Vous êtes ici › ArticlesConcerts › Bureau Bureau @ La Spirale

Bureau Bureau @ La Spirale

par Cinabre › samedi 27 janvier 2024


Style(s) : jazz / musique improvisée / pop / avant garde

« Aaaaah les groupes expé… si seulement y en avait plus! »… de ceux désirent l’art pour l’art et pas juste pour mettre du beurre dans les épin’arts. Je veux bien, hein! Et là pour le coup, je suis bien tombé. Et connaissant le batteur et son oreille! j’ai osé… osé sortir de chez moi le sourire en coin. À la fois curieux et prêt à être déçu.

Et quel pied quand on est « déçu en bien »* par des gens aussi talentueux. Une synergie impeccable, une performance irréprochable tant du point de vue artistique que technique. Bravo à l’ingénieur d’ailleurs, qui a su valoriser leur son sans en faire des caisses. On sent bien qu’il connaît la salle et la console sur le bout de ses doigts habiles.

Que dire des artistes me direz-vous? Synchronicité, humour et compétences. Rien de transcendantal diront certains mais s’ils sont vraiment capable d’un tel travail en moins d’un an de répétition, Beefheart n’a qu’à bien se tenir. Leur avenir pourrait être plus brillant que le sien si les masses n’étaient pas aussi idiotes.

Les espaces libres sont judicieusement choisis pour laisser place à une candeur trop rare dans le monde fermé, cloîtré et embourgeoisé de la musique libre et expérimentale.

Là on touche au sacré. Sacré talent dirons-nous! - mais le talent c’est avant des prédispositions au travail soigné et appliqué, avec rigueur et lâcher prise. Contradiction? Pas forcément. Question d’équilibre.

Le plaisir était en tout cas palpable - et communicatif dirais-je même! Les silences entre les morceaux étaient d’un respect absolu… ébahi. Par une technique de micro irréprochable, hors norme et un timbre vocal d’une simplicité et d’une liberté sans concession et surtout.. surtout! D’une section rythmique impeccable qui joue avec les attentes du publique et celles de sa partenaire en émoi dans cette petite salle intimiste où l’orgueil n’a pas sa place. Seulement le talent (on y revient)! Un talent pur et épuré. Sans concessions mal choisies, rempli d’humour et de sourires.

Un merveilleux moment que nous a fait passer ce duo germanophone dans deux langues acquises par le sang doux (saindoux hihi) et la sueur de soi.

Une leçon de vie d’un groupe qui mériterait sa place au panthéon des grands artistes suisses bien plus que les nominés des concours où les gagnants sont ceux qui ne font qu’imiter les talents anglo-saxons ou ricains avec leur riffs m’as-tu vu - non dénués de mérite certes, mais d’une créativité avortée et sans âme. Charismatique - nul n’en doute! Mais pas aux yeux des artistes avertis qui cherchent autre chose qu’écouter America’s Got Talent. Qu’on se le dise.

L’art est mort. Lard et mort? Tu te fous de ma gueule, pardi! Y a que ça tout le tour du monde. Y a que les abrutis de la radio pour ne pas s’en rendre compte. On est sera toujours des nains sur des épaules de géants et j’aurai toujours un infini respect pour ceux qui préfèreront se nourrir d’influence dépassées par le temps (R.I.P.) pour créer un langage propre à eux plutôt que de se reposer sur les soit disant talents à peine capable de tenir un rythme et une mélodie, trop occupé(e)s à bouger leur cul sur scène pour trigger notre désir de primates imberbes que de faire du son, du vrai.

Alors chapeau les artistes… du son (encore une fois). Parce que ce sont les seuls qui peuvent vraiment nous la faire. La leçon.

*vous pardonnerez l’helvétisme

Fichiers associés à ce document

Mots clés : Expérimental, Pop, Jazz et Progressif

Dernière mise à jour du document : dimanche 28 janvier 2024

Si vous étiez membre, vous pourriez réagir à cet article sur notre forum : devenez membre