Luna In Caelo › Noche era, la luna en el cielo brillaba

La musique de Luna in Caelo a quelque chose d'une danse, une danse hypnotique et nocturne qui semble destinée à charmer pour nous emmener au coeur de l'obscurité. Faussement heavenly, elle a vite fait de dévoiler la noirceur de ses sentiments, quelque part entre le côté hanté des premiers Cocteau Twins et la beauté vénéneuse de Mors Syphilitica. Le rythme crée la transe par un aspect légèrement rituel, rejoint par une basse très cold wave, quant aux guitares, elles développent un son grinçant et sombre, une atmosphère dont on ne saurait dire si elle est apaisante ou inquiétante...ou juste les deux à la fois peut-être. C'est un peu pareil pour le chant féminin, pas vraiment incantatoire, pas vraiment heavenly, plutôt comme une sorte de poésie déséspérée adressée à cette fameuse lune dans le ciel qui semble veiller et se moquer selon ses humeurs (on retrouve dans ce timbre ce sentiment plaintif cher au fado, au flamenco...). Quelque fois, les pièces se font plus calmes ('Mil novecientos y tanto', 'Horar', 'Noche era' ou 'Huida'), sans parvenir à dissiper totalement ce léger frisson nocturne. D'ailleurs, peu à peu c'est la tranquilité qui l'emporte, les chansons s'apaisent...d'où malheureusment un léger sentiment d'ennui à la longue, d'autant que les structures sont assez répétitives pour développer ce feeling hypnotique. Reste un album envoûtant, ne fut-ce que pour la profondeur de ses sonorités ('Marchio'). 3,5/4