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Joy Division › Substance 1977-1980

  • 1988 • Factory FACD 250 • 1 CD

cd • 17 titres

  • 1Warsaw2:25
  • 2Leaders Of Men2:35
  • 3Digital2:49
  • 4Autosuggestion6:08
  • 5Transmission3:34
  • 6She's Lost Control4:45
  • 7Incubation2:51
  • 8Dead Souls4:53
  • 9Atmosphere4:09
  • 10Love Will Tear Us Apart3:25
  • 11No Love Lost3:43
  • 12Failures3:43
  • 13Glass3:51
  • 14From Safety To Where2:26
  • 15Novelty3:59
  • 16Komakino3:51
  • 17These Days3:25

informations

Produit par Martin Hannett excepté 1, 2, 11 & 12

Les pistes 1, 2, 11 & 12 sont issues du EP "An Ideal For Living", sorti sous le nom de Warsaw en 77. A noter qu’aucun morceau ne fait doublon avec les albums, "She's lost control" étant une version alternative.

line up

Ian Curtis (voix), Peter Hook (basse) , Bernard Sumner (guitare) , Stephen Morris (batterie)

chronique

“How can I find the right way to control / All the conflicts inside / all the problems beside, As the questions arise / and the answers dont fit / Into my way of things.” Quand Ian Curtis murmure ces mots, à la fin de « Komakino », inédit des sessions de « Closer » à la guitare percussive allant de pair avec le rythme (tribal, proche d’Atrocity Exhibition), on sent qu’il y a un malaise. Sans dire qu’il n’en avait plus pour longtemps, les problèmes qui rongeaient l’esprit du chanteur épileptique faisaient plus que surnager dans sa musique : ils l’alimentaient. Issue du mal-être, la musique de Joy Division a d’abord été un exutoire punk pour l’expulser, puis finalement une sorte de manifeste résigné pour vivre avec ce mal-être, tant bien que mal. Ne pas confondre le doute perpétuel, le questionnement, avec l’apitoiement. Toujours influencé par Jim Morrison dans sa démarche, Curtis apporte jusqu’à la scène ce flot de paranoïa, de tripes nouées, de pleurs étouffés, avec la transe maladive que l’on connaît. Cette transe – et c’est ça qui est magique avec ce groupe – on la retrouve intacte sur disque, d’abord dans la colère du premier EP du groupe, « An Ideal For Living », qu’on retrouve en intégralité ici. Ce EP datant de 77 avait fait scandale à l’époque à cause de sa pochette reprenant une illustration des jeunesses hitlériennes et montrant des images du ghetto de Varsovie. L’intro de Warsaw justement, ouverture du disque (et aussi de la présente compilation) voit le groupe énumérer - en guise du « 1,2,3,4 » classique du punk – une suite de chiffres à priori incohérente : « 3,5,0,1,2,5 »… En fait il s’agit du numéro de matricule de Rudolf Hess, un des leaders du parti nazi. Ironique, non ? Une blague qui met mal à l’aise, mais qui permet bien de situer l’état d’esprit très particulier qui régnait dans la scène musicale anglaise de l’époque… Evidemment, là où la plupart des groupes punk revendiquent ouvertement, Joy Division déjà, suggère. Ainsi, difficile de se rendre compte à la première écoute que « No Love Lost » parle bel et bien de camp de concentration ! Par la suite, le groupe abandonnera cette provoc gratuite qui leur a valu bien des accusations, pour ne garder que le malaise. Leur nom étant déjà en soi une provocation bien plus grande que, par exemple, le « concept » Marilyn Manson. Le malaise primera donc sur la colère, intériorisée, et les guitares, en plus d’être agressives, se feront enveloppantes, formant comme un linceul pour les psaumes d’un Ian Curtis dont la voix semble avoir pris 30 ans, en prédicateur possédé. La production du visionnaire Martin Hannett n’y est pas pour rien, elle est même ce qui différencie le plus les 4 titres de 77 du reste de la compil, faite d’inédits et de singles de 79 et 80. C’est ce qui empêche ce disque d’avoir la note maximale (outre le fait que les albums ne l’ont pas eue non plus)… A part ça, frappant de constater à quel point aucune seconde de musique n’est ici superflue. Les imprécations chaotiques de cette voix de vieillard, plaquées sur une section rythmique robotique forment un tout si cohérent qu’on se demande comment une telle musique a-t-elle pu être créée par 4 personnes. L’adjonction de quelques rares éléments extérieurs comme un synthé incongru et terrifiant sur « These Days » et une boîte à rythme sur « She’s Lost Control » ne vient guère perturber l’immuable mécanique. Difficile de disserter sur certains titres de ce disque sans faire injustice aux autres. Les plus connus étant le sournois et reptilien « Dead Souls », repris plus tard par NIN, les tubes « Love Will Tear Us Apart » et « Transmission » (où Curtis ordonne aux auditeurs de danser tel un général de la Werchmarcht – et ils obéissent) ou encore l’impressionnant « Digital », peut-être une bonne illustration sonore d’une crise de spasmophilie… Vous l’aurez compris, se contenter des deux albums et passer outre cette compilation (à l’origine publiée pour épancher les dettes du fisc de New Order en 88, no comment) serait une grave erreur.

note       Publiée le lundi 24 juillet 2006

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asharak Envoyez un message privé àasharak

Joy Division › Substance 1977-1980

Message édité le 01-03-2024 à 21:25 par asharak

Note donnée au disque :       
asharak Envoyez un message privé àasharak

Que dire, le disque ultime pour le groupe ultime... tout y est, toute la diversité de Joy Division. Indépassable. Enfin bref, vous m'avez compris, j'y reviens toujours... surtout quand je ne sais plus... Encore, et encore, et encore... ad vitam eternam...

Note donnée au disque :       
Kid A Envoyez un message privé àKid A

Joy Division ou le groupe inusable, totalement rock'n'roll et totalement ambiant, celui qui vous prodigue force et profondeur,Stooges Doors Eno Kraftwerk dans le même band, et les lignes de basse les plus entêtantes de l'histoire... Peut-être un jour me pencherai-je sur les paroles. Comment ai-je pu négliger ces singles si longtemps ?

bubble Envoyez un message privé àbubble

la pochette n'est pas dans le bon sens ...

vieille fessée Envoyez un message privé àvieille fessée

Une très bonne compilation et une bonne mise en bouche pour découvrir Joy Division.

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