouer des morceaux moins présents sur scène en commençant notamment même par le méconnu "One shot at glory". On aura droit à "Turbo lover" ou bien "Hell patrol" (une première pour moi en live) mais pas à "Rocka rolla" qu'ils avaient pourtant ajouté à leur set-list plus tôt dans la tournée. N'empêche, ce qui va surtout faire la différence ici, c'est dans l'interprétation aux p'tits oignons. Rob, en vrai Papa Noël rockeur (quelle belle barbe blanche !), est vraiment fringant et se donne à fond. On sent que l'âge se fait sentir, 70 ans au compteur tout de même, mais surtout, on le sent tout donner, aller jusqu'au bout sans se ménager et je suis resté tout le concert ébahi devant une telle hargne. Le "Freewheel burning" a été mortel, avec des solos de folie. Ritchie "The Falcon" Faulkner est la personification du guitariste de heavy metal que tout le monde veut être, tout de cuir vétu et lunettes de soleil inclues, il enchaine les solos à la vitesse de l'éclair ! Quelle classe ! Sa belle cicatrice sur le torse semble être le seul signe de ses ennuis de santé de l'année dernière. On l'espère en tout cas pour lui. Même le "Painkiller" est très bien passé, certes en moins vindicatif que sur album, mais quand même, quelle folie ce morceau, même en 2022. Comme tout concert du Priest qui se respecte, on a eu droit à la Harley sur scène pour "Hell bent for leather" avant que n'arrive sur scène un énôôôôrme taureau gonflable pour le final "Living after midnight". Judas Priest a tout défoncé, c'était génial, le Priest en grande forme et ça fait super plaisir ! Voilà certainement pour moi ce qui restera comme LA performance de ce premier week-end !

Set-list Judas Priest :
  • One Shot at Glory
  • Lightning Strike
  • You've Got Another Thing Comin'
  • Freewheel Burning
  • Turbo Lover
  • Hell Patrol
  • The Sentinel
  • The Green Manalishi (With the Two Prong Crown) (reprise de Fleetwood Mac)
  • Diamonds & Rust (reprise de Joan Baez)
  • Painkiller
  • The Hellion
  • Electric Eye
  • Hell Bent for Leather
  • Breaking the Law
  • Living After Midnight

On se remet de nos émotions pour assister à la messe dominicale des Suédois de Watain. Le groupe, qui clôt les festivités du week-end sous la Temple, arrive avec tout son attirail, son autel, ses bougies, ses vasques, ses sculptures en metal et surtout sa pyrotechnie ! On n'avait pas eu assez chaud ce week-end, heureusement qu'Erik et ses sbires sont là avec leurs cheminées ambulantes !! Le décor est planté et franchement, ça en jette ! Erik est en pleine forme, totalement en transe. On sent bien que plus que jamais, Watain ne joue pas, Watain EST cette bête folle sur scène. Et là encore, quelle leçon ! Le groupe, qui vient de sortir un nouvel album fabuleux, "The agony & ecstasy of Watain", nous sert un set à la fois violent et mystique. Le show est énorme avec un son bien puissant et agressif et toujours cette mise en scène ultra-démoniaque. Alors que le groupe n'en est qu'à son deuxième ou troisième morceau, on entend à l'extérieur de la tente le feu d'artifice, originellement prévu la veille. Nous n'avions pas été prévenu et alors que le set de Running Wild sur la Mainstage a été retardé, ce n'est pas le cas ici sous la Temple. Ces explosions font sourire Erik, et accentue encore l'aspect maléfique de la performance des Suédois. Et alors qu'Erik termine d'enflammer les vasques sur scène, il n'hésite pas à lancer sa torche enflammée dans le public, comme il l'avait fait au Motocultor il y a trois ans !! Ces types sont complètement fous ! ha ha ! Niveau performance, il n'y a rien à dire, les morceaux du nouvel album passent super bien sur scène, avec notamment un "Ecstasies in night infinite" de folie ainsi que le plus lent mais magnifique "Serimosa". Le reste de la set-list nous propose une sorte de best of de leurs autres albums avec un "Malfeitor" faisant office de hit. Watain aura été impérial et on n'aurait pas pu espérer un autre groupe pour conclure cette première partie de festival. Avec Primordial, Watain aura été le meilleur groupe de la Temple de ces trois premiers jours.

Set-list Watain :
  • Death's Cold Dark
  • Malfeitor
  • The Howling
  • Leper’s Grace
  • Black Flames March
  • Reaping Death
  • Serimosa
  • Ecstasies in Night Infinite
  • Stellarvore
  • Towards the Sanctuary
  • The Serpent's Chalice

Comme le début du show de Running Wild a été retardé du fait du feu d'artifice, lorsque Watain a terminé son set, il restait encore une petite demi-heure aux Allemands sur la Mainstage. J'ai suivi de loin la performance de Rock 'n' Rolf et ses musiciens. Je n'ai jamais trop accroché à leur style. On est vraiment dans du heavy metal ultra-basique, à l'allemande, sans recherche ni excentricité. Personnellement, je trouve qu'il manque véritablement de génie dans leur musique, les riffs sont convenus. Certes, ça joue bien et c'est entrainant, mais il n'y a rien qui ait véritablement retenu mon attention. Du heavy metal clichesque à mort. Mais il faut quand même reconnaître qu'ils savent bien jouer et qu'il s'agissait d'une véritable chance d'avoir le groupe au Hellfest tant la formation joue peu en France. Il devait s'agir du premier concert sur nos terres en environ 30 ans !

Donc voilà, à 2H30 du matin, ce premier week-end du Hellfest 2022 touchait à sa fin. D'habitude, on est nostalgique en se disant qu'il faudra patienter une année entière avant de revenir, mais là, c'est différent. Il n'y aura que 3 jours à patienter !! On n'est en fait même pas à la moitié de cette édition 2022 du Hellfest ! Les hostilités reprennent le jeudi suivant en début d'après-midi !

Pour voir la suite de cette édition du festival, n'hésitez pas à aller voir le report de la partie 2

Mots clés : Festival, Hellfest, Clisson, metal, rock, hard rock, metal extrême et Nicko

Dernière mise à jour du document : jeudi 11 août 2022

Si vous étiez membre, vous pourriez réagir à cet article sur notre forum : devenez membre