Nebelhexe › Essensual

Après avoir opéré un virage plus rock (ou disons gothic rock) en créant son projet Nebelhexe, Andrea Haugen s'était autorisé une liberté artistique que ne le lui permettait plus son précédent groupe Hagalaz Runedance. La biographie précise en effet que sans renier le moins du monde ses croyances païennes, elle a toujours apprécié le rock gothique anglais ainsi que la new wave. Cette dernière affirmation explique probablement que l'une des premières influences qui me frappe à l'écoute de ce nouvel opus soit Depêche Mode ('Invisible entity', 'Erzulie's charm') ! Cette production plus pop est d'ailleurs pleinement assumée mais il ne s'agirait pas d'en tirer des conclusions trop hâtives, les guitares introduites sur 'Laguz' sont présentes aussi, notamment sur le bon et gothique 'Their dead poetry' ou 'Purple nightshades'. Toute l'identité du groupe repose en fait sur le chant de Andrea qui n'a pas complètement perdu sa touche rituelle et se marie de manière assez surprenante aux orchestrations new wave de 'Invisible entity' ou aux tentations presque 'Kate Bushesques' de 'Sungod'. On note aussi une bonne reprise du 'Figurehead' des Cure, assez fidèle à l'original mais qui permet de retrouver les anciennes atmosphères rituelles au niveau des percussions. Il est certain que les fans des climats mystiques et païens de Aghast ou Hagalaz runedance à qui le premier Nebelhexe posait des doutes vont définitivement s'éloigner. En revanche, en révélant l'étendue de ses possibilités vocales et musicales, gageons que Andrea va s'attirer les faveurs des fans de Kate Bush, Tori Amos ou simplement les fans d'une new wave contemporaine sombre et mystique bien exécutée; c'est tout le mal que je lui souhaite en tous cas.