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Tangerine Dream › White Eagle
- 1982 • Virgin CD 839 444-2 • 1 CD
4 titres - 37:44 min
- Mojave Plan| 19:55
- Midnight in Tula| 3:52
- Convention of the 24| 9:27
- White Eagle| 4:3
informations
Enregistré en Janvier 1982
line up
Christopher Franke (keyboards et synthétiseur), Edgar Froese (keyboards, synthétiseur & guitares), Johannes Schmoelling : Keyboards & synthétiseur
chronique
- musique Électronique berlin school
Un coup de sabot éclate et éparpille ses échos qui perturbent la quiétude d’un étrange oiseau synthétisé qui fait entendre ses cris dans une ambiance métallique plus qu’irréel. Des accords d’un séquenceur tombent et tentent de percer une muraille atmosphérique où tam-tams absents, lamentations éclectiques et effets sonores flottent à la dérive. Cette intro de Mojave Plan est à la fois onirique et d’une froideur à geler un Eskimo. Métalliques, les sonorités flottent dans un univers électronique démentiel. Et sur un grand éclat le rythme s’anime avec un puissant séquenceur, des chœurs divaguants et des strates d’un synthé argenté qui multiplient les sonorités sur des échos contrôlés. Irrégulier, Mojave Plan est un pur bijou d’imagination. Le rythme change constamment sur un ingénieux programme de séquences qui claquent et dérèglent un tempo qui se cherche dans ses oblongs couloirs rotatoires sur des couches de synthés enveloppantes dont les cris stridents sont l’équivalence des oiseaux de proies dans un désert de métal bleu. Le rythme qui s’offre à nos oreilles est hyper harmonique et serpente l’imagination sans bornes de Franke aux percussions. Le synthé est juteux avec des beaux solos qui amplifient une ambiance survoltée et soufflent une approche mélodieuse contrastante dans un univers autant abstrait. Le rythme est soutenu par une superbe ligne basse et un séquenceur…incroyable. Vers la 10ième minute on saisit la grandeur du génial Franke. Entre 2 mouvements, le séquenceur claque des percussions métalliques qui accélèrent la cadence sur un mouvement désordonné et échoïque pour finir en une cacophonie harmonieusement percutante. Le mouvement devient débridé, comme un gros rock symphonique avec une rythmique énergique qui percute sous des synthés aux solos et aux lignes mélodiques. Et alors que l’on pense que Mojave Plan se termine il rebondit avec de superbes effets sonores, un séquenceur agressif qui claque toujours ses accords avec une violence ambiophonique et des synthés enveloppants qui étouffent une finale renversante avec des strates orchestrales tout à fait sublime. Un titre hautement progressif et artistique, qui a fait les délices de l’orchestre symphonique de Berlin. C’est un pur classique de Tangerine Dream!
Comme le Dream le fait à partir de Exit (ou de ses trames sonores), la 2ième partie de White Eagle repose sur des titres plus courts et plus accessibles comme Midnight in Thula qui offre une course rythmique effrénée où percussions, séquences, effets échoïques, lignes de basse et de synthé aux ululements métalliques s’échangent une structure qui fait taper du pied. Encore ici, les séquences sont étonnamment percutantes. Convention Of The 24 offre une structure plus complexe. C’est un titre qui flotte entre 2 mouvements. Pas trop ambiant ni trop rythmé, il progresse sur une structure ambivalente où le tempo trébuche et hoquète sous de superbes percussions échoïques et des séquences géniales dont les frappes se succèdent à la vitesse de l’imagination sans failles du trio Allemand. Les ambiances qui cernent ces rythmes concassés sont autant éthérées que métalliques, témoins du changement d’orientation du Dream, alors que le synthé, toujours aussi bleu harmonique, étale toutes ses phases d’un territoire aussi improbable que Mojave Plan. C’est un superbe titre électronique-progressif qui semble avoir été oublié entre Midnight in Thula et la pièce-titre qui est une superbe ballade électronique comme seul Tangerine Dream était capable de pondre. Nostalgique, magique et intensément mélancolique, White Eagle forge un ver d’oreille qui colle encore et encore, même après plus de 25 ans.
White Eagle est du génie condensé. Un excellent opus où Tangerine Dream explore toutes les facettes de ses nouvelles technologies afin d’offrir un album aussi éclectique que mélodique. C’est un tour de force où l’irréel rejoint la romance et la poésie des sonorités argentées des nouveaux synthés et séquenceurs. C’est aussi un opus trop court, lorsqu’on entend tous les inédits joués lors de la tournée White Eagle, et un véritable coup de génie que personne n’a encore égalé, tant les structures mélodieuses balancent harmonieusement dans un univers électronique progressif. Tout simplement génial! C’est avec cet album que j’ai commencé à développer mon attirance envers la MÉ. Chapeau Franke, Froese et Schmoelling, White Eagle est le SgtPeppers de l’électronique!
note Publiée le samedi 16 septembre 2006
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- Demonaz Vikernes › Envoyez un message privé àDemonaz Vikernes
Comme avec Hyperborea, j'ai eu du mal à rentrer dans cet album mais je ne regrette pas d'avoir pris le temps. Mojave Plan est une très belle pièce malgré un ventre un peu mou. Si Midnight in Tula me semble plus dispensable, les 2 autres pièces de la face B sont pour moi les meilleurs titres de l'album. Les singles/EPs sortis dans la foulée ne sont pas dénués d’intérêt également. Concernant "Das Mädchen Auf Der Treppe", la pièce titre propose une revisite intéressante de White Eagle, et Speed est un morceau court et efficace. Pour ce qui est de "Daydream", c'est surtout la face B que je retient. Un bon album.
- Note donnée au disque :
- azfazz › Envoyez un message privé àazfazz
Vraiment envoûtant, ce disque... Pas de déchet pour moi, le poppy "Midnight in Tula" est un court moment agréable, qui n'aurait pas gagné à être plus long. "Mojave Plan" nous fait vraiment voyager, si tant qu'on réussisse à pénétrer dans le morceau...
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Deux longs titres très inspirés, deux courts nettement moins convaincants bien que le morceau éponyme déroule une jolie mélodie pleine de mélancolie sur un réseau de sons qui ont bizarrement plus vieillis que ceux des TD des années 70 à mon goût. "Midnight In Tula" est le gros point faible de l'album, un titre quasiment synth-pop sans grande force et sans l'ajout d'un petit plus vicelard à la Cabaret Voltaire par exemple qui lui aurait permis de prendre un autre dimension. "Mojave Plan" est la pièce maîtresse avec un TD ambitieux et qui construit son discours avec autorité. Un peu moins "transportant" que certaines des grandes réalisations des années 70 à mon sens tout de même.
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- snooky › Envoyez un message privé àsnooky
Un très bel album et encore une bonne surprise comme le fut l'excellent Logos. "Mojave Plan" est vraiment très réussi. Le dernier, exception faite de Poland, Le Parc , Green Desert et Underwater Sunlight, très bon album, avant de terribles... et cruelles désillusions.
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- gkar02300 › Envoyez un message privé àgkar02300
- Superbe album....à ecouter aussi Ratïkon qui offre une version live de Mojave Plan....une claque musicale tellement le groupe est au mieux de sa forme....
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