Sol Invictus › The devil's steed

Matt Howden et Sally Doherty, trop occupés, ayant jeté l'éponge, c'est accompagné du fidèle Karl Blake, de Eric 'Gae Bolg' Roger et Renée Rosen que Tony Wakeford revient avec un nouvel album. Que pouvait-on attendre après les expérimentations cabaret, presque jazzy, les envolées lyriques dans le dark folk ? Une forme de retour aux sources; d'une certaine manière, 'Devil's steed' se caractérise en effet par une production plus âpre, plus sombre, grincante même ('A seed for the devil'): des lignes dark folk épurées pour guitare sèche et basse, parfois inspirées d'airs traditionnels ('There did three knights come from the west') mais usant parfois de sons de guitare électrique évoquant de lointains échos de 'Lex Talionis' ('Twa corbies'). Comme on pouvait s'y attendre, le violon a perdu une place importante mais du coup, c'est la trompette qui s'affirme davantage par des sons conférant à l'ensemble une touche quasi funèbre, solennelle ('O death come close my eyes') ou carrément expérimentale. En règle générale, je dirais de 'Devil's steed' qu'il est davantage construit sur les atmosphères que sur les mélodies, non pas qu'il ne contienne de bons morceaux, bien au contraire, mais il semble véritablement constituer un tout dont il n'est pas forcément aisé de détacher de potentiels' hits'. On a également une fausse idée de monotonie de par des similitudes de tempi et un emploi plus que limité des percussions, presque absentes. Du coup, si la première écoute peut surprendre, on se laisse néanmoins vite fasciner par cette obscurité aride, un brin douloureuse qui demande à être apprivoisée certes mais qui constitue une nouvelle preuve du savoir-faire de notre Anglais; les fans ne seront pas déçus.4,5/6