Melt Banana › Babmbi's dilemma

Il y a toujours un moment dans la carrière d'un groupe où ça commence à tourner en rond. Voilà, Melt Banana y arrive, lentement, mais surement. Après un « Cell-scape » du feu de dieu, groove imbattable, puis une compil' de vieux morceaux de splits inutiles, voilà le premier disque des bananes qui ne sert à rien. Dans l'absolu, n'importe quel Melt Banana ne sert à rien, car un seul peut bien suffire à vous satisfaire. Mais là, ça sent la panne, le syndrome Devin Townsend, type je mixe tout mes anciens disques dans mon nouveau. On a donc pêle-mêle des morceaux ultra courts très bourrins comme sur les premiers, des morceaux en 3:30 qui groovent, type pop-Beach-Boys-punk (ultra efficace), des morceaux plus expérimentaux à guitare sacrée, une batterie (une boite à rythme parait-il, David Witte étant trop occupé et ayant programmé le bidule) sèche, qui blaste à l'ancienne, de l'hystérique vocale, bref, on sait où on pose les pieds, mais l'inspiration connait une baisse de tension relativement significative. N'ayez pas peur cependant, la moitié des titres restent quand même de belles tueries, ceux qui n'ont pas le cul entre deux chaises, bourrins ou mélodique court ou long. Il aurait fallu un disque soit purement bourrin, soit purement pop. Difficile alors de rester concentré tout au long de l'album tant on l'anticipe les doigts dans le nez. Certainement le disque idéal pour se plonger dans l'univers du groupe (d'où l'avalanche de bonnes notes un peu partout), mais les fans commencent à se lasser. 4/6 parce qu'on est haut niveau du panier global, mais franchement pas indispensable comme le triptyque.