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Kevin Drumm › Sheer Hellish Miasma

vos commentaires

Kevin Drumm - Sheer Hellish Miasma
Damodafoca Envoyez un message privé à Damodafoca...

Plus une question de période non ? Son Imperial Distortion qui n'est pas loin dans le temps il me semble, est aussi excellent.

Kevin Drumm - Sheer Hellish Miasma
saïmone Envoyez un message privé à saïmone...
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Rétrospectivement d'ailleurs, presque un accident, car dans les trois ou quatre disques annuel du bonhomme, depuis 20 ans (bordel, déjà ?), y'en a quoi... Trois que je garde ?

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Impotent Hummer ou Hitting the Pavement, si j'étais du genre à concocter des trucs aussi babloches, je les incluerait volontiers dans une playlist genre "noise pour la méditation"... Au lieu de ça, vu que quand-même pas chevelure/barbe ou pas, j'écoute tout l'album en concoctant la cuistance du midi. Eh bien curieusement, ça marche très bien aussi. (Toujours aussi beau, ce disque, voilà).

Message édité le 06-03-2024 à 12:14 par dioneo

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Cinabre Envoyez un message privé à Cinabre...
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Merci pour la chronique en tout cas! C’est vraiment un incontournable qui a le mérite de se jouer des codes et des attentes. Et contrairement à beaucoup d’autres, il dégage une beauté (non?) très gutsienne et peut-être de ce fait plus abordables pour beaucoup de gens Ici que les autres monuments du genre qui sont plus directement liés aux formes d’expression les plus radicales du chaos bouillonnant, sexuel et violent qui se tapis dans l’humain. Particulièrement jubilatoire et débridé chez les japonais (uhu) mais qui prend des allures parfois très (très) malsaines chez les occidentaux, expression d’un mal-être plus directement intime ou de la misanthropie la plus profonde. La révolte abstraite, désirée pour elle-même pour les uns, la lutte contre soi face aux autres pour les seconds. Les deux me touchent profondément mais c’est quelque chose que peu de gens ressentent le besoin d’explorer, j’ai l’impression. À moins de devoir se libérer de quelque chose d’enfoui soit par les autres soit par nous-même? Culpabilité, la peur du monstre humain, du monstre machine, ou que sais-je encore... Très rarement quelque chose de « beau », d’agréable à entendre ou s’entendre dire tant qu’on en est pas vraiment libéré... Personnellement la Noise japonaise, c’était ma dernière carte à jouer quand la musique que j’écoutais me suffisait plus. C’était tellement le bordel dans ma vie qu’il me fallait une rupture avec tout. Même Converge ça marchait plus pour me donner de la force. C’était devenu vital pour moi de trouver autre chose comme exutoire au chaos que je ressentais quitte à mordre la poussière en chemin. A me casser les dents, comme un ado timoré qui s’enfilerait des films gore pour s’habituer à la vue du sang parce que le gugusse évidemment, son rêve de gosse s’était de devenir chirurgien alors que le pauvre il supporte à peine les piqûres. Je le conseille pas honnêtement, c’est pas efficace comme stratégie. J’avais juste rien d’autre sous la main. Alors bon on a pas besoin d’un truc comme ça pour se développer une passion aussi radicale, moi j’étais révolté contre moi-même et j’aimais l’art abstrait donc c’était une piste... après y a des mecs qui viennent de partout, mais la Noise en matière de révolte, c’est un peu le dernier arrêt pour moi. Sheer hellish miasma c’est quelque chose n’importe qui d’un tant soit peu gutsien peut trouver digne d’écoute. Alors on peut trouver ça chiant comme le dernier SunnO))) ou miraculeux comme un bon Pierre Henri, mais c’est de la Noise que je pourrais faire écouter à mes potes pour leur faire découvrir, je sais que ça va pas provoquer de rejet immédiat mais ça veut pas dire que je leur ferais bouffer quelque chose de fade pour autant. Ce disque est prenant et t’as pas besoin de te sentir l’âme d’un guerrier maori ou de te sentir bien dans tes caleçon pour te l’enquiller. Un peu comme Deathprod pour le dark ambient. J’y retrouve le même sens de la production et du mixage. Une certaine  « noblesse »? Non c’est pas ça... je me plante, c’est une grosse connerie. Peut-être plutôt que les deux projets donnent plus d’attaches émotionnelles aux personnes qui aime écouter la musique autant avec leur cœur qu’avec leur tripes. Parce que la peur et la violence gratuite faut pas se mentir ça vient vraiment que des tripes... Là, soudainement on touche à autre chose.

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Damodafoca Envoyez un message privé à Damodafoca...

Magnifique album, et très belle édition vinyle.

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Eh ben... Content de lire que je ne suis décidément pas le seul à l'entendre comme ça. Oui, je disais "volcan", tu dis "montagne"... On disait : chacun(e) va y aller de sa métaphore propre mais c'en sera beaucoup moins une que pour d'autres œuvres - tant cette impression d'être emporté dans milieu vivant et autonome, avec tous les échanges et changements etc. qui s'y passent sans cesse, est vive, là-dedans. (A ce titre j'y entends un rapport avec le Crepuscular Hour de Maja S. K. Ratkje, que j'ai aussi chroniqué hier, presque dans la foulée, même si c'est encore une autre dimension. Je le rajoute en reco pour quand ils ne seront plus presque côte à côte sur la page d'accueil, tiens).

Et merci pour vos commentaires, au fait, d'autant mieux venus dans cette période d'isolement/histoire collective des plus bizarres.

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Cinabre Envoyez un message privé à Cinabre...
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Je rejoins vos impressions. Le son est titanesque, érodé mais rarement abrasif, flirtant doucement avec l’extrême distortion sonore de la harsh noise, mais qui s’en éloigne complètement de par le ressenti et l’intention. Je pense que le mixage a joué un grand rôle là-dedans. La plupart des sons aigus qui sont liées à la fatigue auditive ont été soigneusement et subtilement filtrées. L’auditeur ne se sent plus ce sentiment d’agression débridée et ininterrompue codifiée par le genre. Ne reste plus que la puissance de la distortion, et le sentiment de ne plus rien devoir aux codes traditionnels de la musique électronique. Juste des superpositions, des enchaînements, une narration qui aurait plusieurs voix se fondant simultanément l’une dans l’autre dans un but qui dépasse l’auditeur, sans opposition comme il peut y en avoir dans le free jazz ou le bruitisme à la Hijokaidan mais toutefois bien distincts, chacun de ceux-ci ayant différentes fonctions dans le spectre de leur existence et dans leur mode d’expression. Une différence qui n’est ni en lutte ni l’expression d’un mal-être en somme... un peu comme une montagne et la vie qu’elle abrite. Parfois sauvage, parfois impassible, parfois impitoyable mais jamais cruelle. Une autre vision de la Noise: libre, puissante et symbiotique. Un monolithe entre les différents états du vivants.

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Oui, ça m'a frappé tout de suite, personnellement : comme avec son incroyable puissance, cette musique ne sonne pas du tout comme un châtiment, une machine guerrière. Bien plus indifférente - et massive - que ça, exactement. Et pour ma part, "le Truc" comme tu dis, ne m'a même jamais oppressé. Vidé, parfois, peut-être - mais c'était bien de charges qui devaient dégager plutôt qu'au sens "d'éreinter en faisant mal".

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saïmone Envoyez un message privé à saïmone...
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Un classique, oui, et le mot le plus vital de ta très bonne chro est celui-ci : punition. C'est clairement le plus gros talent de KD, et présentement sur l'une de ses œuvres phares (tirée de sa période metawl doom etc) : jamais il ne vient pour nous punir. Trop de volontaires pour ça, ratant souvent leur cible qui plus est. La blessure, si elle advient, est accidentelle ; sans doute qu'un gros morceau s'est cassé sans faire exprès et on se l'est prit en pleine poire - faut dire que Le Truc est tellement Massif, tellement Compact, qu'on imagine bien que la moindre entame soit fatale. On sent presque Le Truc peser sur nos bras, à l'écoute - la tête devient lourde, le souffle rare.