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Dolorosa › De mutation en mutation

12 titres - 43:20 min

  • 1/ De mutation en mutation (3:54)
  • 2/ Les fantômes (3:00)
  • 3/ En sommeil (4:08)
  • 4/ Bien au coeur (5:06)
  • 5/ Dans le fond (2:23)
  • 6/ Illimité (2:48)
  • 7/ Spirale (3:21)
  • 8/ La cervelle I (3:29)
  • 9/ La cervelle II : un signe (3:39)
  • 10/ Eidolon (4:41)
  • 11/ Guérilla (3:06)
  • 12/ Cor ne edito (3:45)

informations

L'Atelier et Le Stud, France, juillet 2006

"De Mutation en Mutation" est en écoute sur le site officiel du groupe : http://www.dolorosa-music.com/

line up

Vincenzo Grosso (voix, guitares, basse, percussions, fiddle), Nicolas Roger (guitare électrique, xaphoon)

chronique

  • indépendant

J'ai certes un parti pris sur la question, il n'empêche qu'il est absolument sincère ; aujourd'hui, plus que jamais, les petits plaisirs que pourrait encore nous procurer la musique, il faut aller les chercher du côté de la scène indépendante, du côté de la scène alternative, là où se perdent dans la masse des auto-productions qui, elles, sont faites avec coeur. J'ai l'impression de vous l'avoir déjà dit une bonne centaine de fois, mais je ne perds rien à le répéter. Car tel est le cas du premier véritable album du projet Dolorosa : douze chansons noires qui incarnent le reflet d'un vague à l'âme cultivé sans excès, toujours juste. Depuis l'intégration de Nicolas Roger aux guitares, le groupe évolue désormais en duo. C'est un mal pour un bien ; dépourvu de batteur, Dolorosa déploie ses lignes de guitares partagées, tantôt angoissantes, tantôts crispantes, sur un coussin de percussions qui non seulement renforcent le côté introspectif et irrémédiablement tendu de leur musique, mais avant tout lui confèrent son cachet unique. Et donc cette nouvelle configuration de nous proposer ainsi une relecture des compositions de leur précédent EP auquel s'ajoute un tir groupé de six nouveaux titres. Sobres mais toujours inquiétantes, chacune de ces chansons se découvrent comme autant d'endroits secrets qu'un oeil indiscret viendrait observer en écartant discrètement les rideaux. Dans la pénombre, Dolorosa nous parle de la condition humaine, du malaise qu'elle engendre et de la folie qui nous ronge. Jusqu'à l'obsession. À l'exercice terriblement réducteur des comparatifs, les francophones se raccrocheront à Kat Onoma ou aux Têtes Raides. Ça, c'est pour l'apparence. Mais en réalité il y a bien plus à entendre sur "De Mutation en Mutation", à commencer peut-être par le fantôme de Peter Hammill, auteur obscur qui taillade dans la lumière, chanteur à l'écriture pas systématiquement évidente mais qui finit par vous posséder à force d'exercer sur vous ce trouble qui le caractérise. Dolorosa dérange. Dolorosa fascine. Tout comme lui.

note       Publiée le jeudi 15 février 2007

chronique

Regard curieux sur la pochette (moche mais intrigante, donc réussie). Déjà, il se trouve que cette chose est méthodique, froide, calculée, tendue, sombre, et pas du tout pondue en amateur et mal fagotée, comme je m’y attendais un peu je l’avoue. Les mélodies accrochent dès le premier titre (voire aguichent, sur "Les Fantômes" par ex), une seule chose plombe instantanément l’ambiance, déstabilise : plus encore que les lignes de guitare charmeuses, le chant … Pourtant, je ne suis pas du tout convaincu par l’ensemble au premier contact. Gonflant. J’essaye une, deux fois… plein de choses et puis plus rien, sinon une gêne tenace, qui concerne encore et toujours cette voix (j’y reviendrai après). Je reste hermétique… Puis je me dis "après tout, autant s’en remettre à la bonne vieille méthode" - traduction : l’écouter en fond sonore pendant que je m’endors. Une technique redoutable d’efficacité avec bon nombre d’albums, qui s’est révélée payante avec les Mutations de Dolorosa. Ben j’ai pas dormi… Folk dépouillé, riffs décharnés… et ces percussions tribales… hypnotiques. Fascinante petite chose, mine de rien, que cette petite chose. Les percussions font pour beaucoup du charme de Dolorosa, ce côté limite vaudou, rituel, autant de mini-processions pour autant de tableaux noirs. Durant trois jours, cette saleté ne m’a pas lâché. Un malaise réel vit là-dedans. Réel. Prégnant. Le chant bien sinistre et incantatoire de Vincenzo me faisait un peu sourire au début. Plus maintenant. Quel pisse-froid ! Quel sérieux… Maladif. Déstabilisant. Cette espèce de déclamation littéraire et too much (au risque d’être parfois bien pompeuse hélas) me rappelle à la fois – de loin - les vieilles heures du prog français (Ange par ex, sans le côté guilleret) et des trucs plus récents et évidents (Têtes Raides, bien vu Proggy, des Têtes Raides en version bunker-camisole, gutsien quoi); en revanche ce chant bien coincé saoule quand il s’essaie à du théâtral (doit-on reconnaître le fan de Peter Hammill ?)… mais ça a son effet, assurément… le timbre limite goth, profond, autiste... brrr… L’introspection, cette saleté cherche l’introspe… cial, spécial oui, comment ne pas se sentir ailleurs, même si c’est parfois un peu gonflant, redondant ("Illimité"). C’est sur les morceaux malsains et occultes comme "Spirale" (j’aime cette simplicité pour choisir les titres, pas la peine d’en faire des caisses au moins c’est parlant), ou, mieux encore, dans la seconde partie de "La Cervelle" (sans nul doute le meilleur moment de l’album) que Dolorosa va jusqu’au bout de son concept. C’est louche, cette affaire… je ne parle pas seulement des morceaux les plus déglingués ("En sommeil") ou des passages qui pourraient rappeler une vieille ballade de Pere Ubu ("Bien au cœur"), ni des tentatives plus électriques (pas toujours à leur avantage du reste). Nan. Je parle de… tout. Tout est louche, tout semble froidement calculé et en même temps, naturellement vicié par cette démarche misanthrope. Le bizarre n’est pas un faire-valoir ici : il découle naturellement des compos, excellentes, parfois bien mélodieuses, toujours directes malgré l’insolite permanent. Le bizarre est sous contrôle total. Le contrôle d’un mec atteint de troubles obsessionnels compulsifs, qui se plonge en plein dans son esprit et décrit minutieusement les moindres sensations… un cauchemar… un rêve… Un album opaque, simple mais dense, qui s’apprivoise difficilement, et distille une angoisse, un malaise, authentiques. Un album à la fois répulsif et beau, trouble, agaçant, attirant, une compilation de rituels intimes, tout en clair-obscur, en faux semblants… je lui laisse une note qui pourra paraître un peu sévère, mais qui à mon avis représente au mieux cette terrible dualité : 3 boules de lumière et 3 boules d’obscurité (ouais j'suis fatigué… c’est un symbole, OK ?) De toute façon, je ne l’écouterai plus ce truc… jusqu’à ma prochaine insomnie… Spectral.

note       Publiée le samedi 14 février 2009

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    commentaires

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    vincenzo Envoyez un message privé àvincenzo

    Allez les curieux le nouvel album "Hordhen" est en écoute dans son intégralité ici : https://dolorosa.bandcamp.com/album/hordhen

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    humm, ça s'annonce plutôt faramineux... guitare en sourdine (je connais pas le terme technique pour ce son jazzy étouffé superbe), choeurs hantés, vent qui se lève... ouais !

    vincenzo Envoyez un message privé àvincenzo

    Un nouvel extrait de l'album à venir, je sais que les millions de fans s'impatientent cheers ! https://www.youtube.com/watch?v=PA3plnF2ySE

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Hey, c'est pas mal, ça me fait penser au dernier Kampec Dolores (qu'il faut que je chronique urgemment), ce qui est pas un petit compliment. Faut remercier proggy as usual parce que du coup j'ai pris "Het 1" pour une tuerie darkjazz des carpates des années 70, alors qu'effectivement j'aurai jamais été écouter le disque avec cette pochette paintmoche, hin hin... y'a une chance que j'y repense en réécoutant Kampec Dolores (ça tombe bien, je manquait de groupes auxquels les rattacher)

    vincenzo Envoyez un message privé àvincenzo

    Aller un peu de courage que diable ! Premier extrait de l'album à venir, auto promo... https://www.youtube.com/watch?v=FUDbK-FgT2U