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Don Cherry › Complete Communion

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Don Cherry - Complete Communion
Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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De mon côté je ne connais pas trop le travail de Masada - assez bizarrement, vu que j'en entends parler depuis 25 ans - mais vu l'influence d'Ornette Coleman sur Zorn, Cherry qui "vient directement de là", et j'insiste : pas seulement comme un musicien qui aurait "suivi son leader" mais à mon avis comme un de ceux qui avaient construit la musique, avait apporté ses idées "à part égale" ou presque avec le saxophoniste sur ses premiers disques (de 59 à 66 en gros...), vu l'effectif quartet sans piano sax/trompette aussi, oui, ça ne m'étonne pas que tu y retrouves quelque chose de comparable question feeling - même si sans doute différemment, OK, l'époque et d'autres trucs jouant. C'est peut-être l'occase que je m'y mette enfin, tiens, à Masada, à causer de ça.

Message édité le 04-03-2022 à 14:13 par dioneo

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WZX Envoyez un message privé à WZX...

Découvert récemment (merci !), j'avais été saisi à la première écoute. Et les suivantes restent dans la lignée. J'aime l'humeur de ce disque, la façon de jouer avec les thèmes, et je lui trouve un truc de commun avec Masada (peut-être l'état dans lequel il me met, le line-up proche, les thèmes trompette-saxo (pas le même certes), je ne sais pas trop).

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Coltranophile Envoyez un message privé à Coltranophile...

Oui, très clairement, sur la première plage, Berger apporte cette touche rien qu'avec son vibraphone alors qu'il est beaucoup plus "dans la tradition" free-US sur la seconde. Tout ça pour dire que c'est un album à ne pas ignorer.

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Le gamelan, dans Symphony for Improvisers c'est... le vibraphone de Karl Berger ! (Et la présence très particulière de la flûte - surtout dans le premier mouvement je dirais - fait un lien aussi, je trouve... avec ce côté "indonésien d'origine ou pas" etc.).

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Coltranophile Envoyez un message privé à Coltranophile...

"Symphony..." est presque aussi essentiel que celui-ci, à mon sens, bien que moins cohérent/harmonieux que "Complete.....". J'ai toujours trouvé étonnant l'ordre des deux pistes car "Manhattan Cry" me semble comme une forme d'état des lieux de ce que Cherry avait fait jusque là: c'est très synthétique des efforts collectifs d'Ornette, d'Ayler (avec lequel il a joué), du NY Contemporary Five (il y était encore) et même de Cecil Taylor, voir Coltrane sous forme d'échappées lyriques. La plage éponyme annonce plutôt ce qu'il y a à venir, notamment les collaborations européennes et au-delà (avec les gamelans, tabla, etc...que tu citais dans ta chronique), "Eternal Rythm" en tête.

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Oui, c'est un trait qui m'a frappé, ça, en le réécoutant, le côté "tradition inventée"... Je trouve que sur celui-là, ça prend une forme particulièrement heureuse. Symphony for Improvisers je devrais en causer dans pas trop, sinon... (Et curieux comme "on en parle jamais", ou beaucoup moins que d'autres, de ces Cherry sur Blue Note, hein ? J'ai un peu l'impression "qu'une bonne partie de la critique" a tendance à passer à côté, genre à ne pas trop s'y risquer, voire, au prétexte que "l'esthétique" du label - je ne parle pas des pochettes, hein, mais de choix musicaux, de "signatures" - ne colle pas trop à la réputation de Cherry, à la partie de sa musique qui en a une, de réputation... C'est con parce qu'ils sont très bons, donc, en effet).

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Coltranophile Envoyez un message privé à Coltranophile...

A posteriori, il est frappant de voir que les 3 Blue Note de Don Cherry s'imposent comme une forme de projet d'ensemble avec 3 angles d'attaque bien distincts, bien qu'enregistrés sur plus d'une année et trois sessions séparées. On y retrouve le même nucleus Cherry/Grimes/Blackwell avec Barbieri sur celui-ci et Sanders sur "Where is Brooklyn?" (l'autre disque en quartet). Et les deux sur le "Symphony For Improvisers" (où la formation est étoffée par Karl Berger et J-F Jenny-Clark en second contrebassiste). Le tout démontrant que Cherry que l'on aime bien présenter comme un bâtisseur de ponts, ne se vivait pas dans l'ombre d'Ornette mais plutôt dans une irradiation qu'un seul, tout Ornette qu'il fut, ne pouvait entièrement explorer. De ces trois disques, celui-ci est le plus indispensable: une avalanche de motifs musicaux, plus enivrants les uns que les autres, s'articulant sans discontinuité, qui font que l'on s'en fout rapidement de savoir ce qui tient de l'exposé du thème, du solo de l'un ou l'autre, des tics rassurants dont l'idiome jazz est loin d'être exempt. Un point très juste de la chronique: l'entreprise AACM n'est pas loin d'ici (Art Ensemble en tête mais aussi Muhal Richard Abrams), le désir de briser la frontière entre le folklore et la musique que l'on aime appelée savante, les questions d'héritage et d'innovation, de tradition et d'avant-garde. Des gars qui se sont dit qu'imaginer un passé est plus fécond que de le subir.

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