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DILLINGER ESCAPE PLAN, Vendredi 21 Mars 2008 @ Espace Andre Malraux, Six Fours

par Dariev Stands › lundi 31 mars 2008

Bon, alors, comment dire. Mandale : (nom féminin) [familier] "Baffe", gifle violente. Ça résume bien mais ça ne vous suffit pas hein ? Vous avez raison, je vais en rajouter. Pas que ce soit un scoop d’ailleurs – les DEP sont depuis quelques années de vrais dinosaures du mathcore, tournant sans relâche tels des AC/DC du 4eme millénaire, et annihilant systématiquement toute concurrence là où ils passent, répétant le même show dévastateur inlassablement.

première partie

Stolen Babies + Poison the Well

Chronique

Mais bon, malgré le report de Saï d’il y a déjà 3 ans, j’estime qu’il y a quelque chose à dire sur ce show du 21 Mars. Premièrement, comme toujours avec ce groupe, le line-up a complètement changé. En fait, peu importe qui ils embauchent sur scène ou sur disque, c’est pour faire du Dillinger. Deuzio, j’ai lu ça et là quelques critiques négatives, dont une sur un webzine français que je tiens pourtant en haute estime (bon, y’en a deux en tout, c’est pas compliqué), et qui m’a assez abasourdi par le degré de blasitude et de je m’en foutisme apparent de son auteur. Pas que je subodore sur une personne que je ne connais pas, mais fichtre, as-t-on vu le même groupe ? Pourtant je ne doute pas que les 5 gonzes refont le même spectacle au poil prêt à chaque date. C’était d’ailleurs une des critiques de l’article. Comme si le mathcore était une musique faîte pour l’imprévu, la spontanéité, ou même le facteur humain. Non, ce qu’on s’est prit dans la gueule ce soir-là (et d’après ma micro enquête, ce fut le cas de tout le monde), c’était comme quand le T2 fout une baffe à schwarzy dans le film du même nom et que sa tête se décolle. Vous imaginez pas.

Mais déballons : alors j’arrivai moyennement frais il faut l’avouer dans cette salle encore neuve et à l’aspect si clinique (d’un noir brillant qui leur sied bien plus qu’aux Suicidal vus l’an dernier), entamant donc mon deuxième soir sans sommeil, et ratant les sympatoches Stolen Babies, au batteur commun avec DEP. Ce qui, au passage, suffirait à prouver que ces mecs sont des sortes de requins de studio modernes, capables de jouer tout et son contraire à une demi-heure d’intervalle. J’arrivai donc au milieu de Empoisonne le puis, qui avait l’air d’une sorte de version soft de Dillinger : chanteur sclému mais un peu pataud, ambiance « mike patton réveille toi », tout ça. Sympa, avant DEP, mais inenvisageable après, voyez ce que je veux dire. Les voilà donc qui déboulent. Je ne dis pas qu’ils sont très pros, très propres, très pas bavards, ça, vous vous en doutiez déjà. Par contre, dès l’entrée en matière, c’est un massacre en règle. Panasonic Youth est enchaîné sans aucun temps mort avec un des brûlots les plus douloureux de Calculating Infinity, puis les morceaux les moins gays du dernier skeud. Autre similitude rigolote avec les dinosaures du rock 70’s : le light show est démentiel, en rythme avec les syncopes de taré du batteur, avec strobos en mouvement perpétuel et lumières blanches en pleine face au programme. C’est une grosse machine, aussi visuelle que sonore, qui nous bousille la gueule méthodiquement pendant 1 heure et des poussières. Car non seulement les lights rendent fous, mais les mecs bondissent comme des démons durant tout le concert, avec leurs grattes à la forme étrange. De vrais petits diablotins, toujours en train de monter quelque part ou de tournoyer, un peu comme un cuisinier japonais qui prépare des sushis. Le chanteur serait en fait la seule faute de goût au tableau : il est un peu mosh. Ses bras sont plus épais que ses jambes (ah, ça les gars, le jean slim…), et les deux ou trois morceaux pattonesques font un brin sourire, quand on songe à quel point ils ont pas été chercher loin (Angel Dust a décidément traumatisé toute la planète). L’extrait d’Irony is a dead scene joué ce soir est quand meme super bien exécuté, et c’est même jouissif de l’entendre à ce moment là. De toutes façons, à ce stade du concert, j’étais déjà dans un état second, j’avais enlevé mes earplugs (ce que je ne fais simplement JAMAIS, du moins quand j’en mets) malgré le son bien trop fort, quoique cristallin pour un live, honnêtement. La fin du show voit le groupe accélérer encore, faire monter la pression jusqu’au final ou le gratteux finit par jouer dans le public (personne ne l’a vu arriver), tout en assénant un riff invraisemblable, puisque de toutes façons ils n’ont pas de riffs normaux chez Dillinger. Alors oui, tout cela est maîtrisé, rabaché, anti-punk au possible, sans âme si vous voulez, mais nom d’un chien, c’était du ROCK’N’ROLL. Qui peut se targuer de foutre le feu comme ça, sans une seule seconde de répit, et avec une telle richesse technique ? (voilà un exemple de groupe technique qui ne s’est pas laissé bouffer par les velléités du genre). Inutile de dire que les djeunz locaux, biberonnés au punk mélodikkkk et au néo depuis 15 ans, ont du prendre la rouste de leur vie. Le hardcore a évolué, il a trouvé ici ses faiseurs les plus méticuleux, comme les Eagles avec le rock. Or, comme ce dernier est de toutes façons mort avec, au hasard, D.Boon, il ne nous reste plus que les déménageurs du mathcore pour nous filer notre dose de KICK OUT THE JAMS, MOTHERFUCKER ! Une mandale à ne pas rater.

Setlist

Panasonic Youth

43% Burnt

Fix Your Face

Lurch

Setting Fire To Sleeping Giants

Baby’s First Coffin

Mullet Burden

Nong Eye Gong

Milk Lizard

Destro’s Secret

When Good Dogs Do Bad Things

Sugar-Coated Sour

Party Smasher

Sunshine The Werewolf

Mots clés : dillinger escape plan DEP stolen babies poison the well six fours andré malraux harcore math core

Dernière mise à jour du document : jeudi 10 avril 2008

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