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Susumu Yokota › Sakura

  • 2000 • Leaf BAY13CD • 1 CD

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Membre Note Date
Silvel      jeudi 2 juillet 2009 - 01:49
Ada      mercredi 5 décembre 2007 - 09:36

12 titres - 50:13 min

  • 1 Saku (5:45)
  • 2 Tobiume (4:38)
  • 3 Uchu Tanjyo (3:13)
  • 4 Hagoromo (3:52)
  • 5 Genshi (4:57)
  • 6 Gekkoh (4:59)
  • 7 Hisen (3:48)
  • 8 Azukiiro No Kaori (2:39)
  • 9 Kodomotachi (4:06)
  • 10 Naminote (5:43)
  • 11 Shinsen (4:33)
  • 12 Kirakiraboshi (1:55)

informations

line up

Susumu Yokota

chronique

Printemps au Japon. Voilà l’évocation surgissant au détour d’une écoute de ce « Sakura » (fleur de cerisier, en japonais), œuvre fluide, liquide, parfois manquant de consistance. Une œuvre qui a le pouvoir d’interrompre le cours du temps, de draper les environs dans une sorte de solennité fragile, incitant à une contemplation pastorale et mélancolique. Ce n’est pas un hasard si cet album mutin et végétal sort sur le label « Leaf »… Tout est à la fois figé et éphémère dans cette musique, comme pour une plante. Les connaisseurs de la mythique musique de la série Silent Hill seront en proie à quelques frissons sur l’anxieux « Tobiume ». En effet, il évoque l’ambient bruitiste et glauque créé par Akira Yamaoka. Yokota se serait-il inspiré du génial compositeur pour « Sakura » ? On sait qu’une autre partie de son travail émane de la vision des films d’Hayao Miyazaki. On pense aussi, à certains moments de l’album, aux travaux de Brian Eno, en particulier ceux avec David Byrne. « Uchu Tanjyo », retour à la sensation de calme dominante du disque, utilise une voix parlée comme base. Une idée qui illustre à merveille l’état d’esprit du discret Susume, désireux de restaurer la mélodie du monde grouillant autour de nous, de redonner aux bruits organiques environnants leur touche de musicalité qui leur a été volée par l’indélicate oreille humaine, trop habituée qu’elle est au marasme urbain. Aussi faut-il peut être se rendre dans une forêt pour redécouvrir cet environnement sonore d’une oreille neuve, et ‘écouter’ à nouveau les bruits dits ‘parasites’. Et c’est ce que nous propose Yokota : écouter plutôt que d’entendre. Ecouter pour mieux ressentir. Réapprendre à apprivoiser les sons. N’a-t-il pas déclaré : « La manière d’écouter la musique est une composante de la musique elle-même » ? Peu tenté par les orchestrations lourdes ou les effets, il prend le risque de s’abandonner au dépouillement. Ce qui n’était pas musical le devient ici, et remplace donc ce qui aurait pu être une boîte à rythme ou un sample… Les craquements (de vinyle ?) de « Gekkoh » ainsi que les cymbales de « Ganshi » invoquent la pluie, tandis que des nappes – sur ce dernier morceau – rappellent un Boards Of Canada naturaliste, qui aurait mangé des feuilles au lieu de champignons hallucinogènes. Un BOC décharné, moins frappé, plus simple d’accès, aussi. « Hisen », à priori axé sur le rythme et la répétition, joue avec les samples de violons d’usage, ici posés sur un beat trafiqué au son caoutchouteux. Le jeu continue avec « Azukiiro No Koori », (visiblement influencé par le « Selected Ambient Works 2 » d’Aphex Twin), toujours ludique avec ses samples de chorale d’enfants. La voix sur « Kodomotachi » fredonne des mots inintelligibles, dans le but avoué de chercher la musicalité dans les sons et non pas les mots. Ainsi, la musique de Yokota devient multiculturelle, indéchiffrable mais également compréhensible par le plus grand nombre. Ces sons primitifs pourraient avoir été captés par un enfant dans le ventre de sa mère. Contemplatif, « Sakura » n’en est pas moins tendu parfois, comme sur « Naminate » aux accents jazz qui pourtant aurait gagné à plus de chatoiement. Car le principal reproche que l’on pourrait faire à tout cela, malgré une diversité surprenante, c’est la linéarité au sein même des morceaux. Tous bâtis sur un schéma répétitif et souvent en mille-feuilles (la feuille, décidément), ils restent confinés dans l’ambient malgré leur fraîcheur. Le danger de seulement ébaucher les émotions insufflées dans le cerveau sans réellement les mener à terme n’est ici pas esquivé, et si ce disque, tout en retenue asiatique, convainc en tant qu’indéniable réussite ambient, il n’est à conseiller qu’aux amateurs du genre où, à la rigueur, aux fans de l’OST de Silent Hill qui cherchent desépérément quelque chose qui s’en approcherait.

note       Publiée le samedi 1 juillet 2006

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Disque de gros trip sous 39/40 de fièvre y'a des années de ça, celui-là... La grippe m'était tombé dessus abruptement, je vivais seul (et assez isolé bien que sortant pas mal), j'avais foutu ce disque, m'étais remis au pieu et... N'avais plus trop trouvé la force pendant deux ou trois jours de faire autre chose que me traîner jusqu'au lecteur CD, rappuyer sur PLAY et me faire des vaguement des pâtes à rien deux ou trois fois. Entre les écoutes : fièvre donc, douleurs musculaires qui m'empêchaient de rester plus de quelques minutes endormi, après quoi je devais changer de position, et rêves chelous - genre je conduis le van de tournée d'un groupe de black metal suisse féminin et féministe radical, le véhicule n'avançant que "par la force de ma concentration", et les nanas derrière (en costumes/maquillages de scène) m'exhortant à faire marcher mon cerveau plus fort, sinon on allait caler et ne pas arriver à temps pour le prochain concert ! ... Bon, à un moment la fièvre est retombée un poil, j'ai pu marcher jusqu'à la pharmacie la plus proche (heureusement à 100 mètres au max d'où j'habitais), et recommencer à m'alimenter moins frustement et plus souvent histoire de passer à autre chose. N'empêche... Tout le temps où je suis resté dans cet état hallucinatoire, il était parfait, ce disque, pour la circonstance ! (Je sais plus si j'avais eu la "présence d'esprit" de foutre le lecteur sur repeat ou pas, certains trucs me sont restés assez flous... Espérons que non pour mes voisins de là-bas, et que mes souvenances flottantes d'un laps de longue répétition des plages n'est qu'une réminiscence aussi déformée que le reste que l'état dans lequel j'étais à ce moment là).

    Ada Envoyez un message privé àAda
    Après plusieurs albums de deep-house bien 70's et funky, 1er album ambient (inspiré par Eno, dixit Yokota) pour le Japonais. Très bon aux premières écoutes, devient lassant avec les années.
    Note donnée au disque :