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Redshift › Down Time

cd • 7 titres

  • 1Nails14:58
  • 2Ultranaut7:51
  • 3Mania6:09
  • 4High Noon6:49
  • 5All Things Bright6:58
  • 6Protoland6:04
  • 7Down Time11:42

informations

Enregistré et mixé au studio Nova de Mai 98 à Février 99

line up

James Goddard : Synthétiseurs, piano électrique et échantillonage Rob Jenkins : Guitare électrique, synthétiseur et séquenceur Julian Shreeve : Synthétiseurs, échantillonage et séquenceur Mark Shreeve : Synthétiseurs, séquenceur et FX

chronique

  • musique Électronique berlin school

Plus près des œuvres de Mark Shreeve que de Redshift, Down Time s’éloigne des grosses contorsions musicales présentes sur les 2 premières œuvres du groupe, en nous présentant un opus, toujours aussi pesant rassurez-vous, comprenant 7 titres, dont 2 seulement dépassent la barrière des 10 minutes. Les 2 seuls titres d’ailleurs qui auraient pu aisément figurer sur Ether. Nails et la pièce titre sont deux morceaux dans la plus pure tradition Redshift. Deux titres aux rythmes nuancés qui caressent une atmosphère angoissante. Alors que Nails explose en plusieurs minis tornades violentes et agressives, Down Time poursuit une progression méthodique sur un tempo lourd aux vapeurs ténébreuses. Chœurs fantomatiques, mellotrons envoûtants, synthé et guitares aux odeurs spectrales, toute l’arsenal Redshiftienne y est présente dans un contexte musical d’une rare violence. À ce niveau, les passages débridés de Nails figurent parmi les plus puissants et pesants que j’ai entendu en MÉ, de quoi…clouer sur place. Un autre titre assommeur; Mania! Une des bonnes pièces du répertoire Redshift. Sur une ligne basse hésitante des notes se forment, s’entremêlant à leurs coussins de résonance. Une fine ligne en émerge, trituré par une guitare menaçante. Le séquenceur embarque de ses gros pas lourds, mettant la scène à un tourbillon séquentiel pesant où guitares et synthés déchirent l’air de leurs complaintes. Absolument génial. Un petit tour, et puis s’en revient sur une séquence encore plus lourde et explosive. Du grand art synthétique. Ultranaut est plus statique avec des ondes synthétiques qui flottent dans une ambiance cauchemardesque. C’est plus une série d’effets sonores qui fini par tracer des segments harmonieux aux souffles intrigants. Un autre coup de génie où la guitare, qui cabale sur un smog métallique, est tout simplement jouissif. Un peu comme High Noon qui reprend les mêmes courbes statiques avec une pulsation macabre qui flotte parmi des chœurs zombiesques, un mellotron dense et une combinaison guitare synthé qui psaume des lamentations obscures. All Things Bright est dans la même veine que Mania. Le séquenceur marque des pas lourds avec des bourdonnements pesants aux basses sonorités. Un synthé spectral s’élève parmi les ululements des chauves-souris virtuelles. Le rythme lent, envoûtant, caressant les sphères de l’atonie avec de superbes guitares et synthés aux souffles ectoplasmique. Protoland est un titre plus relaxe, il en faut, qui démontre que même les esprits sataniques peuvent se recueillir sur des hymnes inoffensifs. Évasif, le piano ouvre la marche, un peu comme sur Nails, à un séquenceur sobre engloutit par des riffs de guitares et un de synthé mélodieux. Et, comme toujours, le mellotronné vient nous charmer de sa flûte éthérée qu’on ne se lasse jamais d’entendre. Down Time est difficile à cerner. C’est un opus d’une rare violence, tant au niveau des rythmes que de la mise en scène. Le ton, ainsi que le tempo, est démentiel. On s'arrache les tympans à tout saisir la folie musicale Redshiftienne qui meuble Down Time. De loin, celui que je préfère le plus de Redshift. Un opus plus que lourd et d'une profondeur unique, qui démontre que non seulement Redshift évolue, mais il se trouve dans une classe à part, un peu comme Tangerine Dream, dans les années 70.

note       Publiée le mercredi 20 septembre 2006

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Non, je ne suis pas progressiste !

    michel rocard Envoyez un message privé àmichel rocard

    Maitrise, outrecuidance, humanité, franchise, nous avons bien là affaire à un progueux de droite.

    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Il est indéniable que contrairement à ce que certains te reprochent, ton supposé sectarisme, reste pour moi une chance, car il ne faut pas se leurrer, si par exemple sur Guts of Darkness, toi, Phaedream, tu ne chroniques pas ces disques (plus de 600 chroniques c'est pas une paille) qui le fera ?
    Je n'ai que faire de savoir si tu aimes ou pas d'autres musiques (et tu en aimes effectivement et naturellement d'autres) mais a contrario ce que je vois c'est que tu parles de musiques que tu connais, maitrise et fait partager, découvrir et tout connement aimer, et même si tes chroniques ne sont pas parfaites (qui aurait l'outrecuidance de viser la perfection) elles ont l'immense avantage de l'humanité et de la franchise et ces musiques en ont grandement besoin.

    Phaedream Envoyez un message privé àPhaedream
    avatar

    Afff....quel savoureux commentaire. Il tombe à point, considérant le dernier débat sur la MÉ et sur ses méandriques appellations et/ou ramifications. Je ne suis pas frileux, juste un peu passionné par certaines musiques qui m'aident à supporter la vie dans cet horible bourbier planétaire. Je suis content de constater que mes chroniques aident de nouvelles oreilles à découvrir cette superbe musique. Une musique complexe mais fort agréable et mélodieuse lorsque bien pensée, car bien souvent composée par notes dans la tête d'un seul individu. Mark Shreeve fait partie de cette génération qui a innovée le genre et la musique de Redshift est une superbe continuité du Dream des années Phaedra, avec un côté encore plus sombre et débridé.

    Note donnée au disque :       
    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Dans cette grande famille, qui à part ici et en quelques autres endroits (cf. les sites Cosmiccagibi ou En attendant Jarre) on ne parle pas ou plus, le groupe à géométrie variable Redshift tient le haut du pavé, leurs longues pièces lancées, lentement et progressivement, à la dérive est un vrai bonheur pour ceux qui, comme moi, pensent que le Tangerine Dream du milieu des années 70 (on va dire de 1974 à 1977 en gros) aurait pu aller encore plus loin dans leurs développements. Les Redshift les concrétisent et de belle manière.