Kramm › Coeur

2000, Bruno Kramm a besoin de souffler, son travail dans son studio et les tournées avec Das ich l'ont épuisé. La noirceur des atmosphères au sein de son groupe lui pèse un peu, il aspire à quelque chose de plus personnel et plus léger pour s'aérer l'esprit. Il s'offre donc une pause en créant son propre projet. Kramm propose quelque chose de plus dansant, une sorte de synthie pop plus complexe et torturée (après tout, on ne se refait pas). Certes, on reconnaît parfois la patte Das Ich ('Die neue Welt', 'Coeur'...) mais il est vrai que les sons sont plus légers, les beats plus directs. Quant au chant, pas de problème, Bruno assurait déjà les vocaux au sein de Farenheit 451 (souvenez-vous de 'The tempest romanesque') et Alva Novalis, embryons de ce qui deviendra finalement Das Ich; sa voix est plus mélodique mais moins possédée que celle de Stefan, ce qui colle relativement bien aux atmosphères dansantes du disque. Niveau composition, on sent que notre homme a de la bouteille et 'Coeur' inclut quelques belles pièces comme le titre éponyme, 'Die neue Welt', un 'Ragnarök' plus agressif ou 'Muse' et ses inspirations vaguement médiévalisantes. Pour le reste, c'est assez banal même si bien fait dans le genre, c'est de la musique pour dancefloor ('Räusch der Tiefe') à écouter sans trop se prendre la tête. D'après Bruno, travailler sur Kramm lui a fait beaucoup de bien, il a perdu du poids et pris confiance en ses capacités vocales (il assurera d'ailleurs régulièrement les choeurs dans Das Ich par la suite), tant mieux mais 'Coeur' reste tout de même un album un peu plat et sans profondeur. A noter que l'édition limitée propose un morceau supplémentaire, en réalité enregistré à l'époque sous le nom de Alva Novalis (dommage que ce projet-là n'ait pas perduré).