Vous êtes ici › Les groupes / artistesMMattin / Dion Workman › Via Vespucci

Mattin / Dion Workman › Via Vespucci

  • 2004 • Antifrost AFRO2025 • 1 CD digipack

1 titres - 18:49 min

  • 1/ Via Vespucci

informations

Enregistré à New York, le 27 décembre 2003.

line up

Mattin, Dion Workman

chronique

  • noise minimaliste

Cet objet réalisé par deux artistes de la scène électronique underground (Mattin, basque reconnu à travers plusieurs collaborations et Dion Workman, artiste et dirigeant du label expérimental Sigma) est le fruit d’un live enregistré en 2003 à New York. La description de l’unique piste pourrait se faire simplement : il s’agit d’un passage progressif du silence au mur du son le plus saturé possible. Tout commence dans de faibles crépitements attribués à Workman, toujours soucieux d’un minimalisme précis et incontestablement tendu. La tension, c’est bien ce qui peut définir la force de l’objet : chaque couche ou fréquence ajoutée (avec parcimonie) se fond peu à peu à la précédente mais pas toujours au même rythme, si bien que l’ont reste sans cesse accroché au grain, à attendre la prochaine strate grésillante. L’ambiance devient imperceptiblement électrique alors qu’au loin se profile un orage grondant qui ne nous parvient qu’après les dix premières minutes. Son inéluctabilité le rend d’autant plus imposant au fil des écoutes, si bien qu'à chaque fois l’on se surprend à percer les couches sonores pour retrouver un arc électrique ou une fréquence infrabasse qui nous aurait échappé. Le mur sonore s’emballe, monte en intensité tandis que de très hautes fréquences posées en escalier prennent le dessus. L’objet se défait de lui-même en abandonnant l’une après l’autre ses superpositions en l’espace de quelques secondes et nous replonge dans un silence bien mérité. Si l’expérience a certainement dû être intense à vivre en live, le cd ne vous empêche pas de mettre le volume à fond pour saisir la puissance et la maîtrise de l’objet (et aussi pour purger un peu vos enceintes !). Maîtrise dans le sens où rien ne semble laissé au hasard ou au chaos ; fait rare dans la scène noise : tout est poli, tranchant, aseptisé dans le bon sens du terme. Voilà de quoi réconcilier la scène noise « physique » avec les dérives expérimentales ; pour les autres, c’est une version électronique de ce qu’ont pu endurer les habitants de Floride lors du passage de Katrina. Court mais intense comme on dit, il ne me reste plus qu’à me procurer « S3 », autre collaboration de ces deux excellents manipulateurs.

note       Publiée le mardi 12 juin 2007

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Via Vespucci" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Via Vespucci".

    notes

    Note moyenne Aucune note pour ce disque pour le moment. N'hésitez pas à participer...

    Connectez-vous ajouter une note sur "Via Vespucci".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Via Vespucci".

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar
    Via Vespucci est ouvertement plus abstrait que les travaux de Menche, ce sont vraiment des sons électriques ou machinaux qui se superposent ici.
    M-Atom Envoyez un message privé àM-Atom
    je ne connais pas ces artistes...mais ca ne va pas tardé ;-) en tout cas la description que tu fais de ce morceau me rappelle les deux titres (30 minutes chacun) du "beautiful blood" de daniel menche (dont je parlais hier dans les commentaires). drone apres drone, menche construit un mur du son qu'il fait évoluer une fois un certain paroxysme atteint. une évolution qui va de testure en texture au grès des drones apparaissant et disparaissant, laissant la place a d'autre sonorité granuleuse qui empilé strates sur strates forme de magnifique soundscape aptent a stimuler notre cortex. pour ceux qui trip sur ce genre de travaux, il faut absolument écouter "fade to white " de bj nilsen (touch music)