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Wire › A Bell Is A Cup (Until It Is Struck)

vos commentaires

Wire - A Bell Is A Cup (Until It Is Struck)
Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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@mangetout : oui, ton message étend le truc mais c'était bien l'idée des miens aussi - je trouve que c'est plus "aigu" dans les périodes/secteurs new wave/post punk etc. mais c'est un angle qui "marche" bien avant, avec diverses modalités dans ce que ça entraîne question mise en scène, moyens etc. (Magma ça compte pas... Ils sont d'ailleurs - comme Howard Philip, du coup on sait pas s'ils sont au naturel ou en pleine théorie post-zorgoïde).

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(N°6) Envoyez un message privé à (N°6)...
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Et encore, Creedence c'était quand même un californien qui s'est dit, "Hey, je vais inventer le swamp-rock en me faisant passer pour un redneck de Louisiane.", donc là aussi, c'est de la réinterprétation.

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mangetout Envoyez un message privé à mangetout...

Sur la viande dans le rock selon ce que dit Dioneo et pour surenchérir, à moins de n'écouter que Robert Johnson ou Creedence, tout le rock et la pop depuis quasiment ses débuts n'est qu'une distanciation/interprétation de la réalité (fuyante et imprécise qui plus est). Avec le temps et le recul des ages, pour ne prendre que la new-wave (terme générique vaste et forcément réducteur), il n'est pas déconnant d'y voir, du moins pour ses éléments les plus noirs et anguleux, l'expression d'un contexte, peut-être indirect et inconscient, d'une certaine froideur et angoisse de ce début des années 80 où l'on pouvait sentir, entre autres, une réactivation de la guerre froide flotter dans l'air du temps. Je prends Wire comme une tentative, souvent réussie, de s'approprier les idées de Kraftwerk en milieu "guitare vaguement rock", donc de jouer avec le froid et le chaud, les différences et les répétitions, le rythme et l'atmosphère... le tout en utilisant habilement leurs évidentes limitations techniques (harmoniques, mélodiques, rythmiques...). L'aspect conceptuel/cérébral est une donnée mais qu'ils n'ont pas inventé, le rock progressif et avant lui (dont il est issu) le rock psychédélique sont allés beaucoup plus loin dans le style (si Magma n'est pas conceptuel je veux bien qu'on me pende sur la place principale de Kobaïa) et souvent avec moins de rigueur et de ténacité.

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Raven Envoyez un message privé à Raven...
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Mmmmh... Parlant, ce deuxième pavé - surtout le passage sur le robot et la viande (pour arrondir les angles ?) Je vais méditer à tout ça en réécoutant Send. "To be continued..."

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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(Et pavé 3 et momentanément final) : Ou sinon "fallacieux", disons un peu facile, un peu facilement "moi ce que j'aime c'est les trucs à l'estomac et sans cravates" (ce qui tient moyen mis en regard par exemple de ton amour pour Tin Drum ou... Yello, par exmple ?).

M'enfin encore une fois, hein : je me retrouve ceci-dit pas mal dans le reste de ta chro ! C'est plus cette intro - ajoutée à celle justement jadis de Dada sur Chairs Missing ; à force ça fait un peu "club des vengeurs masqués du rock à tripes vs l'élite des costards-critiques" - qui m'a fait me récrier que "mouais bon" (et non que ô scandale hein, quand-même pas). Et comme je disais "à l'époque" : aussi parce que j'ai bien plus souvent lu "Wire, c'est pas aussi bien que ce qu'en disent les intellos arty" que "Wire c'est génial, foi d'intello arty", finalement. (Même truc avec Talking Heads, en passant, ce syndrome du "on vous a menti"... dont même à bien chercher j'arrive pas à retrouver le supposé mensonge/surcôtage invoqué, plutôt dès le temps où c'était sorti, tout ça, quelques éloges certes mais déjà, dès le départ, cet espèce de "ah, fi, ils n'ont pas de crêtes fluos et pi ça manque de rognons").

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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(Pavé 2) : Nan mais mauvaise foi à part (comme ça on y donne tous... Et Sonic Youth tiens, parlons-en : c'est pas arty, ptêtre ?), le truc, en vrai, c'est que justement, pour moi c'es tpas du tout le travers-macron que tu métaphorises, ce groupe... Au contraire, eux font pas semblant de te sourire, justement, ça t'enjôle pas pour mieux te niquer derrière. Je dirais plutôt que c'est pas avenant exprès au premier abord, ça joue sur le glacé, le frustrant de la mélodie bien taillée (et ce dès Pink Flag, en fait) mais habillée robot et/ou osseux, pour ensuite laisser se révéler petit à petit l'humanité du truc. (Et l'humain c'est pas que du steak. C'en est aussi, ouais, et c'est proéminent et on peut pas faire sans, je dis pas ; et il se passe des trucs dans les secteurs divers de tissus divers ; c'est ça qui est rigolo et c'est ça qui est compliqué, je dirais - et sans ça on se passerait de musique, non, on aurait qu'à beugler VIANDE ?). Après... Je comprends que ça puisse rebuter, l'approche, et j'ai pas de problème en soi avec ça. C'est plus que je trouve un poil fallacieux l'argument "mouais, je dois pas être assez subtile", aussi bien que celui "mouais c'est des artistes, pas de temps à perdre avec ça".

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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(Pavé 1, idem) : B@h Raven, comme à Dariev sous sa chro, je te réponds : si tu rejettes chez Wire le côté "sorti d'école d'art" et "conceptuel/cérébral" etc. ... ben faudrait logiquement à ce compte là balancer aux mêmes fosses tous les Magazine, Buzzcocks et compagnie ; une grosse partie du post-punk ; en fait la quasi-totalité du punk fins seventies lui-même - qu'il fasse semblant ou pas de "venir de la rue", pour reprendre l'expression de Mangetout ; puis maintenant que j'y pense : les Virgin Prunes et à peu près tout le goth veine "expressionniste", les néo-romantiques et d'autres secteurs de la new-wave que tu cites, Sylvian et Japan etc. ... Ah et puis tiens : les inspirateurs genre Bowie, Scott Walker, Kraftwerk au passage, en vrac et non-exhaustivement. Ah ben en fait : une grosse partie du rock depuis au moins les années soixante, tiens.

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Raven Envoyez un message privé à Raven...
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Distanciation, voilà. Et la distanciation, et le conceptuel, idiome, etc, ça me rappelle les Beaux-Arts que tu cites (à juste titre, comme Dariev dans sa chro-scandale), lieux propices à la fumisterie et aux petits rires pincés (ambiance free jazz obligé & travail sur clip de philipe katerine pour mon petit vécu) et pour le moins malaisants voire glaçants, malgré toutes les couleurs et gens passionnants qu'on peut y trouver. Wire à fond.

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mangetout Envoyez un message privé à mangetout...

@Raven : Le coté "punk de bureau" dont tu parles vient surement du fait qu'ils sortent d'écoles des beaux-arts, plutôt que de la rue. Il y a toujours eu chez eux un coté cérébral/conceptuel mettant énormément de distanciation dans leur approche de l'idiome musical (peu ou prou, je crois que c'est comme ça qu'ils s'exprimaient dans une interview aux Inrocks dans les années 1986/87). Nous sommes loin de l'instinctif et de la spontanéité même s'ils ont, les années passant, mis un peu de souplesse dans leur musique.

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mangetout Envoyez un message privé à mangetout...

C'est un peu une période mi-figue, mi-raisin pour Wire ce retour dans le milieu des années 80 (leur véritable retour date de 1986 avec le très beau maxi 45t "Snakedrill", toujours en parfait état par chez moi). Même si ce "A Bell Is A Cup (Until It Is Struck)" possède de beaux moments (notamment une production plus légère et travaillée qui le rapproche progressivement du New Order de l'époque, l'outrance funky en moins, ce qui n'est pas pour me déplaire) comme le dit très bien Raven dans sa chronique.
Néanmoins je lui préfère l'album précédent, "The Ideal copy", qui est une vraie réussite, froide, tendue tout en possédant une certaine classe pop aristocratique (j'me comprend). Ceci dit sur celui-là, "A public place" est une petite perle qui souffle le chaud et le froid, le genre de ballade hérissée de fil de fer barbelé enregistrée dans une usine désaffectée.

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Raven Envoyez un message privé à Raven...
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(suite et fin du pâté) un groupe qui, de mon point de vue un peu beauf et bourrin encore une fois, sans doute trop attaché au minimum de racolage nécessaire pour certaines musiques dont la new wave fait partie, a toujours cultivé une esthétique tranchée, froide, antipathique, avec ce côté "coupé de ses auditeurs potentiels", anti-naturel au possible, voire institutionnel, calculé à mort, quasiment... proto-macronien (désolé si je pousse un peu le bouchon, j'essaie d'expliciter ma gêne du mieux possible). Quand Wire veut faire de la pop accrocheuse, c'est un peu comme quand jupiter junior mime la banane et tape dans le dos d'un ouvrier un peu rustre. Je passe les postures de contrôle mains plaquées-regard fixe. Joy Div' à côté, c'est la CGT. Ont-ils fait appel à des consultants en com' pour écrire une mélodie emballante, ou un refrain obsédant ? Je n'en sais fichtre rien, mais encore une fois, je ressens ça avec chez eux plus que chez quantité d'autres, ce goût "punk de bureau", c'est comme ça j'y peux rien, et l'ambiance autant que le feeling de leur musique confirment ce sentiment extra-musical. Y a comme une carabistouille dans l'potage.

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"Je vois toujours pas en quoi ce serait plus difficile de faire abstraction de leur "statut de ceci ou cela chouchous de blablabla" ou quoi, des tombereaux qui ont pu s'écrire sur eux que pour d'autres". Je dois quand même te répondre sur ce point, Dioneo, car tu mets un peu le doigt sur le nœud(-pap' ?) du problème, et mon intention n'est évidemment pas de dire que ce qui est encensé par la presse est suspect : il faut avant tout prendre cette pique d'intro pour rien d'autre que pure subjectivité, estampille "à la Dylan" ou "à la Costello" mettons, qui me rebutera toujours fortement au premier contact ; en faire abstraction ? J'aimerais bien, mais je peux pas... Pourquoi ? je ressens ça avec eux et pas d'autres, peut-être parce que leur esthétique inhumaine, OPAQUE, m'y amène, rien là-dedans pour que mes goûts puissent adhérer (les Smiths par exemple, pour prendre un truc sûrement bien plus pédant et turluté, y a déjà les pochettes et le romantisme...) et en avoir envie... Voilà : Wire m'a tout bêtement l'air d'un groupe pas sexy du tout, contrairement à d'autres autant sinon plus artistoïdes et pincés que j'aime avec bien moins de réserve (Roxy Music, Talking Heads, Sonic Youth, etc, comme l'a dit un commentaire pertinent sous la chro de Chairs Missing... sans parler de Gang of Four !)

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Eh eh oui, j'y pense, en vrai, plutôt que marronner bêtement. (Pour celui là pourquoi pas mais encore plus pour Chairs Missing, depuis le temps - vu comme j'ai pu râler sur celle de Dada, à l'époque, en plus).

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Raven Envoyez un message privé à Raven...
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Contre-chro ^^ J'ai juste rajouté un "me" pour bien souligner la subjectivité de l'intro (dans laquelle je voulais parler de Costello, mais ce serait peut-être plus approprié pour les Comsat Angels...) Cette troisième piste est une des meilleures oui.

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Dioneo Envoyez un message privé à Dioneo...
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Hmmm... Je vois toujours pas en quoi ce serait plus difficile de faire abstraction de leur "statut de ceci ou cela chouchous de blablabla" ou quoi, des tombereaux qui ont pu s'écrire sur eux que pour d'autres, quand on cause d'eux mais bon... (Je veux dire : on est sur un webzine où on arrive globalement à s'en battre pas mal les steaks de cet aspect là du truc en abordant - au hasard et non exhaustivement - des Burzum, Glennou Danzig ou Prince (chroniqué par un Goth Et Fier De par trois fois en nos pages)). Sinon, ceci-dit, j'ai l'impression qu'on est assez d'accord sur celui-là, hein ! "Tiède" mais alors oui, plus dans le sens de "dénué de température repérable par les capteurs", caméléon Celsius/Fahrenheit plutôt que "mouiiin bon, pas maaal mais sinon quoiiiin haaan, c'pas catchyaaan". Bon, je l'aime davantage que toi, juste, apparemment - sans scrupule ou gêne persistante à y entrer complètement, disons. The Queen of Ur and the King of Um est particulièrement insidieuse et colle-au-bulbe-longtemps-après, je trouve, dans le registre comptine en traître l'air de rien.

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