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Sly and the Family Stone › There's a riot goin' on

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Sly and the Family Stone - There's a riot goin' on
dariev stands Envoyez un message privé à dariev stands...
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Oui! C'est vraiment un mec ancienne école, comme il n'y en a plus tout aux usa, alors qu'en angleterre la transition s'est plutot faite assez facilement avec Simon Reynolds & co. Bon moi pour le coup j'apprécie bcp plus l'approche subjectivo-bourrine à la Lester Bangs voire Nick Kent, qui peut quand meme etre très vieux con parfois,lui... Mais Marcus mérite d'être creusé, ça c'est clair. Disons que ça se lit pas en premier quand on veut découvrir, quoi. En parlant de découverte, j'ai moi-même un peu trop théorisé sur le Sly dans ma chro, je me rends compte, que j'avais acquis au pif y'a au moins 10 ans en potassant un bouquin bien moins cérébral à l'origine, à savoir le "club dial édition spéciale soldes d'été". La pochette était cool, je pensais que ça serait un truc violent ;-).

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Je dirais qu'il oscille souvent sur cette limite. Ses bouquins sont par passages passionnants, prenants, aussi parce que le gars s'attaque à des sujets fascinants. Lui même l'est sans doute - fasciné - par ces "histoires secrètes" (pour reprendre le sous-titre de Lipstick Traces : Une Histoire Secrète du vingtième siècle) et je trouve que son écriture transmet bien ça, qu'on peut s'y retrouver piégé, tellement il arrive aprfoi à transmettre ce point de vue obnubilé, avec sa manière de livrer des textes à la fois thèses délires, en quelques sorte. Très bien informés - c'est un universitaire, à la base, qui a appris comment chercher, des méthodologies - mais en même temps très narratifs, écrits pour captiver comme des légendes qu'on se refile au fond des nuits entre intimes ou entre inconnus, sur un zinc de passage où l'on ne s'accoude que pour cette unique fois - il na faut pas oublier non-plus que le mec a beaucoup écrit pour une certaine presse, au début, pour vivre... Presse rock, objets-sujets qui se voulaient "underground", forme libre bienvenue mais obligatoirement soumise au Bon à Publier.

Je trouve que sur la longueur d'un ouvrage ça prend souvent. Parce qu'aussi, finalement, il avoue, assume ses contradictions, son désemparement face à la complexité du morceau qu'il essaye de saisir - il y a une fin de chapitre assez incroyable dans Lipstick, encore une fois, un aveu d'errements de l'auteur dans le dédale qu'il a lui-même édifié - mais c'est vrai que pour le coup, à lire ce chapitre isolé sous forme de court essai (ledit Mythe de Stagerlee), ça ferme un peu le propos, ça peut donner pour le coup l'impression qu'il pose son interprétation comme incontestable.

Faut pas perdre de vue non plus que ça fait partie de son style d'en faire beaucoup !

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dariev stands Envoyez un message privé à dariev stands...
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Oui, j'avais lu Mystery Train, bouquin exceptionnel, mais Marcus franchit typiquement la limite entre la glose fructueuse et l'hyperintellectualisation, pour moi. Stagger Lee, ouais, mais pas que... Sly est artiste avant d'être gangster, et pour le coup je vois plus son "thank you for letting me be myself" comme un aveu, tout simplement, un aveu à ses proches qu'il est bien devenu un monstre, mais qu'il ne veut pas perdre la face car il est impliqué dans un milieu de dealers et de macs. Bcp de ses chansons parlent de ce remord, à commencer par "if you want me to stay". Des histoires glauques, Womack en a raconté plein, et les anciens de la Family aussi. Donc oui, remords, culpabilité, mais pas forcément lié au sexe. Il y avait la drogue aussi, la violence, les pitbulls... Et le fait que la musique en ait pati, aussi ('Riot a encore cette dynamique de groupe, mais Fresh, déjà, c'est de l'album solo, alors que ses zicos étaient les meilleurs du monde)

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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(1) Greil Marcus, oui... Le bouquin en question est très bon - c'est clair que perso, en écrivant la mienne, quelques uns des trucs qu'il y raconte, quelques unes de ses hypothèses me sont revenues en tête - mais je trouve qu'au bout d'un moment, à focaliser sur "l'angle" choisi, le Mythe de Stager Lee, donc, la perte du statut d'humain dans son dépassement, celui des Lois et dela Morale humaines... Singulièrement celle de l'Homme Noir affranchi des lois et morales de l'Amérique blanche... Eh bien je ne sais pas, il m'avait donné l'impression d'ignorer sciemment tout ce qu'il y a de remords justement, de douloureux dans les moments où Sly devait descendre brièvement de son perchoir de Star-Supabrotha-Mac-camé-jusqu'aux-yeux. Simplement, tout ce que le disque a de terre à terre et d'attaché à la vie quotidienne défaite, sans arrêt répétée, à quoi on s'accroche quand-même...

A lire son Lipstick Traces - écrit bien plus tard, à vrai dire (en 1989... Son "Sly Stone, le Mythe de Staggerlee étant en fait extrait de Mistery Train, sorti en 1975) - on peut avoir un peu l'impression qu'il essaye par moment de faire coller à tout prix l'histoire qu'il raconte à "ses" thèmes, justement. Je veux dire... Par moments, à lire ce qu'il dit de Sly là-dedans diffère à peine ce qu'il dira plus tard de Johnny Rotten comme Antéchrist, la perte du statut d'humain dans le dépassement de son ordinaire... Disons qu'il développe une thèse cohérente, étayée, parfaitement recevable... Mais qui comme une autre ne doit pas forcément être prise comme parole d'évangile, comme "tout c qu'il y a à en dire".

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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(2) Et ceci dit oui, hein, encore une fois : Marcus y expose des pistes passionnantes, une version de l'histoire assez peu développée ailleurs, sur cette époque - notamment sur le départ en vrille du mouvement des Black Panthers, les exils et pétages de câbles de leurs leaders, la façon dont ce qu'ils avaient monté s'est effondré, et le parallèle avec l'histoire de Sly (et au delà, les remarques sur l'évolution d'autres stars des musiques noires de l'époque : Marvin Gaye, les Temptations, Stevie Wonder qui sortait Superstitious la même année) est très pertinemment étayé, assez saisissant. La fin d'une Amérique qui avait cru que la paix et l'amour, l'égalité universelle allaient naturellement s'instaurer sur tout son territoire simplement en les nommant, aussi, un peu entre les lignes.

(C'était sorti chez Allia en traduction française, au cas... Et ça se lit très vite, comme le chapitre que c'était, donc, à la base. Je dis pas qu'il faut faire fine bouche, du tout, une dernière fois).

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lord farell Envoyez un message privé à lord farell...

Le morceau Thank you a été associé à l’histoire de StargerLee (voir le super livre de Marcus Neil). Mais la répétition finale de "Thank you for letting be myself again" est une descente aux enfers bien réelle qui mérite qu’on se questionne davantage sur le sens de cette phrase. "Merci pour m’avoir laissé être moi-même encore une fois"... c’est un remerciement qui pose problème : quelque chose a dépassé la personne de Sly, mais qui est Sly quand même, et qui surtout le gêne. Il culpabilise en somme. Un empiétement sur autrui. Et je fais l’hypothèse du sexuel. Bobby Womack raconte que, dans la maison où ce disque a été enregistré, des trucs pas possible arrivait tout le temps, du genre : "Sly m’ordonnait d’aller baiser cette nana"...

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dariev stands Envoyez un message privé à dariev stands...
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C'est très juste ce que tu dis lord farell. Par contre je vois pas exactement quel serait le nouveau sens de thankyouforlettinme... Ce qui a surtout abimé Sly à mon avis, c'est les drogues. Amusant d'ailleurs de voir la réaction de Clinton et de Prince à sa déchéance totale des 80's : l'un a collaboré/freebasé avec lui puis a continué son chemin de son côté, l'autre s'est tenu à distance en disant "peuh,ce mec a tout foiré". Et c'est bien la distance qui caractérise la façon dont prince a "dépassé" la pulsion dont tu parles. Il a mis plus de temps que Jackson mais il est devenu coupé du monde, avec ses conneries de Jéhovah et sa parano d'internet. Il était tellement meilleur quand il était torturé par sa bite en feu... Clinton lui n'a jamais eu ce problème, je pense même pas que ça l'ait effleuré... pour lui le sexe a tjrs été plus mental que physique.

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lord farell Envoyez un message privé à lord farell...

Bien sûr que non, la sexualité dans l'oeuvre princière n'est pas pulsion négative, je dis que c'est lui, au contraire, qui a su prendre le dessus. Et je ne crois pas qu'on puisse en dire autant de Sly. La version d'Arto vaut le détour, peut-être est-elle même plus réussi que l'orginal. Tiens tout d'un coup je me souviens que Prince a écrit une chanson il y a pas très longtemps intitulée Pimp & Circumstance, un jeu de mots sur Pomp and Circumstance

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stankey Envoyez un message privé à stankey...

Quand on reprend du Prince première periode, c'est qu'on est prêt à les transcender ? Je ne connais pas cette reprise (d'une de ses meilleures chansons ) mais la sexualité dans l' oeuvre de Prince n'a jamais été pulsion négative, du moins je crois, au mieux émerveillement, au pire, dérision porno assumée à mort ^^.

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lord farell Envoyez un message privé à lord farell...

Peut-être faudrait-il examiner l'oeuvre de Sly Stone sous un angle psycho-sexuel... N'oublions pas que Sly fût un temps proxénète (tout comme Miles Davis d'ailleurs), ravi du pouvoir qu'il exercait sur "ses" filles. Thank you for letting be myself again prendrait alors une toute autre signification...

Une toute petite lettre différencie FUCK de FUNK, cela Arto Lindsay l'a bien compris en opérant la substitution dans sa reprise du génial Erotic city de Prince. Un indice qui montre la difficulté à transcender certaines pulsions négatives ? Dans ce combat, seul Prince aurait alors réussi à trancher. Quant à George Clinton, il aurait déparié.

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Jean Rhume Envoyez un message privé à Jean Rhume...

Je sens que cet argument de poids va grave motiver les troupes :-) Non mais sinon j'ai lu tes trois chroniques et elles sont fort intéressantes, dans un style plus direct et moins "poétiquement imagé" (?) que celles de Dioneo, du coup elles sont complémentaires. Après si on ne s'intéresse pas au fonk de la Family, eh beh on ne les lit pas et pis voilà.

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dariev stands Envoyez un message privé à dariev stands...
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Pour ceux qui ont la flemme de lire; résumé de ce qui à savoir au dessus : c'est d'ici que viens le refrain de "Affaires de Famille" de Arsenik, donc écoutez ce disque. Merci, au revoir.

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NevrOp4th Envoyez un message privé à NevrOp4th...

Pas obliger de vous faire violence, passer votre chemin cette fois ci ;) Perso je vais imprimer la chro de Dariev et la lire tête reposer dans le train pour ce soir.

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Solvant Envoyez un message privé à Solvant...

Déjà quand on n'est pas d'emblée attiré, quand c'est pas trop son truc le funk ect... là ça rebute encore plus. Pas lu, pas d'accroche, pas envie,2 gros pavés, pas sexy. Bon c'est con parceque ce disque est bon et une bonne chro suffisait.

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ericbaisons Envoyez un message privé à ericbaisons...

c'était deja long au bout d'un chapitre, surtout pour un non funkeux, mais là^^

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Wotzenknecht Envoyez un message privé à Wotzenknecht...
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C'est deux chroniques côte-à-côte, là, ou le premier E-book de guts ?

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dariev stands Envoyez un message privé à dariev stands...
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Oui, si c'était du Muguet... Or c'est du coton (enfin, du moins on l'a tous cru jusqu'à ce que wiki démente, cf dioneo... mais je reste dubitatif, la thèse coton me paraît plus vraisemblable. Des petits flocons de coco zoomés au microscope, peut-être ?)

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Jean Rhume Envoyez un message privé à Jean Rhume...

Oui ça se peut très bien, je me fie juste au fait que je dois avoir cet album depuis 25 ans et qu'il avait ce visuel. Après, j'ai pas étudié la question in profondum. Je sais juste que quand j'ai vu la pochette au drapeau pour la première fois j'ai presque trouvé ça dommage, genre "ils ont mis un truc plus évident pour la réédition".

Sinon les fleurs, le soleil, c'est kif-kif bourricot.

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Hum... D'après wiki - que je suis loin de tenir pour infaillible, évidemment ! - celle au drapeau serait bel et bien celle de l'originale. (Et les étoiles seraient en fait des soleils (ce qui fout par terre ma conclusion de chro autant que l'idée que j'ai toujours eu qu'elles se voulaient des fleurs... Hum)).

La pochette Sly-de-dos-et-foule serait celle d'une réédition vinyle (à priori la première).

Je sais plus, du coup.

Euh... Quelqu'un ici qui aurait été en âge de l'acheter à sa sortie ?

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Jean Rhume Envoyez un message privé à Jean Rhume...

Beh elle n'est pas tant alternative qu'originelle me semble-t-il, tout du moins je l'ai en vinyle avec cette pochette (celle du groupe en public) et l'achat du machin ne remonte pas à hier. Je les trouve tellement différentes que c'est presque pas le même disque du coup. Cette pochette a favorisé mon envie de l'écouter, comme quoi l'image s'imprime dans le cerveau en complément de la musique.
Sinon, je ne suis point heurté, tel le récif je ne fais que m'éroder lentement sous le ressac (ouh putain).
Edit : vous êtes bien urbain d'avoir ajouté le pochon, merci !

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