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TYR - interview avec Heri Joensen (chant, guitares)

par Nicko › jeudi 7 avril 2005

1/ Salut Heri ! Pourrais-tu nous présenter Tyr ainsi que son histoire ?

Heri : Nous sommes un groupe de metal folklorique viking progressif des Iles Féroé. Nous nous sommes formés en 1998 à Copenhague, à l'origine, nous étions des amis qui vivaient au Danemark. Gunnar, Kári et moi sont les membres d'origine, d'autres nous ont rejoins et sont repartis, mais avec Terji, notre deuxième guitariste, il semblerait que nous ayons trouvé notre quatrième mousquetaire ! Il y a un an, Kári et moi sommes retournés aux Iles Féroé. Terji était tout le temps là-bas et Gunnar vie toujours au Danemark. De cette façon, nous sommes en quelque sorte un groupe à "double nationalité", mais finalement nous avons jamais vécu dans le même pays depuis que Erji a intégré le groupe en décembre 2001. Nous avons sorti 2 albums, "How far to Asgaard", en janvier 2002 et "Eric The Red" en juin 2003. Tutl Records, un petit label à but non lucratif indépendant féroïen, sort nous albums. Depuis 2001, nous avons joué en Europe du Nord et récemment nous avons effectué une petite tournée mémorable en Finlande et en Russie.

2/ Vous venez d'un tout petit pays, les Iles Féroé, pourrais-tu nous en parler un peu ?

Heri : Le pays est constitué de 18 îles, dont 16 sont habitées. Il est situé dans l'océan Atlantique Nord juste au nord de l'Ecosse et à l'est de l'Islande. La superficie des îles est de 1 399 km². Il y a 48 000 habitants environ. La capitale est Thorshavn (qui signifie "le port de Thor") et est habité par 18 000 personnes. La principale industrie est la pêche et, beaucoup plus loin derrière, la deuxième est le tourisme. Nous avons, par l'intermédiaire de Tyr, l'intention de faire de la musique la principale industrie du pays. La religion officielle est le Protestantisme Luthérien. Tout va à un rythme beaucoup plus lent ici comparé aux grandes villes d'Europe et en général les gens sont très conservateurs.

3/ Y-a-t-il une réelle scène metal là-bas ?

Heri : Il n'y a pas réellement de grande scène metal mais il y a une scène musicale générale très importante comprenant tout style de musique. Nous avons d'importants festivals annuels, le G! Festival, le National Holiday Festival, le Arts Festival, le Newyears Festival, le Summer Festival et quelques concerts annuels de moindre importance. Certains de ces festivals ont proposé des artistes de renommées internationales. Récemment, Jethro Tull, Ken Hensley, Toto, Uriah Heep et Boney M sont venus nous rendre visite. Nous avons aussi une très bonne compétition semestrielle qui vient justement de changer de nom de Prix Føroyar à North Atlantic Music Event. Si vous voulez jouer de la musique, il y a de bonnes conditions financières et beaucoup d'endroits où se produire. Si vous voulez sortir un album, nous avons Tutl Records qui ne se restreint pas à un certain style, mais si vous voulez gagner de l'argent grâce à votre album, il est préférable d'aller à l'étranger, parce qu'un marché de 48 000 personnes ne permet pas de subvenir totalement aux besoins d'un groupe. Nous avons aussi quelques artistes d'envergure internationale dans des genres différents. En musique folk, nous avons Enekk, Yggdrasil et Spælimennirnir, dans la chanson, nous avons Teitur Lassen, Høgni Lisberg et Eivør Pálsdóttir, en country, il y a Regin í Líð. Nous sommes le premier groupe de metal, à ma connaissance tout du moins, à avoir réalisé un effort international. Finalement, on peut dire que les musiciens sont plutôt bien lotis aux Iles Féroé.

4/ A ton avis, qu'est-ce qui rend votre musique spécifique par rapport aux autres groupes ?

Heri : Nous faisons une musique basée sur des mélodies traditionnelles féroïennes et scandinaves. Nous l'arrangeons et l'harmonisons d'une manière classique et parfois jazzy, mais notre son et notre instrumentation sont heavy metal. Je pense que nous avons pris le meilleur des 2 mondes, les mélodies traditionnelles sont généralement très simples, elles sonnent originales et catchy pour ceux qui ne les connaissent pas, elles vont très bien avec les arrangements classiques et jazzy et vous êtes libres de faire presque tout ce que vous voulez, parce que dans la musique traditionnelle féroïenne, il n'y a pas d'instruments, juste des chansons, donc vous n'avez pas d'exemples à suivre ou un style à adapter, et c'est réellement la partie la plus amusante, essayer d'imaginer quoi faire à partir de ces mélodies et arriver au final avec des harmonies géniales, des progressions d'accords et des arrangements. Tout cela joué par un groupe de heavy metal ne peut que sonner bien. Au moins, nous sommes très satisfaits par le résultat.

5/ Peux-tu nous parler de votre dernier album, "Eric The Red" ?

Heri : "Eric The Red" est sorti le 25 juin 2003 par Tutl Records, http://www.tutl.com (le lien est présent aussi dans notre annuaire, section labels), une maison de disque féroïenne. Il dure environ 1 heure pour 10 chansons. 3 sont chantées en féroïen, une en danois et les 6 autres en anglais, dont une avec le refrain en Féroien. Le livret contient aussi les traductions en anglais des paroles non-anglaises. Il y a 4 textes traditionnels, 2 féroïens, 1 danois et 1 irlandais, les autres paroles ont été écrites par moi. L'album a été enregistré et mixé par le génial Jacob Hansen au Danemark pendant 18 jours. Il a eu d'excellentes critiques et nous avons une petite liste de fans dans le monde entier.

6/ Il possède un très bon son et une très bonne production, parles-nous un peu de l'enregistrement de l'album.

Heri : Nous étions très bien préparés en entrant en studio. Nous avions déjà connu pas mal de studios à ce moment-là déjà, mais aucun était aussi que celui de Jacob Hansen cependant, et nous savions exactement comment nous préparer et comment obtenir le maximum possible du temps limité que nous avions. Aussi, Jacob Hansen est quelqu'un de très professionnel et très travailleur et il nous a garanti que nous aurions fini à temps. Nous avons travaillé très dur et quand la musique fut enregistrée il ne restait quasiment aucun temps libre. Nous savions que nous devions réaliser un bon album sinon notre carrière aurait été terminée. Nous avons eu des problèmes de line-up et je ne me sentais pas très bien en tant que chanteur. Si nous réalisions un mauvais album, nous étions finis. Mais heureusement, ça ne s'est pas passé aussi mal ! Nous avons réalisé un bon album et mon chant s'est réellement amélioré pendant l'enregistrement et notre son n'avait jamais été aussi bon, principalement grâce à Jacob. Bien que cela paraisse très mouvementé, c'était pourtant une session d'enregistrement très sympa et relaxante et nous avons tous très bien travaillé ensemble et nous sentions dès le début que nous tenions le bon bout.

7/ Certaines de vos paroles sont en féroïen, est-ce important de chanter dans votre propre langue ?

Heri : Je me sens fier de représenter mon pays et tous ses aspects culturels. Cependant, il est aussi important de chanter en Anglais, parce que nous ne jouerions certainement pas autant à l'étranger si nous ne chantions qu'en féroïen. De plus, l'anglais est la langue de la musique populaire de nos jours tout comme l'était l'italien il y a quelques siècles. Même Mozart devait écrire en Italien pour que ses opéras soient joués à l'époque.

8/ Vous avez aussi filmé un clip pour le titre "Regin smidur". Pour quelles raisons avez-vous choisi cette chanson ? Comment s'est passé le tournage du clip ?

Heri : Ce titre semblait le choix le plus naturel puisque le seul réel marché que nous ayons du point de vue des clips soit les marchés féroïen et islandais, donc cela n'importe pas que la chanson soit en féroïen. Récemment le clip faisait parti d'une liste finlandaise pendant 8 semaines et était numéro 1 pendant les 2 premières semaines. Enregistrer ce clip était très marrant. Nous l'avons tourné durant un festival viking à Wolin en Pologne. Tout ce que tu avais à faire était vraiment de te balader avec une caméra et de filmer ! Il n'y a eu besoin d'aucun effort de mise en scène, tout était là et les gens ont été très serviables. Ingólfur Júlíusson, notre ami islandais, était le caméraman et producteur du clip. Il a réalisé du très bon boulot !

9/ Quelles sont vos influences, musicales et textuelles ?

Heri : Nous avons d'une certaine manière des goûts très variés, mais nous nous retrouvons tous sur le metal et le rock britannique des années 70 et 80. Deep Purple, Black Sabbath, Judas Priest, Rainbow, Iron Maiden, Pink Floyd et Uriah Heep. Nous écoutons tous des groupes plus récents, mais nous ne sommes plus influencés aussi facilement. A part ça, je suis très intéressé par la musique traditionnelle féroïenne. J'aime aussi beaucoup de musique classique comme Bach, Grieg et Mozart, j'aime aussi les comédies musicales, Andrew Lloyd Webber en particulier, et un peu de jazz. Dernièrement, je me suis pris d'affection pour des groupes comme Dream Theatre, Savatage, System Of A Down et Blind Guardian. Mes paroles sont basées sur les traditions féroïennes, les sagas islandaises mais elles renvoient à la politique contemporaine, à la fois nationale et internationale, la religion ainsi que la signification de la vie.

10/ Quel est ta playlist actuelle ?

Heri : "Chess", la comédie musicale d'Anderson et Ulveaus avec Stig Rossen, "Toxicity" de System Of A Down, "The stamping ground" de Runrig, "Train of thought" de Dream Theatre, "The perfect Bach", une compilation de chefs d'œuvres de Bach, et beaucoup d'autres choses...

11/ Avez-vous des concerts de prévus prochainement ? Des concerts en France peut-être...

Heri : Nous sommes en train d'essayer de mettre en place une tournée l'été prochain. Jusqu'à présent, nous avons la Finlande et Åland. la Norvège, le Danemark, la Pologne, l'Allemagne et le Suisse sont des lieux possibles. Visitez notre site pour les mises à jour. Nous n'avons pas de concerts de prévu en France encore, mais si quelqu'un veut arranger cela, qu'il nous contacte !

12/ Quels sont vos projets futurs ? Un nouvel album ?

Heri : Après la tournée de l'été prochain, nous espérons entrer en studio à nouveau. Nous travaillons de nouvelles compositions depuis que "Eric The Red" est sorti. Avec un peu de chance, cela ne sortira pas trop tard durant l'année prochaine.

13/ C'est la fin de l'interview. Merci beaucoup pour avoir pris le temps d'y répondre. Je te laisse la terminer comme tu le souhaites si tu as quelque chose à ajouter. Salut !

Heri : Unite Metal !

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Dernière mise à jour du document : vendredi 8 avril 2005

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