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Aphex Twin › Selected Ambient Works 85-92

  • 1992 • Apollo AMB 3922 CD • 1 CD

cd • 13 titres

  • 1Xtal4:51
  • 2Tha9:01
  • 3Pulsewidth3:47
  • 4Ageispolis5:21
  • 5i1:13
  • 6Green Calx6:02
  • 7Heliosphan4:51
  • 8We Are The Music Makers7:42
  • 9Schottkey 7th Path5:07
  • 10Ptolemy7:12
  • 11Hedphelym6:02
  • 12Delphium5:36
  • 13Actium7:35

informations

line up

Richard D. James

chronique

Si c’est pour le séminal “Frequencies” de LFO que le terme IDM (Intelligent Dance Music) a été inventé, c’aurait très bien pu être pour ce disque, compilation des travaux ambient (tous inédits) d’Aphex Twin, sortie un ans après mais qui contient des morceaux antérieurs, et qui marque la nouvelle évolution majeure de la musique électronique de l’époque. Si, en 1992, le présent était l’Acid House, le futur serait à n’en point douter l’electronica. Ce qui est en fait une appellation plus généraliste de l’IDM. Car la mention « dance music », quoique « intelligente » (c'est-à-dire en réalité : expérimentale) n’est point usurpée ici. En fait il s’agit plus de house chilly avec des sonorités ambient que de musique ambient à proprement parler, quand les sons house ne sont pas carrément de la partie, comme dans « Pulsewidth ». « Schottkey » rappellerait presque Boards of Canada, s’il n’était bâti sur un rythme cha-cha-cha. Ces rares balises qui rattachent ce disque à une base traditionnelle n’en sont pas moins enfouies sous le déluge de sons futuristes habituel du Aphex Twin de l’époque (qui se faisait d’ailleurs encore appeler « The Aphex Twin »), particulièrement présents sur « We Are The Music Makers » et « Green Calx ». Si la première a été « hardcorisée » sur l’album Caustic Window (une drôle d’idée pour quelqu’un qui cherche à semer le doute quand à son identité en multipliant les pseudonymes), on peut se demander en revanche si la deuxième à un quelconque rapport avec « Blue Calx » (également un des pseudos du bonhomme, on en sort plus) sur le deuxième Selected Ambient Works l’année suivante tant un gouffre sépare les deux morceaux. Il faut préciser que ce disque, quoique superbe et particulièrement influent, n’a rien d’ambient pur et dur et encore moins de la drum & bass maniaque qui va suivre dans la seconde partie des années 90. Aphex Twin, à cette époque, ne fait pas encore peur. Il est encore vu comme un gentil bidouilleur d’ambient au visage poupon, figure du mouvement rave du nord de l’Angleterre (pour la seul plaisir de détruire les tympans des gens et le soundsystem par la même occasion en envoyant des choses comme « didgeridoo » à plein volume), un peu enfant terrible quand même puisqu’il fabrique lui-même ses programmes, habite dans un bunker, composerait ses travaux durant le sommeil paradoxal (sic) et déclare à la presse qu’il n’a jamais écouté de rock de sa vie, seul l’électro et le rap l’ayant bercé dans son enfance. Les conditions de créations de ses œuvres ayant toujours été nimbées d’un mystère sûrement entretenu, impossible de savoir si certaines pistes de cette compil datent vraiment de 85. Auquel cas Aphex aurait été un véritable précurseur dès l’age de 14 ans. Mais cela expliquerait aussi que certains morceaux soient faiblards… L’artiste a toujours cultivé son mythe, aujourd’hui démesuré. Ceci dit, en 1992, aucun intérêt pour lui de jouer les marioles, puisqu’il est encore inconnu. C’est donc logique qu’on retrouve ici une house groggy d’une douceur un peu synthétique (là où le deuxième volet parviendra a être organique), aux beats certes singuliers (secs et discrets, déjà très caractéristiques), mais contrastant tout de même avec les sons house (« Ptolemy »). On peut voir cela comme de la house rêveuse ou comme de l’ambient dansant. Peut-être ce disque a-t-il été conçu pour faire danser les gens pendant leur sommeil ? S’il se révèle nettement moins épars sur la longueur que « Caustic Window », il n’est toutefois pas exempt de la sempiternelle critique faite aux premières œuvres du monsieur : pas assez cohérent pour détenir le titre d’album. Ça reste une compilation, quoi. Curieuse façon de procéder quand on sait que « Selected… Vol 2 » a tout d’un double album à part entière et « I Care Because You Do » tout d’une compil. Les voies du Aphex sont décidément impénétrables. Retenons quand même les chefs d’œuvres absolus que sont « Xtal » « Tha » et « Ageispolis », éthérés, évocateurs, aux basses rondes et délicieusement mélodieuses. Ils justifient l’acquisition de ce CD car finalement, pas grand-chose de proche n’a été fait que ce soit dans la house ou dans l’ambient.

note       Publiée le dimanche 4 juin 2006

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Cinabre Envoyez un message privé àCinabre
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Joli slam dunk

Raven Envoyez un message privé àRaven
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Salle d'attente pas chiante. Feng shuis clos en orbeat, lumière en particules fines, linéarité-flottement, Phaedream Twin: port de plaisance intergalactique.

KannibaleKorpse50 Envoyez un message privé àKannibaleKorpse50

Très bon pour dormir, le génie aphex de toute splendeur !

(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Ca passe vraiment bien à la suite des Warp Tapes d'Autechre livrées en cadeau plus tôt cette année. Je ne me lasse pas de cette période liminaire de l'IDM, comme on disait, pas encore trop tordue et abstraite.

zen Envoyez un message privé àzen

Je découvre çà en 2017 et je trouve çà absolument excellent, finalement je comprend la réputation du bonhomme... Je connaissais que le clip où il dansait dans la limousine, fun mais assez différent. Là c'est assez planant et très prenant, avec tout plein de sonorités organiques, et je trouve çà d'une évidence que je n'ai jamais entendu chez LFO, The Orb et compagnie, bien que ceux ci soient chouettes aussi, et çà a moins vieilli que FSOL, en fait je trouve meme çà super actuel, meme si honnètement je n'y connais rien dans le genre. Bien curieux d'écouter le reste du coup...