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Animal Collective › Feels

cd • 9 titres

  • 1Did You See The Words5:15
  • 2Grass2:59
  • 3Flesh Canoe3:44
  • 4The Purple Bottle6:48
  • 5Bees5:38
  • 6Banshee Beat8:22
  • 7Daffy Duck7:34
  • 8Loch Raven4:59
  • 9Turn Into Something6:29

informations

Enregistré par Scott Colburn à Gravel Voice, Seattle WA en Mars 2005 - Mixé par Scott en Mai 2005 - Masterisé par Alan Douches à West West Side NJ

line up

Panda Bear, Avey Tare, Come Winter, Deaken, Geologist

Musiciens additionnels : Eyvind Kang (violon), Kristín Anna Valtysdóttir (Piano)

chronique

  • > folkadelic

La hype, phénomène qui a tendance a se systématiser ces dernières années - encore une conséquence du réchauffement climatique ? - est pour beaucoup d'esprits chagrins une calamité dont il faut à tout pris se garder, et qui ne charrie dans son courant que des fétus de paille. Mais au lieu de se plaindre, il faudrait peut-être savoir ouvrir les oreilles de temps à autres : Animal Collective, la joyeuse tribu propulsée tête de file du nouveau mouvement folk (à qui on a oublié de donner un nom, comme tous les nouveaux mouvements montés de toutes pièces récemment), aux côtés d'une autre tribu assez prolifique, celle de Devendra Banhart ; n'est autre qu'un des groupes les plus frais et novateurs a être apparus depuis un bail de l'autre côté de l'atlantique. Alors, plutôt que de fustiger la presse qui de toute façons n'a d'influence que sur les bobos, réjouissons-nous de vivre à une époque ou des groupes comme celui-là rencontrent du succès. Moins portés sur Tyrannaurorus Rex et Donovan que Devandra Banhart, Animal Collective serait plutôt influencé par l'Incredible String Band et les Beach Boys période "Smile". Et de « Smile » il est bien question ici (encore que le côté très apaisé de l’album évoque plutôt le très cannabique « Smiley Smile »), puisque Brian Wilson, lors de la légendaire genèse de ce « lost album » jamais sorti, jouait ce qu’il appelait des « feels », des embryons de chansons, au piano. Mais qu’on ne s’y méprenne pas : Animal Collective n’a rien d’un groupe passéiste… En fait, on ne fait pas plus aventureux et avant-garde que ce « Feels », de toute évidence leur album le plus abouti, le moins foutraque, et le premier à introniser la formation « complète » du groupe, c'est-à-dire avec Deakin et Geologist. Qui joue quoi, il est impossible de le dire. Tout n’est que tourbillon, farandole, tyroliennes de farfadets sous hélium, le tout savonné par des hectolitres de reverb et de delay aquatique, qui aux premières écoutes donnent une impression de flottement, de chaos organisé, de fiesta rituelle sous l’eau… Mais en réalité, ces chansons sont de vraies merveilles pop, savamment construites, aux mélodies inoubliables. Le travail sur le son et les instruments est, lui aussi, admirable… Rien de tel n’a été enregistré jusqu’ici avec une telle production, une telle osmose entre les éléments, un traitement aussi organique de l’espace sonore. Ce n’est plus psychédélique, c’est autre chose… La première partie de l’album enchaîne 3 tubes remplis d’envolées hululantes (surtout le presque progressif « The Purple Bottle » énorme rollercoaster à l’effet addictif), interrompue brièvement par le touchant et innocent « flesh canoe » (une chanson qui évoque les plaisirs de la chair sans tomber dans le cucul-la-praline ou le cliché, c’est rare), avant de céder la place à une série de morceaux ambient/folk plus longs qui sonneraient presque comme de la musique océanienne : aucune montée d’adrénaline, juste le drone formé par la guitare imbibée d’écho et la voix posée de Panda Bear qui appelle à la méditation. Même si le naturel revient au galop sur « Banshee Boat », autre pièce ambitieuse, sur laquelle la voix finir par sonner comme une trompette vers 5’40, avant de carrément invoquer écureuils et hiboux, toujours sur un beat primaire asséné par un pivert ; tandis que les oscillations de la guitare flabulle (c’est un mot que j’ai été obligé d’inventer pour ce fameux son de guitare) tremblotent comme le clapotis d’un ruisseau sauvage qui se perdrait dans la forêt. « Daffy Duck », encore plus expérimental et atmosphérique, renvoie carrément au folklore asiatique si ce n’est à ces instruments en formes de tubes qu’on accroche au plafond pour que le vent les fasse s’entrechoquer (j’ai oublié le nom…), là ou « Bees » faisait penser à des harpes népalaises, ou quelque chose comme cela. Les vocaux glissent sur le tout comme une sorte de complainte liquide, comme si cette musique était pure en elle-même, détachée du folk ou de la pop. Le comble de l’abstraction est atteint sur « Loch Raven », quasiment electronica (bien que le groupe n’utilise jamais aucun ordinateur), avant de revenir sur une presque décevante chanson country déglinguée, « Turn into something », qui conclut dans une messe sonore que n’aurait pas reniée Current 93 cet album mystique et kaleidoscopique. A faire écouter aux enfants, soi-même y compris.

note       Publiée le dimanche 27 mai 2007

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Note moyenne        10 votes

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Quel incroyable groupe quand même. Leur dernier en date n'est peut-être pas ce qu'ils ont fait de mieux (Painting With) mais depuis "Feels", il y a tout de même de la (bonne) matière à chroniquer (Strawberry Jam, Merriweather Post Pavillon, Centipede Hz)

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necromoonutopia666 Envoyez un message privé ànecromoonutopia666

@LOrd Tom. C'est marrant que tu parles de architechture in helsinki, parce que j'avais acheté leur premier album et Feels presque en même temps. et je les aussi revendu en même temps. C'est de la bonne came, mais pour une écoute kleenex. Je sais ca va faire bondir dariev, mais je ne l'ai pas écouté 50 fois avant de me faire mon avis et de m'en débarasser. Mais j'ai beaucoup écouté les deux MGMT et je les ai toujours ;)

Lord Tom Envoyez un message privé àLord Tom

tu mens, sois influencé par moi!

NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

lol tu connais rien toi!

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Lord Tom Envoyez un message privé àLord Tom

avec du recul, typiquement le groupe faussement frais quand même, c'est mélodiquement nul, on dirait des face b d'arcade fire version pseudopsyché produites par peeping tom patton qui s'imaginerait phil spector en gros, pis ça sert a quoi de mettre des voix aussi typiquement indie pop impersonnelles ? autant faire comme boards of canada et s'en passer, les beach boys et wilson c'est quand même avant tout des mélodies mémorables, avec du caractère, animal collective ça mfait penser a architecture in helsinski & co dans le coté j'en fais des tonnes en oubliant le principal