Adam Bownik Certamen › Mars Global Inspiration

Toujours aussi prolifique Certamen nous délivre son 1er album en 2006, son 48ième au total, sur une carrière qui s’échelonne depuis 1997. Et, comme sur ses étonnantes œuvres que nous avons découvert l’an passé, le synthésiste Polonais continue d’explorer son univers sonore, en étalant son savoir faire.
The New World débute sur un passage à saveur rock progressif, avec une sonorité de gros orgue qui charme et étonne. Après deux passages, les synthés ralentissent le mouvement en poussant des solos tortueux et aigus, qui sont estampés de la marque très personnelle à Certamen. The New World flotte autour des nappes à évolutions lentes qui ouvrent la voie au séquenceur ondulant de Valles Marineris. Sur un tempo tressaillant, les chœurs s’unissent aux souffles synthétiques qui dessinent un premier solo vrillé parmi des percussions volages qui voltigent en faisant vibrer leurs cymbales. Sinueux et aigu, le synthé évolue sur une séquence basse, qui se dédouble en filtrant des notes aux réverbérations rapides, donnant l’impression de courtes séquences percussionnées qui dentèlent un mouvement linéaire. Cette portion séquencée appuie les paroles d’un Vocoder robotique qui est toujours suivi de strates synthétiques denses. C’est avec le Vocoder que Valles Marineris sectionne son impulsion en mi parcours, pour flotter dans les limbes atmosphériques. Un étrange moment où tout semble être au ralenti et fonctionne à une vitesse zombiesque. Le séquenceur est sublime. Il flotte sur les derniers râles du Vocoder pour instaurer un rythme suave où les solos dessinent des stigmates sonores indélébiles sur des percussions à la Jarre. Un rythme qui se poursuit sur Moving to Orbit, qui déploie une unité plus mélodieuse sur un Vocoder lancinant et un synthé lourd aux solos toujours aussi étourdissant.
Landing Site propose une intro relaxe, sur des soufflés atmosphériques aux pulsations irrégulières. Une belle nappe synthétique plane jusqu’à la voix aigre du Vocoder. Dès lors, une ligne basse pulse avec résonance sur des strates enveloppantes et des solos flexueux, sur des percussions séquentielles intermittentes, à effets remarqués. Landing Site est un bon titre, long et polyrythmique, il donne toute la place à l’imagination de Certamen pour développer ses passages synthétiques. Liquid Water est aussi étrange que son titre. Un long parcours atmosphériques sur effets sonores qui se mêlent à de belles incantations virtuelles. Une séquence bouclée étend son tempo groovy, accompagné d’une basse fluide qui sert de tremplin à un Vocoder aux paroles insaisissables. Sur des jets synthétiques discordants, le tempo avance sans grande conviction et traverse des passages tourmentés par une belle tempête de percussions, des synthés aux striures rêches et/ou aux sonorités de guitares. Le tout est ponctué d’un Vocoder qui discours des envolées oratoires incompréhensives, sur de superbes nappes synthétiques et de beaux solos à la Certamen.
Certamen est dans sa bulle et s’amuse. Mars Global Inspiration jouit de superbes structures musicales, riches en conception et instrumentation. Toujours aussi progressives, les compositions cheminent sur des cadences multiples, évitant les pièges de la redondance. Adam Bownik Certamen est un synthésiste doué qui aime explorer toute les avenues et créer dans toutes formes de contexte. Au niveau musical, MGI est égal à ces grandes œuvres. Par contre, je reste perplexe sur l’utilisation du Vocoder, un instrument qui ne m’a jamais fasciné. Mais, sa présence n’est pas assez influente, sauf sur Liquid Water, pour diminuer l’intérêt de Mars Global Inspiration.

Disponible sur le site de l'artiste seulement : http://bownik.w.interia.pl