A Group › Volume 3

Ne cherchez pas. Il n'y a jamais eu de "Volume 2". C'est le single "Dumb Lamb", issu de leur premier disque, qui s'est chargé de secrètement remplir cette case. Perdu pour perdu, A Group, largué par une maison de disques qui n'a jamais cru en leur potentiel mais qui n'a non plus jamais rien fait pour les aider à l'atteindre, enregistre à son propre compte sur un quinze pistes maison cette collection de reprises toutes plus relevées les unes que les autres. Toute la dérision et l'humour dont a toujours su faire preuve la paire Vervloesem/Vermeersch jouissent cette fois d'une tribune libre, et il bien est difficile de ne pas concéder un sourire à l'écoute de ces titres, pour certains complètement transfigurés et rehaussés de touches iconoclastes bien senties. C'est autre chose que le cultissime "No More Mister Nice Guy" de Pat Boone, même si je conçois que l'humour involontaire qui y est développé vaut, lui aussi, son pesant de cacahuètes. Sur "Volume 3", A Group ne s'attarde pas sur un style en particulier, dans l'espoir de redorer leur blason. Le spectre y est large ; de Elmer Bernstein ("The Silencers") à Deep Purple (eh, les gars, j'ai dit Deep Purple), de Peter Gabriel (son "The Rhythm of The Heat" dont tout le côté dramatique se dissipe en une farce grotesque) à Public Image Limited ("Poptones" habillé en pop ambient sucrée), de Snakefinger (The Residents) à Georges Brassens ("Heureux Qui Comme Ulysse")... Personne n'a été oublié, pas même Jeanette et son célèbre "Porque Te Vas" ! D'autres en prennent pour leur grade ; la mélodie de "The Fool On The Hill" (les Beatles) se voit contrariée par le thème de Star Trek alors que le "School's Out" de Alice Cooper est forcé de copuler avec le "Bolero" de Ravel et le thème de "Pop Corn" ! Si l'entreprise est amusante et réussie, ce deuxième et déjà dernier album de l'aventure A Group relève malgré tout du purement anecdotique.