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Cryptic Fest 2024

par Nicko › dimanche 2 juin 2024

Après une première édition réussie l'année dernière, le Cryptic Fest est de retour en 2024. A nouveau dans la superbe salle de La Clef à Saint-Germain en Laye dans la banlieue ouest de Paris, cette deuxième édition a été annoncée très tardivement, un peu plus d'un mois avant son déroulement. Une nouvelle fois, ce festival privilégie la qualité à la quantité. Plutôt que de remplir la journée de nombreux groupes, l'organisation s'est focalisée sur des noms marquants de la scène metallique internationale pour ce festival et ce sont trois groupes qui se sont succédé lors de cette journée. Différents stands de merchandisings, un tatoueur, un luthier, des exposants de fringues et des stands de restauration complètent le programme de la journée. A noter aussi cette année, sur la deuxième scène, la possibilité a été donnée aux festivaliers de s'essayer à jouer à la guitares des riffs de standard du metal (Black Sabbath, Judas Priest, Iron Maiden, etc) !

Et donc l'affiche ! Cette année, ce sont les Autrichiens de Belphegor d'avoir l'honneur d'être tête d'affiche. Le groupe mené par Helmuth Lehner est un baroudeur du death metal brutal et technique, qui est souvent présent sur les scènes du monde entier. Ce qui n'est pas le cas des autres étrangers de l'affiche, à savoir les Norvégiens de Dødheimsgard, qui sont beaucoup plus rares sur les planches, ce qui en fait une attraction particulièrement attendue de cette deuxième édition. Enfin ce sont aux régionaux de l'étape, Hell Militia, que revient la lourde tâche d'ouvrir les hostilités.

Le temps est beau, contrairement à l'année précédente et en arrivant sur place, je m'aperçois assez vite que le public s'est déplacé en masse. Je reprends mes marques suite à l'édition précédente, les infrastructures sont excellentes et je me place dans la salle principale au moment où débarque Hell Militia qui va nous délivrer son black metal malsain et dégueulasse. Les conditions sont optimales, le son est clair et permet au groupe d'exploiter à merveille son potentiel. Spir Ignis a remplacé RSDX au chant il y a maintenant un peu plus d'un an et il est maintenant complètement à l'aise dans ce rôle de frontman. Il se retrouve au même endroit qu'un an plus tôt vu qu'il avait aussi ouvert le festival 2023 avec Decline Of The I. La performance aura été limpide, avec là aussi un aspect visuel très important, projetant des images, photos et vidéos, toutes plus dérangeantes les unes que les autres, illustrant à merveille la musique agressive du groupe et montrant bien toutes les atrocités dont l'Humain est capable. Le temps de jeu est particulièrement long pour un groupe ouvrant un festival avec un set de près d'une heure. A aucun moment l'intensité n'aura baissée, piochant allégrement dans tous les albums du groupe. Ceux du p'tit dernier, "Hollow void", passent particulièrement bien l'épreuve de la scène, mention spéciale au "Genesis undone" ainsi qu'au final "Corruption rejoice" dont le refrain sera même repris par une partie du public ! Le groupe est bien rôdé et il reste pour moi un exemple de ce que le black metal était dans les années 90, crade, agressif, noir, malsain et repoussant. Pour moi, il s'agit d'une entame idéale pour ce festival.

Set-list Hell Militia :

• Lifeless Light
• Fili diaboli
• Black Arts of Crime
• Dust of Time
• Genesis Undone
• Torture of the Saints
• Jonah
• Jericho
• Black Fucking Cancer
• Jacob's Ladder
• Corruption Rejoice

Après une petite pause où j'ai pu explorer les différents stands et revoir des amis, je me retrouve devant les Norvégiens de Dødheimsgard qui représentent l'attraction de la soirée ! C'est la première fois depuis le Covid et leur prestation de décembre 2019 qu'ils reviennent en Île-de-France ! Je connais assez peu leur carrière, étant resté scotché sur leur premier album, "Kronet til konge", et c'est seulement la troisième fois que je réussis à les voir. Ils sont là pour défendre leur dernier album en date, "Black medium current". Même si je ne l'ai pas écouté en intégralité, j'ai pu avoir un aperçu qui a titillé ma curiosité, j'étais donc impatient de voir le groupe sur scène. La formation est clairement perchée, et notamment son leader-chanteur Vicotnik. Il s'agit d'un véritable personnage de la scène, complètement imprévisible, et musicalement, à l'image de Dødheimsgard, un caméléon alternant chant clair et cris black metal tout en se mouvant sur scène de manière théâtral. Je trouve qu'il y a une similitude avec leurs compatriotes d'Arcturus autant musicalement que visuellement, les groupes cherchant toujours à repousser les limites du black metal traditionnel et y incorporant des éléments moderne/futuriste et avant-gardiste intéressants. Et franchement, en termes de comportement bien perché, Vicotnik et ICS Vortex se positionnent en bonne place ! La set-list sera un véritable condensé de la carrière du groupe avec des morceaux piochés dans chacun de leurs albums (sauf de leur premier, hélas...). Malgré tout, cela m'a permis d'avoir un aperçu du reste de leur discographie. Même si le son m'a semblé moins bien équilibré que pour Hell Militia, cela m'a donné envie d'en découvrir plus de leur côté. Il y a vraiment un aspect unique et décalé chez eux qui en fait un point fort de cette édition du Cryptic Fest.

Set-list Dødheimsgard

• Et smelter
• Sonar Bliss
• The Snuff Dreams Are Made Of
• Aphelion Void
• Interstellar Nexus
• The Ultimate Reflection
• Traces of Reality

On se retrouve quelques dizaines de minutes plus tard au même endroit pour la tête d'affiche, les Autrichiens de Belphegor. Après une longue intro, voilà qu'Helmut Lehner et ses musiciens investissent la scène. L'aspect visuel est bien travaillé dans un univers forcément blasphématoire et incantatoire. Certes, l'aspect sexuel déviant est bien moins prononcé qu'il y a 25-30 ans, mais Belphegor sait toujours y faire en termes d'insanité et de mise en scène hérétique. Cela fait une vingtaine d'années que le groupe a mis de côté l'aspect black metal présent sur ses premiers albums pour se focaliser sur le gros death metal froid et technique. Belphegor est une véritable machine de guerre bien rodée qui écume les festivals et scènes mondiales. Même si je ne suis pas particulièrement friand de ce death metal, force est de constater que le groupe est au point, ultra-carré et puissant. Ça balance la purée sans discontinuer du début à la fin tel un rouleau-compresseur inarrêtable. Par contre, et là c'est vraiment chiant, le chant d'Helmut est bien moins fringant. Il a clairement moins de coffre qu'à l'époque mais joue sur une prestance et un charisme naturels chez lui. Ce côté mécanique donne par contre vraiment l'impression d'avoir un groupe en pilotage automatique. C'est bien exécuté, c'est brutal, le batteur est totalement adapté au style mais je trouve que cela manque d'âme. Il est loin le temps de "The last supper" et "Blutsabbath". N'empêche, on ne peut pas dire qu'ils aient démérité. Ils sont venus avec la grosse artillerie et visuellement par contre, il n'y avait rien à redire, entre le back-drop, la fumée, les croix retournées, les vasques et les lights, Belphegor est une grosse machine bien huilée qui ne peut que ravir les fans de ce genre. Et même si ce n'est pas trop ma tasse de thé, il faut bien reconnaître qu'ils ont assuré un show efficace.

Set-list Belphegor

• The Procession
• Baphomet
• The Devil's Son
• Sanctus Diaboli Confidimus
• Belphegor - Hell's Ambassador
• Conjuring the Dead / Pactum in Aeternum
• Lucifer Incestus
• Virtus Asinaria - Prayer
• The Devils
• Der Lichtbringer
• Totentanz - Dance Macabre

Rappels :

• Stigma Diabolicum

Au final, j'ai passé un excellent moment sur ce festival dans une super ambiance, sans temps morts et très bien organisé. J'aime vraiment bien ce format de proposer moins de groupes, mais avec des noms marquants de la scène possédant chacun une véritable personnalité forte et parfois moins présents que d'autres sur scène. Nous avions eu ...And Oceans l'année dernière, nous avons eu Dødheimsgard cette année. J'espère bien retrouver ce festival l'année prochaine, il commence à trouver sa propre identité et l'organisation est au top. En tout cas, j'espère bien que dans le cas d'une troisième édition, ils réussiront à nouveau à nous dénicher des pépites cultes de la scène des années 90 ! Et pourquoi ne pas passer à un format sur deux jours ? Ce serait vraiment super tant les infrastructures sont adaptés. Déjà qu'ils soient présent l'année prochaine, c'est tout le mal que je leur souhaite !

Mots clés : Cryptic Fest, Nicko, concert, festival, Saint-Germain en Laye, Belphegor, Dødheimsgard et Hell Militia

Dernière mise à jour du document : dimanche 2 juin 2024