Erik Seifert › Thrust Avis

Mon premier contact avec Thrust Avis m’avait laissé froid. C’est en écoutant A Trip to Nebula Cluster et Aotearoa que je me suis laissé tenter à nouveau. Une tentation couronnée de surprises.
De légères notes, comme une bruine timide, tombent avec douceur sur une ligne basse sensuelle aux sonorités très près des œuvres de Patrcik O’Hearn. La basse roule et se moule sensuellement dans une ambiance envoûtante. Nous sommes suspendus à un fluide musical statique qui avance avec discrétion, comme les chaudes vagues matinales qui viennent caresser nos orteils. Le tempo augmente délicatement avec de bonnes percussions et une soyeuse série de notes des claviers qui peaufinent un doux refrain qui danse lascivement parmi les suaves lamentations du synthé. Erik Seifert possède l’art d’habiller les atmosphères et de leur donner les attributs qu’il imagine. Thrust Avis, son 2ième opus, est truffé de lignes et d’ambiances atmosphériques qui cachent des harmonies et des sublimes mélodies. Nightzone est une trouvaille. À partir d’un souffle spectral, le synthésiste allemand développe l’intrigue et insuffle un vent dominant où les atmosphères habillent une structure au départ anémique. Les notes se mélangent à un air statique et surplombent une ambiance qui s’anime sur des notes plus claires. Les atmosphères croisent des rythmes en suspensions qui s’entrecroisent et forment des tempos plus soutenus, créant une mélodie que l’on pensait introuvable. Une superbe aria qui accroche et danse sur une bonne ligne soutenue et de bonnes percussions. C’est l’effet Seifert. Earthview, comme Butterflies Dance, sont deux belles mélodies. Deux ballades bien difficiles à résister. Avec Jet Pilot, Erik Seifert démontre qu’il peut brasser. Un long titre avec de bonnes percussions, un synthé mélodieux et une bonne ligne basse. Moins ambiante que Blue Biotop, Spacetrack emprunte ses mêmes sentiers vocaux dans un univers où les synthés essoufflés sont soutenus par un bon jeu de percussion. Un bon titre aux atmosphères ambiantes acoustiques sur une superbe ligne d’un synthé aux saveurs de violon chinois. Cosmonautic Dream est sans doute un titre hommage à Vangelis, tant les sonorités de Soil Festivities sont présentes sur des notes cristallines qui enferment une superbe mélodie passive, entrecoupées des voix qui nourrissaient les espace de The City du même Vangelis. Harmonie, mélodie. Deux mots qui reviennent constamment lorsqu’on épluche un cd d’Erik Seifert. En fait, plus j’écoute la musique d’Erik Seifert, plus j’aime son style. Un peu comme Mike Oldfield, il crée un moule minimaliste et l’habille graduellement, avec aisance et harmonie. Sans jamais tomber dans la facilité, ni la complexité des grands espaces stériles. Sur Thrust Avis, il démontre une étonnante maturité, tant au niveau de ses compositions que de la production. Une œuvre bien fignolée qui unie parfaitement les sombres passages ambiants aux lignes mélodieuses sur des structures en constante progression. Des titres comme Thrust Avis, Nightzone et Spacetrack sont tous simplement sublimes pour ne pas se donner la peine de s’y arrêter. Un très bon cd, que j’ai failli ignorer…
Si vous désirez entendre des extraits, visitez le site d'Erik Seifert au :http://www.pleasuresound.de/