Les objets chroniqués

Vous êtes ici › Les groupes / artistesHHeldonElectronique Guerilla / "It's Always Rock 'n' Roll" › Vos commentaires

Heldon › Electronique Guerilla / "It's Always Rock 'n' Roll"

vos commentaires

Heldon - Electronique Guerilla /
(N°6) Envoyez un message privé à (N°6)...
avatar

Entre la longue piste d'ambient synthétique spatiale et glacée "Aurore" et le solo de huit minutes grinçant et abrasif de "Zind Destruction" (me fait penser à Michio Kurihara ce son infernal et destructeur comme un laser), y a un monde, et pourtant c'est toujours le même. Et puis les "Côtes de cachalot à la psylocybine", ça a l'air dégueulasse comme ça mais ça emmène loin, dans les cachots inquiétants de la machine électro-kosmische (avec ref obligée à Deleuze dans le titre) qui le précède. Ce troisième Heldon (la deuxième partie de cette compilation) renoue avec le côté hypnotique du premier, mais en plus extreme, dans le calme comme dans la tempête. On sent que ça commence à s'éloigner de la pure Fripperie.

Message édité le 22-05-2022 à 22:34 par (N°6)

Heldon - Electronique Guerilla /
(N°6) Envoyez un message privé à (N°6)...
avatar

Je l'aime vraiment bien ce premier Heldon (Electronique Guerilla, soit les six premiers morceaux de la compilation ici chroniquée), très hypnotique sur toute la durée, avec le temps fort du "Voyageur" dit par Deleuze. Et puis "Northernland Lady", tripatouillages électroniques mis à part, à une guitare tout en suspens (aussi bien le versant acoustique qu'électrique) qui me rappelle celle de Dan Ar Braz sur son premier album (le nom du morceau me fait d'ailleurs dire que l'inspiration a quelque chose à voir).

Heldon - Electronique Guerilla /
docteur.justice Envoyez un message privé à docteur.justice...

un vague bruit de fond sur 4 faces et un grand baillement sur la face

Heldon - Electronique Guerilla /
mangetout Envoyez un message privé à mangetout...

J'ai l'édition de Spalax (acheté à une époque où la FNAC déstockait les choses qu'elle jugeait impropres à la consommation, dans les années 1993-95) de "It's always rock'n roll" et effectivement elle est en deux volumes. Certaines rééditions de Pinhas que ce soit par Cuneïform ou Spalax sont assez étranges pour ne pas dire spartiates, ainsi la face B de "Agneta Nilsson" a été considérablement écourtée par rapport au vinyle d'origine, est-ce la gestion "aléatoire" des masters par Richard lui-même qui est en cause, certains ayant été perdus voire même échangés, je me souviens qu'il nous avait raconté avoir échangé un master contre un pirate de son propre groupe.

Heldon - Electronique Guerilla /
torquemada Envoyez un message privé à torquemada...

il n'y pas l'incandescance des albums suivants mais ça reste très intéressant. Par contre, je les ai en éditions séparées et je me rends compte qu'il me manque la deuxième moitié de "It's Always R&R".

Note donnée au disque :       
Heldon - Electronique Guerilla /
mangetout Envoyez un message privé à mangetout...
Commencer par une guerre électronique avec comme munitions une guitare, un synthé et un magnéto à bande, sortir Gilles Deleuze de sa tour d'ivoire pour l'enmener en voyage nietzschéen et dédicacer le tout à Robert Wyatt, voilà qui annonce une bien singulière orbite en ces giscardiennes années. Ce premier opus de Heldon, qui n'est alors que le cache-sexe de Richard Pinhas (ex-Schizo et ex-Blues Convention où officiait Klaus Blasquiz futur Magma), est à placer comme une réponse continentale au "No pussyfooting" de Fripp & Eno, aussi bien dans la forme que dans l'esprit. Richard confiera d'ailleurs plus tard que les introductions des concerts de King Crimson qui jouaient les bandes de "No pussyfooting ", l'avaient marqué au plus haut point. On peut y déceler les traces de répétitifs américains aussi, mais ce qu'on y découvre surtout c'est UN esprit, une envie d'en découdre avec une morosité ambiante et même si cette première étape reste très calme et tempérée, elle renferme ici ou là une tension sous-jacente, un désir de ne pas créer une musique auratisante ou autistique. Une première pierre importante à un édifice qui va s'annoncer comme fracassant dans les années qui vont suivre.
Heldon - Electronique Guerilla /
mangetout Envoyez un message privé à mangetout...
Le mot Heldon est tiré d'un livre de Norman Spinrad, "Rêve de fer", uchronie sauvage qui déferla la chronique en son temps. Quant au roman de Spinrad "Rock machine" il est ni plus ni moins que dédié à Richard Pinhas qui en fera une adaptation musicale avec son album "Cyborg sally". Echange de bons procédés entre amis et voisins parisiens ! "Electronic guerilla" c'est le titre d'un texte prémonitoire, concis et serré de William S. Burroughs écrit dans les années 60. Quand on rajoute que Pinhas était à l'époque élève de Deleuze et que la thèse de son doctorat s'intitulait "Inconscience fiction", ça permet de situer le bonhomme !