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Cybotron (Detroit) › Clear

cd • 9 titres • 43:01 min

  • 1Clear4:56
  • 2R-95:14
  • 3Cosmic Cars4:29
  • 4Enter5:38
  • 5Alleys Of Your Mind3:34
  • 6Industrial Lies6:14
  • 7The Line5:02
  • 8Cosmic Raindance4:01
  • 9El Salvador4:47

informations

81-83 (sauf la version cd de "Cosmic cars", qui serait le remix house de 88 et non pas l’original de 83)

Digitally remastered re-release on ZYX. Licenced from Fantasy Records. Réédition remasterisée sur le label allemand ZYX Music. Publié originellement sur Fantasy Records (1983, F-9625)

line up

Juan Atkins (Korg MS10), Rick "3070" Davis (Roland RS09, Roland Boss DR55)

chronique

  • funkadelic synth-pop

L’affaire est corsée, autant le dire d’emblée. Ce disque apparemment kitsch et à la pochette infiniment rétro (qui a dit « re-tron » ?), regroupant divers travaux du groupe Cybotron (je me disais bien Tron avait à voir là dedans) - composé de Juan Atkins, Jon-5 et de 3070 alias Richard Davies - se trouve être l’un des piliers fondateurs de la techno. Pourtant son écoute rassure sur un point : ça groove. Ça funke, même, osons le mot. On imagine aisément de jeunes blacks sveltes en survet rouge et bleu flashy smurfer sur cette musique... Une petite mise au point chronologique est nécessaire : « Clear », sorti en 90, donc, est en réalité la réédition du LP « Enter », sorti en 83, agrémenté d’un titre en plus, « R-9 », sorti lui en 85. Le morceau titre est tout ce que l’histoire retiendra (préférez la version single d’ailleurs, bien plus martiale), si l’on excepte le classique « Techno City », absent de ce disque… « Alleys of your mind », lui, se dispute le titre de morceau à l’origine de la techno avec « Shari-Vari » du groupe A Number Of Names, sorti comme ce dernier en 81, pratiquement en même temps. Une chose est sûre, la légende de la techno « made in detroit » commence là. Dans ce morceau presque disco, aux scansions robotiques filtrées par un vocoder archaïque, typique d’un style qui fut surnommé plus tard « électro » tout court ! Pourtant, on est plus proche de Giorgio Moroder ou de Grandmaster Flash que de Jeff Mills. Et pour cause : les « musiciens » techno de Detroit, tous noirs, revendiquent l’héritage du P-Funk et de la Soul légendaire de leur ville (Motown, Funkadelic, Parliament…) AUTANT que celui de Kraftwerk, Tangerine Dream, Tubeway Army et autres groupes européens « à synthés » pourtant si lointains et étrangers. Pour preuve cette citation éloquente (et archi-connue) de Derrick May : « La techno, c’est la rencontre dans un même ascenseur de George Clinton et de Kraftwerk avec une boîte à rythmes pour seule compagnie. Elle est à l’image de Detroit : une totale erreur. ». En gros, la rencontre du sens du rythme noir (la souplesse) et de la froide litanie des machines des blancs (la raideur de la technologie). Un peu le même genre de cocktail contre nature que proposait le post-punk à la même époque (Talking Heads, A Certain Ratio…). Le tout agrémenté de claps monolithiques et de claviers douteux, proches de la new wave criarde de l’époque… ce qui rend « Clear » instantanément dansant, festif et drôle. Pourtant, l’idée de cauchemar technologique n’est jamais loin, comme l’attestent les coups de tonnerre apocalyptiques à la fin de « cosmic raindance ». Mais en 81 l’ordinateur reste encore le futur meilleur ami de l’homme. Boîtes à rythmes, synthétiseurs analogiques… Cette musique est créée avec peu de moyens, et une technologie pas si éloignée de celle qu’utilisait Kraftwerk 5 ans auparavant. Du coup, en plus de réévaluer le côté futuriste visionnaire des albums de Parliament, beaucoup réécoutent Kraftwerk et découvrent un groove à cette musique. Afrika Bambaataa ne s’y trompe pas et sample « Trans Europe Express » sur son tube « Planet Rock » en 82. Les connections électronique/hip hop sont déjà là, mais s’effilocheront avec le temps…

note       Publiée le jeudi 21 septembre 2006

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

Cybotron - Implosion

Cybotron
Implosion

à ne pas confondre ! electro aussi, mais autralienne, et sortie un an avant "alleys of your mind"... bien qu'il en paraisse dix !

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Note moyenne        8 votes

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mangetout Envoyez un message privé àmangetout

Putain je découvre ça maintenant, c'est réellement excellent ce son electro, je serais tombé dessus à l'époque en même temps que Ultravox, OMD, Japan et autres trucs new-wave ça aurait fait partie immanquablement de la famille, encore fallait-il pouvoir se le procurer dans ces années antédiluviens d'avant internet et des imports généralisés. Sinon la chronique fait bien ressentir ce que ce disque renferme, merci pour la découverte.

E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

Ah ben ça alors, une belle petite baffe. D'abord je n'en avais jamais entendu parler, je suis tombé dessus via les recommandations de Computerwelt de Kraftwerk. J'adore tout : le nom, la pochette, le vocoder, les vocaux hip hop, les guitares limite psyché... C'est aussi fun et dansant que sombre et cyberpunk, j'ai l'impression que quelles que soient les conditions d'écoute, on en retire forcément quelque chose. Belle découverte. Par contre, si j'ai bien compris cette réédition offre une remasterisation, y a vraiment un fossé avec l'original ou c'est un simple coup de chiffon ?

Note donnée au disque :       
ewins Envoyez un message privé àewins

Pas assez écouté pour le noter pour l'instant mais ce que j'en ai entendu était vraiment très bon. En tout cas je suis totalement pour plus de chroniques de ce genre de musique.

Lapin Kulta Envoyez un message privé àLapin Kulta

Hey dariev, trois!

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Je serais curieux de lire l'avis des amateurs de "Mé Berlin School" et associées sur cette musique-là... Des volontaires ?

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