Khamsin › Khamsin

"Khamsin. Nom masculin d'origine arabe. Vent de sable analogue au sirocco, en Égypte" ...Voilà la définition sommaire que vous trouverez dans n'importe quel dictionnaire. Et si la musique de ce groupe belge s'apparente de fait à un courant d'air chaud qui soufflerait depuis vos enceintes pour venir vous caresser le visage de son râle profond, il me faudra toutefois plus d'une simple phrase pour tenter de vous évoquer le plus fidèlement possible les différents embruns que ce premier album charrie avec lui. Heureusement pour nous, les gars de Khamsin nous facilitent considérablement la tâche car les sons qui parcourent ces quarante trop courtes minutes sont de formidables vecteurs d'images. Il y a sur ce disque une couleur, une tonalité qui n'appartiennent qu'à eux. Une sorte d'élégance naturelle qui prouve d'emblée que le groupe, fort d'une expérience acquise sur scène, et avant même de parler de mâturité, a surtout déjà trouvé sa personnalité. Ce n'est pas négligeable. Et ce au mépris des influences notables qui, malgré tout, transparaissent encore en différents endroits. Khamsin fait du rock. Mais de ce rock que l'on rêve la bouche ouverte, la tête pleine de poussières d'étoiles aux teintes violacées. Ils se montrent toujours très carrés, bien en place ("Black Day"), mais séduisent et suscitent l'envie quand ils se laissent porter par des compositions aussi intuitives que finement ciselées. "Panem Et Circenses", "Storm", "On The Tenth Breath" et "Upside Down Pyramid" sont comme autant de tiroirs d'une vieille commode où le rangement aléatoire des divers éléments qu'ils contiennent contribuent à leur donner ce cachet unique. Fabe, le guitariste, porte décidement bien son nom. Car si la section rythmique et son sens du groove nous permettent de garder les pieds sur terre, c'est la six cordes qui nous pousse dans le dos en nous faisant miroiter monts et merveilles dans des contes fabuleux où post grunge, rock, jazz et funk se marient pour le meilleur. Et le meilleur seulement.