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SAVAGE REPUBLIC à l'Embobineuse, Marseille, le 29 Janvier 2010

par Dariev Stands › lundi 1 février 2010


Style(s) : gothique / punk / rock / rock alternatif / musiques du monde / cold wave / crust / post punk / indie rock

première partie : un mec tout seul à la gratte qui avait l'air bourré

Attention live report express : Savage republic ce soir nous mets le feu à Marseille, et ce pour la première fois (surprenant vu leur amour des tournées européennes, et plus particulièrement méridionales), malgré leurs nombreuses prestations sauvages et... incendiaires en grèce et en italie durant les années 80. Bon, certes, niveau feu, on n'est pas sans savoir que depuis la tragédie Great White, tous les groupes utilisant des torches ou de la pyrotechnie sous quelque forme que ce soit sur scène ont purement et simplement arrêté, car de toutes façons ils ne trouveraient plus de tourneur. Et c'est pas plus mal, vu le cadre exigu de l'Embobineuse, petite salle bien punk aux allures de squat mal famé, ex-garage redécoré avec un goût, hum... gutsien, et probablement pas le meilleur endroit pour amener Anne-Sophie, 19 ans, votre nouvelle conquête, ni Alizée, 16 ans, votre petite soeur. Non, en fait, après avoir traversé un quartier bien prolo de la cité phocéenne, Mars pour les intimes, on se croit - effectivement - dans Total Recall, dans le bar mal famé où Schwarzy se retrouve nez à nez avec une prostituée à 3 seins. Je ne vous en dit pas plus. Après un DJ set excellent entre punk, post-punk et proto-electro tranchante par un DJ bourré portant un masque de catch, on rentre dans le vif du sujet avec une première partie totalement anecdotique : un genre de version picon-bière de Keiji Haino qui torture sa guitare en mode riff sur riff avec des rictus de poivrot... Original, bien roots, presque japonais dans l'esprit (le côté stoned), mais pas transcendant. Là-dessus arrive Savage Republic, groupe de post-punk/cold wave US intégrant des éléments de musiques tribales et orientales donc, mais aussi post rock depuis sa reformation sur Neurot. Pour situer, on est quelque part entre Joy Division, les Banshees d'"Into the light" ou les Cure période Pornography pour le côté rythmique "tribal" prononcé, et quelque chose de très méditérannéen, résolument pas sombre pour le coup, mais plutôt primal et organique... Les voix sont rares, l'intéret étant ces montées en puissance extrêmement concises et brutes, aux antipodes des lenteurs du post-rock. Pas de distortion ici, mais un son aigrelet et acide de guitare cold-wave qui vrille les tympans (les aigus étaient un peu trop agressifs). Pas de samples, de jeu de scène, de violoncelle ou de projections vidéo, juste 4 mecs dans la quarantaine, blaguant allègrement, et qui jouent avec une cohésion et une gniaque inaccessible aux trois-quarts des groupes en "post" ou en "core". La section rythmique, à elle seule, a mis à plat ventre toute la salle et littéralement atomisé les oreilles. Le batteur du groupe, Alan Waddington, épais comme une allumette, s'est révélé un vrai monstre, usinant des rythmiques tribales de plus en plus complexes et acharnées, jusqu'à un solo de batterie final réalisé en duo avec le leader qui tapait sur un fut en métal devant la scène (un classique du groupe). Bien sur, on imagine que les shows des 80's étaient incomparables, animés, à ce que leur réputation dit, par une ferveur et une transe ultimes. Seul menu regret de cette heure et demie de concert, très dense et sans la moindre once de fioritures : que le groupe n'ait pas joué tous ses classiques de l'époque, tels So It Is Written, Il Papa Sympatico ou le beau à tomber Pios Den MilaYia Ti Lambri. Pourtant ils ont joué Andalusia, issu de Ceremonial et l'inévitable Procession en guise de conclusion explosive. L'énergie était palpable, et directement transmise au public sans aucune pose arty, mise en condition ou distance (le bassiste venait féquemment à côté de moi pour écouter le rendu du son pendant quelques secondes)... Les rescapés de la période "dure" du punk et hardcore américain ont finalement plus en commun avec les groupes Rock in opposition et affiliés (cf. le live report du RIO festival) , dans l'attitude et dans l'originalité, qu'avec bien des groupes indés ou post-rock actuels. Savage Republic lamine tout sur scène, et exécute sa musique tellurique comme au premier hour, en toute simplicité, avec une rage de jouer communicative. Ils semblent avoir adoré Marseille, Marseille a adoré.

le feu sacré était là... métaphoriquement

la très poétique affiche designée par l'embobineuse. et encore ça, c'est rien.

Mots clés : savage republic marseille embobineuse l'embobineuse post-punk

Dernière mise à jour du document : vendredi 19 octobre 2012

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